« L’odorat est le sens de l’imagination » Jean Jacques Rousseau La perception des phéromones, un sixième sens? © Musée de Cluny Phéromones et comportement Existe-t-il un lien entre système immunitaire et système olfactif? • • • • • Sur le chromosome 17, les récepteurs olfactifs sont localisés dans la région qui contient le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) Les souris mâles évitent de s’accoupler avec des femelles qui leur ressemblent du point de vue immunologique et recherchent des femelles génétiquement différentes Des souris entrainées peuvent distinguer une mutation unique dans le gène H2-K Des souris déficientes pour la beta2 microglobuline ou des mutants H2-K ont des odeurs différentes L’urine de mâles avec des allèles différents pour le gène H2-K allele active des glomérules différents chez la femelle Phéromones et comportement Chez l’homme, existe-t-il un lien entre système immunitaire et système olfactif? • • • • Des rats entraînés peuvent discriminer les odeurs d’individus humains qui expriment des types HLA différents Des femmes sont capable de discriminer les T-shirts portés par des hommes immunologiquement différents. Une étude sur 400 couples de Huttérites (USA) a montré que les couples étaient moins appariés avec des types de HLA semblables que le hasard ne le laissait prévoir Plusieurs études ont montré que les femmes préfèrent l’odeur d’hommes ayant un type de CMH différent du leur et que cela pourrait même influer sur le choix d’un partenaire ©National Geographic Phéromones et comportement L’effet McClintock Le phénomène, décrit pour la première fois en 1971 par Martha McClintock, concerne la synchronisation progressive de la période menstruelle chez des jeunes filles partageant le même dortoir de collège pendant plusieurs mois. Dans un modèle animal, il a été montré que l’animal émetteur produit un signal qui accélère l’ovulation et un autre qui retarde l’ovulation. C’est la conjonction de ces deux signaux qui produit la synchronisation de l’oestrus. En 1998, Martha McClintock a réalisé une nouvelle expérience. La substance active est recueillie à l’aisselle d’une femme désigné émettrice et déposée sous le nez d’une femme réceptrice pendant 6 heures. La procédure est répétée chaque jour pendant 2 cycles consécutifs. Les substances prélevées en phase folliculaire accélèrent le moment de l’ovulation et raccourcissent la durée du cycle menstruel. Les prélèvements effectués le jour de l’ovulation ou les deux jours suivants ont des effets opposés. Les substances axillaires fraîchement prélevées sont inodores. On peut imaginer qu’un autre organe est impliqué. Phéromones et comportement Des médiateurs chimiques ALLOMONES KAIROMONES Action bénéfique pour l’émetteur du signal Action bénéfique pour le récepteur du signal Ex: la luciférine fait fuir le prédateur Ex: l’odeur des terpènes renseigne du danger ALLÉLOCHIMIQUES ou Médiateurs Interspécifiques SÉMIOCHIMIQUES ou Médiateurs Chimiques PHÉROMONES ou Médiateurs Intraspécifiques Ex: les phéromones sexuelles Ex: sécrétions mandibulaires des reines d’abeilles PHÉROMONES INCITATRICES PHÉROMONES MODIFICATRICES Modification du comportement du récepteur du signal Modification physiologique du récepteur du signal © Gaelle Guiraudie Phéromones et comportement Les allélochimiques LES ALLOMONES COMMUNICATION INTERSPECIFIQUE BENEFIQUE POUR L'EMETTEUR ex: la luciférine fait fuir les prédateurs. LES KAIROMONES COMMUNICATION INTERSPECIFIQUE BENEFIQUE POUR LE RECEPTEUR ex: les terpènes des résineux. Phéromones et comportement Les phéromones LES PHEROMONES INCITATRICES COMMUNICATION INTRASPECIFIQUE MODIFIANT LE COMPORTEMENT ex: les phéromones sexuelles LES PHEROMONES MODIFICATRICES COMMUNICATION INTRASPECIFIQUE MODIFIANT LA PHYSIOLOGIE ex: sécrétions mandibulaires des reines d'abeille Phéromones et comportement Les phéromones sexuelles Le terme phéromone a été inventé en 1959 par Karlson et Luscher, suite à la découverte du bombykol, la phéromone sexuelle du ver à soie. La mot a été construit à partir des racines grecques φέρειν (transporter) et όρµή (excitation). Selon eux, «les phéromones sont des substances sécrétées par des individus et qui, reçues par d'autres individus de la même espèce, provoquent une réaction spécifique, un comportement ou une modification biologique». On distingue deux types de phéromones selon leur effet: les premières modifient le comportement, les secondes, la physiologie. Phéromones et comportement Les phéromones maternelles Une phéromone « mammaire » (le 2-méthyl-2buténal) contenue dans le lait de lapine est à l’origine du comportement de tétée. Des chercheurs dijonnais viennent de montrer que la phéromone favorise l'apprentissage olfactif du nouveau-né. Ils ont exposé des lapereaux de deux jours au mélange de la phéromone et d'une odeur nouvelle dépourvue de signification. La durée d'exposition - cinq minutes (mais 15 secondes suffisent !) - correspond à la durée de la tétée journalière. Ils ont ensuite testé la réponse des lapereaux à l'odeur nouvelle, présentée seule. Au début, rien ne se produit, mais après 24 heures, l'odeur nouvelle devient aussi active que la phéromone elle-même : les lapereaux cherchent à téter. C'est la première fois que la capacité d'une phéromone à conférer une signification à un autre stimulus odorant est mise en évidence chez les mammifères. Coureaud et al, Current Biology, 2006 La phéromone mammaire facilite l'apprentissage, lors de l'allaitement, d'autres odeurs véhiculées par la mère, par exemple des odeurs alimentaires et sociales susceptibles d'être utiles au lapereau avant ou après qu'il soit suffisamment autonome pour sortir du nid. Phéromones et comportement Cinq types de phéromones •Les phéromones sexuelles. Elles attirent le partenaire sexuel. Des signaux chimiques, souvent perçus à très faible distance ou par contact, indiquent au mâle qu'il est bien en présence d'une femelle de son espèce. •Les phéromones grégaires. Ce sont des phéromones qui, émises par tous les individus d'un groupe, maintiennent sa cohésion. •Les phéromones de piste. Elles pourront servir, par exemple, aux fourmis à retrouver leur chemin quand elles partent récolter de la nourriture ou à recruter d'autres individus pour participer au travail. •Les phéromones d'alarme. Elles indiquent la présence d'un danger aux autres membres du groupe. L'individu attaqué se défend tout en prévenant ses congénères. (végétaux également) •Les phéromones épidéictiques ou phéromones d'espacement. Les femelles qui pondent leurs œufs dans des fruits déposent cette phéromone au voisinage de leur ponte pour la signaler aux autres femelles. Les molécules phéromonales peuvent être émises dans l'air ou dans l'eau, déposées sur le sol ou sur des supports solides. Dans l’environnement terrestre, les phéromones attractives et d’alarme sont petites et volatiles tandis que les phéromones individuelles sont peu volatiles. Dans l’environnement aquatique, leur solubilité est le critère majeur. Les insectes sont de remarquables chimistes qui synthétisent des molécules très variées, des plus simples au plus complexes. La phéromone est généralement composée de propionate de diméthylisopropylidène. Du point de vue chimique, il est impossible d'établir une véritable classification car un même produit peut avoir une fonction de phéromone d'alarme chez une espèce et de phéromone sexuelle chez l'autre. Phéromones et comportement Des glandes exocrines Tandis que les hormones classiques sont produites par les glandes endocrines et circulent uniquement à l'intérieur de l'organisme en participant à son métabolisme, les phéromones sont généralement produites par des glandes exocrines, ou sécrétées avec l'urine, et servent de messagers chimiques entre individus. Elles peuvent être volatiles (perçues par l'odorat), ou agir par contact (composés cuticulaires des insectes par exemple, perçues par les récepteurs gustatifs). Chez l'homme, les phéromones peuvent être sécrétées dans la sueur apocrine axillaire et périnéale (androstène et androsténol) et dans la partie prostatique du sperme (spermine et spermidine). Chez la femme, les phéromones peuvent être sécrétées dans la sueur apocrine axillaire, mamelonnaire et périnéale, et dans les sécrétions vaginales produite par les glandes atriales et de Skene (chaînes courtes d'acide gras). Phéromones et comportement Un deuxième système sensoriel Un deuxième système sensoriel, dit accessoire, comprend l’organe voméronasal (organe de Jacobson) et le bulbe olfactif accessoire. Il est apparu chez certains poissons et s’est généralisé à partir des batraciens. • Chez les serpents, on pourrait presque parler de système olfactif principal. Il intervient dans la reproduction, la prise alimentaire et les communications sociales. • Privés d’organe voméronasal, les souris et les hamsters inexpérimentés ne s’accouplent pas. • L’ablation de l’organe modifie les comportements sexuels: l’odeur des mâles n’accélère pas la puberté des femelles immatures, le regroupement des femelles ne provoque pas la synchronisation des cycles oestriens et la présence d’un mâle étranger auprès d’une femelle fécondée n’interrompt pas la gestation (effet Bruce). Phéromones et comportement L’effet Bruce, un exemple d’empreinte chez l’adulte Brennan and Zufall, 2006 L’urine d’un mâle non familier (jaune) ou l’urine du partenaire supplémenté avec d’autres ligands du CMH I (bleu et jaune) induisent des avortements par l’intermédiaire de mécanismes neuro-endocriniens impliquant le bulbe accessoire olfactif, l’amygdale et l’hypothalamus. La femelle apprend à reconnaître les phéromones de son partenaire durant une période sensible située aux alentours de l’accouplement. Par la suite, l’exposition à ces phéromones inhibe les cellules mitrales (via les cellules granulaires), ce qui a pour effet d’empêcher la transmission du signal à l’amygdale et de prévenir l’avortement. Phéromones et comportement Des récepteurs spécifiques aux phéromones Deux classes de récepteurs voméronasaux ont été identifiés: V1r (137 fonctionnels chez la souris) et V2r (environ 60). Ils appartiennent à la super-famille des récepteurs à sept domaines transmembranaires couplés aux protéines G mais possèdent très peu d’homologies entre eux et avec les récepteurs olfactifs. La classe V1r répond à de petites phéromones comme la 6-hydroxy-6methyl-3-heptanone, qui accélère la puberté chez les souris femelles. La transduction du signal est également différente de celle des récepteurs olfactifs. La reconnaissance des phéromones implique un « diacylglycerol-activated cation channel » qui dépend en partie du « transient-receptorpotential channel 2 » (Trpc2). Les poissons n’ont pas d’organe voméronasal. Leur système olfactif comprend des cellules ciliées exprimant des récepteurs olfactifs et des cellules avec des microvillosités exprimant V1r et V2r. Phéromones et comportement Un rôle majeur dans les comportements d’agression et d’accouplement Après ablation de l’organe voméronasal, les souris mâles ne parviennent pas à reconnaître les signaux contenus dans l’urine et n’agressent pas des intrus mâles. Ces mêmes animaux n’augmentent pas leur niveau d’hormone luteinisante (LH) en réponse à des signaux chimiques provenant de souris femelles. L’ablation génétique de Trpc2 réduit de manière importante les réponses de l’organe voméronasale et conduit à une diminution notable des agressions entre mâles. Phéromones et comportement Quels effets chez l’homme? On observe quelques effets émotionnels, mais quasi aucun effet comportemental. Aucune des molécules testées n'a induit ou déclenché un comportement sexuel. Les résultats les plus intéressants concernent l’exposition aux androgènes, mais avec des résultats contradictoires. Il a été montré que l'exposition expérimentale à l'androsténol (une phéromone présente dans la sueur des aisselles) augmente chez les femmes la durée de leur contact social avec les hommes (Cowley 1991). La molécule ne provoque pas le comportement de reproduction, mais elle permet de l'initier en favorisant le rapprochement hétérosexuel. Mais d'autres expériences ont montré que l'androsténone (un dérivé de la testostérone, composé important de l’odeur du mâle humain) induit au contraire, chez les femmes, des réactions émotionnelles négatives envers les hommes (Filsinger 1985), que les hommes produisent simultanément les deux molécules, et que l'effet olfactif de l'androsténone est plus fort que celui de l'androsténol (Maiworm 1990) : l'effet global, en situation "naturelle", devrait alors être répulsif. Phéromones et comportement A la recherche de l’organe disparu L’organe voméronasal est présent disparaît chez de nombreux adultes chez l’embryon mais Les cellules de l’organe voméronasal ne sont pas des neurones et la vascularisation est faible On n’a pas trouvé d’équivalent au bulbe olfactif accessoire rencontré chez les rongeurs Toutefois, des substances semblables à des phéromones animales (androsténol) sont produites par le corps humain On ne sait si elles agissent comme des phéromones ou des odorants Embryon 8 semaines Adulte Phéromones et comportement Un premier rebondissement En 1878, Gustav Frisch a observé chez le requin un nerf à l’avant des 12 nerfs crâniens bien connus. Pour ne pas avoir à tout renuméroter, ce nerf fut appelé « nerf zéro » ou « nerf terminal ». Par la suite, ce nerf fut découvert chez pratiquemment tous les vertébrés, y compris l’homme. Comme le nerf olfactif, le nerf zéro prend son origine dans la cavité nasale. A l’autre extrémité, il se connecte avec les aires pré-optiques et les noyaux septaux, latéral et médian, qui sont impliqués dans la sexualité. Le hamster dont le nerf zéro a été sectionné ne s’accouple pas. Le poisson rouge dont le nerf zéro est stimulé électriquement émet du sperme immédiatement. Lors de leur migration de la placode olfactive vers l’hypothalamus, les neurones GnRH utilisent le nerf zéro comme vecteur. Toutefois, la plupart des récepteurs V1r sont non fonctionnels chez l’homme et le gène codant pour le canal TRPC2 est un pseudo-gène. Phéromones et comportement Un deuxième rebondissement L’équipe de Linda Buck vient de découvrir une seconde famille de récepteurs olfactifs chez la souris. Ces récepteurs, appelés TAAR (trace amine associated receptors) sont présents chez le poisson, la souris et l’homme. Comme les autres récepteurs aux odeurs, les TAARs sont dispersés dans l’épithélium olfactif. Au moins 3 de ces TAARs reconnaissent des amines volatiles trouvées dans l’urine: l’une est liée au stress, les deux autres sont trouvées en plus grande quantité dans l’urine des mâles. L’une de ces dernières amines est connue comme phéromone. Liberles and Buck, Nature, 2006 Les ligands identifiés pour les TAARs suggèrent une fonction associée avec la détection de signaux sociaux. Quatre gènes humains codant pour des récepteurs fonctionnels de type V1r ont été mis en évidence. On sait désormais que les récepteurs de type V2r ne requièrent pas nécessairement TRPC2. Une neurogenèse permanente La fin d’un dogme • NSE BrdU • • Neurofilament GFAP • • GABA Substance P Neurones et astrocytes formés à partir de cellules indifférenciées du striatum de rat adulte (Reynolds et Weiss, 1992) • 1897: Schaper décrit des « cellules indifférentes » (aujourd’hui, on emploie le terme de « cellules non différenciées ») capables de se diviser et de se différencier en neurones 1912: Allen observe des mitoses dans la zone sousventriculaire de rats adultes 1963: Joseph Altman démontre l’existence concomitante d’une prolifération cellulaire, d’une migration de neuroblastes et d’une néo-neurogenèse dans le bulbe olfactif et l’hippocampe de rats et de chats adultes 1977: Michael Kaplan et James Hinds observent en microscopie électronique des neurones néo-formés dans le bulbe et le gyrus denté 1984: John Paton et Fernando Nottebohm mettent en évidence une neurogenèse permanente dans le centre du chant chez les canaris 1992: deux laboratoires situés à deux extrémités de la planète (Australie et Canada) publient indépendamment un article scientifique décrivant la présence de cellules souches dans le cerveau La fin du mystère Luskin M, Restricted proliferation and migration of postnatally generated neurons derived from the forebrain subventricular zone. Neuron. 1993 Division, marquage au BrdU CKI, blocage des mitoses Une migration contrôlée Des chaines de jeunes neurones (A) sont entourées de cellules gliales (bleu) qui forment des tubes. Des amas de cellules prolifératives (C) sont associés aux chaines de cellules A. Des cellules épendymaires (E) forment une couche qui sépare la ZSV du Ventricule Latéral (VL). Les cellules B génèrent les cellules C qui génèrent les cellules A. BMP inhibe la neurogenèse et favorise la gliogenèse. Noggin induit la neurogenèse en s’attachant à la BMP. Alvarez-Buylla et Garcia-Verdugo, 2002 Cellules en migration (rouge) entourées de cellules gliales (bleu) qui ont des caractéristiques d’astrocytes et sont en contact avec des vaisseaux sanguins. Pas de chaînes de migration chez l’homme, Sanai et al, 2004 Les neuroblastes humains migrent vers le bulbe, Curtis et al, 2007 Un flux sous le contrôle de divers facteurs Un flux sous le contrôle de divers facteurs Précurseurs neuronaux -migratoires -neurones GABAergiques -neurones dopaminergiques -(glie) Cellules souches neurales -auto-renouvelées -multipotentes (neurones et glie) Neurogenèse et prolactine La grossesse stimule la prolifération dans la ZSV et la production d’interneurones La prolactine a un effet similaire à la grossesse Shingo et al, 2003 Ovarectomisées Males et non ovarectomisées Une neurogenèse diminuée dans la maladie de Parkinson Contrôle Souris La dénévartion DA réduit la prolifération dans la ZSV La dénévartion DA réduit la prolifération des cellules EGFr+ La lévodopa restaure le niveau de prolifération OB Dentate gyrus Hoglinger et al, 2004 Homme Nombre réduit de progéniteurs dans la ZSV chez des patients atteints de la maladie de Parkinson Une neurogenèse augmentée dans la maladie de Huntington Prolifération accrue dans la ZSV chez les patients atteints de la maladie de Huntington Plus la sévérité de la maladie est grande, plus la prolifération s’accroît Les cellules néoformées adoptent soit un phénotype neuronal soit un phénotype glial PCNA Curtis et al, 2003 Une neurogenèse augmentée dans la maladie d’Alzheimer Homme Neurogenèse accrue dans l’hippocampe de patients atteints de la maladie d’Alzheimer trois mois un an Souris transgéniques APP La prolifération est accrue dans la ZSV, y compris chez des animaux vieux de un an Augmentation du nombre de neurones néoformés (DCX) Jin et al, 2004b Jin et al, 2004a Une neurogenèse modifiée par l’expérience Maguire et al, PNAS, 2000 Une porte d’entrée vers le cerveau Une façon de contourner la barrière hémato-encéphalique (1) Les molécules de poids moléculaire important ou avec une polarité marquée ne parviennent généralement pas à traverser la barrière hémato-encéphalique. Une alternative est d’utiliser une voie directe, via les narines. Illum, 2004 Une façon de contourner la barrière hémato-encéphalique (2) Les neuropeptides sont des neurotransmetteurs de gros poids moléculaire. Ils ne traversent pas la barrière hémato-encéphalique et produisent des effets secondaires lorsqu’ils parviennent dans la circulation sanguine. Etude sur 36 sujets testés pendant 80 minutes. La concentration est maximale 30 minutes après le début de l’injection. Cela représente une piste pour le traitement de maladies neurodégénératives: maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson… Une fenêtre ouverte sur le cerveau Une fenêtre sur le cerveau Pathologies cérébrales • Collecte des tissus sans délai • Pas de conservation longue dans un congélateur • Dossier médical du patient • Comparaison avec les membres de la parentèle • Possibilité d’étudier les vrais jumeaux La muqueuse olfactive, un modèle pour étudier les bases biologiques des désordres mentaux (1) Microarray and RT-PCR Explant involved cultures Dysregulation of transcripts in: 1. neurotransmission: GABA receptor Increased cell death in et transporter bipolar disorder patients 2. intra-cellular signalisation: RGS4, Increased mitosis and cell inhibin, PkCdeath in schizophrenic patients 3. immune response: IL6, IL8, IL1b, IL2R Back to normal with dopaminergic agonists La muqueuse olfactive, un modèle pour étudier les bases biologiques des désordres mentaux (2) Maturation Apoptose Mecp2 Précurseurs neuronaux Contrôle Ronnett et al., Ann. Neurol., 2003 Rett Population étudiée : 30 enfants /condition; âge moyen: 7 ans L’utilisation du système olfactif a permis de: • définir la période d’action de MeCP2 au cours du développement • de déterminer le rôle de MeCP2 dans le fonctionnement des réseaux nerveux Un réservoir de cellules pour la clinique Bulbe olfactif (cerveau) Muqueuse Olfactive (nez) Une neurogenèse permanente Olfactory bulb (brain) brain) Olfactory mucosa (nose) nose) Nagahara, 1940 Olfactory bulb (brain) brain) Une neurogenèse permanente OMP Control epithelium GAP43 Control epithelium OMP Lesioned epithelium GAP43 Regenerated epithelium Olfactory mucosa (nose) nose) Olfactory bulb (brain) brain) Des cellules propices à la thérapie cellulaire epithelium lamina propria stem-like cells ensheathing cells Olfactory mucosa (nose) nose) Une découverte espagnole T. Blanes, 1898 A. De Lorenzo, 1957 A. Ramon-Cueto and M. Nieto-Sampedro, 1994 Olfactory bulb (brain) brain) Olfactory mucosa (nose) nose) Un type glial unique Les cellules engainantes ont des caractéristiques communes aux cellules de Schwann et aux astrocytes z elles forment des gaines de myéline et favorisent la croissance axonale. z elles résident dans le système nerveux central et périphérique et leur migration n’est pas stoppée par d’autres cellules gliales. Olfactory bulb (brain) brain) Un type glial unique Olfactory mucosa (nose) nose) Réparation du tractus corticospinal par les cellules engainantes Li et al, Journal of Neuroscience 1998 Les cellules engainantes remyélinisent les axones démyélinisés Kato et al, Glia 2000 Récupération fonctionnelle chez des rats paraplégiques après greffe de cellules engainantes olfactives A. Ramon Cueto et al. Neuron, 2000 De la greffe allogène à la greffe autologue neurones β-tubuline cellules engainantes © Science et vie p75NTR Olfactory bulb (brain) brain) Olfactory mucosa (nose) nose) Un modèle d’animal paraplégique Laminectomie T10 Transection avec micro ciseaux confirmée en passant un scalpel sur les parties ventrale et latérale de la moelle Deux types de greffes Immédiate ou différée Trois groupes Rats greffés avec des cellules olfactives Rats greffés avec des cellules respiratoires Rats greffés avec une matrice de collagène Locomotion après transplantation Lu, Féron et al, 2001 Locomotion après transplantation Les cellules olfactives stimulent la récupération La locomotion s’améliore avec le temps Le bénéfice est perdu après resection de la moëlle au niveau rostral Marquage rétrograde des axones Rostral Caudal Nucleus Raphe magnus Régénération axonale Axones sérotoninergiques autour du site de greffe Rostral Cellules respiratoires Cellules olfactives Caudal Régénération axonale Site de greffe Axones dans la zone de greffe Cellules engainantes dans la partie caudale Axones dans la zone de greffe Raphe magnus Nucleus gigant. Recouvrement de l’inhibition du réflexe H Axone sensoriel M H Axone moteur Moelle épinière Muscle Electromyographe Activité dans le quatrième muscle dorsal interosseux en réponse à une stimulation du nerf latéral plantaire au niveau de la cheville Locomotion après transplantation différée La locomotion s’améliore avec le temps A 10 semaines Lu, Feron et al, 2002, Brain Régénération après transplantation différée Cellules du raphe magnus marquées après injection de Fluororuby dans la partie caudale de la greffe Régénération après transplantation différée Axones sérotoninergiques après transplantation différée Rostral Caudal Cellules respiratoires Cellules olfactives Les cellules engainantes nasales peuvent être localisées chez l’homme superior turbinate b septum c middle turbinate a d Les cellules engainantes humaines peuvent être purifiées a b Control c d p75/GFAP p75/S100 Zone sousventriculaire Bulbe olfactif Une approche thérapeutique unique Muqueuse olfactive Culture cellulaire Pas de recours à du tissu embryonnaire Méthode non invasive Biopsie nasale Autogreffe Transplantation Absence de rejet immunitaire Essai clinique de phase I Une équipe de 14 personnes Unité lésions médullaires: Tim Geraghty, Sue Urquhart Chirurgien ORL: Chris Perry Neurobiologistes: Alan Mackay-Sim, François Féron Neurochirurgiens: Paul Licina, Adrian Nowitzke Neurologues: Peter Silburn, Graham Kerr Kinésithérapeutes: Carey Bayliss, Louise Bassingthwaite Psychologues: Curt Gray, Tricia Fronek Coordinatrice: Julie Cochrane Essai clinique de phase I Trois patients greffés, Trois contrôles Critères d’inclusion Age: 18-65 ans Lésion complète Traumatisme: entre T4 et T10 Délai post-traumatisme: 6-36 mois Capacité à surmonter l’épreuve Critères de non exclusion Anosmie Polypes nasaux Désordre mental Autres maladies invalidantes La toute première auto-greffe Trois ans de préparation, Trois comités d’éthique Une Fondation, 500 000 dollars 12 à 28 millions cellules, 160 sites d’injection Princess Alexandra Hospital, Brisbane, 24 Juin 2002 Tests pré- et post-opératoires tous les 6 mois, pendant 3 ans, en simple aveugle Douleur Infections Pulmonaires Vessie Formation de tumeurs IRM Perte de l’olfaction Test de reconnaissance des odeurs Mesure de la récupération motrice et sensorielle Test ASIA Mesure de la récupération motrice et sensorielle Test FIMS Mesure de la récupération motrice et sensorielle Potentiels évoqués somato-sensoriels Potentiels moteurs évoqués par stimulation magnétique Bilan, un an après la greffe Patient 1 Patient 2 Patient 3 Juillet 2007, fin de l’essai Neural Injury Research Unit (Sydney) Jike Lu, Phil Waite, Stephen Ho Fourth Military Medical University (Xi’an, China) Gong Ju, Swim Hu Princess Alexandra Hospital (Brisbane) Christopher Perry, Tim Geraghty, Sue Urquhart Geoff Askin, Paul Licina, Julie Cochrane Centre for Molecular Neurobiology (Brisbane) Ivan Bianco, Alan Mackay-Sim