DEBOURREMENT
Rémy RAGEAU, Jean-Daniel VIEMONT
I. Définitions
Du niveau ‘grand public’ au niveau ‘recherche’, les quelques exemples suivants illustrent ce
qu’on peut trouver.
Le Petit Robert (1995).
« 1890 – de ‘débourrer’. Eclosion des bourgeons (des plantes arbustives, et spécialement de la
Vigne). »
[‘débourrer’ : « vers 1200 – sortir de la bourre, éclore »]
Le Bon Jardinier (1992).
Dans ‘Lexique de Botanique et d’Horticulture’ :
« Principalement en viticulture, lorsque les bourgeons s’allongent hors de la bourse (sic ; =
bourre ?) qui les protège. »
HABAULT (1983), Lexique de termes agricoles et horticoles.
« (du verbe débourrer, sortir la bourre) Arboriculture et viticulture. Eclatement des bourgeons
au printemps et début de croissance des rameaux dont les premières feuilles, encore
rudimentaires, apparaissent alors rapidement. »
BOULLARD (1988), Dictionnaire de Botanique.
« lat. burra, poil, bourre). Déplissement des bourgeons des arbres avec apparition des feuilles
nouvelles. On peut aussi dire ‘débourrage’. »
Dictionnaire d’Agriculture, Conseil International de la Langue Française (1999).
« ……Il [le débourrement] est caractérisé par le dégagement des organes foliacés ou
floraux,des écailles duveteuses, ou bourre, qui entourent le bourgeon. »
CRABBE (1987).
Dans ‘Glossaire’ :
« Manifestation de croissance par laquelle un bourgeon s’ouvre à l’issue d’une période de
repos. »
II. Discussion
Le terme a d’abord été appliqué aux bourgeons de certaines espèces comme la Vigne,
contenant des pièces duveteuses formant de la bourre ; puis son usage s’est étendu aux
bourgeons des espèces ligneuses en général. Les exemples donnés témoignent de la généralité
du caractère descriptif conféré à ce terme, qui semble, en général, ne renvoyer qu’à la
caractérisation morphologique d’un stade d’évolution des bourgeons écailleux, correspondant
au dégagement hors des écailles des pièces qu’ils contiennent, suite à la croissance de celles-
ci. Les synonymes ‘éclosion’ et ‘ouverture’ (plutôt les verbes ‘éclore’ et ‘s’ouvrir’ d’ailleurs)
sont aussi employés, surtout au niveau ‘grand public’.
Ces définitions n’offrent pas une grande précision morphologique. Quand celle-ci est
recherchée, on s’appuie sur des ‘échelles phénologiques’ qui détaillent des successions de
‘stades phénologiques’ de débourrement.