la séparation, du souvenir, peut s’y déployer et s’y
travailler.
Les départs non annoncés, traumatiques peuvent
susciter une parole sur la rupture, la coupure, la
difficulté du travail de deuil. Les arrivées de
« nouveaux » dans le groupe remettront au travail la
dynamique fraternelle d’acceptation de l’étranger.
Les groupes peuvent au contraire être « fermés ».
La composition du groupe ne change pas et celui-ci
fonctionne sous forme de session définie par une
durée de temps ou un nombre fini de séances. Sera
alors mobilisée la dimension de cohésion du groupe,
la sécurité y sera plus grande, la confiance pourra
s’y déployer de manière plus intense mais le spectre
de « la fin du groupe » devra être apprivoisé et non
dénié afin de permettre que la pensée de la
séparation puisse s’y déployer. La perte devra être
anticipée afin de la rendre supportable. Il s’agira
donc de passer de la rupture, de la coupure, de
l’abandon à la séparation qui nécessite
obligatoirement un travail de deuil.
Dans notre expérience il s’est agit d’un groupe semi-
ouvert de 6 patients. En 3 ans (143 séances), sur les 16
détenus adressés par les psychiatres : 12 ont participé au
groupe de façon inégale dans la durée, de la plus courte (4
séances) à la plus longue (104 séances).
Quelque soit la technique utilisée ou le dispositif mis en
place, nous insistons sur l’importance fondamentale d’un cadre
rigoureux. Le cadre est constitué des références théorico-
cliniques des thérapeutes et de leur expression dans la
réalité du dispositif thérapeutique. Ce dispositif doit donc
être en cohérence avec ces références quelles qu’elles soient.
Plus les thérapeutes seront sûrs et à l’aise avec leur
référence théoriques et cliniques, plus ils pourront supporter
ce que le groupe met en jeu chez les participants et en eux-
mêmes. Le cadre doit assurer des fonctions de contenance
(« ici tout peut se dire »), de continuité (les séances se
tiendront régulièrement chaque semaine, le même jour, la même
heure), de fiabilité, de délimitation, de stabilité et de
maintien de la vie psychique. « Les séances se
poursuivront quelque soit les attaques dont elles seront
l’objet. Nous continuerons à penser et à parler ensemble ».
Ce qui sous-entend que les thérapeutes resteront contre vents
et marées garants de ce cadre. Dans notre expérience nous
avons dû, tout au long de la première année, lutter contre les
attaques à notre cadre de la part du fonctionnement
pénitentiaire (salle occupée, arrivée des détenus en retard
aux séances, irruption intempestive d’un surveillant au milieu