herbivores 33
/ 23-30 décembre 2011
Que faire d'un quartier incurable
qui récidive sans cesse ?
Si on ne peut pas sortir la vache du troupeau, on peut être
tenté de tarir ce quartier pour limiter les traitements et la
contagion des autres vaches à la traite.
C’est possible à condition :
● De le faire en dehors d’une phase clinique.
● De surveiller attentivement, surtout les premiers jours et
de reprendre traite et traitement en cas d’infl ammation.
● De ne pas injecter de médicaments, si on souhaite livrer le
lait des trois autres quartiers (risques de résidus dans le lait
des trois autres quartiers, les médicaments pouvant passer
d’un quartier à l’autre via la circulation sanguine, selon des
règles de diffusion complexes).
● De ne pas injecter d’antiseptiques dans le quartier (risques
de résidus, voire risques pour la vache en cas d’utilisation de
produits caustiques). C’est bien l’arrêt de la traite qui tarit !
Mais, cela déséquilibre le faisceau trayeur d’où une dégra-
dation de la traite.Il s’agit donc d’une solution de secours, à
utiliser de façon occasionnelle.
Du registre des traitements
au protocole de soins
Enregistrer les traitements sur le registre des traitements
sanitaires permet de vérifi er l’effi cacité des traitements à posteriori.
Cela permet au vétérinaire prescripteur de réajuster le protocole
de soins au cours de la visite bilan sanitaire ou en cours d’année
si nécessaire. Ces obligations réglementaires sont donc aussi et
avant tout, des garants de l’optimisation des traitements.
Le vétérinaire fera le choix des molécules et
de la voie d’administration selon le profi l des
infections dans l’élevage.
Ce même traitement, dit
"de seconde intention"
doit être utilisé en cas de récidive dans le mois,
ou de rechute sur un quartier infecté (persis-
tance de comptages cellulaires élevés).
Savoir arrêter les frais
Les chances de guérison au troisième traite-
ment sont très faibles.
Au delà, elles sont quasiment nulles. Il est donc
possible, voire souhaitable, de ne pas traiter
après la deuxième récidive dans un quartier,
s’il n’y a que des signes locaux (dans tous les
cas, le lait modifi é ne doit pas être livré).
Il reste impératif de traiter immédiatement une
mammite avec des signes d’infl ammation de
la mamelle importants ou a fortiori avec des
signes généraux, tels que fi èvre ou abattement.
Mammites avec symptômes
généraux
En cas de mammites avec symptômes généraux (fi èvre, abattement),
le traitement a pour but essentiel de rétablir l’état général et de lutter
contre une éventuelle septicémie. L’éleveur ne se retrouve plus en face
d’un traitement de mammites, mais d’une maladie qui peut mettre
en quelques heures en danger les fonctions vitales de l’animal : cela
relève de l’urgence vétérinaire.
➤➤➤
mammites cliniques le plus tôt possible, pour
mettre en place immédiatement un traitement.
Respecter la prescription
Un traitement antibiotique ne doit jamais être
sous-dosé ou interrompu avant son terme.
Ceci pour éviter de sélectionner des bactéries
résistantes. Il faut donc respecter les doses,
fréquences d’administration et durée de traite-
ment prescrites, même s’il y a disparition des
signes cliniques avant la fi n du traitement.
Rappelons que la disparition des signes cli-
niques ne signifi e pas obligatoirement que la
bactérie ait été éliminée.
En cas d’échec ou de récidive,
changer de traitement
Inversement, notamment avec le streptocoque
uberis, il peut être normal d’avoir encore des
grumeaux au bout de 48 h de traitement : l’in-
fl ammation peut se poursuivre quelques jours
alors que les bactéries ont été détruites.
Cependant, on doit observer une amélioration à
48 h et une disparition des grumeaux à 5 jours.
Sinon, il faut changer de traitement : on choi-
sira alors un traitement adapté aux mammites
chroniques c'est-à-dire plutôt ciblé gram +
(staphylocoques et streptocoques) et souvent
de plus longue durée d’action.
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