LAPASSADE G. : "Les micro sociologies", Anthropos, Paris, éditions

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LAPASSADE G. : "Les micro sociologies", Anthropos, Paris, éditions Economica, 1996.
Préambule et contexte , place dans ma thèse :
Mon positionnement ici sera d'ordre épistémologique. Je pars de savoirs microsociologiques pour faire
dialoguer « les deux bouts » de la sociologie (la macro et la micro sociologie). C'est aussi une exploration au
limite, à la frontière de la sociologie, je le sais et le revendique, car le handicap « terrain transdisciplinaire
concret) pousse aux limites par le choix du réseau que forme ce petit groupe d'experts profanes qui semblent
choisi au gré du hasard. L'approche clinique elle aussi, sera conviée car on n'y parle de souffrance, de trauma
, de difficultés et la douleur remontera souvent à la surface dans les témoignages et les entretiens qui
suivirent, et enfin dans approche « des sciences des traces » par l'extraction d'éléments de savoirs cachés, de
matériaux non nobles, d'artefacts archéologiques que l'on doit remonter patiemment avec tact et soin, pour
rendre « étrange » la situation. On réinterrogera ainsi la sociologie pour mieux rentrer dans les enquêtes et
des entretiens, l'exploration fine de l'acteur qui possède savoirs les connaissances de son propre rôle et
actions dans la société. Enfin par le concept de « quotidien », et de « connaissances disponibles » à
l'interface des liaisons et des relations entre l'objet et les vécus des personnes. Le sujet agissant, pensant est
en relation relations avec le monde donc cette recherche s'inscrira aussi dans une approche proche de la
phénoménologie sociale, au sens d'Alfred Schütz.
Page 5: " je présente ici, sous l'étiquette des microsociologies, l'interactionnisme symbolique, la
psychosociologie, l'analyse institutionnelle, la phénoménologie sociale, et l'ethnométhodologie, ainsi que les
dispositifs de l'observation participante et de la recherche action."
Mon analyse : voilà l'éventail, je fais un choix et les partir de cela et prendre parti avec les auteurs que son
Alfred Schütz, Oliver Sacks, Erving Goffman, et d'autres. Je plaide pour une approche micro sociologique
des plus proches de l'humain. Je suis dans une recherche de sociologie des interstices et du quotidien. Le
handicap se situe à la valeur limite, à un seuil limite, à liminarité des sciences. (Michel Chalvez , 1994 ) On
peut considérer la station de handicap comme un analyseur social. Une jauge de la société.
Page 9: "l'interactionnisme symbolique est un courant des sciences sociales américaines fondé à Chicago au
début du siècle par G. H. Mead et son disciple et successeur Herbert Blumer qui dès 1938, dans un article
consacré la psychologie sociale (c'est son titre), propos de construire ces disciplines à partir de Mead et de
sa notion d'interaction symbolique [...] Au coeur de la pensée de Mead se se trouve l'idée centrale selon
laquelle les gens sont les producteurs de propres actions et significations [...] Un symbole, c'est un stimulus
qui a une signification apprise et une valeur pour des gens qui réagissent en fonction de ses significations et
valeurs et non de stimulations physiques affectant leurs organes sensoriels. Le langage compte parmi ces
systèmes symboliques, tout comme les gestes."
Mon analyse : à partir de la définition de l'interactionnisme symbolique par rapport handicap ou peut dire
que ce qui parle le mieux de handicap c'est la personne en situation de handicap elle-même. Le sociologue
prend le relais de ses « sociologues profanes. »
G. H. Mead : l'esprit, le sol et la société, Paris , Presses Universitaires de France, 1932.
Page 10 : " les acteurs sociaux sont « condamnés » à interpréter continuellement ce qui se passe dans le
contexte social local où ils agissent, à donner un sens aux actes des autres pour y répondre. Cette définition
de la situation par les membres s'enracinent dans leur biographie, tant la situation elle-même, dans la
communication verbale et non verbale. [...] La notion de « soi » (self ) - une autre notion fondamentale de G.
H. Mead - concerne la construction des identités. Le Soi comprend deux aspects : le je, sa part subjective, est
l'initiateur de l'action - il la perçoit, et en même temps la construit - et le moi, sa part objective, la part du soi
que les autres perçoivent."
Mon analyse : le je subjectif caché et le moi objectif perçu par les autres impliquent ma méthode
d'investigation par le dialogue qui progresse en même temps avec ma recherche épistémologique et mes
entretiens qui deviennent ainsi de plus en plus sincères et véritables mais aussi cliniques. Les identités
fragiles malgré le déni « nous sommes comme les autres » pose encore plus le fragile chez la personne
handicapée par rapport au travail, à l'école, etc. Qui suis-je parmi les autres dans mon quotidien en situation
de handicap ?
Page 11 : "La créativité humaine est ignorée et « on passe à côté de ce qui se passe réellement dans la vie
quotidienne des écoles », laquelle intéresse au premier chef, par contre, l'ethnographie interactionniste.
Martin Hammersley (1984), qui appartient au même courant, formule sous forme de questions un certain
nombre d'oppositions entre macro et microsociologie :
- « Doit-on, dans la recherche sociologique, admettre le déterminisme social (comme le fait la
macrosociologie) ou doit-on au contraire prendre en compte la liberté humaine (microsociologie) ?
- La sociologie doit-elle se donner pour objectif de produire des explications par généralisations à
partir des phénomènes sociaux particuliers (macro) ou bien doit-elle viser à rendre compte de la vie
sociale dans sa complexité et dans tous ses détails (micro) ?
- Faut-il tester la validité des théories sociologiques à partir des données empiriques (macro) ou doiton prendre en compte, d'abord, leur cohérence interne (micro) ?
- Le sociologique doit-il produire des théories scientifiques qui « documentent » ce qui est en train de
se passer (réellement), les « théories » des membres étant alors considérées seulement comme des
mythes ou des idéologies (macro) ou bien doit-il élaborer son discours sur la base des interprétations
avancées par les membres (micro) ?
- Doit-on interpréter les évènements comme le produit d'une société nationale ou internationale
(macro) ou faut-il admettre que des interprétations valables peuvent être élaborées à partir
d'observations concernant des groupes et des organisations sociales de petites dimensions (ou même
de traits concernant une seule personne)(micro) ?"
Page 12 : "David Blackledge et Barry Hung, dans leur présentation, déjà citées, des sociologies de
l'éducation énoncent quelques principes de base de la microsociologie interactionniste :
-la prise en compte des activités quotidiennes/ la liberté/ la signification (méninge) / la notion de sens/ les
interactions/ la négociation."
Page 13 :"L'importance centrale accordée par cette orientation microsociologique à la question du sens
donné aux actions par les participants conduit à poser en termes nouveaux la question de l'observation et du
travail de la recherche. L'interactionnisme est un constructivisme ; à ce titre, il lui faut admettre que toute
observation, et pas seulement l'observation ethnographique, est une construction. Lorsque les
interactionnistes en prennent acte, ils sont très proches des thèses développées dans l'ouvrage consacré par
Ruth C.Kohn et Pierre Nègre à l'analyse des « voies de l'observation » (1991). "
MON ANALYSE : nous nous posons les mêmes questions sauf que « le bâton a toujours deux bout »
comme le souligne Basarab Nicolescu dans son livre sur la transdisciplinarité en 1990 . Notre recherche peut
aider à circonscrire un peu mieux le phénomène handicap à travers des enquêtes s'appuyant dans sur des
études d'abord plus globales puis sur des témoignages plus singuliers et plus proches du terrain.
LA SOCIOMETRIE DE MORENO
Page 15 : "Par sociométrie, Moreno (1952) entend à la fois :
-une technique susceptible de quantifier les interactions sociales, ce qui d'ailleurs se fait effectivement quand
on met en œuvre le « test sociométrique .
-une théorie de la société, on pourrait même dire une philosophie sociale impliquant une opposition entre la
spontanéité créatrice des groupes sociaux et la rigidification des conduites et des cultures (d'où la notion de «
conserves culturelles », par exemple).
A partir de 1950, ils ont contribué à faire connaître, en France, cette école de la sociométrie dans le temps
même où le psychodrame y était également diffusé.
Moreno entend finalement par microsociologie -car il finit par employer ce terme pour parler de la
sociométrie -l'étude d'un petit groupe ou, à la limite, d'un établissement. "
Page 16 : "Mais à propos de cette mesure, il faut, avec Moreno toujours, distinguer trois tendances :
-certains s'occupent de la « mesure » mais ne rendent pas compte du caractère qualificatif de ce qui doit être
mesuré, comme le font par exemple un grand nombre de démographes, de statisticiens et de praticiens des
sondages d'opinion.
-d'autres s'intéressent à la spontanéité sociale et à l'instant social, aux rôles sociaux, aux relations
interpersonnelles et n'admettent aucune possibilité, ou presque, d'appliquer dans ce domaine des mesures
quantitatives ;
-d'autres, enfin, tentent d'utiliser à la fois la mesure et la compréhension qualitative.
Du point de vue des techniques microsociologiques toujours, on peut encore relever chez Moreno deux idées
:
-celle d'organiser des expérimentations microsociologiques proprement dites, en créant, comme en physique,
des dispositifs expérimentaux artificiels.
-celle selon laquelle, dans ces expérimentations microsociologiques, les enquêteurs doivent devenir, non
seulement des observateurs participants, mais également des acteurs participants.
Les écrits de Moreno ont influencé fortement la première vague de la psychothérapie institutionnelle
française. Par ailleurs, en 1950, Maurice Merleau-Ponty consacrait quelques-uns de ses cours de pédagogie,
en Sorbonne, à une lecture existentialiste de Moreno."
MON ANALYSE : on retrouve cela dans les approches de théâtre et de la culture : voir le groupe de la ville
de Metz : le petit théâtre d'Ernest autour du chorégraphe Patrice Guillaumet et de epco.
LA MICROSOCIOLOGIE DE GEORGES GURVITCH
Page 17 : "Dire que la microsociologie telle qu'il la définit ne s'occupe que d'un « palier » signifie qu'il faut
placer les formes sociologiques dans le contexte de cette « société globale » dont elles ne sont que l'un des
aspects.
Examinons quelques uns des thèmes fondamentaux de la pensée gurvitchienne. Comme Moreno, Gurvitch
souligne l'opposition entre :
-« la société en train de se faire », la société en ébullition, un ensemble de « conduites effervescentes,
novatrices et créatrices », une spontanéité sociale qui caractérise en particulier l'ordre du microsocial.
-« la société toute faite » avec son système de normes, de symboles établis, de « tout ce qui est acquis,
stabilisé, cristallisé dans la réalité sociale ".
MON ANALYSE : le phénomène handicap est dans cette ébullition de la société « toute faite », comme le
handicap tout bien construit de la loi 1975 et la société « en train de se faire » qui dépasse le cadre de la loi.
La loi de 2004 programme et proclame par anticipation de nombreuses avancées mais en dépit de la
réflexion des acteurs et des avancées sociales. Difficile de savoir , de saisir , de prédire les changements et
les permanences. Donc, les petits groupes qui sont dans les petits terrains du quotidien et dans les petits
gains du social nous aident à mieux circonscrire notre objet. Notre hypothèse est que l'éclairage, réflexion ne
peut se réfléchir qu'à partir d'eux mais aussi à partir des chercheurs et c'est dans cette tension /relations qui
existent entre les deux qu'il y a encore beaucoup à faire . Des études microsociologiques dans cet espace
nous aident à découvrir ces liens .
Page 19 : "Durkheim le considérait, avec son école, comme indiquant l'objet même de la sociologie : « la
sociologie, écrivaient ses disciplines Fauconnet et Mauss, c'est la science des institutions ». Par contre,
Gurvitch détestait ce même terme pour sa polysémie ; il était, disait-il, inutilisable pour un travail
scientifique."
Page 20 : "Gurvitch développe une typologie complexe des formes de sociabilité de laquelle nous
retiendrons, parce qu'elle est centrale, l'opposition entre « sociabilité par fusion partielle dans les Nous et
sociabilité par opposition partielle entre Moi, Toi et Lui ».
-la « sociabilité par opposition partielle », c'est celle que la littérature sociologique anglo-saxonne décrit en
termes de « relations interpersonnelles » ou « rapports d'interdépendance » avec « la tendance à réduire à ces
rapports interindividuels et inter groupaux toute la réalité sociale, en ignorant ou en niant l'existence des
Nous ».
-la « sociabilité par fusion partielle dans les Nous » se retrouve, avec différents degrés d'intensité, dans « La
Masse, la Communauté et la Communion .
Cette étude trouve sa place dans une conception de la vie sociale qui ne s'arrête pas à ses formes stabilisées
et s'efforce au contraire de dégager ce que cette vie contient de spontanéité, de créativité, d'invention."
MON ANALYSE : le champ des institutions revient toujours et de façon récurrente dans la problématique
du handicap. On retrouve des lieux et des associations ainsi que des lois qui le portent et portent les
individus. L'arsenal juridique et social pouvoir médical est toujours au coeur de la situation de handicap.
Du « je » sujet qui souffre, vit, agit on va vers le « Nous» qui est plus protecteur et que l'on retrouve dans les
différents entretiens. C'est aussi le « Nous » de l'article de journal et « je » pense singulier de nos entretiens.
LA PHENOMENOLOGIE SOCIALE ET L'ETHNOMETHODOLOGIE
Page 21 : "L'objet de la phénoménologie sociale fondée par Alfred Schütz, est l'étude de l'attitude naturelle
de l'homme dans son monde-vie et de la manière dont il le constitue. Ses trois composantes essentielles sont
:
-l'attitude personnelle
-le stock de connaissances (communes) à notre disposition pour comprendre notre monde-vie et ceux qui
l'habitent avec nous
-certaines procédures de la connaissance commune, comme les typifications et catégorisations
(l'ethnométhodologie, qui doit beaucoup à l'œuvre de Schütz, définira ces procédures, avec Garfinkel, en
termes de raisonnements sociologique pratique, ou de sens commun)"
Page 22 "Toutes ces thèses que la phénoménologie décrit comme rapport du sujet connaissant et agissant aux
objets qui l'entourent, valent aussi pour le rapport au monde social. Le monde social a une constitution
objective qui ne va pas de soi pour tout le monde. Il fait le monde au même titre que le monde naturel, et au
même titre que lui, il s'offre comme structure résistante aux projets du membre."
MON ANALYSE : c'est bien le contexte et l'analyse qui prédominent dans ma recherche et dans mon travail.
Celui-ci consiste à rester au plus près pour garder une vision sociologique mais aussi une garder une vision
humaine du handicap. On peut croiser en complément avec les thèses d'Alfred Schütz sur le chercheur et
quotidien en 1987.
LE RAISONNEMENT PRATIQUE OU DE SENS COMMUN
Page 22 : "Le stock de connaissances ne doit pas être vu comme une sorte de magasin ordonné
d'informations et de typifications. Il n'est pas ordonné selon des règles de la logique formelle car, comme on
vient de le voir, la signification des éléments qui le composent est toujours dépendante du contexte d'usage
Page 23 : "La typification, par exemple est une procédure de sens commun avant d'être une démarche
scientifique. Notre vie quotidienne implique déjà, constamment, des typifications profanes. C'est ainsi que
les enseignants se donnent des types d'élèves qu'on peut découvrir en relevant dans les « bulletins scolaires »
les appréciations courants du genre : « enfant à problèmes », « immatures », ou « fait preuve de maturité », «
étudiant moyen », « brillant », etc.
Max Weber a élaboré la notion de types idéaux qui constitue un élément fondamental de sa méthodologie
sociologique savante.
Pour étudier l'administration, par exemple, il construit le « type idéal » de la bureaucratie qui permettra
d'aller à la rencontre des documents historiques ou du terrain."
Page 24 : "Il y a réciprocité des perspectives, sous routines et savoirs d'arrière plan.
-il est de « structure holiste », ce qui signifie que ses éléments renvoient les uns aux autres.
On peut résumer l'apport de la phénoménologie sociale par la mise à jour d'un savoir social qui est fondé sur
un intérêt pratique et concret pour le monde (les gens dans leur vie quotidienne ne sont pas contraints par les
règles de « la rationalité scientifique »), socialement distribué et tacite. Ce savoir social prend le monde
comme allant de soi ou, comme dit Schütz, il « suspend le doute » sur ce monde."
Mon analyse : les articles que j'ai envoyés au sujet /acteur me permettent d'aller au-delà du sens commun et
d'approfondir « l'idéal type » des situations de handicap de mes sociologues profanes. On peut croiser avec le
travail de Michel Crozier sur l'acteur et le système.
L'ETHNOMETHODOLOGIE ET LA PRODUCTION DU SOCIAL INSTITUE
Page 25 : "On entend par ethnométhodologie, non pas une méthode (ou une méthodologie) pour l'ethnologie
mais l'étude (« logie ») des ethno méthodes, terme produit par Harold Garfinkel, fondateur de ce courant de
la sociologie pour désigner les procédures qu'on utilise dans la vie quotidienne, continuellement, mais sans y
prêter attention, pour communiquer et interpréter le social « à toutes fins pratiques » et qui sont, par
conséquent, constitutives du raisonnement sociologique pratique.
On peut dire par là que l'ethnométhodologie, qui n'utilise pas ces termes, à elle aussi le projet d'analyser le
travail ordinaire d'institution : projet qui était également celui de l'interactionnisme symbolique :
l'ethnométhodologie prend pour objet l'activité méthodique des membres dans la production et le maintien de
l'ordre social.
Les ethnométhodologues ne se réfèrent pas à des « rôles », « normes » ou « règles » transcendant les
interactions et les gouvernant. Ils veulent comprendre comment les gens utilisent les normes pour interpréter
le social dans leurs interactions. Si l'ethnométhodologie ne propose pas explicitement des méthodes
spécifiques pour saisir ces processus, on peut cependant retenir :
-d'abord une recommandation de Garfinkel, directement inspirée de la notion phénoménologique de
réduction : rendre la situation familière étudiée « anthropologiquement étrange », n'accepter rien comme
évident (to take nothing for granted), envisager comme problématiques les événements quotidiens, surtout
ceux que nous nous sommes habitués à considérer comme naturels, inévitables et immuables."
Page 26 : "En effet, « pour que les membres puissent écrire, interpréter, expliquer, raconter le monde social,
il faut que celui-ci soit disponible d'une manière ou d'une autre, c'est-à-dire intelligible, descriptible,
analysable, observable, racontable, bref « accountable »."
MON ANALYSE : Harold garfinkel et l'étude des ethno méthodes en 1954. Il doit beaucoup à Alfred Schütz
dans ses études sur l'ethnométhodologie dans la deuxième édition, à Cambridge aux presses politiques, en
1984. On partira de ces définitions pour ancrer notre travail et notre réflexion issue de différents
témoignages au coeur du handicap. Pas de statistiques et pas de formules mathématiques sauf pour
synthétiser certains points de vues pour décrire social. Rendre le monde du handicap disponible et
reconnaissable pour tous et aussi les rendre « anthropologiquement étrange par des questions issues du
témoignage des sujets , questions posées à la société et qui ne vont pas de soi. Le transfert le contre-transfert
seront présents et seront décrits dans une première partie du travail.
L'analyse institutionnelle : question posée la société
Page 31 :"L'analyse institutionnelle française est née, entre 1940 et 1968, de pratiques microsociales
concernant essentiellement la psychothérapie, l'intervention psychosociologique et la pédagogie. Mais dès
les débuts du « mouvement », il n'y a pas eu une seule manière de définir l'analyse institutionnelle (A.I) ou
de la pratiquer. Il en existait au moins deux, fort différentes l'une de l'autre : la première s'était formée à
partir de la psychothérapie institutionnelle française, tandis que la seconde était issue de la psychosociologie
clinique des groupes et des organisations."
Page 33 :"D'autres concepts ont été empruntés à Félix Guattari : la transversalité, les groupes sujets,
l'analyseur, notamment."
MON ANALYSE : à utiliser pour les institutions sur le handicap et à croiser avec les travaux de Michel
Crozier etc. Il faut aussi revoir le concept « d'analyseur » un concept qui est pertinent à partir du cas « Marie
». On travailla aussi le concept « d'induction » qui du cas particulier ouvre l'analyse vers le cas général .
C'est aussi les handicapés face à la machine institutionnelle à adapter, intégrer et aujourd'hui celle à
compenser comme le suggère la loi de 2004. Mais il n'y a pas plus de vérité ni d'égalité par l'économique
prend le pas sur tout. Cette compensation et cet accès de tout à tous à un coût exorbitant pour la société qui
n'est pas fondée actuellement sur l'économie humaine.
L'ANALYSE INTERNE
Page 36 : "Toujours à la même époque, nos activités pédagogiques et administratives à « Vincennes » nous
ont conduit à y effectuer des observations de l'intérieur qui ont donné lieu à l'élaboration de quelques
nouvelles notions, en particulier celle de l'effet Al Capone -on pourrait dire aussi bien effet Goffman en
référence à l'analyse des ajustements secondaires que cet auteur propose dans Asiles (1968). Cette notion
concerne en effet certains détournements des dispositifs institutionnels."
Page 37 : "Pour la phénoménologie sociale, et l'ethnométhodologie, nous sommes tous des socianalystes à
l'état pratique et au quotidien. Il ne paraît plus nécessaire aujourd'hui d'attendre des moments historiques
extraordinaires pour constater la capacité collective d'analyser le social en train de se faire, pas plus qu'il
n'est nécessaire d'attendre l'apocalypse d'un instituant extraordinaire pour observer l'activité instituante qui
existe aussi, et d'abord, à l'état ordinaire ; d'où la notion d'un instituant ordinaire à l'œuvre dans la vie des
sociétés (Lapassade 1986)."
Page 39 :"L'analyse interactionniste voit elle aussi dans la déviance, parfois, un révélateur social des normes
établies par les « entrepreneurs de morale » (Becker 1963), parfois même le produit de l'ordre social établi.
Mais en même temps, avec notamment la théorie de l'étiquetage social, elle décrit la même déviance comme
le résultat d'une construction interactive et localisée, le produit, par conséquent, d'un véritable travail
microsocial d'institution (Ogien 1995)."
Page 40 :"On le voit, les ethnographes interactionnistes s'occupent de l'institution dans les deux sens du
terme :
-ils la définissent comme un système de normes établies lorsqu'ils y identifient la source de certaines
déviances en milieu scolaire.
-mais ils décrivent aussi, et en même temps, un travail d'institution lorsqu'ils présentent cette déviance
scolaire, non plus seulement comme un « effet d'établissement » mais encore et avant tout comme le résultat
des interactions entre les maîtres et les élèves."
MON ANALYSE : le détournement des institutions par les handicapés pour exister est une réalité et je pense
que « mon échantillon » montre de réelles compétences pour la socianalyse. Les entretiens malades montre
cela (critiques sociales très juste et argumentées, rôle des institutions qui briment et humilie, la douleur et
traumas issue de la violence sociale, ainsi que le déni du corps dans société etc.) on pourra même parler de
terrorisme dans le travail et de la non reconnaissance des personnes handicapées dans de nombreuses sphères
sociales. La clairvoyance de ces personnes qui font une énorme différence entre le handicap perçu et
handicap vécu ; c'est le handicap anthropologique qui est bien différent du handicap journalistique et de ces
descriptions médiatiques. Voilà encore une hypothèse à creuser qui justifie l'axe de mes recherches.
L'OBSERVATION PARTICIPANTE
Page 45 :"L'observation participante est le dispositif fondamental de l'enquête ethnographique. Il s'agit d'une
« recherche » caractérisée par une période d'interactions sociales intenses entre le chercheur et les sujets,
dans le milieu de ces derniers. Au cours de cette période des données sont systématiquement collectées (…).
Les observateurs s'immergent personnellement dans la vie des gens. Ils partagent leurs expériences (Bogdan
et Taylor 1975).
Les données collectées au cours de ce séjour viennent de plusieurs sources et notamment de « l'observation
participante » proprement dite (ce que le chercheur remarque, « observe » en vivant avec les gens, en
partageant leurs activités), des entretiens ethnographiques, des conversations occasionnelles de terrain, de
l'étude des documents officiels et des documents personnels.
On retrouve ici la notion wébérienne de verstehen, un terme que Max Weber emprunta au langage courant.
On a traduire verstehen par « comprendre » en l'opposant à « expliquer ». Expliquer renvoie à l'analyse
causale en extériorité, alors que comprendre suppose une empathie, une capacité de voir les choses du
dedans."
Page 46 :"Le rapport aux gens doit être constamment négocié et renégocié tout au long de la recherche et pas
seulement une fois. Rien n'est jamais acquis définitivement et globalement.
Certains ethnographes passent par ceux qui ont le pouvoir statuaire de les faire admettre dans une institution,
de leur en ouvrir les portes. On les appelle les « gatekeepers ».
Elle avait d'abord commencé par les méthodes traditionnelles de négociations d'accès au terrain : lettres
d'introduction, conversations téléphoniques, rendez-vous pour des entretiens. Mais elle n'était pas satisfaire
par les résultats obtenus jusqu'au jour où, de manière imprévisible, elle fût aidée par ses origines sociales."
Mon analyse : la réflexion sur les articles et les entretiens ouverts, délicats et compréhensifs que je pratique
ouvrent à une relation de confiance dans laquelle le temps est primordial. En effet je pratique les deux
formes d'enquête dans une immersion longue (dans une approche micro rationnelle et dans l'inter
connaissance des uns et des autres et des uns pour les autres) dans le respect et le tact du aux personnes.
J'ai eu aussi besoin d'intermédiaires , d'enquêteurs profanes, de tête de réseau pour mieux rester en contact et
rayonner pour que mon implication /imprégnation soit plus efficace, plus juste et plus crédible. J'ai dû «
bricoler » de nombreuses hybridations méthodologiques pour pouvoir entrer dans ces réseaux et rester au
contact avec ce groupe que le « le hasard orienté » m'a fait construire. Je dois dire aussi qu'aucune aide
matérielle : ni financière, ni humaine ne m'a été donnée pour cette recherche.
L'IMPLICATION PERIPHERIQUE et aussi PARTICIPATION ET DISTANCIATION
Page 47 : "Les chercheurs qui choisissent ce rôle -ou cette identité -considèrent qu'un certain degré
d'implication est nécessaire, indispensable pour qui veut saisir de l'intérieur les activités des gens, leur vision
du monde. Ils participent suffisamment à ce qui se passe pour être considérés comme des « membres » sans
pour autant être admis au « centre » des activités."
Page 48 :"Le chercheur s'efforce de jouer un rôle pour acquérir un statut à l'intérieur du groupe ou de
l'institution qu'il étudie. Ce statut va lui permettre de participer activement aux activités comme un membre,
tout en maintenant une certaine distance : il a un pied ici et l'autre ailleurs."
Page 49 :"L'OPI part d'un rôle permanent et statuaire d'acteur et il lui faut, à partir de là, accéder au rôle de
chercheur. C'est la condition des enseignants, des travailleurs sociaux, des gens travaillant en entreprise et
qui décident de mener une recherche à partir de (et sur) leur institution, leur classe, leur atelier. En accédant
au rôle, nouveau pour eux, de chercheurs, ils devaient conquérir une « distanciation » à partir d'une position
initiale, et non professionnelle, de « participation » complète, d'immersion dans leur « terrain »."
Page 50 :"Comment faire, à la fois, la part de l'implication dans la vie d'un groupe ou d'une institution objet
d'une recherche et celle de la distanciation nécessaire si l'on veut rester un « chercheur » ? Comment éviter
de devenir de soi-même un « indigène » (going native), de se « convertir » totalement à la culture de l'autre ?
EC Hughes, qui enseigna la sociologie à Chicago, appelle « émancipation » une démarche dans laquelle le
chercheur trouve « un équilibre subtil entre le détachement et la participation » (Chapoulie 1984). Chapoulie,
qui commente cette définition de Hughes conforme à la tradition classique de Chicago, la reprend à son
compte et considère que cette prudence méthodique est le prix à payer pour rester sociologue dans l'aventure
de la « participation » (un terme, qu'il préfère remplacer, toujours avec Hughes, par observation directe, ou
in situ)."
C'est seulement en 1967 que Glaser et Strauss commenceront à fonder réellement l'autonomie d'une
ethnographie interactionniste qui produit ses hypothèses chemin faisant (Glaser et Strauss 1967, Berthier
1996).
MON ANALYSE : je parle de implication périphérique mais aussi d'implication plus profonde car ma
recherche touche aux cliniques, je parle d'une implication active par ma présence au service d'accueil et du
suivi des étudiants handicapés pour une plongée ethnographique plus juste dans le monde du handicap. Je
suis engagé en tant qu' acteur social dans un monde nouveau pour moi et c'est ma contribution pour une
meilleure connaissance du monde du handicap. Les pièges scientifiques à éviter sont : l'ethnocentrisme, la
non connaissance du théorème de K. Gödel en 1934, la non connaissance des hypothèses chemin faisant, le
rejet du quantitatif et qualitatif qui affine la recherche.
TECHNIQUES ANNEXES
Page 51 : "La conversation courante, ordinaire, est un élément constitutif de l'observation participante : le
chercheur rencontre des gens et parle avec eux dans la mesure où il participe à leurs activités.
L'entretien ethnographique est un dispositif à l'intérieur duquel a lieu un échange qui n'est pas, comme dans
la conversation dite de terrain, spontané et dicté par les circonstances ; l'entretien met face à face deux
personnes dont les rôles sont définis et dissymétriques : celui qui conduit l'entretien et celui qui est invité à
répondre, à parler de lui.
Le chercheur doit trouver ses propres informateurs, les amener à parler, puis transcrire l'essentiel de leurs
témoignages sur ses fiches. Telle est la méthode de l'entretien ou « conversation avec un objectif » («
conversation with a purpose »), unique instrument du chercheur en sociologie (Webbs et Webbs 1932)."
Page 52 :"On peut décrire et distinguer trois types d'entretiens ethnographiques :
-le premier vise à élaborer un récit de vie (une autobiographie sociologique). Ici, le chercheur s'efforce de
saisir des expériences qui ont marqué de façon significative la vie de quelqu'un et la « définition » de ces
expériences par la personne elle-même.
-le deuxième est destiné à la connaissance d'évènements et d'activités qui ne sont pas directement
observables. On demande aux informateurs de décrire ce qui s'est produit et d'indiquer comment cela a été
perçu par d'autres personnes.
-le troisième vise à recueillir des descriptions d'une catégorie de situations ou de personnes.
L'ethnographie utilise aussi des documents officiels, ainsi que des documents personnels, notion qui désigne
« les matériaux dans lesquels les gens révèlent avec leur propre langage leur point de vue sur leur vie entière,
ou une partie de leur vie, ou quelqu'autre aspect d'eux-mêmes (Bogdan et Taylor 1975). Il s'agit notamment
des journaux personnels, des lettres, des autobiographies et des histoires de vie dans lesquelles une personne
raconte sa vie à un ou plusieurs interlocuteurs (le Grand et Pineau 1993).
Mais, tout comme chez les enquêteurs, pratiquant l'approche quantitative, les ethnographes n'ignorent pas
ces problèmes, ainsi que d'autres concernant la méthodologie."
MON ANALYSE : je corresponds pas à cela de façon standard pure et logique, j'utilise de nombreuses
hybridations. Le milieu du handicap et des différentes personnes handicapées n'ont obligé , pour respecter les
personnes dans leurs quotidiens de loisir et de travail, à inventer des procédés, des dispositifs nouveaux pour
accéder à leur paroles, à leur écoute et à leur lieu de vie. C'est un long travail marqué par de longues
approches d'apprivoisement pour eux et moi. Mais quelles données pourraient être extraites des quatre "C"
au coeur de cet environnement humain particulier ? c'est le travail qui sera présenté ici.
UNE RENCONTRE SOCIALE
Page 54 :"L'enquête ethnographique peut être décrite comme une « rencontre sociale » comme on le fait,
d'ailleurs, dans la tradition interactionniste où l'on considère, précisément, que le travail de terrain peut faire
lui-même l'objet d'une sociologie. La plupart des manuels et recueils d'ethnosociologie récemment publiés le
prennent en compte.
C'est d'ailleurs le chercheur qui choisit, en général, ces relations, leur intention et leurs limites, la fréquence
des contacts, leurs durées, jusqu'à la séparation finale, au moment de quitter le terrain.
L'entretien non structuré n'est pas programmé à l'avance, il élabore son contenu et ses thèses au cours même
de son déroulement, presque comme une conversation « à bâtons rompus », même si les objectifs de
recherche, de collecte d'information sont maintenus."
Page 55 : "De façon générale, la tâche de l'ethnographe est d'écouter ce que disent les gens à propos de leurs
activités quotidiennes, de collecter leurs commentaires et compte rendus, de rencontre des informateurs (sans
s'y limiter, comme le faisaient parfois ou le font certains anthropologues)."
MON ANALYSE : c'est le rapport entre « langage profane » et celui de la « science », nous sommes dans les
limites et de cela nous sommes conscient. De tels milieux ne peuvent pas être approchés autrement sinon on
perdrait la richesse des retours qui questionnent vraiment mais il faut prendre en compte le facteur temps.
Nous sommes au coeur des démarches entrent deux paradigmes, l'article de rafraîchissement des
connaissances pour le profane qui découvre et l'entretien approfondi pour le sujet acteur inscrit la société et
dans le carcan du handicap. Je suis dans le bon équilibre pour ce type de recherche. Que pensez de la guerre
entre qualitatif et quantitatif et de l'esprit mathématique dans la sociologie contre l'esprit qualitatif inscrit au
coeur de l'humain dans les sciences humaines et dans la microsociologie ?Pour les petits groupes imprimés
une démarche mathématique et une analyse statistique n'est guère possible mais nous n'excluons aucun outil
de recherche.
ENQUETE STANDARD ET OBSERVATION PARTICIPANTE
Page 57 : "On le voit : l'enquête par questionnaire et l'observation participante ont en commun le fait de
partir de la réalité sociale pour tenter de dégager, à partir de rencontres entre chercheurs et acteurs sociaux,
un fonctionnement de la société.
L'administration des questionnaires, la pratique des entretiens structurés permettrait de garantir l'objectivité
du chercheur alors que l'observation participante, fondée sur l'implication de l'ethnographe, ne permettrait
pas de mettre entre parenthèses sa personnalité et de produire des données utiles à la science."
Page 58 : " Il y a là un rapport qui évoque celui qui oppose, en psychologie, la méthode expérimentale et la
méthode clinique, avec un échange comparable d'arguments. La méthode qualitative, en sociologie, comme
la clinique en psychologie, comporte sans cesse une part d'invention, d'improvisation nécessaire pour
s'adapter à la situation et faire la recherche.
Cette volonté de paraître respectables et sérieux au prix de concessions importantes aux yeux des
sociologues qui revendiquaient le monopole de la scientificité marque les débuts de la renaissance, ou de la
réhabilitation, du courant ethnographique en sociologie et se trouve, par exemple, dans un article de Becker
(1958) sur les problèmes de la preuve en ethnographie et dans le commentaire qu'en donne Cicourel (1964) :
il s'agissait alors de montrer qu'on pouvait aussi, par l'enquête ethnographique, travailler à partir
d'hypothèses préconstruites selon le dogme épistémologique de l'autre sociologie et les vérifier sur le terrain.
Opérant un déplacement radical, ils ont avancé qu'il ne s'agit plus de vérifier des hypothèses sur le terrain
mais les produire. Il y a là une volonté de ne pas travailler en contre dépendance par rapport à la sociologie
dominante mais d'accéder à une indépendance, de faire reconnaître qu'il existe, en fait, deux manières
d'enquêter."
Page 59 : "On montrera alors que pour produire des descriptions de la vie sociale, à partir du point de vue
des acteurs, il faut mettre en œuvre des aptitudes et attitudes différentes, être capable d'empathie, pouvoir se
mettre à la place de l'autre et regarder la société comme si l'on en faisait partie depuis toujours. Or, ce sont là
des qualités qu'il est difficile de standardiser, qui ne peuvent aisément devenir des routines de travail."
MON ANALYSE : sur des objets difficiles comme le handicap (complexité, polysémie, délicatesse, trauma,
déni...) et sur les sujets qui le portent (différence entre handicap, polyhandicap, maladie grave, cas limites...)
: c'est une méthode faite d'hybridations que j'ai mise en action, dans la difficulté et dans les limites des
sciences humaines et sociales (mais aussi médicales et biologiques cela implique la mise en jeu de mon
expérience scientifique et paramédicale) c'est donc cette méthode qui s'exprime ici. De plus le groupe est
complexe et ramifié dans l'espace de temps car il a été construit par réseau de volontariat dont ce qu'on
appelle le « hasard orienté » comme le souligne Jacques Lacan. C'est leur parole « d'experts du handicap » et
mon écoute et mes résistances ainsi que mes réflexions qui font émerger des données, des méthodes
scientifiques ne me permettent rester dans le cadre épistémologique. Les données que j'ai compilées avec la
grille d'analyse des quatre "C" vont me servir à bâtir des enquêtes plus fines et plus ancrées au coeur des
problématiques sociologiques que pose ce « nouvel espace de la personne handicapée » dans le futur.
La critique est fondée mais même la science ne pas exempte de problèmes. La science est une production
culturelle voir à ce sujet les thèses de Karl Popper, de Tomas Kuhn et de Paul Feuerabend. Or on sait depuis
le théorème de K.Gödel sur les mathématiques et d'Emmanuel Kant que les mathématiques ou les sciences
pures prétendent à la rigueur mais ne peuvent pas prétendent la vérité et j'essaie de façon rigoureuse
d'approcher une vérité sociologique sur le handicap à un moment donné dans un groupe donné. Comme le
dit Freud en 1934 et pour paraphraser ce qu'il dit sur l'éducation, le handicap se trouve entre deux pôles celui
« du charybde du laisser-faire » et celui du « syllà de l'interdiction » un peu aussi comme les sciences
humaines et même les sciences plus dures qui sont entre magie , sens commun et imaginaire et est de l'autre
côté entre hyper rationalité ,vérité statistique , et mathématique et plus pure. Jean-Paul Resweber renforçant
les thèses de Freud nous signale qu'il y atrois métiers impossibles : soigner , gouverner et éduquer ! Et le
champ (au sens ou longtemps Pierre Bourdieu et son école) du handicap croise ces trois verbes : le soin, la
décision sociale et les savoirs scolaires. La situation du handicap se situe à la confluence ces trois champs en
tension.
LA RECHERCHE ACTION CLASSIQUE :
Page 61 :"Kurt Lewin élabora la première définition de cette orientation (Lewin 1948)."
Page 62 :"Lewin a décrit les phases d'une recherche action : on commence par un premier plan de recherche,
puis on met en application ce premier plan d'intervention et on évalue les premiers résultats, on planifie sur
cette base une nouvelle étape de recherche et d'action, et ainsi de suite…Ce mouvement cumulatif forme une
« spirale » des relations entre pratique, observation et théorisation.
Si l'observation participante a pour finalité principale la connaissance, dans la recherche-action, cette
connaissance est retournée aux membres d'un groupe social et devient alors un outil de changement."
Page 63 :"On trouve une position opposée dans un ouvrage plus récent, consacré aux méthodes de la
recherche qualitative, ouvrage dans lequel l'un des auteurs, Andrée Fortin, affirme que « depuis les années
soixante », on parle désormais de « l'observation participante dans un contexte de recherche-action, de
sociologie engagée ou de travail social ». Un peu plus loin, le même auteur souligne « la différence entre
l'observation participante traditionnelle », dans laquelle la diffusion des résultats de la recherche « est
uniquement savante », et la recherche-action, où on espère avoir une influence sur le cours des choses
(Fortin 1987)."
Page 69 : "Or, à la lumière de « l'analyseur-Eric », je découvrais que ce principe de la mobilité interne était
ignoré dans la Maison des enfants, non seulement par les tenants de l'ancien régime », mais même, du moins
pour la circonstance, par l'institutrice de la classe du fond. L'intervention socianalytique m'avait fourni assez
d'éléments su l'établissement et sur ses conflits pour que puisse la prolonger par cette enquête
ethnographique, trop brève sans doute, mais suffisante pour découvrir cette contradiction et la travailler. Et
surtout, je découvrais la possibilité d'une collaboration fructueuse entre socianalyse et ethnographie. "
Page 70 : "Ce qui est spécifique à la socianalyse, c'est le fait que cette commande fasse l'objet d'une analyse
qui va se prolonger jusqu'au bout de l'intervention. C'est l'analyse permanente de sa propre institution.
-de même, ce qui spécifie la démarche de l'ethnographie n'est pas seulement la négociation d'accès au terrain
; c'est le fait que cette négociation soit permanente, jusqu'au terme de l'enquête, et qu'elle fasse l'objet d'une
analyse permanente. Comme la socianalyse, l'ethnographie implique elle aussi, en permanence, l'analyse de
son institution."
LA NOUVELLE RECHERCHE-ACTION :
Page 71: "C'est, disent-ils, une praxis qu'il faut comprendre dans son contexte historique, c'est une action qui
est informée par une « théorie pratique » et qui, en retour, informe et transforme cette théorie dans une
relation dialectique. Praxis désigne une action associée à une stratégie, en réponse à un problème posé
concrètement, en situation et dont l'auteur est impliqué."
Page 72 : "Aujourd'hui, l'ethnographie et recherche-action tendent à devenir complémentaires : c'est ce qui
apparaît aussi à la lecture de l'ouvrage qu'ont publié ensemble P.Woods, spécialiste en ethnographie de
l'école et Bennet Kemmis, qui pratique la recherche action en milieu scolaire. Carr et Kemmis (1986),
formulent cinq exigences fondamentales auxquelles devrait satisfaire toute recherche-action,
particulièrement, en milieu éducatif. Elle devrait :
-rompre avec les conceptions positivistes de la « rationalité », de l' « objectivité » et de la « vérité ».
-employer les catégories interprétatives des enseignants et des autres participants du processus éducatif.
-procurer les moyens de distinguer les idées et interprétations qui sont systématiquement déformées par
l'idéologie de celles qui ne le sont pas, montrer comment la distorsion de ses propres idées peut être
surmontée.
-s'efforcer d'identifier ce qui, dans l'ordre social existant, bloque le changement rationnel et être capable de
proposer des interprétations théoriques des situations qui permettent aux participants du processus éducatif
de surmonter ces blocages.
-se fonder sur la reconnaissance explicite qu'elle est pratique, et que la question de sa vérité sera tranchée par
la pratique."
MON ANALYSE : l'article envoyé en « éclaireur de sens et de réflexion » est mobilisé pour rafraîchir les
idées qui constituent des « réserves de connaissances disponibles » pour préparer l'entretien sur des bases
communes à tous les sujets et à tous les acteurs engagés dans le combat quotidien sur le handicap. Il est aussi
la pour créer une d'une base « d'une « inter connaissance » de tous les handicapés entre eux. En effet
certains articles présentaient un de mes témoins sur sa vie , son travail où ses idées.
L'histoire de Marion comme analyseur, est à décrire par le menu, cet analyseur pose le problème de
l'induction, elle est le départ, le starter et en retrouve ces réflexions et ses conflits au coeur de tous les
témoignages des sujets de ce réseau, construit chemin faisant et pas un hasard orienté. Elle situe bien les «
incidents critiques » avec l'ensemble des non-dits, des implications, des justices et des injustices, des
violences symboliques et des incorporations de micros pouvoirs étatiques dans l'école, les institutions et
l'université.
CRITIQUE DES FONDEMENTS DE LA SOCIOLOGIE :
Page 75 :"Il faut rappeler enfin que l'ethnométhodologie ne propose pas de nouvelle méthode pour pratiquer
la sociologie. Si elle s'intéresse aux méthodes de la sociologie, ce n'est pas pour « remédier » à leurs
éventuelles « défaillances ». On ne peut pas déduire du discours ethnométhodologique, par exemple, une
manière de faire du travail de terrain ; si un ethnométhodologue parle du travail de terrain, de l'observation
participante, c'est pour en dégager les présupposés, non pour l'améliorer. La présentation de ces analyses «
critiques » permettra cependant de préciser quelques-uns des choix épistémologiques fondamentaux de la
microsociologie."
L'ORIENTATION POSITIVISTE :
Page 77 : "Pour les positivistes, la « vie intérieure » est du domaine privé et ne saurait être un objet de
recherche pour la sociologie. On étudiera donc les valeurs, les croyances, les motifs comme des phénomènes
qui peuvent eux aussi présenter des propriétés comparables à celles de « choses » et devenir ainsi mesurables
à l'aide d'instruments appropriés : les échelles d'attitudes, les entretiens en profondeur permettront de mettre
à jour les structures latentes en corrélation avec des variables objectives comme l'âge, le sexe, la classe
sociale ou l'éducation."
Page 78 : "Les descriptions profanes de la réalité sociale sont inconsistantes, vagues ; elles aboutissent à un
tableau confus de la réalité. C'est pourquoi l'un des services que le sociologue professionnel propose à la
société est de lui fournir une information plus exacte sur elle-même.
Parallèlement, toujours dans l'après-guerre, en particulier aux USA, est apparue, sous la garantie de
l'université, une sociologie appliquée qui faisait un large usage de la quantification statistique, instrument
désormais privilégié, avec toute une méthodologie sophistiquée et un langage ad hoc. Alors que jusqu'ici la
profession de sociologue était plutôt marginale -elle l'est toujours pour ceux qui n'entrent pas dans cette
définition positiviste et quantitativiste de la sociologie -le sociologue, devenu un agent actif de l'institution,
est entré dans le monde des affaires et il en porte la marque."
MON ANALYSE : une critique j'ai bien reçu pour mieux situer mon travail comme un complément
qualitatif dans une macro sociologies plus rationnelle. Le langage de la causalité des sciences rationnelles
peut trouver sa place avec une approche plus microsociale. Notre travail traverse les pistes des pionniers de
la sociologie mais les personnes, sont éduqués et les font remonter des dizaines d'années de savoirs et de
connaissances accumulées sur quatre "C" de leur handicap au quotidien. Notre travail est une première étape
pour peut-être que d'autres utilisent ces données sociologiques pour infléchir et entrerde façon plus
qualitative dans des enquêtes plus lourdes. Voilà situé notre modeste contribution. C'est une lente et modeste
remontée de données riches et singulières à partir de petits cas singuliers dans des milieux difficiles d'accès a
priori.
LES TECHNIQUES DE LA SOCIOLOGIE STANDARD :
Page 79 : " Pour engager une recherche concrète il faut se donner un objet de rechercher et des méthodes
appropriées, consulter des documents , collecter des données « sur le terrain », ramasser un matériau à partir
duquel on pourra procéder à des analyses et rédiger un rapport, un mémoire de recherche, un ouvrage, etc.
Ce travail passe par un certain nombre de phases.
On choisit d'abord soit un terrain, soit une population (dans ce cas, on déterminera par des procédures
statistiques un échantillon de cette population). Commence ensuite la « collecte des données » : on va soit
observer des situations, procéder à des entretiens plus ou moins « structurés », soit « administrer » des
questionnaires, traiter les réponses obtenues, recueillir des documents officiels ou personnels, solliciter peut
être des récits de vie.
La dernière phase de la recherche sera celle de l'analyse et de la rédaction. Ce schéma très général, vaut, en
principe, pour les deux grandes orientations de la recherche empirique en sociologie : l'orientation
quantitative (l'enquête par échantillonnage, par questionnaires et traitement statistique) et l'orientation
qualitative (l'enquête par observation participante, entretiens ethnographiques, récits de vie)."
Page 80 : "Les « données » issues des rencontres entre enquêteurs et enquêtés ne sont pas des matériaux
bruts. Ces matériaux ont été travaillés, traités pour passer du matériau initial -les réponses obtenues, les
déclarations fournies -au statut de « données sociologiques ».
a.)Les déclarations recueillies au cours de cette phase de la recherche peuvent concerner un très
grand nombre de « sujets » ou « objets » de recherche : des attitudes, des croyances, des opinions, des
actions passées ou présentes."
Page 81 : "Pour le sociologue, il existe une société « vraie », mais non visible, un invisible derrière le visible
qui se donne à voir et à entendre dans la vie de tous les jours. Mais ce traitement des matériaux suppose que
les enquêtés, en tant qu'acteurs sociaux, font état de perceptions formées et déjà modelées par lers
expériences sociales. Bien plus : tout ce travail admet implicitement que les enquêtés sont déjà des «
analystes profanes » de leur société. Ils sont d'une certaine manière, pour le sociologue professionnel, des «
collègues » (Zimmerman et Pollner 1970).
Cependant, les réponses obtenues par les enquêteurs peuvent être partielles et partiales, déformées par des
idéologies, etc. Le sociologue n'a pas oublié la recommandation de Durkheim : méfiez-vous du sens
commun ! Durkheim et ses élèves en concluaient qu'il ne fallait pas enquêter, tout en utilisant les enquêtes
des autres. Le sociologue est aujourd'hui moins absolu : il considère qu'il dispose d'instruments plus « fidèles
» et plus « valides » qu'au début de ce siècle. Il existe d'ailleurs une importante littérature concernant les
problèmes de technologies des enquêtes. Mais on oublie en général d'y aborder la dimension interactive des
rencontres initiales.
Les questions « fermées » (répondre « oui » ou « non », ou choisir une réponse préfixée si c'est un
questionnaire « à choix multiples »)."
Page 82 : "L'enquête est l'occasion d'une rencontre sociale. Cette interaction interfère avec la démarche dite
scientifique du chercheur. On attend de lui, finalement, qu'il soit en mesure de contrôler les risques de biais
et de garantir la validité des données recueillies."
MON ANALYSE : c'est une critique radicale et je l'ai vécu dans les écoles doctorales (position des objets,
guerre de chapelle, le gourou et et ses disciples, le pouvoir économique de la recherche, etc.) on est toujours
sous pression et on s'en encore le conflit dès lors que l'on sort de son domaine strict pour explorer des
domaines plus larges au sens par exemple des concepts issus de la transdisciplinarité. Mais dans ce domaine
aussi se pose des problèmes épistémologiques et conceptuels importants. Mais je considère que le handicap
est un objet et transdisciplinaire mais que son traitement impose par le fait qu'il y a de l'humain un dialogue
permanent avec et entre les sciences humaines.
Je pense plutôt qu'après des Précautions Epistémologiques a posé à décrire par le menu Bien sûr, il faut se
dire que toutes ses approches complémentaires et doit être accueilli avec des horizons plus ouverts. Le
monde change le handicap des hier n'est pas le handicap d'aujourd'hui et la personne handicapée jeune n'est
plus la même aujourd'hui à l'âge adulte. La complexité règne non pas pour faire inintelligibilité au blocage
mais elle est là pour enrichir les réflexions sociales. Le traitement ne peut pas être aussi dichotomique et
massif que celui du passé par exemple la loi de 75.
En parlant des données issues des entretiens, on peut dire la même chose de Georges Lapassade la page 80.
Mon travail ici sera être un travail par accumulation,15 handicaps différents donnent leur avis et leur
cristallisation en partant d'articles sur quatre thèmes différents : le cœur, le cri , le corps, et la cognition.
L'ANALYSE DEDUCTIVE ET LES INDICATEURS SOCIAUX :
Page 83 : "La sociologie « quantitative » est fondée sur le modèle d'analyse déductive : ses explications sont
énoncées en termes de causalité. Une relation de cause à effet y est posée en principe explicatif, une
hypothèse à tester annoncée au début d'une enquête est dérivée d'une théorisation préalable. On annonce au
départ des définitions opérationnelles de concepts théorétiques. On procède ensuite à des observations dont
les résultats sont confrontés à ceux qui ont été prédits à partir des hypothèses de départ. Le point de départ
théorique est alors modifié, confirmé ou rejeté en fonction des résultats de l'enquête ainsi effectuée."
Page 84 : "Alors, en effet, que dans les sciences de la nature, on mesure directement les phénomènes dont on
s'occupe, les sociologues, pour introduire « la rigueur de la mesure » dans leurs déductions, doivent passer
par la prise en compte de ce qu'ils appellent des indicateurs. A propos de Trow (1963) est une bonne
illustration de cette démarche : « La morale ne peut pas être directement mesurée, écrit Trow ; mais sa
présence et ses effets peuvent être indiqués par des événements directement observables, habituellement liés
à des niveaux de moralité plus ou moins élevés…
Trow écrit ensuite : « Un indicateur empirique est un signe observable d'un individu ou d'un groupe ». Le
fait de se rapporter à des indicateurs empiriques en sociologie est l'équivalent de l'observation de la fumée
comme l'indicateur ou le signe naturel de la probable présence du feu ».
On peut donc désigner par la notion sociologique des « indicateurs » la transformations de matériaux bruts,
recueillis sur le terrain par les entretiens, en données sociologiques : cette sociologie voit en effet dans les
propos des enquêtés non pas des propositions directement utilisables, à l'état brut, pour édifier le savoir
sociologique savant sur la société, mais plutôt des indications de processus, de valeurs, de normes que l'on
peut incorporer, à condition de les traiter, dans des constructions scientifiques. Mais même les traiter, dans
des constructions scientifiques. Mais même si l'on retient cet axiome de base selon lequel les discours des
enquêtés « indiquent » quelque chose de vrai quant aux processus sociaux sous-jacents, on ne dit pas
clairement comment on peut établir que tel propos est vraiment indicatif dans telle situation particulière qui
fait l'objet de la recherche engagée."
Page 89 : "On le voit, la tabulation sociologique des données recueillies par l'administration d'un
questionnaire ne rend pas davantage compte des réalités complexes de la vie quotidienne que les scores
obtenus par la passation d'une batterie de tests ne donnent une description précise et fine des capacités
intellectuelles de l'enfant.
Dans les tableaux croisés de la sociologie, et davantage encore dans les théories élaborées à partir de ces
tableaux, on ne retrouve plus les activités concrètes à partir desquelles tableaux et théories ont été édifiés »."
Page 90 : "La méthode quantitative avait trouvé sa première justification majeure dans l'argument selon
lequel, en utilisant des réponses à des questionnaires et en quantifiant les résultats, les sociologues auraient
accès de manière plus économique et plus sûre à des données que par l'observateur direct. A quoi il a été
répliqué que même si l'enquêté « dit le vrai » ce dire ne rend pas présents pour autant les faits eux-mêmes : il
y a toujours la distance entre les mots et les choses. L'enquêteur, en dirigeant l'entretien, en utilisant des
catégories précodées, en présentant des croyances et attitudes complexes sous la forme d'échelles
standardisées facilite sans doute la mise en œuvre d'une analyse causale des processus sociaux ; mais c'est au
prix d'une éloignement de ce que vivent réellement les gens : «Le monde quotidien, écrivent Schwarz et
Jacobs (1979), est finalement remplacé par un ensemble abstrait de forces et de vecteurs. Il y a là un
processus d'aliénation du quotidien, une réification de la vie. La réalité qu'on est censé avoir dévoilée par la
recherche est finalement le produit de la méthode d'investigation sur elle-même."
MON ANALYSE : je m'efforce de suivre cette démarche scientifique avec les différentes démarches et
méthodes citées et décrites ici qu'elles soient quantitatives ou qualitatives. Un dialogue lent et patient sera
inscrit sur la longue durée , il a été choisi pour faire émerger du « savoir sociologiquement utile » dans cette
transition temporelle. Transition marquée par la loi de 2004 qui va les très très loin sur la compensation et
l'accès de tout à tous.
Les trois "C" comme indicateur de la lecture du handicap profane au quotidien par exemple : que pensezvous de cet article ? On dit cela de vous , on dit cela des autres handicapés qu'en pensez-vous ? Que pensez
de la parole des experts du handicap par rapport à à ce qu'ils portent ces stigmates tous les jours ? etc. etc.
Il est question de revenir au sujet humain en sociologie comme dans toutes les autres sciences, le fait social
est sous-tendu par des êtres humains vivants et agissants en rapport avec des objets du quotidien qu'ils ont
eux-mêmes construits dans une culture qu'ils ont eux-mêmes construites , c'est bien une définition d'une
phénoménologie sociale. Ce phénomène social n'est pas posé comme une démarche scientifique mais
comme un horizon complémentaire d'accompagnement des sciences. Il faut une place, un espace, une
éthique mais aussi des rôles sociaux pour le handicap pour que le regard et les limites qu'imposent leur
stigmates reculent et l'éducation peut avoir un énorme rôle dans le changement des mentalités, des regards et
de l'acceptation de la différence. Nous enquêtons et nous tentons de décrire une réalité sociale du moment
de façon multiforme, humaines avec ses contradictions et ses constructions empiriques mais elle est bien
réelle puisqu'elle existe.
La méthode transdisciplinaire peut intégrer les deux pôles de la sociologie en prenant en compte la
complexité, la réalité des différents niveaux, l'inclusion du tiers, l'intégration des savoirs, le recul des
horizons pour pour mieux accepter l'éthique de la différence, le dialogue entre les disciplines sans en exclure
aucune. Notre étude microsociale est au croisement de ces concepts.
DEUX PARADIGMES :
Page 93 : "L'opposition de deux « paradigmes », l'un normatif, l'autre interprétatif, dans la sociologie a été
élaborée et présentée par Thomas P.Wilson (1970). Elle a été souvent reprise dans des ouvrages d'inspiration
ethnométhodologique comme celui que Laurence Wieder consacra à l'étude du code des prisonniers dans
une maison de « transit » (Wieder 1974).
J'empruntai à Alessandro dal Lago (1987) une autre manière de présenter cette opposition qu'il développe
dans sa Présentation de Sociologie qualitative de Howard Schwartz et Jerry Jacobs (1979) dans sa traduction
italienne.
« On pourrait dire, en simplifiant, que la théorie sociologique se partage en deux tendances fondamentales,
l'une normative à laquelle appartiennent Durkheim, Parsons, les écoles marxistes et une autre tendance,
individualistico-interprétative, dans laquelle peuvent rentrer Weber, Simmel, des théoriciens indépendants
comme Goffman et les courants de la sociologie qualitative.
Cette opposition est traversée par un questionnement concernant le niveau de l'analyse sociologique :
-la sociologie normative enquête sur les fonctions collectives, les grands ensembles sociaux, les macrodéterminismes. Elle n'ignore pas l'interaction mais elle la subordonne aux mécanismes sociaux dans leur
ensemble.
-la sociologie interprétative travaille, au contraire, au niveau « élémentaire » de l'interaction sociale dans la
vie quotidienne ; elle n'ignore certes pas le niveau des normes et de l'ordre macro social, mais elle cherche à
en vérifier l'existence et le sens sur le plan microsocial de la perception qu'en ont les acteurs de la vie
quotidienne."
Page 96 : "-La sociologie quantitative, qui transforme des observations qualitatives en chiffres ; elle compte
et mesure ces « choses » qui sont les activités et les propos des individus, des groupes, des sociétés entières,
et s'efforce de traduire le tout en un langage savant.
-La sociologie qualitative qui, par contre, s'efforce de rapporter les observations essentiellement dans le
langage naturel. Ici, la quantification des données est assez exceptionnelle, de sorte que les comptes rendus
ressemblent davantage à ce qu'on lit dans les quotidiens.
-Les tenants de l'approche quantitative considèrent que la vie des hommes en société est déterminée en
quelque sorte dans leur dos, un peu à la manière des astrologues pour qui les constellations d'astres
déterminent nos activités quotidiennes d'en haut.
-Les tenants de la sociologie qualitative considèrent au contraire que les hommes font leur histoire à chaque
instant, gèrent leur vie quotidienne dans des circonstances qui ont, sans doute, une structure, mais qui ne
fonctionnent pas comme une sorite de fatalité ; ces circonstances sont reprises et reconstruites constamment
dans les interactions de la vie de tous les jours. Nous contribuons activement à la production de notre «
destin ».
Au temps où l'orientation positiviste dominait l'ensemble de la sociologie, l'autre orientation était soit
totalement passée sous silence, soit considérée de très haut, soit, au mieux, utilisée de manière tronquée dans
la phase dite de pré enquête, lorsqu'on était dans les incertitudes initiales, et qu'on voulait construire des
outils définitifs de travail : on préparait le questionnaire à questions fermées par des entretiens préalables
moins structurés. Aujourd'hui que l'hégémonie du positivisme est assez sérieusement ébranlée, on veut bien
faire sa part à l'autre orientation, mais avec prudence."
Page 98 : "Dans leur manuel de sociologie qualitative, Schwartz et Jacobs (1979) montrent comment à la
question : « que se passe-t-il ici ? », la réponse de la sociologie positiviste est : « ce qui se passe ici, c'est ce
que nous, sociologues, décidons de dire à propos de ce qui se passe ». Cette position, ajoutent ces deux
autres, est « anti-démocratique et élitiste ».
L'autre position, toujours selon Schwartz et Jacobs, consiste à penser au contraire que « ce qui se passe ici,
c'est ce que les acteurs disent en train de se passer ». Les tenants de cette position sont portés à considérer
que les profanes -les non sociologues au sens professionnel du terme -sont compétents en ce qui concerne la
description de leur monde. C'est ainsi qu'ils le vivent et, par conséquent, ils savent mieux que nous à quoi ça
ressemble et qu'elle est la meilleure manière de le décrire.
L'idée de base est que les significations sociales ne sont pas inhérentes aux institutions ou aux objets sociaux
pris en eux-mêmes, indépendamment des acteurs. Elles sont au contraire, attribuées aux évènements sociaux
par les individus au cours de leurs interactions.
Les acteurs sociaux sont « condamnés » à interpréter continuellement ce qui se passe dans le contexte social
local où ils agissent, à donner un sens aux actes des autres pour y répondre. Cette « définition de la situation
» par les membres s'enracine dans leur biographie, dans la situation elle-même, dans la communication
verbale et non verbale. Pour tenter d'y avoir accès, le sociologue va s'efforcer d'acquérir une « connaissance
de membre ». Il va tenter d'identifier les motifs qu'ils avaient pour faire ce qu'ils ont fait, d'établir ce que
leurs actes signifiaient pour eux-mêmes à ce moment là.
Cet effort est au cœur du projet de la microsociologie."
Mon analyse : nous estimons que les approches sont complémentaires et ne doivent s'exclure. Notre
problematique et de placer ce concept de handicap dans une approche transversale et transdisciplinaire.
Notre terrain d'ethnographie sera notre propre société à travers ce groupe particulier.
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