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UE8 - De l’agent infectieux à l’hôte
Dr. Lagrange-Xélot
Date : 21/03/16 Plage horaire : 14h00-16h00
Promo : P2 2015/2016 Enseignant : Dr Lagrange-Xélot
Ronéistes : BENAVENTE Nina
BARRUOL Emile
Infection à Candida
I. Généralités
1. Le pathogène
2. De la colonisation à l’infection
3. Epidémiologie
4. Moyens diagnostiques
II. Manifestations cliniques des infections à Candida
1. Infections muqueuses
A. Candidose buccale
B. Candidose oesophagienne
C. Candidose intestinale
D. Candidose vaginale
E. Balano-postite à candida
2. Infections cutanées
A. Intertrigo des grands plis
B. Candidose anale
C. Intertrigo des petits plis
D. Folliculite candidosique
E. Onyxis et péri-onyxis
F. Candidose disséminée
G. Candidose cutanéo-muqueuse chronique
3. Candidoses profondes
A. Candidémie
B. Infections disséminées
C. Candidose et cœur
D. Infections vasculaires
E. Candidose oculaire
F. Candidose disséminée chronique
G. Candidose abdominale
H. Candidose et système nerveux central
I. Candidose respiratoire
J. Candidose urinaire
K. Candidose et appareil locomoteur
III. Principes de traitements et prophylaxie
IV. Conclusion (résumé)
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I. Généralités
« Les infections de candida » est un gros morceau en pathologie humaine.
Ce sont des infections qui vont du plus sévère au moins sévère : de la banale petite infection cutanée de la
muqueuse à l’infection gravissime qui sera mortelle.
Ce sont des infections dont l’incidence augmente régulièrement depuis les années 50 et encore plus depuis
les années 90 sous l’influence de certains facteurs.
Les années 40-50 : premiers antibiotiques (ATB) qui sont formidables mais qui présentent une certaine
toxicité pour l’homme (ils ont tendance à tuer certains microbes mais tuent aussi plus ou moins largement
selon les spectres les flores qui sont des moyens de défense). Larrivée des antibiotiques est une bonne chose
pour les infections bactériennes mais c’est une très mauvaise chose pour les infections fongiques.
Dans les années 80-90 : c’est le début de la pandémie de VIH qui crée un déficit immunitaire profond pour
un certain nombre de personnes. C’est également l’essor des thérapeutiques hématologiques à titre de
greffe de moelle et de greffe d’organes. Donc des patients de plus en plus immuno déprimés (ID), et c’est
également en réanimation, l’arrivée de techniques de réanimation de plus en plus invasives : CEC (KT
partout).
4ème cause de bactériémie aux USA et en France aussi avec des infections très variables.
Ce champignon peut donner 2 types d’infections :
- Superficielles qui peuvent aussi bien atteindre le patient immunodéprimé que le patient
immunocompétent : muguet buccal, vaginite, onyxis,…
- Profondes ou invasives qui sont le plus souvent vues chez les immunodéprimés mais pas
uniquement (exemple : fungémie, endocardite, arthrite, méningite,…)
1. Le pathogène
En ce qui concerne l’agent pathogène, il s’agit :
- De levures : ce sont des organismes le plus souvent unicellulaires, ronds ou ovalaires de petite taille 4-6μm
avec une paroi fine et se multipliant par bourgeonnement.
Il existe plus de 150 espèces de Candidas et en terme de pathogène pour l’homme on en considère une
12aine et les 5 plus importantes sont les 5 premiers de la liste suivante. Sensibilité différente selon le
pathogène.
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- Candida albicans (65% des isolats)
- C. glabrata (11%)
- C. tropicalis (6,9%)
- C. parapsilosis (6,1%, 2ème rang pour les fungémies)
- C. kruzei
A savoir que Glabrata (sensibilité diminuée) et Kruzei (totalement résistant) au fluconazole au
contraire des trois autres.
> D’où l’importance de l’identification !!!
- C. guilliermondi
- C. pseudotropicalis
- C. lusitaniae
- C. dubliniensis
- C inconspicua
En terme d’écologie ce sont des champignons ubiquitaires, on les retrouve partout : chez les humaine, les
animaux, dans l’environnement. Cela reste sur les surfaces inertes, dans la nourriture, etc. C’est très
rarement un contaminant de laboratoire.
C’est un commensal normal chez les êtres humains sous sa forme levure.
- C. albicans : muqueuse buccale, digestive, vaginale
- C. glabrata : muqueuse digestive et vaginale
- C. tropicalis : muqueuse et peau saine
- C. parapsilosis : peau saine (ex : infection KT central)
Certains Candidas sont franchement opportunistes : C. Kruzei (toujours pathogène, on le retrouve plutôt sur
la peau et le tube digestif), C. famata, C. lusitaniae, C. dubliniensis, C. guilliermondii.
Contamination :
- En général l’infection du Candida vient de la personne (endogène) elle-même, plutôt que de
l’extérieur. Il vient de l’une de ses flores digestive ou cutanée qui ont pu être modifiées par certains
facteurs et puis des portes d’entrées liées à l’hôte.
- Inter-humain
- Environnement hospitalier (mais ce n’est pas quand même souvent le cas) Candida par transmission
croisée.
Paroi du candida
2. De la colonisation à l’infection
Le Candida est un germe particulièrement adapté à l’humain à la fois comme colonisateur et comme
pathogène :
Elle est riche en protéines et
en sucres avec en particulier
des mannanes (sucres violets),
une matrice protéique et du
béta glucane 1,6 et 1,3 qui
vont faire partie du
diagnostic.
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- Candida a des facteurs d’adhérence très spécifiques :
protéine de surface à ancre GPI
ALS-like adhésine
Interaction adhésine ALS3/cadhérines
Hyphal Wall Protéine HWP-1
- Facteurs de virulence :
la forme levure permet de disséminer la forme filamenteuse et d’envahir les tissus
température élevée et pH basique), transformation
transition levure-hyphe par réorganisation de la paroi
signaux de transition (température élevée, CO2, pH)
- L’aptitude à changer de forme est plus importante que la forme elle-même (on peut quand même
avoir des disséminations/invasions avec des formes levures.)
- Le rôle des biofilms : communauté de micro-organismes adhérente à une surface vivante ou inerte,
au sein d’une MEC (matrice extracellulaire riche)
caries, endocardite, plaie chronique
sonde d’intubation, VVC, pace-maker, sonde urinaire, prothèse ostéo-articulaire
Azolés et Polyènes ne marchent pas bien sur les biofilms par exemple.
- Diffusion des anti-infectieux diminuée : le système immunitaire a du mal à atteindre les pathogènes,
mais également les antifongiques qui ne vont pas bien diffuser (tous les antifongiques ne diffusent
pas dans le biofilm !).
- Candida est ainsi protégé de la réponse immune (biofilm protecteur)
Porte d’entrée digestive : (la plus fréquente)
- Sélection de Candida dans la flore par antibiothérapie (par les ATB un certain nombre de
bactéries le plus souvent seront tuées et donc le candida va émerger)
- Lésion de la muqueuse digestive (exemple : ischémie chez un patient de réanimation qui fait une
plaie cellulaire, le Candida va pouvoir rentrer et passer dans le sang).
Porte d’entrée cutanée :
- KT (peau avec du Candida), brûlure, traumatisme.
Dissémination hématogène ++ (diffuse) en cas d’altération de l’immunité cellulaire (exemple : chez un
patient qui n’est pas ID ça n’aura pas de grosses conséquences systémiques par contre chez un patient ID
oui)
Les grands facteurs de risque liés à l’hôte d’infection à Candida : rupture des mécanismes de défense :
- « Naturelle » : diabétiques +++ (candidose cutanée/cutanéo-muqueuse) diminution des défenses
naturelles, peau fragilisés, plus de plaies cutanées
- « Iatrogène » : Antibiothérapie : modification de la flore digestive (tétracycline, doxycycline,
aminosides, sulfamides : diminution de la phagocytose par les PNN) ; atteinte de l’intégrité cutanée :
cathéters veineux centraux, toxicomanie IV ; sondes, solutés de nutrition parentérale, prothèses
endovasculaires ou valvulaires (matériels étrangers)
- Immunodépression (ID) : VIH, chimiothérapie, immunosuppresseurs, corticothérapie
- Facteurs souvent combinés : patients avec chirurgies digestives multiples, dialysés, greffe rénale,
greffe de moelle osseuse, hémopathie, brûlés… (exemple : un diabétique opéré du tube digestif qui
va en réanimation après, qui a la sonde urinaire, le KT veineux central, le KT artériel a un nombre
de porte dentrée pour Candida qui est important).
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3. Epidémiologie
Etude américaine
A partir du moment où l‘on est hospitalisé on est très vite à risque de faire une infection à Candida.
Le cathéter veineux central est un facteur de risque important ! En effet, la faible distance séparant la peau
de la circulation veineuse sera vite franchit par le champignon. Par ailleurs il existe d’autres facteurs de
risques : séjour en unités soins intensifs, chirurgie, cancer, immunodépression, hémopathies malignes,
greffe.
C. Albicans est responsable de la majorité des infections fongiques à espèce Candida. Heureusement, celui-
ci est relativement facile à traiter.
En deuxième position nous retrouvons, Candida glabrata, au niveau du tube digestif/vagin.
En troisième position, nous retrouvons C. parapsilosis qui notamment impliqué dans les infections à
cathéter (elle se retrouve principalement aux niveaux de la peau).
4. Moyens diagnostics
Diagnostic :
Mise en évidence du Candida (sur prélèvement microbiologique)
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