l’un des aspects du droit du commerce extérieur, à savoir son caractère autoritaire et impératif. Certes, cet aspect ne se présente pas en permanence avec un relief identique, mais le commerce international étant, à l’heure actuelle, considéré comme un instrument au service de la conjoncture économique, les vicissitudes de cette dernière se répercutent nécessairement sur le droit du commerce extérieur, qui tantôt se présente sous l’aspect d’une droit à dominante libérale, lorsque l’économie est florissante et la balance des comptes équilibrée, tantôt comme un droit essentiellement dirigiste et empreint d’autoritarisme en période de basse conjoncture. Vicissitudes du contrôle des changes 4 - Rien n’illustre mieux le propos qui précède que l’histoire du contrôle des changes. Celui-ci a été institué en 1939, en vue d’éviter que ne s’accuse davantage le déficit de notre balance des comptes, et dans le souci d’adapter l’économie française aux difficultés du moment. Au gré de la conjoncture et pour tenter d’en infléchir le cours, il a été tour à tour institué ou allégé, aboli ou réinstauré. Si, dans les années 70, les excédents de notre balance des paiements ont permis aux autorités monétaires de supprimer les verrous mis en place en 1968, cette situation ne s’est pas prolongée longtemps. La suppression de toutes les séquelles du contrôle des changes par la Loi de Finances pour 1990, si importante soit-elle dans la perspective du Marché Unique, constitue-t-elle le point d’orgue de la réglementation des changes ? On peut l’espérer, mais l’histoire de la réglementation des changes en France est là pour tempérer cet optimisme. Cependant, les restrictions apportées à la liberté des changes inclinent à penser que notre commerce extérieur n’est plus placé sous le signe d’un libéralisme total. Le "laissez faire, laissez passer", devise chère aux libéraux de l’école classique, n’a, à la vérité, jamais été la règle en matière de commerce international. Du libéralisme au dirigisme 5 - L’impératif que constitue, pour notre économie, le développement de notre commerce extérieur ne pouvait accréditer l’idée que des mécanismes spontanés, fonctionnant à l’échelle internationale, se chargeraient de développer le volume de nos exportations. Mais, pas davantage, ne pouvait convenir un dirigisme rigoureux et contraignant à l’esprit individualiste des sociétés françaises ayant vocation à l'exportation. Encore que, pour le plus grand nombre d’entre elles, cette vocation demeurât souvent virtuelle. Il fallait, en un mot, persuader le plus grand nombre de sociétés françaises d’orienter leurs efforts vers l'exportation et, pour cela, créer de toutes pièces les cadres juridiques susceptibles de catalyser les vélléités de nos industriels en ce domaine. 6