
Économie et Solidarités, volume 34, numéro 1, 2003 67
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Tiré de :
Économie et Solidarités
, vol. 34, no 1, Marguerite Mendell et Benoît Lévesque,
responsables
que la configuration de l’offre bancaire et financière, et le degré d’exclusion
financière qui en résulte, sont largement issus de la législation en vigueur dans
chaque pays. On observe ensuite que l’histoire de la microfinance est le fruit d’une
dialectique permanente entre l’action publique et l’action associative. Même si
celle-ci est à l’origine de l’émergence de la microfinance, à travers des groupes
de militants de filiations diverses, qui continuent d’ailleurs d’animer et de faire
vivre ces expériences, il reste que l’intervention publique joue un rôle détermi-
nant dans son développement, dans les formes qu’elle prend et dans son ampleur.
Qu’il s’agisse de la lutte contre l’exclusion sociale et le chômage ou du soutien à
la création de microentreprises, on observe que les politiques publiques n’attei-
gnent leurs objectifs qu’à la condition d’être mises en œuvre et appropriées par
des acteurs capables d’agir dans la proximité et seuls à même de détecter les
besoins et de fournir les réponses adaptées. Réciproquement, les initiatives «à la
base» ne trouvent les conditions de leur efficacité et de leur pérennité qu’à travers
le soutien (financier et institutionnel) des politiques publiques, qui elles-mêmes
évoluent sous la pression des initiatives du milieu associatif de la microfinance,
celui-ci, détectant de nouveaux besoins et les transformant en demande sociale,
participent au renouvellement des modes de l’intervention publique. L’action
collective des organismes de microfinance – même si ceux-ci constituent rarement
un champ unifié et consensuel – est incontestable.
•Concernant l’exclusion bancaire et financière, les recherches se sont limitées à
une synthèse et analyse des données statistiques disponibles : données natio-
nales, données Eurostat; données plus spécifiques recueillies par certains
ministères dans le cadre de politiques d’aide à l’emploi ou par des institutions
de recherche spécialisées dans l’économie sociale et solidaire.
•Concernant l’offre de microfinance, c’est probablement ici que les méthodes
ont été les plus diverses : actualisation d’une base de données déjà établie au
Québec (qui recense 350 fonds de microfinance ; enquête quantitative au
Royaume-Uni (551 organismes); enquête qualitative par questionnaire
(Allemagne, États-Unis, Irlande, France, Royaume-Uni, Pays-Bas), souvent couplé
avec des monographies. Ces enquêtes ont systématiquement été asssorties
d’enquêtes auprès des partenaires, publics et privés, de la microfinance, et
menées sous diverses formes : questionnaires, entretiens, table ronde (Pays-Bas),
groupe de travail (France).
•Concernant les bénéficiaires, soit la recherche a consisté en une synthèse et
analyse des données statistiques disponibles, en particulier des études d’impact
de politiques publiques (Allemagne, États-Unis, France), complétées par des
monographies d’entrepreneurs (Allemagne, France), soit des enquêtes spécifiques
ont été menées auprès des bénéficiaires, avec des échantillons d’une centaine
de personnes (Royaume-Uni, Irlande, Québec).