
INTRODUCTION
En 1996, l’Agence Nationale pour le Développement de l’Evaluation Médicale (ANDEM) a
défini le traitement endodontique [1] comme “ une procédure qui s’applique de l’extrémité
coronaire à l’extrémité apicale d’un réseau canalaire d’une dent ou d’une racine et qui
consiste après diagnostic étiologique et différentiel :
1 - à éliminer et à neutraliser toutes substances organiques (résidus tissulaires,
bactéries, produits de l’inflammation) contenues dans le réseau canalaire. C’est le
débridement ou parage canalaire,
2 - à élargir le canal principal,
3 - à obturer le réseau canalaire de façon hermétique, dense et homogène. ”.
Elle a également défini le retraitement endodontique : “ lorsqu’un traitement endodontique
initial aparaît inadéquat, ou a échoué, ou lorsque le réseau canalaire a été contaminé par
une exposition prolongée à l’environnement intra-oral, le retraitement endodontique
consiste à éliminer tous les matériaux d’obturation canalaire et à refaire le nettoyage, la
mise en forme et l’obturation des canaux ”
Dans le même rapport l’ANDEM affirme que “ les évaluations épidémiologiques [2] [3] ont
montré que la qualité des traitements canalaires effectués en pratique généraliste était
insuffisante. Sur la base de l’évaluation radiographique de la qualité de l’obturation
canalaire, le taux de traitements endodontiques jugés inadéquats est entre 70% et
40% ” Elle ajoute toutefois que “ ce résultat doit être considéré avec réserve. ”
Un tel constat de non-qualité ne serait pas sans conséquences en terme de santé publique. En
effet un traitement endodontique de qualité insuffisante peut générer des complications
inflammatoires ou infectieuses pouvant aboutir à la perte prématurée de l’organe dentaire
mais il peut aussi être à l’origine d’atteintes cardio-vasculaires, rhumatologiques, rénales,
occulaires, digestives, neurologiques, etc.
C’est pourquoi en 1999, l’Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie (URCAM) des
Pays de la Loire a entrepris une étude avec les objectifs suivants :
1 – Procéder à une évaluation qualitative des pratiques en matière de thérapeutiques
endodontiques dans la région des Pays de la Loire et, plus précisément, identifier et décrire le
type, la gravité et la fréquence des inadéquations opératoires radiographiquement
objectivables.
2 – Analyser les données déclaratives recueillies auprès des praticiens traitants afin de
progresser dans la connaissance de plusieurs aspects importants rattachés aux thérapeutiques
endocanalaires, notamment en ce qui concerne :
- Les retraitements endodontiques (proportion de retraitements, amélioration qualitative
par rapport aux traitements initiaux, estimation du coût des retraitements).
- Les examens radiographiques associés aux thérapeutiques endodontiques (type et
nombre de clichés utilisés, influence de l’usage de la radiographie sur les résultats
thérapeutiques).