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Thème 2 : Géographie (9 h)
Centres d'impulsion et inégale intégration (5 h)
La mondialisation est un processus de croissance des échanges entre les
différentes parties du monde ; elle génère des transformations dans l’espace
économique et géopolitique mondial en hiérarchisant notamment les territoires.
Trois grandes aires de puissance dominent le monde et concentrent les pouvoirs de
commandement. Au cœur du système-monde, elles favorisent la croissance de
certaines régions avec qui elles ont développé des relations. D'autres au contraire
sont marginalisées, ce qui accentue les inégalités de développement entre États
mais aussi à l'intérieur des États. Une nouvelle hiérarchie du monde émerge ainsi de
la croissance des États, ce qui n'est pas sans poser de multiples problèmes.
Quelle hiérarchie émerge de l’organisation mondiale ?
Carte à compléter
I. Les grandes aires de puissance
Questions préparatoires N° 1 à 3 p. 151
A Des territoires intégrés dans la mondialisation
- L’Amérique du Nord, l'Europe occidentale et L’Asie orientale concentrent le
capital, les places financières (Bourse de New York…), les sièges des grandes
institutions économiques internationales (FMI à Washington…). Ces espaces
constituent la Triade. Ils sont les acteurs principaux du monde et ont un important
pouvoir de commandement dans les domaines économique, politique et
culturel, c'est pourquoi on parle d'aires de puissance. Ces régions s'appuient sur
de grandes mégalopoles et sont les centres d'impulsion du système-monde…
- Les facteurs de la puissance de ces régions sont multiples.
Le commerce international se développe surtout entre ces trois pôles
économiques les plus puissants de la planète.
Leur puissance repose également sur la variété de leur production, la maîtrise
de la technologie et des réseaux de transports. Ils assurent à eux seuls plus
de 87 % des échanges mondiaux. Ils exportent des marchandises (des
produits manufacturés), des services mais aussi des capitaux et de
l'information (dans ce domaine, leur supériorité est totale). Ils s'appuient sur
des populations éduquées, au haut niveau de vie, qui assurent à la fois une
main d'œuvre très qualifiée et un marché intérieur important. Ils concentrent
aussi les acteurs économiques majeurs comme les sièges des plus grandes
firmes transnationales.
Mais ces grandes aires de puissances cherchent encore à se renforcer. Les
États-Unis ont ainsi créé une zone de libre-échange avec le Canada et le
Mexique (accords de l'ALENA en février 1992). Depuis 1945, le Japon
privilégie le commerce extérieur. Ses exportations lui permettent en effet de
financer l'achat des matières premières qui lui font défaut. Il développe
aujourd'hui des relations intenses avec les pays asiatiques du Pacifique : les
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NPIA. L'Union européenne est sans doute l'une des tentatives les plus
abouties. Fondée à l'origine sur des accords douaniers, elle repose désormais
sur des liens économiques étroits entre les pays membres qui ont adopté une
monnaie unique pour faciliter encore les échanges avec le Traité de
Maastricht signé en 1992 (euro).
B - Au cœur de ces trois aires de puissance, on trouve de grandes
mégalopoles et des villes mondiales
Travail préparatoire p. 155 (toutes les questions)
À l'intérieur de chaque aire de puissance, les flux s'organisent autour de grandes
métropoles mondiales (métropole : ville possédant des pouvoirs de commandement
+ forte influence d'un État ou d'une région), véritables carrefours au cœur des
réseaux mondiaux. Elles concentrent les activités, les sièges des grandes firmes
(pouvoir économique) mais aussi les lieux de décisions politiques, financiers et
culturels, le plus souvent dans les centre-villes (Central Business District quartier
des affaires par exemple). Elles attirent aussi une population très cosmopolite et
sont au cœur de l'ouverture au reste du monde. En ce sens, ce sont des interfaces
entre les aires de puissance et le reste du monde. Leur urbanisation connaît donc
une très forte croissance depuis les dernières décennies.
Trois grandes mégalopoles (grande région urbaine formée par un tissu urbain de
plusieurs grandes villes reliées par des réseaux de communication denses) sont
ainsi au cœur des aires de puissance :
la galopole américaine (ou mégalopolis) sur la côte nord-est des États-
Unis entre Boston et Washington (45 millions d'habitants dont 21 millions à
New York ; 16 % des États-uniens) ;
la mégalopole européenne de Londres à Milan en passant par l'axe rhénan,
Paris et Francfort (55 millions de personnes dont 10 millions à Londres) ;
la mégalopole japonaise, la plus dense et la plus ancienne avec 90 millions
d'habitants de Tokyo à Osaka, aujourd'hui incluse dans l'archipel
mégalopolitain asiatique (mégalopole japonaise plus les grandes métropoles
des NPIA : Séoul, Taipei, Hong Kong et Singapour).
C - Ces centres d'impulsion entretiennent différents types de
relations avec le reste du monde.
Ils ont tout d'abord des relations privilégiées entre eux, même si la
concurrence est forte.
Ils ont des relais dans le sud (Nouvelle-Zélande, Australie…), qui sont
également des pays développés (périphéries intégrées) et avec qui ils
entretiennent des relations égalitaires.
Ils entretiennent des relations de domination avec le reste du monde. Ils
contrôlent ainsi le commerce et les réseaux de transports (en particulier pour
l'énergie dont ils ont besoin). Chaque pôle organise l'espace autour de lui pour
se renforcer. Des relations commerciales privilégiées se mettent ainsi en
place entre États voisins (les États-Unis avec l'Amérique latine par exemple).
Les aires de puissance ont aussi des relations de domination avec les pôles
secondaires (puissances émergentes : Chine, Inde, Brésil, Russie, Afrique du
Sud) en voie d'intégration dans le centre du système-monde. Les plus
grandes entreprises délocalisent vers les pays ateliers la main d'œuvre est
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moins chère. Mais les pays émergents commencent à tisser des relations au-
delà des aires de puissance à l’exemple de la Chine et de l’Afrique..
II. Des périphéries intégrées et des territoires émergents
A - Des périphéries intégrées profitent de liens privilégiés avec le
centre.
Une partie des régions du monde est reliée aux grands centres d'impulsion sans
pour autant avoir le pouvoir décisionnel : ce sont des périphéries intégrées. Ces
dernières profitent de leurs relations économiques avec le centre pour augmenter
leur croissance économique et améliorer leur développement.
Certaines de ces périphéries sont autonomes car elles ont atteint un stade de
développement et une puissance suffisante pour avoir une marge de décision. C'est
le cas des Nouveaux pays industrialisés d'Asie, les NPIA 1ère génération. Leur
part dans les échanges s'élève actuellement à environ 10 %. Leur développement
ont suivi le modèle japonais, dont ils sont devenus des concurrents, et repose sur le
commerce international. Les ex. « dragons » (Corée du sud, Singapour, Taïwan),
dont le décollage économique a commendans les années 1960, sont aujourd'hui
des pays veloppés qui participent activement à l'économie mondiale et dont le
niveau de développement est élevé.
Les NPIA 2ème génération, dont le développement est plus récent, sont parfois
surnommés « bébés dragons ou bébés tigres ». Il s'agit de la Chine, la Thaïlande,
le Vietnam, le Cambodge, la Malaisie, l'Indonésie et les Philippines, qui tous
bénéficient d'une main d'œuvre bon marché. À la différence des NPIA 1ère
génération, ces pays commercent essentiellement avec l'Asie. Tous n'ont pas encore
atteint le développement des pays du nord mais leurs progrès sont spectaculaires
malgré des crises (fin des années 1990). Ce sont souvent des pays ateliers pour les
grandes firmes multinationales.
Les pays ateliers, les pays fournisseurs de matières premières, les états rentiers
(hydrocarbures) et les paradis fiscaux peuvent être considérés comme des pays
dominés, dépendants des grands centres d'impulsion et de leur marché économique
mais de plus en plus intégrés. Ainsi, l'Europe de l'Est profite de son intégration dans
l'Union européenne : des États comme la République tchèque connaissent une
croissance rapide et une restructuration de leurs économies qui dépendent
totalement des exportations vers l'UE.
Les pays pétroliers (du Moyen-Orient en particulier) participent depuis longtemps
au commerce international. Pays rentiers, ils ont longtemps souffert d'une fragilité
économique du fait de leur source de revenus quasi exclusive. Beaucoup de ces
États ont amorcé aujourd'hui une diversification de leur économie (développement
urbain et touristique de Dubaï par exemple) ou du moins ont investi une partie de
leurs revenus dans des entreprises étrangères.
B - De nouvelles puissances émergent
Travail préparatoire p. 157 (toutes les questions)
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Des pays en développement connaissent actuellement une croissance économique
particulièrement rapide qui les distingue des autres PED : ce sont les pays
émergents. Ils se caractérisent par un fort taux de croissance du PIB, un niveau
relativement élevé d'industrialisation et d'exportation de produits industriels, un fort
taux d'ouverture à l'extérieur et un marché intérieur en expansion. Sur la dizaine de
pays pouvant entrer dans cette catégorie, cinq États ont un potentiel de
développement très fort : le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine et l’Afrique du
Sud (BRICS).
Ces pays s'appuient sur une population nombreuse (plus d'un milliard d'habitants
pour l'Inde et la Chine), jeune et de plus en plus éduquée. Elle leur permet à la fois
de disposer d'un réservoir de main d'œuvre à faible coût (la Chine est un pays atelier
à l'économie extravertie - dépendant de ses exportations - attirant les capitaux
étrangers) mais aussi de développer des programmes scientifiques ambitieux
(secteur informatique en Inde, nouvelles technologies agricoles au Brésil…). Ces
pays se sont ouverts au capitalisme international et malgré de grandes
différences politiques (la Chine est une dictature communiste, le Brésil et l'Inde sont
des démocraties, la Russie hésite entre les deuxgimes), ils ont favorisé leur
développement économique par d'importantes réformes pour attirer les capitaux
étrangers…
Le poids international des ces pays émergents ne cesse donc d'augmenter, y
compris au niveau des instances internationales comme l'OMC ils peuvent s'allier
pour défendre leurs intérêts face aux grands pôles de puissance. Ces États sont
donc en passe de devenir des puissances géopolitiques internationales après
s'être imposés au niveau régional.
III - Des pays marginalisés
A Des pays marqués par la pauvreté
Les échanges entre la Triade et le reste du monde sont faibles et inégaux. Les
autres régions sont très dépendantes. ; elles exportent pour l'essentiel des produits
primaires et importent des produits manufacturés ainsi que la technologie nécessaire
à leur développement. Ces zones constituent des périphéries en marge.
Une cinquantaine de pays d'Amérique latine, d'Asie et surtout d'Afrique sont ainsi
des espaces en marge du commerce international, ce qui accroît encore leurs
difficultés économiques. 2,5 milliards de personnes vivraient ainsi dans ces pays
avec moins de 2 dollars par jour.
Le fonctionnement du système-monde rend plus difficile le développement de ces
pays les moins avancés (PMA), en ce sens il est une source d'inégalité de
développement à l'échelle mondiale. Leur IDH est faible en raison d’un taux de
mortalité (surtout infantile) très élevé ; d’un PIB/habitant très faible et d’un taux
d’alphabétisation peu élevé.
B Les effets négatifs de la mondialisation
Travail sur documents p. 158-159
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Conclusion : Il apparaît donc que développement et mondialisation sont liés,
c’est à dire que l’intégration à ce processus entraîne l’élévation de la richesse
des pays, donc du niveau de vie, comme en témoignent les cas chinois,
indiens, et ceux de certains pays d’Afrique ou d’Amérique latine. De plus, la
compétition entre les territoires, c’est à dire leur plus ou moins grande liaison
à la mondialisation, ne s’effectue pas qu’au niveau mondial, mais aussi à
l'intérieur des pays, et révèle des lignes de fracture à différentes échelles.
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