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Diplôme Universitaire de Psychothérapie Institutionnelle
Faculté de médecine de Lille 2. Mai 2006.
dr Daniel Denis, Catherine Portet, Anne Noëlle Rousselot,
secteur 2, cesame, sainte gemmes sur loire.
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NOTION DE CLUB THERAPEUTIQUE
Si l’on se reporte au dictionnaire Robert on trouve du mot
« Club » la définition suivante :
de l’anglais club : réunion, cercle
1 / société où l’on s’entretenait des questions politiques. Le club
des Cordeliers, le club des Jacobins
2/ cercle où des gens viennent passer leurs heures de loisirs, pour
bavarder, jouer, lire. ex : Inviter un ami à dîner à son club
3/ se dit de certaines sociétés constituées pour aider leurs membres
à exercer certaines activités désintéressées (sport, voyages) V.
Association ex : le Club Alpin, le Touring Club, le club sportif, le
Racing club
4 / large et profond fauteuil de cuir
5 / au golf crosse pour frapper la balle.
Jean OURY dans le texte du rapport, exposé lors de
l’assemblée générale de la Fédération des Sociétés de Croix
Marine d’Aide à la Santé mentale d’octobre 1959 à Paris,
veloppe l’histoire et la conceptualisation de la notion de club
thérapeutique.
Il situe l’apparition relativement récente de cette notion de
Club comme la résultante de plusieurs courants, celui de l’apport
de FREUD et de la psychanalyse, le travail d’HERMANN SIMON
à Gütersloh après la première guerre mondiale soulignant
l’intérêt de proposer aux patients hospitalisés une vie collective
active, capable de lutter sans arrêt contre ce qu’il désigne comme
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les trois maux majeurs, qui sévissent à l’Hôpital, qui sont
l’inaction, l’ambiance néfaste et le préjugé d’irresponsabilité jeté
sur le malade. Autre courant : le développement des
psychothérapies de groupe aux Etats Unis à partir de 1930, les
activités extrahospitalières en Angleterre à la Tavistock Clinic,
s’inspirant de Kurt LEVIN, l’occupationnal thérapy ou clubs
sociothérapiques créés en Angleterre sous l’impulsion de
BIERER, l’importance prise par les méthodes dites actives dans le
champ de la pédagogie avec MAKARENKO, MONTESSORI, le
mouvement FREINET et les mouvements de jeunesse comme le
scoutisme et le mouvement des Auberges de jeunesse
Cette brusque éclosion apparue dans plusieurs domaines,
psychiatrie, pédagogie, encadrement de délinquants, fait suite,
nous dit J. OURY, à de profonds remaniements historiques,
guerres mondiales, conquêtes sociales, possibilité d’accès aux
loisirs, expériences concentrationnaires, qui impulsent un
éclatement des cadres culturels et un processus de remise an
question des principes de la société globale, dont l’avènement des
Clubs va constituer à l’intérieur des hôpitaux une étape.
En effet ils vont profondément remettre en question la vie à
l’intérieur des établissement hospitaliers, en ouvrant ceux-ci à la
société environnante et en y développant des foyers de culture, en
y refondant une vie collective sur une tradition authentique. C’est
ainsi qu’en France de nombreux clubs thérapeutiques vont être
ainsi réalisés, DAUMEZON à Fleury les Aubrais, SIVADON et
FOLLIN à Ville Evrard, LE GUILLANT à Villejuif, EY à
Bonneval et surtout TOSQUELLES à Saint Alban et OURY à La
Borde.
Un club thérapeutique est donc une structure associative rendue
possible par la l’arrêté et la circulaire de février 1958.
L’arrêté du 4 février 1958 est relatif à l’organisation du travail
thérapeutique dans les Hôpitaux psychiatriques.
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Il précise d’une part que le Médecin chef, a seul qualité pour
décider la mise au travail d’un malade hospitalisé. Il est chargé de
s’assurer des conditions générales de ce travail, en détermine pour
chaque malade la durée journalière.
Ce travail doit donner lieu pour chaque journée de travail à
l’attribution d’un « pécule dit de base », indexé sur le prix du
timbre-poste, valeur symbolique appuyée donc sur une idée
d’ouverture et d’échange avec le monde extérieur. Les sommes
pouvant être attribuées varient de 1 à 5 fois le prix de cet
affranchissement postal, en fonction de la quantité du travail
effectué.
A la différence des mesures appliquées précédemment, le travail
des malades n ‘appartient plus à l’établissement.
Les excédents de recettes vont devoir alimenter un fonds de
solidarité, également constitué par une dotation inscrite au budget
et financer des dépenses faites dans l’intérêt collectif d’un groupe
de malades.
Une attribution aux malades d’une allocation complémentaire
appelée « pécule complémentaire » est possible et fixée par le
Médecin chef de service.
La circulaire du 4 février 1958 . Elle concerne principalement les
travaux
effectués dans les ateliers dits médicaux (distincts des travaux
effectuées dans les différents services généraux dd l’établissement)
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Elle distingue deux hypothèses essentielles d’organisation de ces
ateliers :
« le travail en régie ». Létablissement fournit le matériel et les
matières premières. Les produits fabriqués peuvent être réservés à
la consommation intérieure ou être vendus soit par l’établissement
lui-même, soit avec une association Loi 1901, avec laquelle il a
passé convention. On considère dans ce cas de figure qu’il y a
cession théorique des produits fabriqués à l’établissement.
« le travail à façon ». Létablissement traite pour ces fournitures
avec des tiers, entrepreneurs ou associations Loi 1901..Les objets
fabriqués sont remis à l’entrepreneur ou à l’association contre
versement d’une somme convenue à l’avance et destinée à couvrir
le montant de prestations fournies par l’établissement.
Elle reprécise les notions de « pécule de base » et de « pécule
complémentaire ». Le pécule ne peut être considéré comme un
salaire du point de vue légal. C’est un élément de resocialisation
dans le contexte de l’époque où les patients hospitalisés ne
perçoivent aucun revenu.
Le pécule de base sanctionne lui uniquement la durée de
travail, le pécule complémentaire est une rémunération qui doit
porter sur un élément objectif : la durée de travail et son
rendement et un élément subjectif qui est l’effort même accompli
par le malade et qui sera apprécié par le médecin. Il est dit qu’un
malade dont le rendement économique est nul, peut néanmoins
bénéficier d’un pécule complémentaire, s’il apparaît au médecin
que cela est justifié et nécessaire sur le plan thérapeutique.
Ces sommes seront directement perçues par les malades soit
mensuellement soit dans tous les cas au moment de la sortie.
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