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Actualité avril mai juin 2003
— Abbadie, Jacques, L’Art de se connaître soi-même, 1712, Fayard, 2003, ISBN:
2-213-61572-1. En stipulant que seule la religion chrétienne sait rapporter l’amour de soi
et d’autrui à sa source, et lui trouver sa véritable finalité, ce traité (traduit et réimprimé de
nombreuses fois jusqu’en 1865) occupe sa belle place dans l’histoire de l’apologétique.
L’auteur y établit la distinction désormais classique de “l’amour propre” et de “l’amour de
soi”: le premier toujours légitime parce que naturel, le second étant une version erronée ou
une perversion du premier. Les thèmes pascaliens sont frappants, et l’on y trouve le ton
propre aux grands moralistes français du siècle. Théologien, érudit, moraliste et
prédicateur, Jacques Abbadie (1654-1727) est un grand nom de la littérature française et
de l’apologétique protestante. Son œuvre témoigne par ailleurs des grandes controverses
religieuses de son temps.
— Abecassis Eliette, Petite métaphysique du meurtre, PUF, 2003, ISBN: 2-13-053743-X.
http://puf.ornis.fr/livres/22419991a.html
— Aires Matias, Lettre sur le bonheur, Arléa, 2003, ISBN: 2-86959-624-3. Traduit du
portugais par Claude Maffre. “Moi qui ne suis ni flatteur ni importun, qui ne suis ni érudit
ni soldat, quel chemin vers le bonheur dois-je prendre? Sans guide, sans boussole, sans
lumière qui me conduise, j'aurai bien du mal à trouver cette déesse cachée et inconstante.
Celui qui navigue sans étoile a son naufrage assuré; et celui qui n'avance qu'en titubant,
quelle fortune peut-il obtenir?” Grand voyageur, Européen ancré dans le siècle des
Lumières, Matias Aires (1705-1763) a vu du monde tout ce qu'il voulait en voir. De sa
retraite philosophique au Portugal, il nous adresse une Lettre sur le bonheur poignante
comme les fados des rives du Tage. On y retrouve sans doute la sérénité et la clairvoyance
d'un Montaigne, mais ce qui le caractérise d'une façon inimitable, c'est un ton amical,
désabusé, nourri par une grande sensibilité. Ses réflexions sur la vanité de l'amour, du
pouvoir et de la connaissance sont semblables à celles qui nous assaillent parfois, mais qui
fondent, aussi, les bonheurs tranquilles, ceux qui sont empreints d'une certaine nostalgie,
de l'intraduisible saudade lusitanienne.
— Alcantara Jean-Pascal, Sur le Second Labyrinthe de Leibniz. Mécanisme et continuité
au XVIIème siècle, L’Harmattan, 2003, ISBN: 2-7475-4537-7. Entre l'invention du calcul
diférentiel et la reforme de la mécanique, Leibniz avait aussi entrepris celle de la
géométrie euclidienne. Dans le cadre de la "Mathesis universalis", ces recherches en vue
d'établir une caractéristique géométrique fondée sur les relations de similitude, de
congruence et de determination lui permirent de déjouer les embarras du second
labyrinthe, celui du continu, réservant à d'autres efforts une issue vraisemblable au
premier labyrinthe de la liberté et de la prédéstination.
— Al-Färäbi Abû Nasr, Aphorismes choisis, Traduit de l’arabe par Soumaya Mestiri et
Guillaume Dye, (Collection Maktaba), Fayard, 2003, ISBN: 2-213-61624-8. Les
Aphorismes choisis ont connu une postérité remarquable dans la philosophie médiévale
arabe et juive. Al-Fârâbî y présente les principaux enseignements de sa philosophie
pratique, à savoir les principes “sur la manière dont les cités devraient êtres gouvernées et
rendues prospères, les modes de vie de leurs habitants rendus meilleurs, et ceux-ci
conduits vers le mieux”. Né dans la région de Fârâb, dans le Turkestan, Abû Nasr
al-Fârâbî, surnommé par les sources arabes “le Second Maître” (le premier étant Aristote),
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a commencé sa carrière dans la Bagdad abbasside et l’a achevée à Damas, après avoir
séjourné à Alep auprès du prince Sayf al-Dawla. Il est l’une des figures les plus
importantes de la philosophie médiévale. Son influence sur Avicenne, Averroes et
Maïmonide fut considérable, aussi bien par ses commentaires des oeuvres logiques
d’Aristote que par ses oeuvres d’éthique et de philosophie politique.
http://www.editions-fayard.fr/Catalogue/FicheOuvrage.asp?LeCodeOuvrage=3518248
— Al-Jähiz, Le Livre des animaux. De l’étonnante sagesse divine dans sa création et
autres anecdotes, Traduit de l’arabe par Mohamed Mestiri et Monique Castaignède
(Collection Maktaba), Fayard, 2003, ISBN: 2-213-61625-6. L’oeuvre de Jâhiz est
immense, mais Le Livre des animaux est incontestablement le plus célèbre de ses livres. Il
consiste en un mélange agréable d’anecdotes, de grivoiseries, de satires mais aussi
d’études profondes, sociales, politiques et religieuses. En l’écrivant, Jâhiz avait l’ambition
de s’adresser tout à la fois au vulgaire et à l’élite. Jâhiz naît à Basra ou Bassorah (port
principal de l’Irak actuel) en 776 et y meurt en 868. Son nom est en réalité un surnom
qu’il doit à ses yeux globuleux et dont il fut affublé dès son jeune âge. Il acquiert très tôt
une solide formation religieuse et intellectuelle qu’il complètera par une profonde
immersion dans la culture grecque. Ce compromis est matérialisé par son adhésion à
l’école mu’tazilite qui prône la doctrine du libre-arbitre et la suprématie de la Raison, et
dont on sent indéniablement l’influence sur son oeuvre.
— Alliot Michel, Le droit et le service public au miroir de l'anthropologie, Karthala,
2003, ISBN: 2-84586-403-5. L'observateur de la classe politico-administrative française
ne peut s'empêcher de constater combien l'exercice du pouvoir y est conforme au modèle
des sociétés plurales. Il ne s'agit pas ici du pouvoir théorique organisé par la Constitution
et décrit dans les manuels, celui du Parlement et du Gouvernement, mais plutôt de celui
des grands corps et des états- majors de partis et de syndicats: ce sont les détenteurs du
pouvoir réel. Chacun le détient dans un domaine bien déterminé. Les ministres passent
mais les Grands Corps conservent chacun autant de représentants dans les cabinets et à la
tête des administrations centrales. Perdre une direction déclenche la bataille de tout un
corps contre le gagnant et entraîne une obligation de compensation.
— Anders Günther, Sur la pseudo-concrétude de la philosophie de Heidegger, Sens &
Tonka, 2003, ISBN: 2-84534-048-6. Avant-propos : “Sur la pseudo-concrétude de la
philosophie de Heidegger est paru en 1948 dans une revue universitaire américaine de
phénoménologie (depuis, cet essai n’a ni été réédité ni traduit). L’auteur, issu d’une
famille juive allemande et ancien élève de Heidegger, était alors en exil aux États-Unis.
Sur la pseudo-concrétude est une critique sans concession de l’ontologie heideggérienne
telle qu’elle se présente dans les textes d’avant la Seconde Guerre mondiale, notamment
Être et Temps (1927). Dans cet essai, Anders ne s’attaque pas au Heidegger recteur de
l’université de Fribourg en 1933-1934, comme on le fait d’habitude ; il n’interprète pas les
interventions publiques de Heidegger telles que “ L’auto-affirmation de l’université
allemande ” et ne polémique pas sur le degré de compromission du “ Maître ” avec le
régime nazi. Il critique Heidegger en interrogeant l’ontologie heideggerienne même. La
thèse de départ de Sur la pseudo-concrétude est la suivante : Heidegger situe le Dasein,
“modalité humaine de l’être”, au-delà de la nature et de la surnature (l’Au-delà). Or,
remarque Anders, dans un tel champ, le concret se renverse en pseudo-concret. Il perd tout
lien avec l’individuel, le social et l’historique effectifs. Ainsi, l’activité du Dasein,
c’est-à-dire devenir soi, être “authentique”, se borne-t-elle à assumer la mort. En fait, cette
“activité” est une pure passivité. Mais la primauté de l’être sur l’étant postulée par
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Heidegger a les conséquences les plus graves pour l’homme en général et l’homme
Heidegger en particulier. Elle se traduit par la vacuité morale, l’absence d’épaisseur
sociale, l’oubli de la liberté politique, la pulvérisation de l’histoire (et même du temps,
remplacé par la temporalité), le rejet de l’Autre… Toutes choses, note Anders au passage,
qui faciliteront l’adhésion de Heidegger au national-socialisme. En 1930, Walter Benjamin
parlait de “démolir Heidegger”. On peut dire que Sur la pseudo-concrétude réalise en
grande partie cette tâche que Benjamin n’a pas eu le temps d’accomplir.”
— Arendt Hannah, Juger. Sur la philosophie politique de Kant, Le Seuil, 2003, ISBN:
2-02-058896-X. 1re édition: 1991.
— Artous Antoine, Travail et émancipation sociale. Marx et le travail, Syllepse, 2003,
ISBN: 2-84797-041-X. Pour qui veut porter un regard critique sur le travail, son
organisation et sa place dans nos sociétés, la confrontation avec Marx est incontournable.
Non pas pour faire une exégèse savante des textes ou restituer une vérité qui aurait été
cachée mais pour traiter des problèmes qu’il a rencontrés, des réponses qu’il a apportées,
des contradictions auxquelles il s’est heurté. Si le dispositif théorique mis en place par
Marx a structuré l’horizon de la période historique passée, ses analyses sont toujours
actuelles car le capitalisme c’est toujours l’assujettissement des individus à une production
dominée par la valorisation marchande et le développement de la précarité et de
l’insécurité sociale. S’il est toujours indispensable de remettre en cause l’organisation
capitaliste du travail tout en se battant pour le droit à l’emploi, il est également nécessaire
de jeter un regard critique sur un mouvement ouvrier qui a, trop souvent, valorisé le
travail. Et au-delà sur une perspective d’émancipation tout entière centrée sur la
réorganisation de la vie sociale autour d’une production enfin libérée de la domination du
capital. Si Marx n’a pas échappé à cette vision, il trace toutefois un autre horizon dont
l’actualité est étonnante. Celui d’une émancipation pensée à travers une dialectique du
temps de travail et du temps libre, permise par une réduction massive du temps de travail.
Il s’agit alors de libérer le travail mais aussi de se libérer du travail. C’est cette lecture de
Marx que nous propose ce livre qui, en référence aux débats contemporains, mobilise des
auteurs tels que Pierre Naville, Jean-Marie Vincent, André Gorz ou Dominique Méda.
http://www.syllepse.net/livres2.cfm?id=286&mt=Travail%20et%20%E9mancipation%20s
ociale
— Averroès, Commentaire moyen à la Rhétorique d'Aristote, Vrin, 2003, “Textes et
traditions”. 1704 p. ISBN: 2-7116-1610-X. - Pour les philosophes arabes de tradition
aristotélicienne, la rhétorique est le principal instrument de communication dans la cité.
Permettant aux philosophes de s'adresser au reste des citoyens, gouvernants inclus, aux
gouvernants de diriger les citoyens et aux citoyens de communiquer entre eux, elle donne
les règles d'un discours d'ordre logique, mais d'une logique accessible à tous. Elle
comporte une théorie du style. N'ayant pas d'objet spécifique, elle couvre tous les
domaines de la connaissance et aborde, selon un point de vue qui lui est propre, aussi bien
la métaphysique que la psychologie, l'éthique ou la politique. Le droit envisagé suivant ses
différentes sources, la loi naturelle, la loi positive et la Loi révélée, est l'objet de sa part
d'une attention spéciale. Averroès (520-595/1126-1198), philosophe et grand cadi de
Cordoue, recueille et développe cet héritage dans son commentaire continu à la
Rhétorique d'Aristote. C'est ce monumental traité de philosophie médiévale qui est mis ici
à la disposition du public non arabisant et arabisant de façon à ce que puissent y avoir un
accès rapide et facile non seulement ceux qui s'occupent de la doctrine rhétorique dans son
ensemble, mais aussi ceux qu'intéresse tel ou tel secteur particulier du savoir. Introduction
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générale, édition du texte arabe, traduction française, commentaire et tables par Maroun
Aouad, docteur ès Lettres et directeur de recherche au C.N.R.S.
— Balandier Georges, Civilisés, dit-on, PUF, 2003, ISBN: 2-13-053165-2.
http://puf.ornis.fr/livres/22419389a.html - Quel sens peut encore avoir le mot civilisation?
Que veut dire être civilisé? Ouvert à tous les savoirs, sans rien renier de sa rigueur
critique, Georges Balandier a su tracer son chemin de liberté: ce livre l'évoque tout en
nous parlant du temps présent avec un discernement et une sagesse exemplaires.
— Baysson Hubert, L'idée d'étranger chez les philosophes des Lumières, L’Harmattan,
2003, ISBN: 2-7475-3719-6. Au XVIIIe siècle, période où la connaissance du monde est
déjà très complète, les philosophes des Lumières sont directement confrontés à l'altérité,
ce qui suscite leur réflexion sur les plans politiques et religieux bien-sùr, mais aussi
sociologique et culturel. Chacun fait à sa manière l'éloge de la tolérance, mais
paradoxalement chaque pensée reste profondément hermétique à l'accueil de la différence.
Quoique posant les bases des nationalismes futurs, les philosophes assurent ainsi le
renouvellement et la pérennisation des valeurs humanistes en les inscrivant au coeur de
l'Europe.
— Benjamin Walter, Adorno Theodor-W., Correspondance Adorno-Benjamin, éd. Ivernel
Philippe, La Fabrique, 2003, ISBN: 2-913372-28-7. Réédition du titre paru en mars 2002
(ISBN: 2-913372-17-1). Cette correspondance, publiée intégralement dans une nouvelle
traduction de Philippe Ivernel, éclaire les rapports entre deux des plus importantes figures
de la vie intellectuelle du XXe siècle. Elle comprend plus de cent lettres, qui vont de
quelques lignes sur des questions matérielles à de grands échanges théoriques, auxquels la
forme épistolaire donne une liberté et une immédiateté uniques. Ainsi se trouve précisée la
relation entre ces deux êtres, tantôt cordiale et même chaleureuse, tantôt tendue par les
difficultés de la vie -Benjamin, qui vit à Paris dans une quasi-misère, est suspendu à l'aide
de l'Institut de Horkheimer où travaille Adorno- ou par les divergences idéologiques. Avec
en toile de fond la montée du nazisme et les problèmes de l'exil, on voit passer dans ces
lettres quantité d'amis qui sont des figures marquantes du moment, de Brecht à Sholem, de
Bloch à Kraucauer. Les travaux d'Adorno sur Wagner et la musique moderne, les notions
centrales chez Benjamin - l'œuvre de Kafka, l'aura, le messianisme, l'image dialectique -,
la lente élaboration de son grand ouvrage sur les Passages dont des extraits paraissent,
après une rédaction surveillée par les réflexions critiques d'Adorno, dans la revue de
l'école de Francfort, toute cette activité intellectuelle, dont il est admirable qu'elle ait pu se
développer dans de telles circonstances, se trouve ici exposée, avec le charme qu'apportent
les notations sur la vie quotidienne. Un important appareil de notes éclaire les
personnages, ouvrages, événements dont il est question dans ces lettres, et les sujets
évoqués font l'objet de renvois aux éditions des œuvres d'Adorno et de Benjamin
actuellement disponibles. Dans sa présentation, Enzo Traverso montre à quel point cette
correspondance est un document exceptionnel pour comprendre, dans toute sa dimension
humaine et profondément tragique, l'exil intellectuel allemand, plus particulièrement
judéo-allemand. Exil à Paris, dans une France qui, de refuge précaire après l'avènement du
nazisme en 1933, se transforme, à partir du début de la Seconde Guerre mondiale, en une
nasse où Benjamin trouvera la mort. Exil en Angleterre, puis aux états-Unis, où, à partir de
1938, Adorno est une figure marquante d'un des plus grands transferts culturels du monde
contemporain.
— Bergson Henri, Leçons clermontoises. Tome 1, L’Harmattan, 2003, ISBN:
2-7475-4315-3. - Après le lycée d'Angers où il enseigne la philosophie à partir d'octobre
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1881, Bergson est nommé à Clermont-Ferrand le 28 septembre 1883: il y restera cinq ans.
Ces leçons transcrites au fur et à mesure de l'exposition ou tout simplement dictées, étant
en pur style oral nous font pénétrer dans sa classe. Même si selon ses propos, dans
l'enseignement on ne doit livrer que " les vérités traditionnelles ", ceci n'exclut pas que des
thèmes proprement bergsonniens apparaissent déjà dans ses cours. Texte établi, présenté et
annoté par Renzo Ragghianti.
— Bettetini Maria, Petite histoire du mensonge, Hachette, 2003, ISBN: 2-01-235629-X.
Le mensonge fait partie de notre quotidien. Dans le discours politique ou le slogan
publicitaire, dans la “réalité virtuelle”, partout il triomphe. Cette pratique ordinaire a une
longue histoire... Chez Homère, Ulysse ment pour garder la vie sauve, mais il y prend
aussi du plaisir. Platon conseille aux dirigeants de la cité, aux hommes politiques, de
mentir dans l'intérêt du peuple. Puis, au Moyen Âge, les clercs considèrent le mensonge
comme une offense faite à Dieu, dont la parole est Vérité. Le menteur s'apparente au
démon, et les acteurs, menteurs par profession, sont enterrés hors des murs de la ville,
avec les voleurs et les faussaires. Machiavel le premier réhabilitera le mensonge, un art
qu'il faut cultiver et enseigner. Savoir mentir est une qualité de l'homme de gouvernement;
seul le petit menteur, comme Pinocchio, est désigné à la vindicte populaire et marqué par
un nez qui grandit, grandit...A travers cette histoire du mensonge vu par les philosophes et
les poètes, Maria Bettetini nous invite à une réflexion sur la place que celui-ci occupe
aujourd'hui: mensonges des enfants, des joueurs, des artistes et des dirigeants, les grands
menteurs de toujours. - Maria Bettetini enseigne l'histoire de la philosophie médiévale à
l'université Ca'Foscari de Venise. Spécialiste de Saint Augustin, elle a traduit en italien
Les Confessions.
— Bimbenet Etienne, La Structure du comportement, (Chap III, 3 "L'ordre humain"),
Merleau-Ponty,
Editions
Ellipses,
2003,
ISBN:
2-7298-5847-4.
http://www.editions-ellipses.fr/fiche.asp?2003, ISBN=2-7298-5847-4
— Blay Michel, Grand dictionnaire de la philosophie, Larousse, 2003, ISBN:
2-03-501053-5. Co-édition CNRS EDITIONS. 992 p. Ce Grand Dictionnaire de la
philosophie contient quelque 1100 entrées (notions, courants et doctrines) et 70
dissertations. Œuvre commune de près de 200 auteurs, dont le travail a été guidé par un
comité scientifique dirigé par Michel Blay, il permet d'appréhender les origines, les
développements et les prolongements présents de la réflexion philosophique. Il est rendu
compte de la cristallisation progressive des notions fondamentales et des principaux
concepts opératoires avec une attention scrupuleuse à l'histoire des idées, notamment aux
liens de la philosophie et des sciences. Le jeu de va-et-vient ouvert entre les entrées et une
abondante série de textes d'auteurs contribue à la richesse de l'ensemble et témoigne du
dynamisme de l'interrogation philosophique en ce début du XXIe siècle. Cet ouvrage a été
conçu pour satisfaire les besoins et la curiosité des étudiants, enseignants et chercheurs,
mais aussi du grand public cultivé, conscient que le désir de sens qui l'attire vers la
philosophie doit être informé par un savoir constitué, une juste perception des jeux
d'influence qui ont mené à la position actuelle des questions et une saisie exacte de la
nature des débats et des enjeux. Cet ouvrage a été dirigé par Michel Blay et Pierre-Henri
Castel, Pascal Engel, Gérard Lenclud, Pierre-François Moreau, Jacques Morizot, Michel
Narcy, Michèle Porte, Gérard Raulet.
— Boece, La consolation de philosophie. Les Belles Lettres. Introduction, traduction et
notes par Jean-Yves Guillaumin. Index. 200 p. 2002. ISBN 2-251-33943-4. - La
Consolation est un texte unique dans l’antiquité, un mélange de 39 proses et 39 poésies,
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où une figure allégorique, Philosophia, s’adresse à son élève (Boèce) et lui apporte la
consolation de son enseignement (évidemment une présentation du monde de type
néo-platonicien). Ce dialogue est l’oeuvre d’un haut personnage romain chrétien, sénateur
et patrice, emprisonné et accusé de haute trahison, alors qu’il attendait la mort, vers 524
après J.-C.. Cette situation “d’urgence” et d’imminence de la mort (pensons à celle de
Socrate), démenti par la belle sobriété du texte, est devenu un modèle pour la philosophie,
dernier rempart de la beauté et de la méditation, symbole de résistance à l’oppression et de
méditation sur la condition humaine. La Consolation de Philosophie devait devenir l’un
des ouvrages fondamentaux du Moyen Age, à côté de ceux de St Augustin, de St Benoît et
de Bède le vénérable. C’est évidemment aussi un lointain modèle de la Divine Comédie de
Dante. Boèce est un parfait représentant de la haute culture italienne de l’époque, déchirée
entre sa fidélité à une tradition classique tenace (les satires grecques ou latines, la
philosophie grecque, les consolations de Cicéron, Ovide ou Sénèque) et les réalités
politiques de son temps, celui de l’Empereur Justinien (occupation par les Goths, la
persécution des chrétiens, attrait d’un Orient encore brillant de sa vie culturelle). Boèce,
après des études approfondies, qui l’avaient mis en contact avec les sources grecques
néoplatoniciennes, avait conçu un vaste projet d’acclimatation de la culture grecque en
Occident par le moyen de traductions latines des grands textes philosophiques et
scientifiques de l’Antiquité: c’est pourquoi il est révéré par tout le Moyen Age, qui lui doit
sa connaissance des textes aristotéliciens et de leurs commentaires néo-platoniciens. La
présente traduction, inédite, est due à un spécialiste de Boèce; elle tient compte des très
nombreux travaux modernes (édition du texte latin chez Loeb en 1973).
— Bouriau Christophe, Kant, Hachette, 2003, ISBN: 2-01-145509-X. Cet ouvrage est une
anthologie de textes commentés, avec une présentation et un glossaire. Kant est, avec
Platon et Descartes, un des auteurs les plus étudiés dès la terminale et bien sûr à
l'université. Cependant, le style souvent technique de cette oeuvre la rend difficile d'accès
pour les étudiants. Une anthologie commentée de ses grands textes est donc
particulièrement bienvenue. Christophe Bouriau explicite la pensée de Kant à travers ses
thèmes les plus connus: la question de la connaissance, de la morale et de l'art. Mais c'est
surtout la très forte unité de son oeuvre qui apparaît au fil de l'anthologie. Enfin, certains
aspects essentiels mais moins connus de la pensée de Kant trouvent la place qu'ils
méritent: la politique et l'éducation, notamment.
— Boyanov slavy, L'humanisme ou la grande espérance, L’Age d’Homme, 2003, ISBN:
2-8251-1690-4
— Brague Rémi, Du temps chez Platon et Aristote. Quatre études, PUF, 2003, ISBN:
2-13-053558-5* http://puf.ornis.fr/livres/22136058a.html
— Brahami Frédéric, Introduction au Traité de la nature humaine de David Hume, PUF,
Quadrige, 2003, ISBN: 2-13-051621-1
— Broisson Ivan, Nietzsche et la vie spirituelle, L’Harmattan, 2003, ISBN:
2-7475-4449-4. Nietzsche est universellement connu comme l'un des plus grands critiques
de la religion. Sa contestation, cependant, se fonde toujours sur une pensée affirmative. Le
présent ouvrage a pour propos d'explorer le versant positif de la réflexion de Nietzsche sur
la vie spirituelle, entendue comme ensemble réunissant l'ascétique et la mystique. L'apport
de Nietzsche à la spiritualité, trop souvent négligé, intéressera aussi bien le connaisseur du
grand philosophe que le lecteur soucieux d'aborder avec acuité la question de la valeur de
l'existence.
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— Brunn Alain, Donne Boris, Lamouche Fabien, Marrache-Gouraud Myriam, Mesure et
démesure. Platon, Gorgias, Rabelais, Gargantua, Molière, Dom Juan, Flammarion, 2003,
ISBN: 2-08-074002-4. Cet ouvrage s'adresse aux élèves des classes préparatoires aux
Grandes Écoles scientifiques.
— Butler Judith, Le Gaufey Guy, Antigone: la parenté entre vie et mort, EPEL, 2003,
ISBN: 2-908855-74-7
— Cabestan Philippe dir., Introduction à la phénoménologie, Ellipses Marketing, 2003,
ISBN: 2-7298-1457-4. Véritable initiation à la phénoménologie pour le lecteur débutant,
l’ouvrage aborde les thèmes, les concepts, les œuvres majeures de la phénoménologie,
tente de cerner le projet qu’elle poursuit depuis plus d’un siècle, et de circoncire cette
doctrine paradoxale.
— Cahiers d'Etudes Lévinassiennes N° 2/2003: Le monothéisme, Verdier, 2003, ISBN:
2-86432-389-3
— Cahiers du Centre Marcel Granet N° 1: Du pouvoir, dir.: Lanselle Rainier, PUF, 2003,
ISBN: 2-13-053555-0 (Institut de la Pensée contemporaine Paris VII)
http://puf.ornis.fr/livres/22419787a.html Quel est le mot chinois qui exprime la notion
occidentale de "pouvoir"? Le mot "zhu" dont la polysémie recouvre quasi exactement
celle de la racine indo-européenne. Mais au XIXe siècle, un traducteur japonais a pourtant
choisi le mot "quan". Pourquoi? C'est ce que tentent d'éclairer ces différentes
contributions.
— Cahiers Gastion Bachelard, n° 5 (2002) : Bachelatrd et les arts, Faculté des Lettres Dijon, 2003, “Cahiers Gaston Bachelard”. 190 p. ISSN: 2-906645-45-1. - Le rayonnement
intellectuel d'une grande œuvre, surtout philosophique comme celle de Gaston Bachelard,
se mesure difficilement, l'inflation des commentaires pouvant n'être qu'un effet de mode.
Alors que la critique universitaire, surtout en France, semble l'avoir délaissé, un large
public se nourrit de ses œuvres, surtout celles consacrées aux images. Dans ce contexte, il
devenait nécessaire de développer une recherche approfondie et régulière sur l'homme,
l'œuvre et sa destinée. Notre propos dans ce volume consacré à Bachelard et les arts vise
plutôt à souligner la réciprocité de la dynamique qui unit Bachelard aux artistes. Car, si le
philosophe s'est attaché à inventorier “les grands rêves cosmiques qui attachent l'homme
aux éléments” et personnalisent la création artistique, ses études ont aussi été à la source
de la prise de conscience, par certains artistes, du caractère bachelardien de leur
inspiration. L'art a nourri la réflexion bachelardienne et l'œuvre de Bachelard a fécondé et
féconde encore l'inspiration des artistes. Ont collaboré à ce volume: C. Auzolle, A.-Y.
Bureau, V. Colombel, F. Doriac, N. Lefébure, J. Leroux, J.-Cl. Margolin, F. Pallier, D.
Paquet, B. Puthomme, J.-P. Rousseau, P. Sauvanet, F. Scouflaire, J.-J. Wunenburger
— Cahiers philosophiques N° 94 Avril 2003: Dossier Kant, Delagrave, 2003, ISBN:
2-206-08708-1
— Caiazzo Irene, Lecture médiévales de Macrobe. Les Glosae Colonienses super
Macrobium, Vrin, 2003, “Études de philosophie médiévale”. 352 p. ISBN:
2-7116-1540-5. - Cet ouvrage s'adresse à tous ceux qui s'intéressent à l'histoire du
platonisme médiéval, à la philososophie et à la science du XIIe siècle. Dans ses
Commentarii in Somnium Scipionis, Macrobe transmet aux Latins l'enseignement de
Platon et des philosophes néo-platoniciens grecs ainsi que des connaissances scientifiques
touchant principalement aux arts du quadrivium; c'est la raison de son succès au Moyen
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Age et à la Renaissance. Le présent ouvrage donne une histoire de la diffusion des
Commentarii in Somnium Scipionis du IXe au XII siècle (manuscrits, gloses,
commentaires, diagrammes, citations), ainsi qu'une édition d'un commentaire anonyme
daté du XIIe siècle, jusqu'ici inédit, conservé dans le manuscrit 199 de la bibliothèque du
diocèse de la cathédrale de Cologne. L'édition critique est précédée par une étude
doctrinale du texte et accompagnée de longues notes explicatives. Irene Caiazzo, docteur
de l'École pratique des Hautes Études (IVe section), est chargée de recherche au CNRS
(UMR 8584). Ses travaux ont porté sur le platonisme médiéval et la philosophie du XIIe
siècle
— Calvez Jean-Yves, Essai de dialectique, L’Harmattan, 2003, ISBN: 2-7475-4538-5. Quand le philosophe vise le tout, sans limitation ni borne, il est amené à découvrir que le
réel comme tel, est dialectique: est en somme dialogue avec lui-même, dialogue intérieur à
l'être, et pas moins dialogue avec toute réalité autre. Ceci s'étend aux plus divers
domaines: l'être tout court , le connaître et la conscience, la liberté, la sexualité, toute
l'histoire également. J.Y. Calvez, qui a parcouru bien des secteurs de la reflexion en débat
avec la pensée de Marx, comme celles des historiens politiques allemands du XIXe siècle,
rassemble ici ses vues fondamentales.
— Canning Joseph, Histoire de la pensée médiévale (300-1450), Cerf, 2003, ISBN:
2-204-07193-5. Traduction par Jacques Ménard. Coéditeur: Éditions Universitaires de
Fribourg. Une synthèse qui présente successivement les conceptions chrétiennes du
gouvernement du premier Moyen Age (300-750), les conceptions politiques de l'époque
carolingienne (750-1050), les idées politiques en jeu dans les rapports souvent conflictuels
entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel, ainsi que la récupération de l'héritage politique
de l'Antiquité au cours de la période centrale du Moyen Age (1050-1290), et les
conséquences pour la pensée politique de la confrontation avec les problèmes de
gouvernement apparus dans les États et dans l'Église à la fin du Moyen Age (1290-1450).
Joseph Canning est professeur en histoire à l'Université de Galles (Bangor) et directeur du
British Centre for Historical Research in Germany (Max-Planck-Institut für Geschichte,
Göttingen). Il est l'auteur de "The Political Thought of Baldus of Ubaldis" (1987) et a
collaboré à "L'histoire de la pensée politique", publiée par l'Université Cambridge, sous la
direction de J.H. Burns.
— Cattin Emmanuel, Schelling, Ellipses Marketing, 2003, ISBN: 2-7298-1393-4.
Introduction à la pensée de Schelling, philosophe allemand (1775-1854), qui développa
une philosophie de la nature, ainsi qu’une philosophie de l’esprit. Sa conception de
l’identité absolue (de l’esprit et de la nature) en fit le philosophe de l’école romantique.
Textes commentés + vocabulaire.
— Cavell Stanley, Un ton pour la philosophie. Moments d'une autobiographie, Bayard,
2003, ISBN: 2-227-47124-7
— Celan Paul, Entretien dans la Montagne, Verdier, 2003, ISBN:
— Chabot Pascal, La philosophie de Simondon, Vrin, 2003, ISBN 2-7116-1600-2. - "Ce
livre étudie la philosophie de la technique de Gilbert Simondon (1924-1989) et sa pensée
de l'individuation. A travers les grands moments de l'histoire des techniques (tradition,
révolution industrielle, cybernétique), il interroge les notions de progrès, d'aliénation et de
mémoire. Il analyse aussi le concept d'individuation et l'impact du devenir sur les
organismes et le psychisme. Enfin, il met en lumière plusieurs aspects méconnus de la
pensée de Simondon: son rapport à la psychologie des profondeurs, au sacré et à la
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"technoesthétique". Les techniques ont transformé les sociétés. Elles sont le bras armé
d'une imagination nouvelle qui s'est donné les moyens de concrétiser ses désirs. Les
interrogations sont nombreuses: quelles individuations valoriser, quelles techniques faut-il
défendre et quelles autres réprouver? A partir de confrontations avec Diderot, Marx,
Bergson, Jung, Eliade ou Jankélévitch, la philosophie de Simondon occupe une place
centrale dans ce débat". - Pascal Chabot est Chargé de Recherches F.N.R.S. - Université
Libre de Bruxelles.
— Charbonneau Georges & Granger Bernard éd., Phénoménologie des sentiments
corporels. I. Douleur, souffrance, dépression & II. Fatigue, lassitude, ennui, Association
Le
Cercle
Hermeneutique:
Collection
Phéno,
2003,
ISBN:
.
http://www.culture.ro/srf/yahoo_group/2003-may-9-16/memoire.htm
— Charles Sébastien, La philosophie française en questions, L.G.F., 2003, ISBN:
2-253-94346-0
— Charlot Patrick, Courvoisier Claude dir., Actualité politique et juridique de l'égalité, de
PU Dijon, 2003, ISBN: 2-905965-86-X
— Charnay Jean-Paul, Regards sur l'islam, Freud, Marx, Ibn Khaldun, L’Herne, 2003,
ISBN: 2-85197-429-7
— Choulet philippe, La mémoire, Quintette, 2003, ISBN: 2-86850-113-3
— Cocles Joël, Brenifier Oscar, Millon Isabelle, Le travail et la technique, Nathan, 2003,
ISBN: 2-09-184482-9
— Cohen Joseph, Zagury-Orly Raphaël, Judéités. Questions pour Jacques Derrida,
Galilée, 2003, ISBN: 2-7186-0582-0
— Collin Denis, Questions de morale, Armand Colin, 2003, ISBN: 2-200-26344-9. Perte
des repères, crise des valeurs: de tous côtés, on réclame de la morale, ou, plus moderne, de
l'éthique. Cette demande témoigne de réalités – le règne sans partage du marché, la crise
des institutions chargées d'assurer la transmission des valeurs, etc. – évidentes de prime
abord, fort complexes en leur fond, et relevant d'approches sérieuses et nuancées (telles
que peuvent les fournir les sciences sociales). Air connu, on n'y reviendra pas. Mais
l'individu désemparé par tant de désordre et par des mutations si rapides est devenu le
client désigné d'aimables sophistes et philodoxes, tout prêts à lui fournir au kilo de la
philosophie de consolation (ce bon vieux Sénèque !) ou de la resucée un tant soit peu
castratrice (ce cher Kant !), le tout fagoté de manière à permettre, en bonne logique
consumériste, de rentabiliser son existence. Peine perdue. On ne fera pas tourner la roue à
l'envers. La morale est désormais irrémédiablement problématique: mais moins de
solutions toutes faites n'oblige ni au faire-semblant, ni au nihilisme désespéré. La
préoccupation morale a, peut-être pour la première fois, toutes ses chances de conquérir sa
pleine autonomie, au prix d'un effort et d'un degré inédits de confrontation de chacun avec
soi. Cela implique au premier chef une aptitude à bien discerner et poser les questions
morales, et le parcours fondamental et parfaitement sérié que propose ici Denis Collin,
assorti de l'ouverture de nombreuses pistes, sera à la fois une base pour la réflexion des
futurs praticiens de la philosophie, une référence précieuse pour ceux qui enseignent la
discipline, et un appui irremplaçable pour tous ceux qui se sentent animés d'une
préoccupation morale authentique, c'est-à-dire peu disposée aux concessions. - Denis
COLLIN, professeur de philosophie, chargé de cours à l'Université de Rouen, et auteur de
nombreux ouvrages en philosophie morale et politique, travaille sur les rapports entre
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morales publiques et théories politiques. - Sommaire: ENTRÉE EN MATIÈRE. Le choix
de la philosophie. La vie théorétique. Le bien. Trois dimensions de la vie philosophique.
L'ordre d'exposition. Le sens de l'existence. Le point de départ: la facticité. Le finalisme.
La nécessité et le destin. La liberté en situation. Absurde et liberté. Propos d'étape. LA
RECHERCHE DE LA VIE BONNE. Le bonheur et le plaisir. Le souverain bien ou le
bonheur. Le bonheur et le plaisir. L'économie du plaisir face à ses contempteurs. Plaisir et
évitement de la souffrance. La destructivité du plaisir: Sade. Sur des vers de Virgile.
Ambivalence et mixité du plaisir. Propos d'étape. Le bien et la vertu. Qu'est-ce que la
vertu? Théorie aristotélicienne de la vertu. La liberté et la vertu stoïcienne. Problèmes et
critiques du stoïcisme. Propos d'étape. Les amis et les autres. L'éthique de l'amitié.
L'essence de l'amitié. Le plaisir d'être amis. Amour de soi et amitié. L'amitié comme vertu
politique. Critique de l'amitié comme vertu politique. La pure amitié: Montaigne.
Conclusion: amitié et bonheur. INTERMÈDE. Servitude et liberté. Un essaim de libertés.
Impossible liberté? Un empire dans un empire? Apories du dualisme. Désir et affects. La
critique de la morale et la valeur de l'éthique. Le problème de la responsabilité morale.
Propos d'étape. LE DEVOIR DE LA VIE SOCIALE. Le problème des fondements de la
morale. Éthique et morale. Position du problème. Morale et religion. Le relativisme moral.
Le conséquentialisme en morale: utilitarisme. Propos d'étape. Le pur devoir. Morale et
action. Nos intuitions morales. Raison pratique et dignité humaine. La loi de la liberté. La
morale et le bonheur. Les critiques de la morale de Kant. Toute morale est kantienne.
Propos d'étape. Questions et pistes de réflexion. Être heureux? La fin d'une illusion. Entre
morale et droit: penser un “morale publique”. Le point de la pensée morale: la justice.
— Conche Marcel, , Ma vie antérieure & le destin de solitude, Encre Marine, 2003, ISBN:
2-909422-70-4. “SI “DIEU” n’est rien de plus, comme je le crois, que les quatre lettres
D.i.e.u., s’il n’y a pas de “Toi absolu” à qui adresser nos prières, la condition humaine est
condition de solitude. Ainsi le “veut” le destin. Ce qui est de l’ordre du destin est ce qui a
lieu de telle sorte que rien ne peut faire qu’il en soit autrement. Le destinal n’est pas le
nécessaire: la notion d’un Interlocuteur absolu, qui entendrait la prière humaine, n’est pas
absurde. Simplement, il n’en est pas ainsi. Toutefois, l’individu oublie d’ordinaire la
solitude essentielle qui est la sienne en tant qu’homme. L’autre homme lui fait oublier sa
solitude. Cet effet d’oubli est le plus manifeste lorsque les humains sont ensemble par la
force de l’amour. L’amour humain, où l’on aime et où l’on est aimé, de telle sorte que l’on
vit sa vie en partage, vivant de la vie de l’autre comme l’autre de la nôtre, cet amour
exténue, chez l’individu, le sentiment de sa solitude ontologique. Mais survient la mort qui
brise l’union. L’individu se découvre alors destiné, par la tuchè, par la Moira, à une double
solitude. Vient d’abord, pour lui, la souffrance de la solitude de soi, dès lors que bien des
actes signifiants de sa vie signifient dans le vide. Ensuite, cette solitude même, de par son
caractère irrémédiable, lui fait découvrir la solitude de l’être humain comme tel: l’œuvre –
accidentelle – de tuchè, l’amène à reconnaître l’œuvre – essentielle – de Moira. Quant au
bienfait d’une telle solitude, s’il en est un, ce ne peut être que de le vouer à la philosophie
comme questionnement et interrogation devant l’homme comme énigme.” “APRÈS
CINQUANTE-SIX ANS de vie dans l’extrême proximité à travers et malgré les extrêmes
différences, ma femme m’a quitté pour le pays d’où l’on ne revient pas. Pour certains, elle
fut toujours “Marie-Thérèse”, pour d’autres, les plus proches, les plus intimes, elle fut
toujours “Mimi”, pour moi ... mais je préfère ne pas dire les mots de tendresse que je lui
donnais. Il en est enfin pour qui, ayant été ses élèves, elle était restée “mademoiselle
Tronchon”, celle qui, dans divers lycées, les avait initiés à la littérature et à la beauté
littéraire. C’est d’abord ce qu’elle fut pour moi aussi, puisque je fus son élève au lycée de
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Tulle, en 1941-1942…”
— Conche Marcel, Le sens de la philosophie, Encre Marine, 2003, ISBN: 2-909422-69-0.
“Un dialogue inachevé de Descartes, retrouvé dans ses papiers après sa mort, s’intitule:
“La recherche de la vérité par la lumière naturelle”. Tel est, en effet, le sens de la
philosophie: rechercher la vérité à l’aide de la “chose du monde la mieux partagée”: le bon
sens ou la raison. Or, le scepticisme nous dit qu’il n’y a pas de vérité ou que la vérité est
inattingible. Dès lors, quel est le sens de la philosophie? Comment le sceptique, s’il
n’attend plus rien de la philosophie, peut-il philosopher encore? Tel est, en gros, l’enjeu de
la question posée. Montaigne, alors qu’il a décidé de se vouer à la pure et simple oisiveté
dans son château périgourdin, s’étant étonné des “chimères et monstres fantasques” que
son esprit enfante sans cesse, se résout, pour mettre de l’ordre dans ses pensées, à les
écrire. Il réfléchit alors sur la nature du langage et cite ce vers d’Homère: “…” (Iliade, 20.
249) – le langage constitue un riche fonds de mots pour dire n’importe quoi et son
contraire…”
— Conche Marcel, Quelle philosophie pour demain?, PUF, 2003, ISBN: 2-13-053496-1
http://puf.ornis.fr/livres/22419734a.html "La question posée ici est nouvelle, parce que les
mots demain ou avenir ont aujourd'hui une signification tout autre que celles qu'ils ont
eues dans le passé. La question est: quelle philosophie pour une humanité pleine de
contrastes et de contradictions? Quelle philosophie peut faire l'unité humaine? Ne serait-il
pas temps d'en venir à une philosophie oecuménique? "
— Consoli Sylvie, La tendresse. De la dermatologie à la psychanalyse, Odile Jacob,
2003, ISBN: 2-7381-1277-3. Comment naît la tendresse? Cela se complique-t-il à
l’adolescence? Pourquoi certains adultes ne supportent-ils pas d’être touchés? Pourquoi
d’autres recherchent-ils le contact à tout prix? Comment se traduit le refus ou le manque
de caresses? Et si la peau était, tout simplement, le reflet de la tendresse? Et si la tendresse
était, pour chacun d’entre nous, petits ou grands, femmes ou hommes, une des conditions
de notre équilibre psychique? Dermatologue, Sylvie Consoli est psychanalyste et membre
de la Société psychanalytique de Paris.
— Corbet Jan dir., Censures. Actes du colloque du 16 mai 2003, Larcier, 2003, ISBN:
2-8044-1029-3. L’ouvrage rassemble les contributions de: Alain Berenboom, Fabienne
Brison, Emmanuel Derieux, E. Dommering, François Jongen, Paul Martens, G.A.I.
Schuijt, Alain Strowel, François Tulkens, Jan Velaers, Dirk Voorhoof, Els Witte. La
censure ne pourra être établie, affirme fièrement notre Constitution. La réalité n'est-elle
pas beaucoup plus nuancée? Entre la dictature du politiquement correct et une législation
de plus en plus byzantine, les moyens de peser sur la liberté d'expression ne manquent pas.
Censures judiciaire, administrative, sociale et politique en Belgique, en France et aux
Pays-Bas seront au menu de cet ouvrage qui contient les actes du premier colloque
organisé par la revue Auteurs & Media.
— Courtine Jean-François, Les catégories de l'être. Études de philosophie ancienne et
médiévale, PUF, 2003, ISBN: 2-13-053230-6 http://puf.ornis.fr/livres/22418869a.html .
Les études réunies dans ce volume entendent éclairer l'élaboration du "vocabulaire de
l'être" et de la "problématique catégoriale": essence, substance, sujet, substrat, existence...
quelques questions ontologiques tenues pour fondamentales.
— Dagenais Daniel dir., Hannah Arendt, le totalitarisme et le monde contemporain, PU
Laval, 2003, ISBN: 2-7637-7885-2
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— Dagron Tristan et Védrine Hélène (éd.), Mondes, formes et société selon Giordano
Bruno, Vrin, 2003, “De Pétrarque à Descartes”. 227 p. ISBN: 2-7116-1620-7. Centrées
autour de la question des relations entre la philosophie de la nature et la critique religieuse,
les études réunies ici proposent autant de lectures de la pensée de Giordano Bruno qui
mettent en avant son rôle décisif dans cette crise des formes de médiation qui pourrait
caractériser la philosophie moderne, depuis la Renaissance jusqu'à la querelle du
panthéisme. Outre des commentaires relatifs à la philosophie de la religion et de l'histoire,
à la métaphysique et à la cosmologie de Bruno, ainsi qu'à son procès devant les tribunaux
de l'Inquisition, une partie du volume est consacrée à la réception ambiguë du philosophe
italien, jusqu'à Jacobi et Schelling. Ont collaboré à ce volume: M. Boenke, G. Bosco, J.-P.
Cavaillé, T. Dagron, A. Del Prete, A. Ingegno, B. Levergeois, S. Otto, D. Quaglioni, J.
Seidengart et H. Védrine
— Damascius, Commentaire du Parménide de Platon, Les Belles Lettres, Texte établi par
L. G. Westerink, introduit, traduit et annoté par Joseph Combès, avec la collaboration de
A. Ph. Segonds et de C. Luna. LXVI-404 p. Index. 2003. 2003, ISBN 2-251-00512-9.
— Damasio Antonio-R., Spinoza avait raison. Joie et tristesse, le cerveau des émotions,
Odile Jacob, 2003, ISBN: 2-7381-1264-1. Qu'est-ce qu'une émotion, un sentiment? La joie
et la tristesse, en particulier, sont les clés de notre survie et de notre bien-être. Non
seulement les processus qui les expliquent préservent la vie en nous, mais ce sont elles qui
nous motivent et nous aident à produire nos créations les plus admirables - l'art, bien sûr,
mais aussi les comportements éthiques, le droit, l'organisation de la société. Descartes a
instauré la grande coupure entre le corps et l'esprit; Spinoza, à la même époque, les a
réunis et, surtout, a su voir dans les émotions le fondement même de la survie et de la
culture humaines. D'où ce voyage accompli par un scientifique pionnier afin de
redécouvrir le génie visionnaire de l'Éthique. Car c'est Spinoza qui préfigure le mieux ce
que doit être pour Antonio Damasio la neurobiologie moderne de l'émotion, du sentiment
et du comportement social. Spinoza fournit les concepts et les perspectives nécessaires au
progrès de notre connaissance de nous-mêmes. - Antonio Damasio est professeur et
directeur du département de neurologie de l'Université de l'Iowa. Il est également
professeur adjoint au Salk Institute de La Jolla. Il est l'auteur de L'Erreur de Descartes
(traduit en vingt-trois langues) et du Sentiment même de soi (traduit en dix-neuf langues).
— Daoust Marie-José, Martin Jean-Claude, Vacher Laurent-Michel,
philosophiques. Une initiation, Liber, 2003, ISBN: 2-89578-021-8
Débats
— Dejardin Bertrand, Pouvoir et impuissance. Philosophie et politique chez Spinoza,
L’Harmattan, 2003, ISBN: 2-7475-4517-2. Pour Spinoza, tout pouvoir politique est
toujours implicitement théologique: il a pour cause l'impuissance pratique de la raison. Il
apparaît en effet que dans le Tractatus theologico-politicus, la philosophie ne peut édicter
des lois susceptibles de contenir la barbarie, lois qui, pour être efficaces, doivent être
inspirées par la foi, condition de l'obéissance civile. Or la foi est une modalité de
l'imaginaire; si la raison possède la puissance théorique d'en connaître les mécanismes,
elle reste incapable de substituer la philosophie à la religion lorsqu'il s'agit de garantir la
paix civile. B. Dejardin est l’auteur de L'immanence ou le sublime. Observations sur les
réactions de Kant face à Spinoza dans la Critique de la faculté de juger (même éditeur).
— Delattre Michel, La raison, Quintette, 2003, ISBN: 2-86850-116-8
— Depré Olivier et Lories Danielle, Vie et liberté. Phénoménologie, nature et éthique chez
Hans Jonas, Vrin, 1905, “Problèmes & Controverses”. 224 p. ISBN: 2-7116-1603-7. Dix
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http://www.ac-toulouse.fr/philosophie/index.html
ans après la mort de Hans Jonas, qu'en est-il de la réception de sa philosophie?
L'incroyable succès qu'elle connut s'explique par l'actualité d'un de ses thèmes principaux:
la nécessité d'une responsabilité nouvelle à l'égard des générations futures. Mais la
réception largement négative que provoqua sa vulgarisation dans les domaines de l'éthique
envireonnementale ou de la bioéthique ne laisse pas de masquer le fondement de cette
philosophie et les conditions mêmes de la mise en place des thématiques nouvelles qui
retinrent d'abord l'attention. S'alimentant à des sources tantôt cachées, tantôt éclectiques,
elle s'est développée au cours de plusieurs périodes dont le philosophe lui-même disait ne
pas voir ce qu'elles avaient en commun… Susceptible d'être abordée par des voies
multiples, cette œuvre reste encore un défi pour le penseur et l'historien de la philosophie
qui veulent la prendre au sérieux et qui sont soucieux de la reconstruire et d'en lever tous
les mystères. Olivier Depré et Danielle Lories, tous deux professeurs à l'université de
Louvain (Louvain-la-Neuve), sont notamment titulaires du cours de philosophie moderne
et d'esthétique.
— Dixsaut, Monique (dir.), Pierre-Marie Morel et Karine Tordo-Rombaut, La
Connaissance de soi. Études sur le traité 49 de Plotin, Vrin, 2003, ISBN: 2-7116-1595-2.
Le 49e traité des Ennéades reprend le précepte delphique “connais-toi toi-même”, mais
d’une manière surprenante pour des lecteus modernes. Le “soi-même” dont il est question
n’est pas en effet le moi empirique, considéré dans sa singularité et son histoire
personnelle et sociale. Ce n’est pas un moi donné à une introspection, un examen de
conscience, ou à des techniques d’analyse, c’est un “soi” à constituer par identification
progressive avec ce qui, en lui, est plus haut que lui. Ce traité nous exhorte donc moins à
connaître ce que nous sommes qu’à devenir ce que nous devons être si nous voulons être
véritablemen nous-mêmes. Il indique un chemin à parcourir, qui s’achève sur le célèbre et
paradoxal “retranche tout”: seul le plus grand dépouillement est accès à ce qui,
incomparablement meilleur que soi, ne peut s’atteindre que par la plus intense
concentration sur soi. Tous les grands thèmes de la pensée de Plotin sont ici présents, et
aussi toutes ses difficultés. Les articles de ce volume constituent donc non seulement un
précieux instrument d’étude de ce traité particulier, ils sont un moyen d’accès à la
philosophie de Plotin dans son ensemble. Ont contribué à cet ouvrage: W. Beierwaltes, K.
Corrigan, C. D’Ancona Costa, M.-F. Hazebroucq, C. Horn, W. Kühn, L. Lavaud, P.-M.
Morel, R. Mortley, D. O’Meara, J. Pépin et M. I. Santa Cruz
— Duportail Guy-Félix, L'a priori littéral. Une approche phénoménologique de Lacan, Le
Cerf, 2003, ISBN: 2-204-07095-5. Ce livre a pour objet de répondre à la crise que traverse
la psychanalyse, vingt ans après la mort de Lacan. Au-delà des soubresauts institutionnels
(scissions à répétition), la cause réelle de cette crise est identifiée comme retombée de la
théorie psychanalytique dans le psychologisme, c'est-à-dire dans la réduction de l'idéalité
objective des structures à la factualité du transfert sur un dirigeant d'école. Face à cela,
l'auteur préconise une approche phénoménologique qui, sous le nom d'“a priori littéral”,
met en lumière la structure ontologique de l'inconscient lacanien. Ainsi, l' “a priori littéral”
dépsychologise l'inconscient, et le rend à ce qui fit le tranchant de la découverte
freudienne: la lettre. - Guy-Félix Duportail est maître ce conférences à l'université de
Paris-I. Ses travaux portent sur le langage et la communication, notamment dans leur
rapport au concept central de la phénoménologie: l'intentionnalité.
— Ellul Jacques, La pensée marxiste. Cours professé à l'Institut d'études politiques de
Bordeaux de 1947 à 1979, La Table Ronde, 2003, ISBN: 2-7103-2574-8
— English Jacques, Le vocabulaire de Husserl, Editions Ellipses, 2003, ISBN:
13
http://www.ac-toulouse.fr/philosophie/index.html
2-7298-0773-X. http://www.editions-ellipses.fr/fiche.asp?2003, ISBN=2-7298-0773-X
— Farago France, Sören Kierkegaard. L'épreuve de soi, Houdiard Michel, 2003, ISBN:
2-912673-17-8
— Fevre Louis, Penser avec Ricoeur. Introduction à la pensée et à l'action de Paul
Ricœur, Chronique Sociale, 2003, ISBN: 2-85008-477-8
— Finley Moses-I, Alexandre Monique, Vidal-Naquet Pierre, Démocratie antique et
démocratie moderne précédé de Tradition de la démocratie grecque, Payot, 2003, ISBN:
2-228-89751-5
— Fischbach Franck, L’être et l’acte. Enquête sur les fondements de l’ontologie moderne
de l’agir, Vrin 2003, ISBN: 2-7116-1581-2. Commentant Schelling, Heidegger note:
“ Être est vouloir (perceptio – appetitus); comme [il appert] à partir de la tradition de la
métaphysique théologique, là derrière se tient "l’actus". ” “ Dahinter steht der "actus" ”:
ce en arrière de quoi se tient l’actus, c’est, selon Heidegger, la détermination, propre à la
métaphysique moderne, de l’être de l’étant comme “ volonté ” ou comme “ vouloir ”.
Mais au lieu de mener l’enquête en direction de l’arrière plan où se tient “ l’actus ”,
Heidegger fait porter son attention sur ce qui se situe au premier plan, c’est-à-dire sur la
détermination de l’être de l’étant comme volonté. Le présent ouvrage est la tentative, au
contraire, de débusquer autant que possible l’actus qui, selon les termes mêmes de
Heidegger, se tient “ là derrière ” (dahinter). Si le vouloir se laisse comprendre comme le
trait essentiel en fonction duquel la subjectivité de l’ego a été interprétée par la
métaphysique moderne, l’actus en revanche paraît ne pas appartenir en propre à cette
dernière : traduction latine de l’energeia grecque, on le retrouve dans l’actus purus
médiéval, dans l’actuositas leibnizienne, dans la Tathandlung (l’action en acte) fichtéenne
et jusque dans la Selbstbetätigung (l’autoactivation) de Marx. Qu’en est-il de cet actus qui
semble traverser la métaphysique occidentale sous diverses formes, qui “ se tient derrière ”
les conceptions les plus diverses de l’être de l’étant ? S’agit-il d’une thèse métaphysique,
d’une réponse à la question fondamentale, ou bien quelque chose parvient-il à s’y dire par
quoi la philosophie se porterait en direction de ce qui serait à entendre à la fois
négativement comme une activité de négation de ce qui se donne sur le mode de la
présence et de la subsistance, et positivement comme une activité de manifestation (en
quoi consisterait l’ousia) qui, là où elle apparaît, produit l’événement, comme tel non
anticipable, d’une venue à la présence sous le jour de l’idea ? Est-ce parce qu’on n’est pas
allé débusquer l’acte qui est “ là derrière ” qu’on a aussi pu penser que le “ destin ” de la
métaphysique moderne était de s’achever dans une ontologie de la production et dans le
règne planétaire de la production totale ? Explorer et mettre au jour d’autres possibles
toujours recelés par l’ontologie de l’agir : telle est la tâche à laquelle Franck Fischbach se
consacre dans le présent ouvrage. - Franck Fischbach (né en 1967, ancien élève de l’Ecole
normale supérieure de Fontenay/Saint-Cloud, agrégé et docteur habilité en philosophie)
est Maître de conférences à l’Université de Toulouse – Le Mirail (Toulouse II). Ses
travaux portent sur le post-kantisme, l’Idéalisme allemand et la tradition
hégéliano-marxienne. Il est l’auteur, entre autres, de Du commencement en philosophie.
Étude sur Hegel et Schelling (Paris, Vrin, 1999) et de Fichte et Hegel. La reconnaissance
(Paris, PUF, 1999).
— Frelat-Kahn Brigitte, L'idée, Quintette, 2003, ISBN: 2-86850-115-X
— Gadamer Hans-Georg, L'héritage de l'Europe, Rivages, 2003, ISBN: 2-7436-1115-4
14
http://www.ac-toulouse.fr/philosophie/index.html
— Gaudin Thierry, L'yvonnet François, Discours de la méthode créatrice, Éditions du
Relié, 2003, ISBN: 2-909698-88-2
— Gayraud Joël, Agamben Giorgio, État d'exception. Homo Sacer, Le Seuil, 2003, ISBN:
2-02-061114-7. – Le texte d’Agamben, intitulé L'état d'exception, paru dans Le Monde le
12
décembre
2002,
est
accessible
ici:
http://www.eliseconsortium.org/article.php3?id_article=46
— Gely Véronique, Ronzeaud Pierre, Seguy-Duclot Alain, Deloince-Louette Christiane,
Mesure et démesure. Un thème, trois œuvres, Belin, 2003, ISBN: 2-7011-3604-0
— Georges Philippe de, Ethique et pulsion ou De la psychanalyse comme style de vie,
Payot Lausanne – Nadir, 2003, ISBN: 2-601-03318-5
— Godelier Maurice, La production des grands hommes. Pouvoir et domination
masculine chez les Baruya de Nouvelle-Guinée, Flammarion, 2003, ISBN:
2-08-080051-5*. Les Baruya sont une société tribale de Nouvelle-Guinée, découverte en
1951 seulement, et qui, à cette époque, abandonnait ses outils de pierre pour des haches et
des machettes d'acier dont elle ignorait totalement la provenance. En 1975, la
Nouvelle-Guinée allait devenir indépendante, et les Baruya se retrouvèrent citoyens d'un
État membre des Nations unies. Maurice Godelier a effectué chez eux de fréquents et
longs séjours à partir de 1967, alors que les principes de l'organisation traditionnelle de
leur société étaient encore présents dans toutes les mémoires des Baruya. Il nous livre,
dans cet ouvrage classique, une fascinante reconstitutino de leur ancien mode de vie ainsi
que l'analyse des transformations qui ont suivi l'instauration de l'ordre colonial, l'arrivée
du marché et de l'argent, celle des missionnaires et du christianisme. On y voit cette petite
société, productrice de Grands Hommes, s'intégrer peu à peu dans le nouvel ordre
mondial.
— Godin Christian, La fin de l'humanité, Champ Vallon, 2003, ISBN: 2-87673-368-4.
Après avoir évoqué les différentes “apocalypses”, c’est-à-dire les catastrophes par
lesquelles la fin de humanité comme réalité physique avait pu être pensée auparavant
(apocalypse religieuse: la “fin du monde”, apocalypse technique: la destruction de
l’environnement, apocalypse politique: la guerre nucléaire mondiale, apocalypse naturelle:
la chute d’un astéroïde géant), l’ouvrage montre que la fin la plus probable de l’humanité
sera d’un genre tout différent et se réalisera par extinction démographique progressive
parce que l’humanité voudra de moins en moins se perpétuer. Ayant établi la réalité de
cette extinction probable, constatable dès aujourd’hui (l’effondrement, parfois très rapide,
du taux de natalité presque partout dans le monde, l’abaissement de ce taux en dessous de
celui qui est nécessaire au renouvellement des générations dans un nombre croissant de
pays), La Fin de l’humanité passe en revue les signes accompagnateurs de cette extinction
(la mort de l’humanisme, le narcissisme, le dégoût du futur…) et analyse les causes
possibles, aussi bien techniques et scientifiques que sociales et économiques, ainsi que les
causes psychologiques et culturelles de cette destinée. La question du devenir de
l’humanité est presque toujours traitée soit sur le mode apocalyptique – cet essai montre
que cette destinée n’est pas la plus probable – soit par le biais de la science-fiction. La Fin
de l’humanité est un essai philosophique qui montre ce qui, dans l’état et le cheminement
actuels de la civilisation, pousse nécessairement l’humanité à ne plus vouloir se perpétuer.
Les événements les plus importants ne sont pas toujours ceux qui font le plus de vacarme.Christian Godin est maître de conférences de philosophie à l’Université Blaise-Pascal de
Clermont-Ferrand. Il a publié, outre des ouvrages de philosophie universitaire aux
15
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Éditions du Temps et Le Bazar du vivant (avec J. Testart, aux Éditions du Seuil, 2001),
l’encyclopédie philosophique La Totalité chez Champ Vallon, en 7 volumes (dernier
volume paru Les Sciences, en octobre 2002, prochain volume L’Histoire, en 2003). Il
prépare un dictionnaire des notions philosophique à paraître chez Fayard/Le Temps.
— Gontier Thierry, Le vocabulaire de Bacon, Ellipses Marketing, 2003, ISBN:
2-7298-1509-0
— Goyard-Fabre Simone, Critique de la raison juridique, PUF, 2003, ISBN:
2-13-053551-8. http://puf.ornis.fr/livres/22419783a.html
— Gracian baltasar, L'Homme de cour, Ivréa, 2003, ISBN: 2-85184-114-9
— Grigorieff Vladimir, Philo de base, Éditions d'Organisation, 2003, ISBN:
2-7081-3502-3
— Grondin Jean, Le tournant herméneutique de la phénoménologie, PUF, 2003, ISBN:
2-13-052017-0
— Guenoun Denis, Après la révolution. Politique morale, Belin, 2003, ISBN:
2-7011-3574-5. Après la révolution est une prise de parti, très vive, contre la coupure entre
politique et morale. Il ne s’agit pas tant ici de prôner une moralisation de la vie politique
que de défendre l’idée que tout choix politique exprime une décision portant sur le bien
commun – décision morale, malgré l’apparence. Ce point de vue est soutenu par une
réflexion philosophique, exigeante mais très claire, engagée dans de nombreux problèmes
d’actualité: débats ou combats qui opposent le national et le mondial, l’Europe et
l’Amérique, la violence et les images, la ville et la vie. Le livre rêve de soulever la chape
du nihilisme ou du cynisme contemporains, au nom d’une préférence déclarée pour le goût
des autres et l’appétit du bien. Écrit dans un style vif, souvent emporté, dans la tradition de
l’essai politique à la française, Après la révolution voudrait se jouer de la contradiction
entre rigueur et entrain.
— Heidegger, Briefe an Max Müller, édition: Holger Zaborowski & Anton Bösl, Karl
Alber
Verlag,
2003,
ISBN:
.
http://www.culture.ro/srf/yahoo_group/2003-may-9-16/MHMM.pdf
— Heraclite, Les Fragments suivi de Héraclite d'Ephèse ou le Flamboiement de l'Obscur,
Arfuyen, 2003, ISBN: 2-84590-023-6
— Hobbes, Eléments de la loi naturelle et politique, édition: Weber Dominique, L.G.F.,
2003, ISBN: 2-253-06761-X. “Le célèbre Hobbes a fait un traité sublime de la nature
humaine, un traité dont je recommanderai la lecture une fois tous les ans [...]. Quelle
précision un auteur mettrait dans sa conversation et ses écrits, si l'énorme enchaînement
par lequel ce philosophe déduit nos sentiments, nos préjugés, nos idées, nos intérêts, nos
passions, était bien présent à notre mémoire ! C'est un livre à lire et à commenter toute sa
vie.” Denis Diderot. Les Eléments de la loi naturelle et politique, rédigés en 1640,
constituent l'un des trois grands traités politiques de Thomas Hobbes (1588-1679), avec le
traité Du citoyen (1642) et le Léviathan (1651). Loin d'être une simple esquisse
préparatoire, l'ouvrage livre déjà l'essentiel de la doctrine politique de Hobbes: l'on y voit
exposée l'articulation propre à ce dernier entre l'analyse de l'homme et l'analyse du corps
politique, la considération précise de ce qu'est l'homme conduisant à déduire intégralement
la nature et la nécessité de l'association politique. C'est ainsi dans le cadre large d'une
anthropologie que se trouvent réinscrites les thèses politiques qui feront ensuite la
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célébrité du Léviathan, sur le contrat, la souveraineté absolue, et la conjonction entre
rationalité et toute-puissance. Il est à noter que les Eléments sont donnés ici dans leur
version intégrale, réunissant les deux parties du traité d'ordinaire éditées séparément (La
nature humaine; Du corps politique). Traduction, introduction, notes et index par
Dominique Weber.
— Hoogaert Corinne dir., Rhétoriques de la tragédie, PUF, 2003, ISBN: 2-13-053621-2.
http://puf.ornis.fr/livres/22419884a.html. La tragédie est un genre majeur de la littérature,
mais existe-t-il une théorie générale de la tragédie? Qu'en est-il de l'histoire de la tragédie?
Y a-t-il un lien entre Sophocle et Shakespeare, Racine et Calderon? Les plus grands
spécialistes confrontent leurs analyses.
— Icher François, Les philosophes grecs, Éditions de la Martinière, 2003, ISBN:
2-7324-2998-8. Loin des cours magistraux de philosophie, les citations présentées dans ce
livre sont un véritable guide de vie. Cet ouvrage illustre toute la vitalité d’une pensée
transmise depuis l’Antiquité et qui demeure, aujourd’hui encore, d’une surprenante
actualité.
— Kaminski Régine, Genèse du logique dans la phénoménologie transcendantale de
Husserl, L’Harmattan, 2003, ISBN: 2-7475-4097-9. Husserl a consacré le travail de toute
sa vie à un projet unique. Depuis l'échec des recherches du Tome II de "la Philosophie de
l'arithmétique" à la "Krisis", il a repris, à chaque fois selon des perspectives divergentes,
les séries d'analyses descriptives du fonctionnement de l'intentionnalité. Ces étapes se sont
révélées autant d'occasions pour définir à nouveau et réorganiser les concepts décrivant les
opérations de la conscience dans la constitution de ses objets, quel que soit le statut de ces
objets.
— Kant, Œuvres philosophiques, tome 3: Les écrits de 1792-1793. Des réflexions sur la
fin de toutes choses à l'examen d'un prétendu droit de mentir par humanité. La
Métaphysique des mœurs et Le Conflit des facultés. Anthropologie et pédagogie,
Gallimard, La Pléiade, 2003, ISBN: 2-07-011106-7
— Kriegel Blandine, L'Etat et les esclaves. Réflexion pour l'histoire des États, Payot,
2003, ISBN: 2-228-89752-3
— Lacrosse Joachim, La philosophie de Plotin. Intellect et discursivité, PUF, 2003, ISBN:
2-13-053473-2
— Lanciani Albino, Phénoménologie et sciences cognitives, Mémoires des Annales de
Phénoménologie,
2003,
ISBN:
(non
connu).
http://www.culture.ro/srf/yahoo_group/2003-may-9-16/memoire1.htm
— Laudou Christophe, L'esprit des systèmes. L'idéalisme allemand et la question du
savoir absolu, L'Harmattan 2003, collection "Ouverture philosophique", 2003, ISBN:
2-7475-4460-5. “Les systèmes du savoir absolu sont nos modernes pyramides: édifices
énormes et fragiles, elles abritent un sujet qui, occupant la place du mort, est censé vivre
d'une meilleure vie. Ces montagnes nous surplombent et nous fascinent: nous nous
effrayons de leur taille et, sceptiques, doutons que la momie puisse connaître des jours
meilleurs. Les pillards sont passés par là: les bijoux ont disparu, certains blocs ont servi à
construire de modestes demeures, et bien souvent l'explorateur, entrant dans la chambre du
roi, ne trouve qu'un espace vide. En 1793, le roi est mort, exécuté par ses anciens sujets, et
depuis ce jour le trône est resté vacant: désormais, le pouvoir ne peut s'énoncer qu'à partir
d'une place vide, et il revient au philosophe, qui doit mettre hors-circuit le sujet du savoir,
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http://www.ac-toulouse.fr/philosophie/index.html
de dire la vérité du pouvoir. Le présent livre, qui a pour ambition d’élaborer une
herméneutique du savoir absolu, tente d’élucider les systèmes de l’idéalisme allemand
(Fichte, Schelling, Hegel) à partir du rapport du sujet au discours qui en constitue la
condition de possibilité.” L’auteur, ancien élève de l’ENS de Saint-Cloud, agrégé et
docteur de philosophie, est professeur au Lycée Français de Madrid. Il prépare
actuellement un livre sur la Mythologie de la parole.
— Laufer Romain, Hatchuel Armand dir., Le Libéralisme, l'Innovation et la Question des
Limites, L’Harmattan, 2003, ISBN: 2-7475-4260-2. La compréhension du libéralisme
suppose qu'une attention suffisante soit accordée tant à la notion d'innovation elle-même
qu'à la façon dont cette innovation se heurte constamment aux limites économiques,
politiques et juridiques qui déterminent la vie sociale. C'est ce que font les divers articles
qui composent le présent ouvrage, en décrivant ses acteurs (l'entrepreneur, le prescripteur),
ses enjeux (la valeur, l'espoir) et ses lieux (l'espace économique et l'espace politique).
— Laupies Frédéric, La croyance. Premières leçons, PUF, 2003, ISBN: 2-13-053899-1
— Le Breton David, Des visages. Essai d'anthropologie, Métailié, 2003, ISBN:
2-86424-467-5. Le visage a des histoires qui traversent les siècles et ne se ressemblent pas.
David Le Breton fait une anthropologie de cette partie du corps humain qui est le lieu
central de notre communication. Ne négligeant ni le face-à-face, ni le mauvais œil, ni les
masques, ni les grimaces, ni la cartographie criminelle, il met en évidence les paradoxes
de l'éminence du visage de l'homme, nous entraînant tour à tour dans l'histoire du défiguré
et du radieux, du beau et du laid, de l'acceptable et de l'insupportable. Prenant appui sur la
religion, la philosophie, l'anthropologie, c'est tout le mi-dire du visage qu'il cerne pour
nous conduire à la réflexion ultime que l'un des caractères de la violence symbolique mis
en œuvre dans le racisme consiste avant tout en la négation chez l'autre de son visage.
— Lebiez Marc, Décadence: Homère. Décadence et modernité, Tome 1, L’Harmattan,
2003, ISBN: 2-7475-3441-3. Quand l'histoire bascule, qu'un monde ancien meurt et qu'un
monde nouveau apparaît, cette mort n'est jamais totale, cette nouveauté n'est jamais
radicale. Il n'est pas indifférent que la fin de l'Antiquité, notre archétype de la décadence
soit aussi l'époque qui inventa l'idée de modernité, ni que le livre fondateur de la culture
grecque ait eu pour sujet la douloureuse prise de conscience que les civilisations sont
mortelles. Cette conscience a poussé Homère à former une entreprise: choisir parmi les
légendes que lui avait transmises la tradition orale et, avec cette matière, écrire la première
oeuvre littéraire.
— Lebrun Gérard, Kant et la fin de la métaphysique, L.G.F., 2003, ISBN: 2-253-90598-4*
— Lefebvre David, Aristote, Hachette, 2003, ISBN: 2-01-145470-0. Cet ouvrage est une
anthologie de textes commentés, avec une présentation et un glossaire. De toutes les
oeuvres des grands auteurs de la tradition philosophique, celle d'Aristote est l'une des plus
difficiles à présenter pour un public d'étudiants: les sujets abordés sont innombrables, et le
style d'Aristote particulièrement dense et difficile, puisque ce qui nous reste de lui est
constitué essentiellement par des notes de cours. A travers les différentes parties de
l'ouvrage de Daniel Lefebvre, le lecteur prend connaissance des principales articulations
de cette oeuvre si vaste: la logique, la biologie, la poétique, la physique, l'éthique, la
politique et enfin la métaphysique.
— Lefevre Alain, De la paternité et des psychoses, une étude philosophique et
psychanalytique. Tome 1, Du père, L’Harmattan, 2003, ISBN: 2-7475-3981-4. Que dire de
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la paternité quand elle est étayée par le discours politique? Que dire de la paternité quand
elle ne tient pas compte de la duperie des signifiants? A défaut de lui assigner une nature,
l'homme a placé la paternité au ciel dont les vestibules sont nombreux. L'interdit n'est
jamais un obstacle à la jouissance, mais faut-il pour autant le maltraiter? Cet essai propose
de poser la question du père à l'heure où la famille est devenue sujet de polémiques
politiques.
— Magniont Gilles, Traces de la voix pascalienne. Examen des marques de l'énonciation
dans les Pensées, PUL, 2003, ISBN: 2-7297-0695-X
— Marion Jean-Luc, Le phénomène érotique, Collection: Essais Français, 2003, ISBN:
2246550912. Parution: mars 2003. - “L'amour, nous en parlons toujours, nous
l'expérimentons souvent, mais nous n'y comprenons rien, ou presque. La preuve: nous ne
pouvons plus en fixer un sens unique et le déchirons entre des contraires - eros et agapè,
jouissance brute et charité abstraite, pornographie et sentimentalisme. Il en devient
absurde ou insignifiant. Explication: la philosophie nous a persuadés de l'interpréter à
partir de la conscience de soi (du cogito), comme une simple variante, dérivée et
irrationnelle, de la claire pensée - il se rabaisse donc au rang de la “passion”, maladive,
irrationnelle, toujours douteuse. On conteste ici ce verdict. L'amour nous atteint infiniment
plus sérieusement, plus originairement, il ne dérive pas de l'ego, mais le précède et le
donne à lui-même. Bien avant la question des philosophes, “être ou ne pas être”, ou la
question des savants, “connaître certainement ou ignorer”, une autre question m'obsède:
“m'aime-t-on? y-a-t-il quelqu'un pour m'aimer?” Sans réponse à cette question, tout être et
toute certitude tombent sous le coup de la vanité, qui leur demande “à quoi bon?” Je me
découvre alors en état de réduction érotique. On doit tenter de décrire les figures de la
conscience, dans cette situation originaire: la nécessité absolue qu'on m'aime, et mon
incapacité radicale à ne pas me haïr moi-même; mon avancée unilatérale dans le rôle de
l'amant; le serment entre les amants qui fait surgir le phénomène érotique, unique et
pourtant commun; l'échange où chacun donne à l'autre la chair érotisée, que lui-même n'a
pas, mais reçoit en retour; l'acte sans fin, et pourtant toujours fini, de s'avancer chacun
dans l'autre sans résistance; la contradiction objective entre le temps court de jouir et le
temps long de promettre, qui rend estimable la jalousie et raisonnable la perversion; enfin,
l'attente jusqu'à la fin des temps d'un tiers témoin, qui part et qui s'anticipe. L'amour, dans
toutes ces figures, ne se dit et ne se fait qu'en un seul sens. Le même pour tous, Dieu
compris. Car l'amour se déploie aussi logiquement que le plus rigoureux des concepts. Il
précède tout et tout dépend de lui - les raisons des philosophes, les connaissances des
savants et les choses du monde. Sans lui, tout est, mais tout est vain. Avec lui, tout devient
possible, même et surtout l'impossible.” J.-L.M.
— Marrati Paola, Gilles Deleuze. Cinéma et philosophie, PUF, 2003, ISBN:
2-13-052443-5. http://puf.ornis.fr/livres/22418479a.html. Gilles Deleuze est le premier
philosophe français à avoir consacré l'intégralité d'un ouvrage de philosophie au cinéma,
ce qui l'a amené à reconsidérer certains aspects fondamentaux de son projet philosophique,
à créer des concepts nouveaux. Une synthèse claire et concise.
— Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, De l'amour. Commentarium in
convivium platonis, de amore. Les Belles Lettres. Texte établi, traduit, présenté et annoté
par Pierre Laurens. Index. 464 p. 2002. ISBN 2-251-34459-4. - Le 7 novembre 1468, à
l’initiative de Laurent de Médicis, neuf amis philosophes se réunissent dans la villa de
Careggi près de Florence pour renouer avec la coutume des premiers disciples qui
célébraient chaque année le double anniversaire de la naissance et de la mort de Platon.
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Marsile Ficin, qui est déjà l’âme respectée de ce petit cénacle, est du nombre, et ce
dialogue est censé reproduire la conversation qui eut lieu alors: après le dîner, lecture est
donc donnée du Banquet de Platon, dans lequel, on le sait, sept convives, dont Socrate,
prononcent chacun un éloge de l’amour; puis, sur le modèle du dialogue-source, nos
nouveaux convives sont invités à commenter l’un après l’autre chacun des sept discours.
La mise en scène ne doit pas nous tromper: c’est bien Ficin qui, d’un bout à l’autre, donne,
par personnages interposés, son exégèse de l’œuvre du maître, exégèse ou plutôt
interprétation originale d’une impressionnante cohérence, enfermant à la fois une
théologie ou cosmologie, une anthropologie et une psychagogie, dont les thèses, référées
aux mystères hermétiques et orphiques, sont marquées par la riche tradition du
néo-platonisme de Plotin, Jamblique, Porphyre, Proclus et ordonnées, dans le sillage de
Denys l’Aréopagite, à la réconciliation de Platon avec le christianisme. Cette œuvre de
Ficin a marqué profondément et durablement la réflexion sur l’amour à l’aube des temps
modernes, déclenchant une longue série de dialogues et traités parmi lesquels brillent ceux
de Pic de la Mirandole, de Bembo ou de Giordano Bruno, et imprégnant de ses concepts la
poésie amoureuse pendant deux siècles.
— Maulin Eric, La théorie de l'Etat de Carré de Malberg, PUF, 2003, ISBN:
2-13-053607-7
— Mengue Philippe, Deleuze et la question de la démocratie, L’Harmattan, 2003, ISBN:
2-7475-4332-3. Pour qui veut comprendre la cassure qui traverse et travaille en
profondeur le champ de la pensée contemporaine, il convient de revenir et de s'interroger
sur la philosophie politique de Gilles Deleuze, l'une des plus importantes de la modernité
récente. Son oeuvre exige qu'on la questionne et problématise, surtout dans son rapport
difficile et paradoxal à la démocratie.
— Meyronnis François, L'Axe du Néant, Collection L'Infini, Gallimard, 2003, ISBN:
2-07-076895-3. Comment poser la question du Néant sans poser celle du nihil qui règne
dans le nihilisme? Or le nihilisme est aujourd'hui devenu l'état ordinaire des choses.
Réfléchir sur le Rien n'est pas un pur jeu de l'esprit, ni une simple escrime dans le vide.
Mais une avancée vers ce qu'il y a de l'autre côté de l'horizon. On est à une époque où se
restreindre aux limites ordinaires de la vue - à ce qui est manifeste dans une situation
historique donnée - condamne à respirer l'insuffisance intellectuelle par les pores. Qui vent
comprendre quelque chose à ce temps doit envisager la détresse. C'est de là que s'ouvre la
“liberté libre” dont parle Rimbaud. Car convoquer le Néant d'une certaine manière met en
oeuvre une étrange féerie. Et cette convocation retourne le nihilisme, ouvre chaque
singularité à une nouvelle dimension de la pensée. Quand ça commence à sentir partout le
suicide, les subterfuges sont vains. Il reste à se diriger vers la lumière du Néant, cette
lumière - disent les Kabbalistes - “trop sombre pour briller”.
— Michaud Yves, Boisteau Manu, La philo 100% ado, Bayard, 2003, ISBN:
2-7470-0929-7
— Michel Henri, L'idée de l'Etat. Essai critique sur l'histoire des théories sociales et
politiques en France depuis la Révolution, 3ème édition revue, Fayard, 2003, ISBN:
2-213-61511-X
— Misrahi Robert, Le sujet et son désir, Pleins Feux, 2003, ISBN: 2-84729-042-7
— Montesquieu, Voyages, Arléa, 2003, ISBN 2-86959-606-5. "J'aimerais mieux un
Journal de Voyage complet, contenant les observations directes de Montesquieu, que tout
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L'Esprit des Lois", affirmait sans ambages Sainte-Beuve. Publiés pour la première fois en
1894, les Voyages de Montesquieu comprennent les notes diverses, prises par l'auteur
pendant les trois années au cours desquelles il parcourut l'Autriche, la Hongrie, l'Italie,
l'Allemagne, la Hollande et l'Angleterre. Rien de tel que le voyage - avec les imprévus, les
décalages culturels qu'il souligne, les personnages de toutes natures qu'il permet de
rencontrer, les incommodités de la route et de l'étape que surmonte une humeur
résolument vagabonde - pour mettre en lumière un caractère d'exception, une personnalité.
— Moses Stéphane, Système et révélation. La philosophie de Franz Rosenzweig, Bayard
Centurion, 2003, ISBN: 2-227-47266-9
— Mouvements n° 26-27. La société fait son cinéma, Éditions La Découverte, 2002, 176
p. Plutôt que de cinéma social, ce dossier traite du “cinéma du réel”, manière de reposer,
au-delà d’un genre par trop délimité, une double question. Comment le cinéma
fabrique-t-il une vision du social? Au-delà des genres, qu’est-ce qui détermine sa
perception de la société? Ce qui peut apparaître nouveau dans l’approche
cinématographique du social tiendrait-il à de nouvelles formes, à l’institution de procédés
auparavant marginaux ou secondaires (caméra subjective, fragments, etc.), à des principes
esthétiques différents, au changement de l’attente des publics ou à la reconfiguration de
ceux-ci? Ce dossier conjugue une réflexion esthétique et politique à travers l’analyse de
films marquants (L’Humanité, Bowling for Columbine, J’ai pas sommeil, etc.) et une
analyse des évolutions du secteur, des procédés techniques et des professionnels.
— Munier Roger, L'extase nue, Gallimard, 2003, ISBN: 2-07-071914-6. “Le monde
humain est un domaine gardé. Nous y évoluons suivant nos humeurs, avec prudence ou
folie, mais sur une aire balisée. C'est le territoire habitable où nous sommes chez nous.
Mais ce territoire a des marges, des confins indécis où le réel accoutumé n'a plus la même
assiette. C'est une incursion dans certaines de ces marges que ce livre propose. Elle peut
permettre à une autre dimension des choses d'affleurer, que masque le plus souvent le
cadre étroit de nos conduites. Le Paradis n'est peut-être fermé que parce qu'un monde clos
commence à ses portes. Qu'on sorte de l'enceinte et ce monde peut redevenir matière
d'extase, départ d'extase...” Roger Munier.
— Mure Aurélie, La question de la mort dans la philosophie de Schopenhauer. Critique
de la théorie de la souffrance, Dharma, 2003, ISBN: 2-86487-040-1
— Noiville Christine, Du bon gouvernement des risques. Le droit et la question du "risque
acceptable", PUF, 2003, ISBN: 2-13-052995-X. http://puf.ornis.fr/livres/22419135a.html.
— Nozick Robert, Anarchie, État et utopie, PUF, 2003, ISBN: 2-13-053672-7.
http://puf.ornis.fr/livres/22406015a.html. 1re édition: 1988.
— Ordine Nuccio, Le Seuil de l'ombre. Littérature, philosophie et peinture chez Giordano
Bruno. Les Belles Lettres. Préface de P. Hadot. Traduction de L. Hersant. XVIII-382 p.
Index. Dossier iconographique hors texte. 2003. 2003, ISBN 2-251-42022-3. - Du
Chandelier (Paris, 1582) aux Fureurs héroïques(Londres, 1585), l’union intime entre
littérature et peinture constitue un des nœuds les plus importants de la pensée de Giordano
Bruno (1548-1600). La série des sept œuvres italiennes s’ouvre sur une comédie dont le
protagoniste est un peintre-philosophe, et s’achève sur un dialogue, dans lequel un
peintre-philosophe décrit et commente des images. Tous deux travaillent sur des ombres,
des images, des reflets et des apparences. Et pour exercer leur “métier” au niveau le plus
élevé, ils doivent consentir des efforts extraordinaires pour franchir le “seuil de l’ombre”.
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Ce n’est pas par hasard que le mythe des origines de la peinture (dans la reconstruction de
Pline et de Quintilien) et le mythe de l’origine de la connaissance (dans le récit de Platon)
se fondent sur la notion d’ombre. D’Alberti à Vasari, en effet, le thème de l’ombre occupe
une place importante dans la culture de la Renaissance. Suivant ce fil, N. Ordine analyse
avec clarté et rigueur la genèse et le développement de l’œuvre italienne de Bruno, en
montrant la profonde unité qui lie la pièce parisienne aux six dialogues londoniens. Il
s’agit d’œuvres conçues au sein d’un programme précis et complexe: dans le Chandelier,
comme dans une véritable ouverture, se présentent déjà une série de thèmes qui seront
ensuite développés dans les six mouvements suivants de la symphonie de la “nouvelle
philosophie”. En somme, entre Paris et Londres, en moins de quatre années, Bruno
“réécrit” au nom de l’infini les rapports entre l’homme et l’univers, entre l’homme et la
matière, entre l’homme et l’éthique, entre l’homme et la société, entre l’homme et la
connaissance. Mais la bataille contre la conception “ptoléméenne” de l’univers et du
savoir ne peut se séparer d’une bataille contre une vision close de la langue et de la poésie.
A l’explosion d’un univers fini correspond, sur le plan littéraire, l’explosion des genres
(fusion de la comédie et du dialogue) et des styles (mélange du sérieux et du comique, du
rire et des pleurs). De cette brillante monographie (le premier ouvrage en langue française
à proposer une introduction générale à l’oeuvre de Bruno) publiée à la date anniversaire de
la mort tragique de Bruno sort le portrait d’un innovateur qui, au nom de sa cosmologie,
réutilise images et mythes (que l’on pense à la figure d’Actéon ou de Narcisse) pour les
réemployer en des sens nouveaux. Le philosophe amoureux du savoir témoigne, avec sa
vie, de la liaison intime entre existence et connaissance, parole et pensée, biographie et
philosophie. Editeur de l’œuvre complète de Giordano Bruno (les sept volumes des
œuvres italiennes sont disponibles aux Belles Lettres, l’œuvre latine suivra) Nuccio
Ordine est aussi l’auteur chez le même éditeur du Mystère de l’Ane , essai sur la figure de
l’âne dans l’œuvre de Bruno.
— Ouellet Pierre, Le sens de l'autre. Ethique et esthétique, Liber, 2003, ISBN:
2-89578-026-9
— Paine Thomas, Le siècle de la raison ou recherches sur la vraie théologie et sur la
théologie fabuleuse, L’Harmattan, 2003, ISBN: 2-7475-4098-7. C'est à l'ombre de la
guillotine, alors qu'il croit sa dernière heure venue, que le citoyen Thomas PAINE, député
"brissotin" à la Convention, écrit "Le siècle de la Raison", improprement appelé la "Bible
des Athées". Dans cette oeuvre antidogmatique conçue comme un testament, Thomas
PAINE livre ses réflexions philosophiques. Aboutissement des Lumières, cet ouvrage
marque aussi le début d'une critique matérialiste scientifique de la Bible et des religion
monothéistes.
— Pajak Frédéric, Nietzsche et son père, PUF, 2003, ISBN: 2-13-053653-0.
http://puf.ornis.fr/livres/22419915a.html. Comment "tuer" le père quand on est orphelin?
Nietzsche et Pajak ont en commun la disparition d'un père. "Nietzsche est mort avant
d'avoir pu estimer toute sa douleur. C'est en ne la lisant pas dans ses livres que j'ai lu la
mienne, cachée dans le creux de ses lignes."
— Papaux Alain, Essai philosophique sur la qualification juridique: de la subsomption à
l'abduction. L'exemple du droit international privé, Schulthess, 2003, ISBN:
3-7255-4491-3
— Pascal Blaise, Pensées, Pocket, 2003, ISBN: 2-266-11272-4
— Piazza Valeria, Agamben Giorgio, L'ombre de l'amour. Le concept d'amour chez
22
http://www.ac-toulouse.fr/philosophie/index.html
Heidegger, Rivages, 2003, ISBN: 2-7436-1133-2
— Pigler Agnès, Plotin une métaphysique de l'amour, Vrin, 2003, ISBN: 2-7116-1577-4.
Cet ouvrage a pour projet de remettre en perspective la philosophie de Plotin à partir d’une
compréhension de l’Erôs comme energie continue traversant la totalité de l’Intelligible. Ce
projet s’articule en partant de la thèse radicalement originale, dans le Traité 39, de
l’Amour de soi de l’Un en tant que puissance fondatrice. L’Un s’aime lui-même, il a de ce
fait la liberté de se produire, mais c’est aussi à partir de la surabondance de cet Erôs
hénologique que la production de tout le réel peut avoir lieu. La procession de proto-vie à
partir du Premier et l’amour diffusif de l’Un sont au centre de cette étude, comprise
comme structure dynamique de la procession/conversion au sein des hypostatses. L’Erôs
diffusif du Principe se manifeste doublement dans les dérivés: d’une part par le rôle
régulateur de l’amour dans le système tout entier, d’autre part par son action productrice
dans l’ordre de la procession. L’Amour hénologique-diffusif apparaît ainsi comme une
puissance structurante, c’est pourquoi l’axiome cardinal de l’Amour de soi de l’Un est
l’axiome centrale de la métaphysique plotinienne.
— Platon, Gorgias, Flammarion, 2003, ISBN: 2-08-070465-6
— Plotin, Sur le ciel [Ennéade II, 1, (40)], Vrin, 2003, “Histoire des doctrines de
l'antiquité classique”. 192 p. ISBN: 2-7116-1594-4. - L'histoire de la philosophie a
toujours vu en Plotin un métaphysicien. Porphyre ne dit-il pas de son maître qu'il
connaissait parfaitement la géométrie, l'arithmétique, la mécanique, l'optique et la
musique, mais qu'il n'était pas enclin à approfondir davantage ces disciplines? Ce peu de
goût pour les mathématiques et la physique n'a pourtant pas empêché Plotin de rédiger
quelques traités exclusivement connsacrés à des questions de physique et de cosmologie,
traités qui furent les grands oubliés des études néioplatoniciennes. Parmi ceux-ci, le traité
Sur le ciel est d'une importance capitale aussi bien en raison du sujet qu'il aborde que du
débat philosophique qu'il engage avec la tradition. La vision plotinienne du monde et du
ciel doit en effet trouver sa place au sein des théories cosmologiques dominantes de son
époque: celles transmises par le Timée de Platon, le De Caelo d'Aristote et la vision
stoïcienne de l'univers. Il va sans dire que Plotin se veut un exégète des doctrines
platoniciennes, mais le présent traité montre peut-être plus que tout autre la difficile
cohabitation de l'indépendance d'esprit et de la fidélité aux textes du maître. Ce qui se
présente comme une exégèse du Timée devient en fait une “trahison” des enseignements
qui y sont contenus. Le traité II, 1 [40] fût le théâtre d'une rébellion, celle d'un interprète
platonicinen qui tente de lire dans le Timée une théorie qui ne s'y trouve pas. Richard
Dufour, docteur en philosophie ancienne de l'Université de Paris-I Panthéon-Sorbonne
poursuit actuellement des études post-doctorales à l'Université de Toronto et est l'auteur
d'une bibliographie plotinienne.
— Plutarque, Oeuvres morales, Les Belles Lettres, Tome XV, 2ème partie. Traité 72. Sur
les notions communes, contre les Stoïciens. Texte établi par Michel Casevitz, traduit et
commenté par Daniel Babut. Index. 464 p. 2002. ISBN 2-251-00507-2
— Potdevin Gérard, La justice, Quintette, 2003, ISBN: 2-86850-117-6
— Pouivet Roger, Qu'est-ce que croire?, Vrin, collection Chemins Philosophiques, 2003,
ISBN: . - Le livre répond aux cinq questions suivantes: Sommes-nous responsables de nos
croyances? Nos croyances doivent-elles être justifiées? Les croyances religieuses
sont-elles légitimes? La crédulité est-elle nécessairement un défaut? Quelle est la valeur
épistémique du témoignage? Il comprend également un commentaire de deux textes
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extraits des Recherches sur l'entendement humain d'après les principes du sens commun
de Thomas Reid et de De la certitude de Ludwig Wittgenstein. L'auteur, Roger Pouivet,
est Professeur de Philosophie à l'Université de Nancy 2 et membre des Archives Poincaré
(CNRS).
— Regard Frédéric, La Force du féminin. Sur trois essais de Virginia Woolf, La Fabrique,
2003, ISBN: 2-913372-23-6. - On n'a pas accordé aux essais théoriques de Virginia Woolf
l'importance qu'ils méritent. Au mieux, la majorité des critiques font allusion à ces textes
pour étayer des analyses entièrement centrées sur les œuvres de fiction. Virginia Woolf est
restée pour le lecteur français une pure romancière, que l'on conçoit tantôt comme
l'inventrice du récit à focalisation interne, le fameux "stream of consciousness", tantôt
comme une icône de ce courant avant-gardiste anglais, le "modernisme", qu'illustrent
également des romanciers comme James Joyce ou des poètes comme T.S. Eliot, tantôt
encore comme une pionnière de l'"écriture féminine". Une lecture précise des essais
permet de redonner à Woolf une place singulière, dont on s'apercevra qu'elle bousculera
beaucoup d'idées reçues. Trois essais ont été retenus dans l'abondante production
théorique de Woolf: un article, "Mr Bennett et Mrs Brown", ainsi que deux ouvrages très
courts, Une chambre à soi et Trois guinées, qui ponctuent les douze années les plus
fécondes de la vie de la romancière. Ces trois textes ne permettent pas seulement de
replacer Woolf dans le contexte "moderniste", qu'elle met nettement à distance, ils
montrent comment Woolf s'est dégagée également du piège du féminisme comme de celui
de l'écriture féminine. Il ne s'agit pas seulement de prises de position théoriques que
viendraient confirmer, ou infirmer, les récits de fiction: chacun des trois essais étudiés se
présente comme un prototype littéraire et stylistique, comme une effectuation immédiate
des concepts théorisés. C'est pourquoi on parle ici de la force pragmatique,
immédiatement performative, des essais de Woolf. Ceux-ci mettent déjà en pratique ce
qu'ils énoncent. Mais qu'énoncent-ils exactement? Au fond, Woolf ne se pose qu'une seule
question: comment éviter la guerre? Cette étude critique identifie trois modalités d'être
mises en place par le système d'écriture woolfien: le devenir intensif, dégagé par "Mr
Bennett et Mrs Brown", le placement sous x, opéré par Une chambre à soi, et l'évitement
de l'assignation, promu par Trois guinées. Ces trois postures définissent ce que nous
nommons le féminin, qui ne peut avoir lieu que poétiquement, et dont la fonction est
d'abolir les oppositions violentes. Ce qui est produit par l'écriture, ce féminin, est donc un
style d'être au monde, un style d'être avec les autres, un engagement esthétique mais aussi
éthique et politique qui s'empare des intuitions du marxisme pour définir en retour une
autre économie du vivre ensemble. Il devient donc impossible d'étiqueter Woolf: contre
toute attente, ces essais dessinent le portrait d'une théoricienne du postmodernisme mais
aussi du postféminisme. En définitive, Woolf cultive l'art de l'étrangeté, de la
non-appartenance, de l'imposture systématique. Pour être en accord avec l'enseignement
qui se donne ici, l'auteur de l'ouvrage a éprouvé le besoin d'adapter son style d'écriture à
chaque essai. S'esquisse de cette façon non seulement une histoire de la pensée théorique
de Woolf, mais aussi une histoire de la lecture de Woolf, qui accepte peu à peu de
ressentir la force du féminin, c'est-à-dire de prolonger la réflexion théorique par une mise
en pratique qui bafoue les lois de l'écriture universitaire comme celle de la frontière des
genres. Le féminin est aussi une question de lecture.
— Revue internationale de philosophie N° 224 Juin 2003: Husserl, PUF, 2003, ISBN:
90-71868-76-1
— Rico Francisco, Le rêve de l'humanisme, De Pétrarque à Erasme. Les Belles Lettres,
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Traduction française de J. Tellez, revue par A.-Ph. Segonds. Index. 256 p. 2002. ISBN
2-251-42019-3. Peu de mouvements intellectuels ont laissé une empreinte aussi profonde
sur la culture européenne que l'Humanisme, et de fait les termes “humanistes” et
“humanisme” se rencontrent dans les travaux les plus divers concernant la littérature, les
sciences, la philosophie, l'art, le droit etc. - mais le plus souvent dans l'ignorance complète
de ce qu'a vraiment été l'Humanisme. Francisco Rico décrit ici l'Humanisme comme un
vaste mouvement européen, né d'un rêve grandiose, qui s'avérera finalement irréalisable,
le rêve que le retour de la culture gréco-romaine donnerait naissance à une civilisation
entièrement nouvelle. Cet ouvrage présente une série de portraits des humanistes les plus
importants - entre autres, Pétrarque, Alberti, Valla et Erasme - tout en replaçant leurs
projets, leurs méthodes et leurs activités dans le cadre historique et social de l'époque.
Francisco Rico est un spécialiste mondialement reconnu de Pétrarque (sur lequel il a écrit
un ouvrage qui a fait date), de Cervantès ainsi que de l'humanisme italien et espagnol.
— Riviale Philippe, Proudhon La justice, contre le souverain. Tentative d'examen d'une
théorie de la justice fondée sur l'équilibre économique, L’Harmattan, 2003, ISBN:
2-7475-4264-5. Le présent essai tente d'élucider la théorie de la justice selon Proudhon. Ce
penseur est si connu que sa notoriété masque sa pensée. Célèbre pour avoir écrit que la
propriété était le vol, pour avoir polémiqué avec Marx, il exerça une influence énorme au
XIXe siècle, tant au titre de théoricien des mutuelles ouvrières que comme fédéraliste
libertaire, maître à penser des anarchistes. Il est beaucoup moins connu comme apologiste
de la Force. Celle-ci selon lui s'exprime par la guerre, divine en ce qu'elle recèle la vérité,
donc la Justice.
— Romeyer Dherbey Gilbert, Une trace infime d'encre pâle. Six études de littérature &
philosophie mêlées, Encre Marine, 2003, ISBN: 2-909422-71-2
— Rousseau Jean-Jacques, Lettres philosophiques. Anthologie, L.G.F., 2003, ISBN:
2-253-06762-8
— Ruby Christian, Le sujet, Quintette, 2003, ISBN: 2-86850-112-5
— Schmitt Carl, Ex Captivitate Salus. Expériences des années 1945-1947, Vrin, 2003,
ISBN: 2-7116-1593-6. Carl Schmitt (1888-1984), juriste et philosophe rhénan, fut d'abord
le théoricien de la décision devant toute situation exceptionnelle. Finalement, c'est
l'époque entière qu'il considérait comme exceptionnelle et il a porté sa pensée jusqu'aux
limites de la perspective d'un nouvel Aeon en vue. Il se voulait l'homme antique et
simultanément chrétien, d'un christianisme où il voyait plus qu'une religion. Mais le siècle
était ce qu'il était, un siècle en mutation et qui pour cela prétendait à être révolutionnaire.
Cela donnait en Allemagne une déstabilisation dont il a voulu profiter pour y insuffler
l'esprit d'une construction européenne. La place était mal occupée par “celui dont on ne
peut dire le nom”, et il dut en payer le prix. Il n'avait en fait rien d'un réel politique, mais il
voyait le monde déchristianisé dans lequel nous sommes, aller à sa propre perte si les
hommes n'étaient à même de relever le défi devant lequel Nietzsche les voyait déjà placés.
Le petit texte présenté ici vaut comme un testament intellectuel qui n'a d'élégance que
celle que confère à l'œuvre le long travail sur soi-même d'un homme confronté à l'histoire.
Étude historique, traduction et notes par A. Doremus
— Schopenhauer Arthur, Le monde comme volonté et comme représentation, PUF, 2003,
ISBN: 2-13-053617-4. Collection Quadrige.
— Schüssler Ingeborg, Hegel et les rescendances de la métaphysique, Payot Lausanne,
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http://www.ac-toulouse.fr/philosophie/index.html
2003
— Seron Denis, Objet et signification. Matériaux phénoménologiques pour la théorie du
jugement, Vrin, 2003, ISBN: 2-7116-1586-3. Le rôle décisif que la théorie du jugement est
amenée à jouer en philosophie depuis Descartes est directement lié aux prétentions
critiques de la philosophie moderne. La phénoménologie de Husserl, qui allait jusqu’à
reconnaître en elle son “grand desideratum”, ne fait pas exception. Pour autant qu’elle
entend s’élever au rang d’une authentique critique de la connaissance, la phénoménologie
se heurte nécessairement à ce qu’il est convenu d’appeler le “problème du jugement”.
Pour cette raison, il devenait indispensable de dresser un état de la question, qui soit de
nature à fixer aussi précisement que possible les principaux enjeux et les principales
problématiques de la théorie du jugement à l’epoque moderne (depuis Locke et Kant
jusqu’à Russell, en passant par Bolzano et l’école de Brentano) - et tout particulièrement
en phénoménologie. Dans cet ouvrage, l’auteur tente de reformuler et d’évaluer ces
problématiques à la lumière de la théorie phénoménologique du jugement de Husserl. Denis Seron est chargé de recherche du Fonds national belge de la recherche scientifique
et maître de conférences à l’université de Liège.
— Sers Philippe, Escande Yolaine, Résonance intérieure. Dialogue sur l'expérience
artistique et l'expérience spirituelle en Chine et en Occident, Klincksieck, 2003, ISBN:
2-252-03430-0
— Sfar Joann, Candide de Voltaire, Bréal, 2003, ISBN: 2-7495-0086-9
— Simmel Georg, Le cadre et autres essais, Collection Le Cabinet des lettrés, Gallimard,
2003, ISBN: 2-07-076871-6. Dans une lettre de 1901, Georg Simmel confie à Heinrich
Rickert une passion parallèle à celle qui anime ses travaux de philosophe et de sociologue:
“Mon intérêt principal est depuis quelque temps la philosophie de l'art, et je brûle de
résumer mes idées à ce propos.” Marginal en apparence, ce champ moins connu de sa
réflexion donnera lieu à une monographie sur Rembrandt et à deux longs essais sur
Michel-Ange et Rodin. À côtés de ces tentatives de synthèse de sa pensée esthétique,
Simmel a laissé une série d'essais qui sont autant de promenades inattendues sur des
terrains qui, pour avoir été refoulés à la périphérie d'une histoire de l'art “académique”,
mettent en jeu les questions centrales de la perception et du sens de l'art. C'est en restant
au plus près des phénomènes concrets, refusant toujours de les réduire à la transparence
d'un concept que Simmel parvient, paradoxalement, à rendre sensible le fonctionnement
de sa pensée - et de la pensée en général. De proche en proche, à travers la métaphore,
l'analogie, l'image, et toujours, pour ainsi dire, à fleur de phénomène, ses essais
esthétiques font inlassablement signe vers le même questionnement fondamental sur la
forme et la matière, le temps et l'espace, la nature de l'idée.
— Sloterdijk Peter, La mobilisation infinie, Le Seuil, 2003, ISBN: 2-02-056190-5
— Suarez-Nani Tiziana, Connaissance et langage des anges selon Thomas d'Aquin et
Gilles de Rome, Vrin, 2003, ISBN: 2-7116-1572-3. Depuis ses origines grecques et jusqu'à
nos jours la philosophie occidentale a voué une attention particulière aux thèmes de la
connaissance et du langage. Au Moyen-Age ceux-ci connaissent un développement
spéculatif remarquable dans un contexte doctrinal trop longtemps négligé: la théorie
relative à la nature des anges. Poursuivant ses recherches centrées sur Les anges et la
philosophie, l'auteur étudie ici les doctrines angélologiques médiévales, pour autant
qu'elles proposent un modèle spéculatif, celui des “intelligences séparées” ou “intellects
célestes” qui permet aux philosophes d'expliquer la nature et la fonction des rapports
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cognitifs liés à la communication. Sur cette voir Thomas d'Aquin et Gilles de Rome se
seront engagés très loin: la figure de l'ange leur permet en effet d'aborder le statut de
l'intellectualité en tant que telle et de cerner ainsi un paradigme de connaissance parfaite.
Leurs analyses des formes de communication des substances séparées, axées sur
l'intentionalité et sur le choix du langage, aboutissent à l'élaboration d'un modèle de
communication caractérisé par la transparence et la gratuité. Dans le présent ouvrage,
l'auteur se propose donc de réévaluer l'apport des théories angélologiques médiévales
jusque dans leurs conséquences anthropologiques: dans ces théories où l'homme et l'ange
sont images du même principe, “l'humanité dans l'ange” et “l'angélicité dans l'homme”
s'éclairent mutuellement pour signifier une certaine idée de l'humanité. Tiziana
Nani-Suarez est professeur de philosophie médiévale auprès du Département de
philosophie de l'Université de Fribourg (Suisse)
— Svendsen Lars, Petite philosophie de l’ennui, Fayard, 2003, ISBN,
2-213-61541-1.Traduit du norvégien par Hélène Hervieu. À l’origine de ce livre, le désir
de l’auteur de prendre une année sabbatique et de ne rien faire. Le résultat: un texte sur la
difficulté de circonscrire, de vivre de rien. Rappels historiques, digressions personnelles,
interrogations philosophiques, références littéraires, mais aussi musicales ou
cinématographiques: le ton est libre, très loin d’un discours philosophique pesant. Petite
philosophie de l’ennui est une formidable porte d’entrée dans l’univers de la réflexion
philosophique. Agé d’une trentaine d’années, Lars Svendsen est déjà une figure de
l’intelligentsia norvégienne. Petite philosophie de l’ennui a été traduit dans plusieurs pays
européens, où il a reçu un succès considérable (Allemagne, Italie, Pays-Bas, Russie,
Suède, Danemark...). “Il est des sensations qui sont des sommeils, qui occupent comme
une brume toute l’étendue de notre esprit, qui ne nous laissent ni penser, ni agir, et ne nous
permettent pas d’exister clairement. Comme si nous n’avions pas dormi de la nuit, il survit
en nous quelque chose du rêve, et il y a une torpeur de soleil diurne qui vient chauffer la
surface stagnante des sens. C’est une saoulerie de n’être rien, et la volonté est un seau
renversé au passage dans la cour, d’un geste indolent du pied”. Fernando Pessoa, Le Livre
de l’intranquillité.
— Tadie Alexis, Locke, Hachette, 2003, ISBN: 2-01-145512-X. Cet ouvrage est une
anthologie de textes commentés, avec une présentation et un glossaire. Dans le monde
anglo-saxon, John Locke est le philosophe du dix-septième siècle, bien plus que
Descartes. L'enseignement français lui redonne de plus en plus la place essentielle qu'il
mérite: il est notamment à la source de toute la pensée des Lumières. Une anthologie était
particulièrement indispensable pour saisir de façon claire et condensée un auteur
davantage cité que véritablement lu. Grâce à des commentaires sobres et clairs, le lecteur
découvre la pensée d'un des fondateurs du libéralisme politique et de l'empirisme en
épistémologie.
— Tanguay Daniel, Leo Strauss. Une biographie intellectuelle, Grasset et Fasquelle,
2003, ISBN: 2-246-59241-0
— Taubes Jacob, En divergent accord. A propos de Carl Schmitt, Rivages, 2003, ISBN:
2-7436-1108-1
— Tinland Olivier, Hegel, Maîtrise et servitude. Phénoménologie de l'esprit (B, IV, A) de
Hegel, Ellipses Marketing, 2003, ISBN: 2-7298-1463-9
— Todorov Tzvetan, La vie commune. Essai d'anthropologie générale, Le Seuil, 2003,
ISBN: 2-02-058897-8. 1re édition: 1995.
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— Tornay Alain, Eléments de philosophie comparée. Tome 1, 2ème édition revue et
corrigée, Éditions Saint-Augustin, 2003, ISBN: 2-88011-258-3
— Travis Charles, Les liaisons ordinaires. Wittgenstein sur la pensée et le monde, Leçons
au Collège de France - Juin 2002, Vrin, 2003, ISBN: 2-7116-1613-4. Préface de Jacques
Bouveresse. Comment garantir l’objectivité de notre rapport au monde? Le rationalisme et
l’empirisme renvoient, chacun à leur manière, à une capacité générale de l’esprit humain capacité désengagée du monde, décontextualisée. La nouveauté radicale qu’introduit
Wittgenstein dans sa seconde philosophie est une vision contextualiste et proprement
humaine de l’objectivité. Dans cet ouvrage, issu de leçons données au Collège de France
en 2002, Charles Travis prend appui sur Frege, Wittgenstein et J.L. Austin pour montrer
que l’opération de désengagement du monde propre aux différentes théories de la
connaissance contemporaines ne permet plus à la pensée (ou à la perception) d’être
objective et a fortiori d’être vraie. Elle ne permet pas de véritable rapport au monde. C’est
plutôt au sein de nos pratiques les plus ordinaires que se fondent l’objectivité qui est la
nôtre, la vérité, ainsi que les différents accords du monde avec le langage et la pensée. La
vérité n’est pas abstraite, nos représentations sont situées. Toute signification, comme
toute pensée, est sensible à l’occasion. Charles Travis propose ici une lecture originale de
Wittgenstein, conjuguée à une approche particulière des grands problèmes de la
philosophie analytique. Charles Travis est professeur à Northwestern University (Chicago,
USA). Représentant majeur du contextualisme contemporain, il a défendu cette conception
dans The Uses of Sense, et a récemment critiqué les visions représentationnalistes du
langage et de l’esprit dans Unshadowed Thought.
— Valdinoci Serge, Merleau-Ponty dans l'invisible. L'œil et l'Esprit au miroir du Visible
et l'invisible, L’Harmattan, 2003, ISBN: 2-7475-3724-2. Dans la stricte exigence du
commentaire, l'auteur s'attache à L' Oeil et l'Esprit, dernier livre du phénoménologue
Maurice Merleau-Ponty. Par ce travail " quasi" mot à mot, et éclairé par le Visible et
l'invisible, resté inachevé, L' Oeil et l'Esprit se révèle dans son ambition réelle mais peu
soulignée: celle d'introduire à l'invisible pur. Ceci est commenté par l'auteur en prenant
pour témoins Cézanne, Klee, Giacometti, Duchamp, Masson, Michaux.
— Van Camp Hélène, Auschwitz oblige encore. Tentative pour penser le mal absolu à
partir du bien toujours relatif, L’Harmattan, 2003, ISBN: 2-7475-4170-3. Auschwitz
peut-il encore obliger la pensée aujourd'hui? C'est à cette question que cet essai tente de
répondre par l'affirmative, dans la trace vive du livre exceptionnel que Primo Levi rédigea
en 1986, c'est à dire quarante ans après Auschwitz, intitulé en français "Les naufragés et
les rescapés", mais egalement dans la lumière spectrale et inquiétante de la mort violente
que l'écrivain s'est donné un an plus tard, un matin d'avril 1987 à Turin.
— Vert François, La Joconde, le sapin de Noël et Camus..., Le Bord de l'eau, 2003, ISBN:
2-911803-58-2
— Vidal Jean-Pierre, Le labyrinthe aboli. De quelques Minotaures contemporains, Trait
d'Union, 2003, ISBN: 2-89588-045-X
— Vidal-Naquet Pierre, Le miroir brisé. Tragédie athénienne et politique. Les Belles
Lettres. 96 p. 2002. ISBN 2-251-38058-2. – “Les Grecs ont inventé la politique. On peut
le dire sans crainte, dans la mesure où la politique implique non seulement le débat –
d’autres sociétés l’ont pratiqué – mais le suffrage, la loi commune écrite, la résolution des
antagonismes par des joutes verbales, et le vote des décisions auxquelles on peut donner
une forme publique écrite. Les dieux sont évoqués en tête des plus anciens décrets, mais
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ce sont les hommes réunis en assemblée ou en conseil qui décident. Parmi les Grecs, les
Athéniens ont inventé la tragédie, ce “fait social total” comme aurait dit Marcel Mauss, à
la fois esthétique, littéraire et religieux. Pierre Vidal-Naquet”.
— Vincent Hubert, Lieux et usages du monde. Tome 1, Le nom, le travail, le citoyen et sa
vertu, L’Harmattan, 2003, ISBN: 2-7475-4446-X. Le projet général de ces Lieux et usages
du monde, -dont ce livre constitue les trois premiers échantillons -, est de dessiner une
anthropologie sans humanisme respectant la diversité de ces champs de l'expérience. A
chaque fois, et selon les exigences propres de ces champs, on y repose la question de
l'émancipation. Ici l'auteur s'interroge sur le sens et l'importance que l'on doit attacher à
l’expérience d'avoir été mal nommé.
— Wahnich Sophie, La liberté ou la mort, essai sur la Terreur et le terrorisme, La
Fabrique, 2003, ISBN: 2-913372-25-2. Ce livre s’inscrit contre la vision de la Révolution
aujourd’hui dominante, pour laquelle après 1789-1790, – la “bonne” Révolution, celle de
Sieyès, de Condorcet – ce ne sont plus que flots de sang, massacres affreux,
détournements coupables d’une belle idée par les “terroristes”, Robespierre, Marat et
consorts. Dans cette vision, la Révolution devient “la matrice des totalitarismes”, comme
l’a soutenu François Furet. Partant de la réception particulièrement favorable du film de
Rohmer, l’Anglaise et le duc, où la Révolution est vue par les yeux de Grace Elliot,
ancienne amante du duc d’Orléans, Sophie Wahnich s’interroge sur les raisons de ce
“nouveau dégoût”. Pour elle, “il n’est séparable ni du parallèle construit avec l’histoire des
catastrophes politiques du XXe siècle, ni de l’idéalisation du modèle démocratique
actuel….La Révolution est devenue l’Autre de la démocratie”. La violence est la raison
essentielle de ce “dégoût” qui fait de la Révolution “un événement insupportable qui
blesse la sensibilité ordinaire actuelle en offrant l’archétype d’une violence infligée et
assumée sur le corps de l’ennemi, l’imaginaire d’une cruauté à la fois exceptionnelle et
infinie car légitimée, dans l’esprit de ceux qui l’accomplissent, par le sentiment de faire le
bien.” La demande de terreur qui s’exprime à partir de l’été 1793 a pour cause l’effroi
ressenti par le peuple parisien à la mort de Marat, incarnation de la Déclaration des droits
de l’homme. De cet effroi, sublimé lors des funérailles, émergent la nécessité du salut
public, la détermination de “mourir pour la patrie en danger”. Des expressions comme La
liberté ou la mort sont à prendre au pied de la lettre. La vengeance, la punition des
ennemis sont inséparables du salut public. Danton, le 12 août 1793: “Les députés des
assemblées primaires viennent d’exercer parmi nous l’initiative de la terreur contre les
ennemis de l’intérieur. Répondons à leurs vœux. Non point d’amnistie à aucun traître.
L’homme juste ne fait point de grâce au méchant. Signalons la vengeance populaire par le
glaive de la loi sur les conspirateurs de l’intérieur.” L’Assemblée doit traduire les
émotions populaires souveraines. C’est parce que la Législative n’a pas osé mettre en
jugement ceux qui ont tiré sur le peuple aux Tuileries le 10 août 1792 que le peuple est
entré dans les prisons en septembre. Le souvenir de ces massacres hante les
révolutionnaires, soucieux de “donner une forme légale aux émotions, d’inventer les
formes symboliques et les pratiques qui permettront de contenir l’ardeur”. Le tribunal
révolutionnaire “est à la fois le symbole de la Terreur et le rejeu des massacres de
Septembre.” Il est réclamé par les sectionnaires parisiens, qui “prient la Convention
nationale de punir et d’anéantir les intrigants, afin de faire justice au peuple.” Et Danton,
aux conventionnels le 10 mars 1793: “Le salut du peuple exige de grands moyens et des
mesures terribles. Je ne vois pas de milieu entre les formes ordinaires et un tribunal
extraordinaire.” Contrairement aux interprétations aujourd’hui dominantes, le tribunal
révolutionnaire est l’antidote de la “vengeance du peuple”, une manière de mettre des
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bornes à l’ “exception souveraine” dans sa fonction vengeresse, une occasion de renouer
avec la fonction apaisante, médiatrice, de l’Asssemblée. Pour Danton, les conventionnels
doivent être “les dignes régulateurs de l’énergie nationale”. En inventant le néologisme de
“terroriste”, les Thermidoriens inaugurent la vision d’une période–à partir de l’an
II–marquée par la terreur et le sang, occultant la légitimité de la violence en pareille
situation. L’historiographie actuelle est encore délibérément thermidorienne. Et la mise en
équivalence morale de l’an II et de 2001, “non sens historique et philosophique…est
l’effet de ce qu’on pourrait appeler la rémanence rétinienne de l’image de la terreur
révolutionnaire.”
— Waszek Norbert, L'Ecosse des Lumières. Hume, Smith, Ferguson, PUF, 2003, ISBN:
2-13-052449-4.
http://puf.ornis.fr/livres/22418185a.html.
Page
de
l’auteur :
http://perso.club-internet.fr/bienen/
— Weibel Luc, Une thèse pour rien. La comédie du savoir, Le Passage, 2003, ISBN:
2-84742-026-6
— Wetzel Marc, Le temps, Quintette, 2003, ISBN: 2-86850-111-7
— Yousif Ephrem-Isa, La floraison des philosophes syriaques, L’Harmattan, 2003, ISBN:
2-7475-4348-X
— Zabarella Iacobus, Tables de logique Sur l'Introduction de Porphyre, les Catégories, le
De l'interprétation et les Premiers Analytiques d'Aristote. Petite synopse introductive à la
logique aristotélicienne, L’Harmattan, 2003, ISBN: 2-7475-4633-0. Iacobus Zabarella,
1533-1589, est l'un des commentateurs latins d'Aristote les plus réputés. Son excellente
compréhension du texte grec lui permet de se rapprocher de la lettre et de l'esprit
d'Aristote. Le petit ouvrage dont est ici publiée la traduction se veut être un résumé sous
forme de tableaux commentés des Catégories d'Aristote, de la syllogistique et du traité De
l'Interprétation (bilingue Latin-français).
— Zongsan Mou, Spécificités de la philosophie chinoise, Le Cerf, 2003, ISBN:
2-204-06838-1. Introduction de Joël Thoraval. Traduction du chinois par Ivan P.
Kamenarovi? (chap. I à VI) et Jean-Claude Pastor (chap. VII à XII). Mou Zongsan
(1909-1995) est l'une des figures majeures de la pensée chinoise contemporaine et peut
être considéré comme l'un des représentants les plus marquants de ce qu'il a été convenu
d'appeler le “néo-confucianisme contemporain”, mouvement de pensée qui a commencé à
se développer au tournant du XXe siècle. Au sein de ce mouvement, la démarche de Mou
Zongsan est double: prendre ses distances, mais aussi se réapproprier une tradition
chinoise qui a été ébranlée par le choc de la modernité provoqué par l'Occident. Il s'agit
donc de rechercher une voie proprement chinoise capable d'intégrer, à travers une
méditation morale qui se veut confucéenne, des données nouvelles comme la philosophie
occidentale, la science moderne et la démocratie. Mou Zongsan est l'un des plus grands
philosophes chinois du XXe siècle, dont le nom et la pensée restent encore cependant
quasiment inconnu aux Occidentaux. Lecteur insatiable des principaux ouvrages qui
fondent la pensée philosophique occidentale contemporaine, il a orienté sa recherche sur
l'actualité de la pensée chinoise, notamment le confucianisme.
— Zweig Stefan, Erasme. Grandeur et décadence d'une idée, Grasset et Fasquelle, 2003,
ISBN: 2-246-16853-8. Grandeur et décadence d’une idée. A travers la biographie
d’Erasme, Zweig évoque la Renaissance et la Réforme, formidables bouleversements dans
l’histoire des idées. En 1935, lorsque le livre paraît en France, l’écrivain vit en exil à
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Londres et voit se profiler sur son pays, l’Autriche, puis sur toute l’Europe, la menace du
cataclysme. Cette méditation sur l’humanisme d’Erasme vaincu par le fanatisme de Luther
prend alors toute sa force et sa dimension tragique.
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