mondial
. Le nucléaire est le grand absent de l’Union de l’énergie et des négociations pour la
COP21, pourtant l’AIE considère qu’on ne réussira pas à limiter à 2°C de réchauffement
climatique sans une augmentation de la part du nucléaire dans le mix. L'impasse dans laquelle
se trouvent les entreprises dans la lutte contre le changement climatique reflète aussi le
manque de hiérarchie dans les priorités politiques de l’UE entre ces trois contraintes. L'Agence
Internationale de l'énergie, pour sa part, prône la suppression totale des subventions aux
énergies fossiles d'ici 2030
...
Dans ce contexte aux réalités complexes, suffira-t-il d’objectifs, qu’ils soient imposés par la
Commission ou définis par les Etats pour mettre les moyens en place et en œuvre pour réussir
un accord à 196 pays en décembre prochain ?
Selon Jean Charles Hourcade, expert au GIEC, si l'on rate l'opportunité de trouver un accord
lors de COP21, il sera difficile de rebâtir un cadre de négociations après un nouvel échec. Lors
de la dernière conférence mondiale sur le climat qui s'est tenue à Lima en décembre 2014,
c'est la question du financement qui avait fait capoter les négociations. Pour COP21, de
nombreux blocages persistent, la présidence américaine est empêchée par le Sénat dont la
majorité est occupée par l’opposition républicaine, la Chine continue d'augmenter sa
consommation en charbon, la France ne pourra pas signer d'accord si l'on exclut le nucléaire
des mix énergétiques futurs, les pays en développement comme l'Inde ou le Brésil
revendiquent une distribution équitable du partage des émissions de gaz à effet de serre. La
différenciation entre les pays développés, les émergents et ceux en développement dans
l’accord climatique reste l'un des principaux enjeux à régler pour la signature d'un accord
commun. Comme l’indiquent déjà les premières contributions nationales rendues publiques,
les objectifs ne seront pas les mêmes pour toutes les catégories de pays. Or certains des pays
en développement comme l'Inde ou la Chine sont parmi les plus gros émetteurs de gaz à effet
de serre au niveau mondial. Comment réussir à construire un accord commun qui profite à
l’ensemble de ces intérêts divergents ?
De plus, on assiste à une lassitude de la part de la société civile qui paradoxalement, comme
le montre l'étude menée par EDF "les français face au changement climatique", sont de plus
en plus inquiets quant aux conséquences du changement climatique pour la planète et à la
fois de plus en plus sceptiques quant à notre capacité commune à diminuer les émissions de
gaz à effet de serre. Pourtant, l’étude montre que les français ne sont pas prêts à modifier
leurs modes de vie au quotidien et encore moins à accepter une augmentation, même faible,
des coûts de l’électricité pour contribuer au financement de la lutte contre le changement
climatique. On constate également une méconnaissance importante des causes du
changement climatique due à une confusion entre la pollution environnementale et les
émissions de gaz à effets de serre.
Enfin la question cruciale du financement de la transition vers un modèle de croissance à
faibles émissions de carbone et résilient au changement climatique reste un obstacle majeur.
A Copenhague, en 2009, les pays développés ont pris l’engagement de mobiliser 100 milliards
de dollars par an d’ici à 2020, sur fonds publics et privés, pour permettre aux pays en
développement de lutter contre le dérèglement climatique et de s’engager dans un
développement durable. Une partie de ces montants doit transiter par le Fonds vert pour le
"A call worth listening to from European oil majors", Euractiv, 11 juin 2015.
"L'AIE prône la supression des aides aux énergies fossiles d'ici 2030", Euractiv, 15 juin 2015