Loi de modernisation de l'économie La loi de modernisation de l’économie n°2008-776, adoptée le 4 août 2008, a été publiée au Journal Officiel du 5 août 2008. Cette loi comporte 175 articles divisés en cinq titres, relatifs à « mobiliser les entrepreneurs », « mobiliser la concurrence comme nouveau levier de croissance », « mobiliser l'attractivité au service de la croissance », « mobiliser les financements pour la croissance » et « dispositions diverses et finales ». I. Mobiliser les entrepreneurs La loi élimine les conséquences financières du franchissement des seuils de 10 et 20 salariés. Elle simplifie le fonctionnement des EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) et des SAS (Société par Action Simplifiée). Elle privilégie les PME innovantes pour les marchés publics, en leur accordant pour une période expérimentale de 5 ans une préférence pour les marchés publics. Les acheteurs publics peuvent réserver aux PME (Petites et Moyennés Entreprises) innovantes dans la limite de 15 % de leur montant annuel l’accès aux marchés de haute technologie, de recherche et développement, d’études technologiques d’un montant inférieur aux seuils des procédures formalisées. Le texte prévoit également : - le relèvement du seuil de la micro-entreprise à 80 000 euros de chiffre d'affaires pour les activités commerciales et à 32 000 euros pour les activités de service ; - l’exonération de taxe professionnelle pendant les trois premières années ; - la reconnaissance des "entreprises de taille intermédiaire" entre les PME et les grandes entreprises ; - l’incitation à la transmission d'entreprise au profit des salariés ou de la famille ; - un statut d'auto-entrepreneur est créé, l'acte de création d'entreprise est simplifié et la protection de l'entrepreneur individuel et CELLE de son patrimoine personnel sont renforcées. Il y a une dispense d'immatriculation au registre du commerce et des sociétés pour les micro-entrepreneurs ; - les délais de paiement entre entreprises sont réduits à 60 jours. Union des Maires de l’Essonne 1 Octobre 2008 II. Mobiliser la concurrence comme nouveau levier de croissance Une nouvelle autorité administrative indépendante, l'Autorité de la concurrence, disposant de pouvoirs d'investigation, de décision et de sanction accrus par rapport à l'actuel Conseil de la concurrence, est créée. Le texte facilite l'implantation de grandes surfaces en relevant le seuil d'autorisation des surfaces commerciales de 300 à 1 000 m2, pour lesquelles une autorisation de la CDEC (Commission Départementale d’Equipement Commerciale) était obligatoire. Les communes de moins de 20 000 habitants peuvent toujours saisir la Commission Départementale d'Aménagement Commercial (CDAC) qui remplace la CDEC, contre tout projet d'implantation de grandes surfaces. Les élus sont majoritaires au sein de la CDAC. Ils pourront également saisir l'Autorité de la concurrence (remplaçant le Conseil de la concurrence) en cas d’abus de position dominante ou d’un état de dépendance économique. Pour les communes de moins de 20 000 habitants, les maires et les présidents des EPCI (Établissement Public de Coopération Intercommunale) pourront proposer de saisir les commissions départementales dès 300 m², en cas de doutes sur la qualité des projets au regard des nouveaux critères d’examen. Par ailleurs, le droit de préemption dont bénéficient les communes, portant sur les baux commerciaux et artisanaux comme sur les fonds de commerce, a été élargi aux terrains susceptibles d’accueillir des surfaces commerciales comprises entre 300 et 1 000 m² dans les zones commerciales. Au sujet de l’urbanisme commercial, la Haute Assemblée a donné aux élus la possibilité d’inclure au sein des schémas de cohérence territoriale (SCOT) des zones d’aménagement commercial, amorçant ainsi la deuxième étape de la réforme visant à intégrer l’urbanisme commercial dans le droit commun de l’urbanisme. Par ailleurs, les grandes surfaces se voient amenées à mentionner le nom de leurs producteurs qui en font la demande sur les produits qu’elles vendent sous leur propre marque. Les commerçants et les artisans vont bénéficier de l’élargissement du Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (FISAC). Il intervient pour toutes les opérations correspondant à la vie du commerce de proximité : création, maintien, modernisation, adaptation et transmission. Il permet de conforter le commerce sédentaire et non sédentaire en milieu rural et urbain, dans les halles et les marchés ainsi que dans les quartiers prioritaires de la ville. Union des Maires de l’Essonne 2 Octobre 2008 Un conseil stratégique et une commission d’orientation sont créés pour associer les élus et les représentants des commerçants à la définition des orientations du FISAC. Le régime des soldes est modifié, avec deux semaines "flottantes" par an au choix du commerçant en plus d'une période fixe de deux fois cinq semaines fixée par décret. La liberté de négociation des prix entre les centrales d'achat des grandes surfaces et leurs fournisseurs (agriculteurs, PME, multinationales, etc.) est consacrée. III. Mobiliser l'attractivité au service de la croissance Le texte facilite l'installation du très haut débit en fibre optique et l'élaboration d'offres adaptées sur le téléphone mobile. Pour le raccordement des logements au très haut débit, la loi généralise le précâblage en fibre optique des immeubles neufs et facilite le raccordement des immeubles existants en incitant les opérateurs à prendre à leurs frais le coût du câblage, tout en préservant les droits des propriétaires et une concurrence saine entre les opérateurs. Pour les immeubles neufs, le précâblage en fibre optique sera obligatoire au même titre que le téléphone, l’eau et l’électricité, à partir de 2010 pour les immeubles de plus de vingt-cinq logements et en 2011 pour les autres. Par ailleurs, la loi permet aux collectivités d’imposer aux opérateurs de fournir des informations sur les réseaux installés. IV. Mobiliser les financements pour la croissance Le texte généralise la distribution du livret A dans tous les réseaux bancaires (fin du monopole de La Banque postale, du Crédit mutuel et des Caisses d'épargne) qui le souhaitent, en renforçant son rôle d'instrument de financement de la construction de logements sociaux. Le Gouvernement est habilité à prendre par voie d'ordonnances des mesures, de modernisation de la place financière française, de réforme du droit financier, de création d'une autorité unique des normes comptables et de transposition de directives communautaires. Union des Maires de l’Essonne 3 Octobre 2008 V. Mesures diverses - Création des fonds de dotation pour des organisations à but non lucratif ; - Création d'une autorité de la statistique ; - Deux vide-greniers autorisés par an et par personne ; - Prolongation des tarifs réglementés d'électricité au-delà de 2010 ; - Modification de la partie du Code général des collectivités territoriales relative à la taxe locale sur la publicité extérieure (articles L.2333-6 à 16), qui remplace, à compter du 1er janvier 2009, la taxe sur les emplacements publicitaires, la taxe sur les affiches publicitaires et sur les véhicules publicitaires. Une circulaire présente le régime de cette taxe, Circulaire NOR INT/B/08/00160/C du 24 septembre 2008 relative à la taxe locale sur la publicité extérieure, téléchargeable à partir du lien suivant : http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/sections/les_collectivites_te/finances_locales/recettes_d es_collect/fiscalite_locale/la_gestion_de_l_impo/circulaire_les_taxe/downloadFile/attached File/CIRCULAIRE_TAXE_PUBLICITE_DU_24_09__2008.pdf?nocache=12222718. Attention, la délibération pour instituer la nouvelle taxe est à prendre avant le 2 novembre 2008. *** Vous trouverez sur le site http://www.modernisationeconomie.fr, le texte de la loi dans son ensemble, un dossier récapitulant les mesures prises, des questions-réponses et d’autres éléments utiles. Le Ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi a notamment réalisé une fiche synthétique autour de 30 mesures phares. Par ailleurs, cette loi est entrée en vigueur au lendemain de sa parution au Journal Officiel. Cependant, un grand nombre de mesures nécessite pour être appliqué la parution de mesure réglementaire (arrêtés et décrets d’application). L’objectif du Ministre est que toutes les mesures de la loi soient effectives au plus tard au 1er janvier 2009. Une rubrique « Pour certaines mesures, des modalités d’entrée en vigueur sont prévues par la loi » dresse un tableau de suivi des mesures réglementaires d’application de la loi. Union des Maires de l’Essonne 4 Octobre 2008