Economie nationale Cours du 29 mai 2002 « Le réchauffement global » Présentation de Mlle S. Duchoud et MM. L. Barbay et Th. Lanfranconi Commentaires & critique Commentaire général : Si je vous disais que, grâce à vous, « le cours se termine en beauté », cela vous ferait certainement plaisir, mais ne serait pas très juste pour certaines autres ‘équipes’ dont les présentations antérieures étaient tout aussi bonnes. Je vous dirai donc que, grâce à vous, nous terminons sur une note entièrement positive. Votre travail est en effet un bon et très utile résumé de la problématique à traiter, même si la très grande richesse et la complexité de cette problématique a fait que vous avez dû vous concentrer sur certains aspects et en négliger d’autres. Quelques commentaires sur le fond (1) Un commentaire général sur la question du changement climatique. De l’avis de certains parmi les meilleurs spécialistes, le problème central est la nature du système climatique en général et, plus particulièrement, de savoir si ce système est ‘stable’, ‘méso-stable’ ou ‘instable’. (Vous vous souvenez que nous en avons parlé lors de l’un de nos entretiens). L’hypothèse que le système est fondamentalement instable ou, à l’opposé, parfaitement stable peut être rejetée, car elle n’est pas compatible avec l’évolution climatique constatée dans le passé. Ce qu’on observe, ce sont de longues périodes de stabilité, où certains paramètres – la température moyenne à la surface du globe, par exemple – peuvent certes changer, mais de manière lente et progressive. On observe cependant aussi des épisodes où, dans des périodes relativement courtes (de l’ordre du siècle ou même du demi-siècle), ces paramètres changent considérablement et brutalement. L’explication la plus vraisemblable de ces épisodes est une modification de ce qu’on appelle le « global conveyor belt », c’est-à-dire ce grand courant océanique reliant l’Atlantique à l’Océan indien et au Pacifique en une boucle continue et qui explique en particulier pourquoi le climat en Europe occidentale et nordique est beaucoup plus doux que ce qu’il devrait être en raison de la latitude (cf. la différence de climat entre Montréal et le nord de l’Italie qui se trouvent cependant à pratiquement la même latitude). L’hypothèse la plus vraisemblable est donc que le système climatique est ‘méso-stable’, c’està-dire qu’il comporte plusieurs équilibres, une perturbation ou un ‘choc’ suffisamment fort pouvant le faire passer d’un équilibre à un autre. La crainte est dès lors que la forte augmentation des émissions de gaz de serre puisse constituer un tel choc, ce qui pourrait entraîner une modification brutale, rapide et importante du système climatique global, avec toutes les conséquences qui en découleraient pour la vie en général et les activités humaines en particulier. Un tel scénario serait tout autre chose qu’une augmentation lente et régulière de la température globale et du niveau des océans, augmentation à laquelle il est possible et même probable qu’on puisse faire face sans trop de difficultés ou, en tout cas, sans difficultés insurmontables. Personnellement, c’est cette argumentation qui me fait pencher du côté de ceux qui pensent que nous sommes confrontés à un problème réel et sérieux, lequel demande qu’on prenne dès maintenant des mesures appropriées, même si le coût économique devait en être relativement élevé. – Des explications plus détaillées seront fournies pendant le cours, si le temps le permet. 2 (2) P. 5, début du paragraphe : les pourcentages cités donnent un total de ... 106% pour les composantes de l’effet de serre. (3) P. 6 : à part la production d’électricité d’origine hydraulique, l’absence ou la faible importance de l’industrie lourde est une autre raison qui fait de la Suède et de la Suisse des pays relativement « vertueux ». (4) Même page : vous écrivez que la Chine émet peu de gaz de serre par habitant. Il aurait donc été intéressant d’avoir un deuxième graphique donnant, pour les divers pays, ces émissions par tête. (5) P. 10, vers le milieu : les mesures thermométriques ne sont fiables que depuis 1860. – Pour la Suisse, on dispose cependant d’une série (pour Bâle) qui débute en 1783. Pour d’autres pays, il y a des séries plus anciennes encore. Dès lors, faut-il comprendre que les séries existantes sont trop peu nombreuses et/ou trop éparses pour pouvoir calculer une moyenne approximative pour l’ensemble de la planète ? (6) Je n’ai pas de commentaires pour la suite de votre étude. Il y a bien quelques petites « scories » ci ou là, mais elles sont peu importantes. La forme De manière générale, elle est bonne – on vous lit aisément. Seule petite réserve : vous êtes un peu trop avares de virgules, quelquefois cela arrête le lecteur. ____________________