DIGESTIF – Bases physiologiques de la motricité digestive + exemples (2)
11/03/15
LEBAS Floriane L2
CR : Victor Chabbert
Digestif
Pr Vitton
10 pages
Bases physiologiques de la motricité digestive + exemples (2)
Rappel : L'estomac a un rôle moteur qui va stocker et broyer les aliments, les faire passer dans l'intestin grêle
qui possède un rôle moteur et d'absorption.
Le gros intestin et la région anorectale ont un rôle moteur essentiel.
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Plan
A. Motricité du grêle
I. Rappels anatomiques
II. Période de jeûne
III. Période post-prandiale
IV. Régulation
B. Motricité du côlon
I. Caractéristiques du côlon
II. Période de jeûne
III. Période post-prandiale
IV. Régulation
C. Motricité anorectale
I. Système anorectal
II. Fonctionnement anorectal
III. Contrôle de la motricité anorectale
DIGESTIF – Bases physiologiques de la motricité digestive + exemples (2)
A. Motricité du grêle
I. Rappels anatomiques
Dans l'intestin grêle, on distingue 3 parties anatomiques :
Duodénum : le cadre duodénal entoure le pancréas
Jéjunum : 1ère partie de l'intestin grêle mobile
Iléon
La paroi est constituée de 4 couches : séreuse, musculeuse, sous-muqueuse, muqueuse.
Sur la coupe en tranche (cf au dessus), on peut voir les différentes couches de chaque organe.
Rappel : Dans l'estomac, il y a 3 couches musculaires : c'est une exception.
Pour les autres, il y a seulement 2 couches musculaires.
La motricité de l'intestin grêle a 3 rôles :
Mélanger les aliments avec les sécrétions digestives (péristaltisme)
Faciliter le contact entre la muqueuse et le bol alimentaire pour augmenter l'absorption
Propulser le contenu intestinal en direction aborale
Il y a une motricité importante globale mais microscopiquement, il y a des zones de ralentissement pour
pouvoir absorber. Si tout est mélangé en permanence, on n'a pas le temps d'absorber.
On distingue 2 types de mouvement liés aux 2 types de couches de fibres :
Mouvements longitudinaux qui entraînent un changement de volume luminal : les fibres longitudinales
se rapprochent, s'écrasent (tube qui se serre)
Mouvements transversaux qui produisent un déplacement et un mélange du contenu
Il y a en permanence une association de ces 2 mouvements grâce au plexus myentérique d'Auerbach (maillage
nerveux entre les 2 couches). Cette coordination des 2 types de fibres permet le péristaltisme intestinal.
Couche interne circulaire : constriction de la lumière digestive
Couche externe longitudinale : raccourcit l'intestin dans sa longueur
Il y a une zone de contraction et une zone de relâchement en permanence : c'est le mouvement péristaltique qui
va permettre au bol alimentaire d'avancer.
Quand elle se contracte :
La couche circulaire va donner un anneau
La couche longitudinale va écraser le bol alimentaire
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Il y a donc un mouvement annulaire et un mouvement longitudinal qui vont en permanence faire avancer le bol
alimentaire.
Quand on parle de motricité digestive, on sépare toujours 2 périodes : à jeun et lors de la prise alimentaire car
on n'enregistre pas les mêmes choses.
II. Période de jeûne
Lors de la période de jeûne, il y a 2 types d'ondes :
Ondes lentes permanentes qui ne déclenchent pas de contraction, que l'on peut voir lors d'un
enregistrement éléctromyographique
Ondes rapides ou potentiels de pointe qui vont déclencher les contractions
1. Ondes lentes
Origine : Couche musculaire longitudinale. Leur activité est déclenchée par les cellules de Cajal : ce sont
des cellules interstitielles (c'est une sorte de pacemaker dans l'estomac qui déclenche l'activité motrice)
Fréquence : 16-19/min dans le duodénum → 12-15/min dans l'iléon. (Pas de questions là-dessus)
Il faut savoir que chaque organe a une fréquence d'onde lente et il y a une coordination au moment de la
digestion. Chaque organe vit sa vie à jeun et lorsqu'on mange, tout se coordonne.
Permanentes
Aucun rôle mécanique
Nécessaires à l'apparition des potentiels de pointe ou ondes
rapides qui déclenchent l'activité mécanique de la couche
musculaire circulaire.
2. Ondes rapides ou potentiels de pointe
Déclenchent la contraction de la couche circulaire
Se greffent sur les ondes lentes
Il y a des phénomènes électriques et mécaniques. Quand on regarde l'activité mécanique des ondes lentes, il n'y
a aucune contraction alors qu'avec les potentiels de pointe, on a une vraie activité mécanique.
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A jeun :
Le grêle a une activité motrice cyclique
Son but est de débarrasser des déchets alimentaires, des micro-organismes et des sécrétions restant dans
la lumière intestinale.
La motricité inter-digestive (à jeun) est caractérisée par le Complexe Moteur Migrant (CMM).
Il prend naissance au niveau du pacemaker gastrique (antre) constitué de cellules de Cajal. Il est typique
de la motricité du grêle (s'arrête au niveau du côlon).
Il franchit le pylore et se propage en 90 à 120 min jusqu'à l'iléon terminal
Prend fin au niveau de la valvule iléo-cæcale.
C'est donc uniquement l'intestin grêle qui est concerné par cette activité.
Le CMM comporte 3 phases :
Phase I (20-90 min) : Période de quiescence individu-dépendant : on n'enregistre rien
Phase II (60-80 min) : Contractions intermittentes et irrégulières, dont la fréquence va être
progressivement croissante
Phase III (3-25 min) : Activité maximale : activité propagée
Ce cycle recommence indéfiniment tant qu'on est à jeun mais il y a toujours une activité motrice. Par analogie,
dans l’œsophage, le péristaltisme primaire est déclenché par la déglutition et le péristaltisme secondaire
continue tant qu'il n'y a pas de déglutition pour continuer à évacuer l’œsophage. Il y a des ondes sans qu'il y ait
de prise alimentaire pour que le grêle puisse se vider.
Schéma : En phase II, il y a quelques ondes rapides mais irrégulières, c'est anarchique. En phase III, on voit un
péristaltisme : c'est une vraie activité mécanique propagée.
III. Période post-prandiale
Interruption immédiate du CMM (CMM bien caractéristique de la période inter-digestive)
Une activité segmentaire de mixage pour favoriser le contact du bol alimentaire avec les sécrétions et la
muqueuse afin d'optimiser l'absorption
Une activité péristaltique pour pousser le contenu dans le sens oral-aboral
Irrégulière et non cyclique : il y a des ondes en permanence sur 3-4 heures.
La réponse est différente selon ce que l'on mange. On sait qu'il y a des mécanorécepteurs/chémorécepteurs tout
le long du tube digestif.
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La réponse motrice au repas :
Est plus importante dans le grêle proximal
Est plus importante chez la femme (hormonodépendant)
Varie selon le nycthémère (un repas pris proche de la période de sommeil réduit la motricité)
Dépend de la nature du repas (contractions plus brèves et d'amplitude plus faible si repas liquide)
Dépend de la charge calorique (durée de la période post-prandiale augmente avec la charge calorique)
IV. Régulation
La régulation se fait par un contrôle myogène, neurogène et hormonal.
Contrôle myogène : Plexus myentériques avec 2 couches musculaires qui vont réguler le péristaltisme
Contrôle neurogène :
Parasympathique activateur (nerf X) (neurones cholinergiques).
Mais effet inhibiteur des neurones à NO et à VIP (vaso-intestinal peptide) (NANC)
Sympathique inhibiteur (nerf splanchnique)
Contrôle hormonal : La motiline et la somatostatine ont un effet activateur en déclenchant une activité
propagée de phase III. Elles vont stimuler le CMM.
Il y a des agonistes de la motiline : des antibiotiques macrolides comme l'érythromycine donné à visée
motrice. La somatostatine est aussi utilisée en pratique clinique.
Les ondes toniques sont le tonus permanent, constant, de longue durée, qui réduisent le calibre de
l'intestin grêle et sont responsables d'une augmentation des résistances à l'écoulement du bol
alimentaire.
Les ondes phasiques sont segmentaires et péristaltiques avec 2 phases :
Jeûne : La motricité inter-digestive est appelée Complexe Moteur Migrant.
Post-prandiale : Il y a une activité segmentaire et péristaltique, irrégulière et non cyclique.
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