POUR LA SOCIOLOGIE Si je prends le test de l'amour propre "Twenty statement test" de Kuhn et Mac Partland (T. S. T.) et la question : "Qui suis-je?", je dirais que cette question est une invite à l'aliénation et que ce "qui " n'existe pas, la seule question raisonnable serait "Que suis-je?". Si l'assemblage des mots (qui ?) et (suis-je) est possible, c'est pour moi un contresens, et c'est plus que de la simple "choucroute", c'est une "choucroute" agressive car elle agresse mon sentiment ontologique et me met en situation de dissonance par son incohérence normative, donc je ne pourrais répondre au T.S.T. que par la négative : Je suis ni Français, ni Chinois, ni pingouin, ni ingénieur, ni cabaliste, ni taoïste, ni tout ce qu'on voudra, la seule identité que j'accepte c'est celle d'un être vivant, je me considère égal en dignité d'une bactérie, d'une huppe ou d'un bonobo. Évidemment je ne suis ni une bactérie, ni une huppe, ni un bonobo, ni quoi que soit de ce genre. Par contre à la question "Que suis-je?", je réponds sans problème parce que je me connais bien et je sais comment je fonctionne : Je suis neuf fonctions mentales et leurs interactions, et je sais qu'elle sont puissantes. Donc que mon degré d'amour propre sur l'échelle de Rosenberg se situe plutôt dans le haut de l'échelle. Si les études et les recherches de la sociologie se concentrent sur la société, elle ne peut se passer d'étudier les individus, ses atomes élémentaires. Or les individus présentent à la fois des choses qui les rassemblent et d'autres qui les séparent. Ce qu'ils partagent et les réunit ce sont des constantes, les fonctions mentales, leurs contraintes et leurs valeurs, la nature même du sens et ses propriétés formelles, tout ceci est universel même si la variable du raffinement des hommes se manifeste par des nuances. Ainsi un moine bouddhiste accompli maîtrise ses émotions à tel point qu'il n'en ressentira plus que des vagues atténuées, presque insignifiantes, mais ce sont les mêmes émotions, la même joie, la même colère, la même peur, la même anticipation, etc... que les autres hommes. Ce qui fait rire Lao-tseu, fait sourire Bouddha, mais c'est la même chose. Ce qui sépare les hommes c'est tout ce qui est arbitraire, voire accidentel, parce que cela pourrait être autrement, les nations, les religions, les langages, les cultures, les traditions etc... et ces facteurs d'identité sont superficiels parce qu'ils pourraient être autres et même ne pas être du tout. Ce sont comme dit Marcuse des aliénations à des concepts, voire à des fantasmes, mais ces divisions sont sources de conflits et provoquent des désordres et des fureurs. En outre, une société est d'autant plus stérile et d'autant moins créative que ces aliénations sont nombreuses et étouffantes. A cela il faut ajouter la compétition pour satisfaire des besoins naturels ou pour assouvir des ambitions et des avidités maladives, le pouvoir, les richesses. Ainsi les objets de la sociologie sont souvent à ranger au musée des horreurs, mais c'est aussi la promesse de la compréhension des mécanismes sociaux, en coopération avec d'autres sciences, dans une quête de vérité qui vise à l'harmonie des sociétés et au progrès humain dans un ordre mondial. Note : Quand j'écris le signe "je" cela peut faire référence à n'importe laquelle de mes fonctions mentales ou à leur synergie générale (voir l'article "Linguistique").