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Il est d’usage de considérer que confier une question à un groupe de travail pour qu’il
élabore un rapport d’analyse et de propositions est souvent une manière d’enterrer un
sujet difficile ou que le politique considère comme sensible. Dans d’autres cas, devant les
atermoiements de l’administration, quand les divers services concernés par un problème
s’en renvoient indéfiniment la responsabilité, mettre en place une commission est un
moyen de forcer la décision, de pousser la négociation et de mettre en place des
instruments d’action réclamés depuis longtemps par les professionnels.
Pourtant la mise en place du groupe de travail appelé “ Ville, santé mentale,
précarité, exclusion ” n’a obéi à aucune de ces deux stratégies.
C’est de la délégation interministérielle à la Ville et de la délégation
interministérielle au RMI qu’est partie la demande de constitution de ce groupe, composé
de représentants d’institutions concernées par l’élaboration et la mise en œuvre des
politiques de la ville, du RMI, des politiques sociales transversales donc et de
professionnels de la psychiatrie. (Groupe présidé par Antoine LAZARUS, rapporteur Hélène
STROHL).
Ces deux administrations de mission étaient frappées en effet de la plainte
remontant du terrain et qui mettait en relief les difficultés des politiques à l’œuvre,
politique d’insertion sociale individuelle, d’intégration des quartiers en difficulté, politiques
d’accompagnement personnalisé et de développement social, dans lesquelles tous les
professionnels se heurtaient à un problème mal identifié, mais pesant, perturbant,
nouveau, celui de la souffrance, du mal être d’un nombre important des personnes dont ils
étaient en charge. Ni les outils de diagnostic, ni ceux d’intervention psychiatrique
classiques ne répondaient à l’attente des professionnels. S’agissait-il d’un problème de
santé mentale, même si ce n’était pas de la maladie, d’un problème nouveau, spécifique,
nécessitant de nouvelles formes d’intervention ?
Le titre du groupe, Ville, santé mentale, précarité, exclusion reflète les
difficultés, en l’état actuel des connaissances et des pratiques à formuler ce problème, plus
encore à travailler immédiatement sur des mesures tendant à le résoudre.
Le groupe, dont la composition figure en annexe n°3, s’est réuni six fois en séance
plénière.
Deux réunions ont été consacrées à la discussion entre les membres du groupe, d’un point
de vue institutionnel et d’un point de vue personnel de la problématique ; puis deux
séances ont été consacrées à la connaissance des populations : soit au travers des
enquêtes de santé mentale, larges ou restreintes, soit au travers de la clinique, soit au
travers de recherches sociologiques ; une réunion a été consacrée aux pratiques actuelles