Didactique : sujet sur l`oral A partir du corpus suivant (transcriptions

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Didactique : sujet sur l’oral
A partir du corpus suivant (transcriptions d’oraux en classe : documents A, B, C)
I - analysez et comparez les situations d’oral proposées à partir des paramètres suivants (9 points)
• objet de l’échange
• dispositif de communication
• compétences langagières des élèves
• rôle de l’enseignant et justification de sa position
a. Dégagez brièvement les rôles de l’oral dans ces différentes situations (4 points)
Document A
Présentation : Après avoir lu des extraits d’une histoire fantastique, huit élèves de CM2 l’ont
racontée au reste de la classe en la reconstituant. Le groupe classe s’exprime sur ce qu’il vient
d’entendre.
C. Moi je trouve qu’ils ont retrouvé d’ordre. Parce qu’au début on entend… il y avait un petit
garçon qui s’est endormi dans un cimetière et puis après y a des morts vivants y a des musiciens
et puis tout à la fin, on… on vient d’entendre que le petit garçon y se réveille. Moi je trouve
qu’ils ont reconstitué l’histoire.
B – Moi je voudrais donner un conseil. Ils devraient plus articuler je trouve… parce qu’ils
articulaient pas très bien je trouve… On a du mal à comprendre.
H – Pour les conseils, pour les prochains, c’est de bien travailler l’histoire de façon à la dire
correctement.
Enseignante – Je ne sais pas bien ce que tu veux dire par “ travailler l’histoire ” et “ dire
correctement ”. Qui pourrait apporter des précisions ?
E – Ben, pour rebondir sur ce que dit H, je pense plutôt qu’il veut dire qu’on… qu’on… par
exemple qu’on ne mélange pas trop les phrases de l’histoire parce que, sinon, peut-être c’est dans
le bon ordre mais si on mélange les phrases après ça n’a plus aucun sens, donc la
compréhension…ben… on ne pourra pas trop comprendre.
Y – Moi j’ai trouvé qu’ils ont bien raconté heu… l’histoire… mais pour le conseil heu… Surtout
qu’ils ne disent pas un mot et qu’après ils s’arrêtent, qu’ils en disent un autre et ce n’est pas dans
la phrase parce qu’après… Des fois j’ai l’impression qu’ils ont sauté des points, qu’ils ont dit des
phrases sans s’arrêter et qu’ils se sont arrêtés au moment où il n’y avait pas de point.
F – j’ai un petit conseil à donner, ça va un peu rebondir sur Y. Heu… Pour les prochains qui
passeront, je voudrais qu’ils ponctuent un peu leur phrase, qu’ils font comme des virgules de
temps en temps des points…
Enseignante – Comment on fait des virgules à l’oral ?
F – Non, mais… mais on s’arrête, on s’arrête un petit temps…
T – Des points d’exclamation…
Enseignante – Comment on sait qu’il y a un point d’exclamation à l’oral ?
E – Ben… C’est pas vraiment mettre des points d’exclamation, mais c’est… c’est faire comme si
on était en train de lire, faire… ou alors comme si on était en train de parler, de… de… mettre
des sentiments enfin… de faire plein de choses…
Enseignante – De mettre des sentiments…
C – Par rapport à T, quand il dit point d’exclamation c’est que quand on sait qu’il pourrait y avoir
des points d’exclamation, on se repère par rapport à la voix. Par exemple si la voix elle descend,
c’est sûrement un point, si elle monte c’est sûrement un point d’interrogation, etc…
H – Les conseils pour le prochain, c’est aussi de… de bien savoir quand l’autre va continuer sa
phrase, quand ça va être à lui de parler.
E – Mais aussi… heu… par rapport à ce qu’a dit F tout à l’heure, il faut s’arrêter mais quand
même si on s’arrête tout le temps, on aura l’impression que… que c’est un peu coupé donc je suis
d’accord pour qu’on s’arrête mais faut pas qu’on s’arrête tout le temps, faut pas que ça dure trop
longtemps non plus.
Y – Pour rebondir sur ce que dit H. mais aussi c’est que aussi il faudrait se mettre d’accord pour
lui qui fait l’un après l’autre et surtout que tous les deux soient d’accord mais parce que sinon y
en a qui dit un bout et l’autre dit “ ah non ce n’est pas tout à fait comme ça ” ça fait que les
auditeurs sont un peu perdus.
M – Je vais rebondir sur ce que dit Y. je suis d’accord avec lui parce que heu… si y a une
personne qui dit un petit bout et que l’autre redit le reste… ça va pas aller, il vaut mieux qu’ils
partagent l’histoire.
Enseignante – En conclusion, c’est donc au niveau de la voix, articuler, se mettre d’accord sur le
contenu de l’histoire.
S – Et aussi pas couper quand on dit “ non ce n’est pas ça ” Et après c’est… il ne faut pas couper
heu… l’autre… il faut attendre son tour pour…
Enseignante – Et vous qui avez vécu cette expérience, quels conseils vous donneriez pour que ça
se passe bien ? Qu’est-ce qui était difficile . Qu’est-ce qui était facile ? Est-ce que vous vous y
prendriez de la même manière ?
F – Moi je sais que j’ai fait une erreur… parce que quand j’ai raconté mon histoire à R., moi ce
que je pensais quand il m’a dit “ j’ai compris ”. Je… j’aurais dû… Il m’a dit ça mais il a dû
comprendre autre chose que moi et je ne lui ai pas redemandé de le redire après et ce qui fait
qu’on s’est un peu embrouillés ;
J – Moi je conseillerais de…de… voir… pendant la préparation, il faudrait quand même penser
au… que les autres aussi vont… dire l’autre partie de l’histoire… que cela va être plus ou moins
compréhensible.
T – Moi je conseille que… quand on a… quand on apprend en quelque sorte le texte, de ne pas
tout tout retenir heu… le moindre détail… parce que parfois quand on apprend tous les détails,
après quand on apprend les phrases importantes, quand il y a les phrases importantes, on ne sait
plus les ranger, on oublie de le dire.. ; de dire les choses les plus importantes.
Enseignante – Est-ce que c’était une histoire fantastique que vous avez entendue ?
C –Oui, au début c’était réel, et à un moment il y a un événement heu… un événement. Il voit des
musiciens qui sortent et là il se réveille parce que sa maman est là.
J – Ben moi je dirais que ce n’est pas une nouvelle fantastique, c’est juste un rêve raconté.
E – Oui, mais un rêve qui est… y a des choses dans ce rêves que l’on n’a pas vues dans ce rêve
mais qu’on voit après dans la réalité sous une autre forme.
Enseignante – C’est à dire .
E – Par exemple Zacharie… dans le réel on retrouve sa tombe, alors que dans le rêve sans que
jamais avant il l’ait vue ! Et normalement quand on fait un rêve, c’est qu’on a déjà vu ou appris.
Et là on la trouve dans le rêve et dans le réel. On ne sait plus si c’est un rêve ou la réalité.
T – C’est du fantastique parce que les morts-vivants, tout ça…
Enseignante – est-ce que vous pensez que cette histoire a été racontée comme une nouvelle
fantastique ?
C – Et ben moi, je pense qu’il faudrait un peu se mettre dans l’ambiance parce que on raconte ça
comme ça… et il faudrait des nuances : par exemple quand soudain…
Enseignante – Qu’est-ce qu’il faudrait pour se mettre dans l’ambiance ? Qu’est-ce qu’il faudrait
pour donner une ambiance ? Tu as parlé de nuances…
F – Il faudrait changer de voix, pas toujours le même voix. Si c’est un autre personnage, changer
de voix…
H – Pour rebondir sur C et F., pour… faire… mettre bien le ton ce qu’ils appellent, c’est un peu
donner vie seulement avec le ton, bien mettre dans l’ambiance. Par exemple, faire aigu quand ça
peut faire aigu, faire grave quand c’est grave… mais… “ Zacharie refusait comme il avait
mauvais caractère, refusait catégoriquement de jouer ! ” Vraiment bien mettre dans l’ambiance.
S – Pour ça, à mon avis, il faudrait être… être plongé dans l’histoire et dans les personnages ;
P – Pour ça il faudrait imaginer les personnages.
A – En fait, moi je pense qu’il faudrait qu’ils donnent plus de précision. Par exemple ils disent
“ lorsque les morts jouaient de la musique ”, les morts, on ne sait pas si les morts sont jaunes,
rouges ou verts…
C – Il faut faire venir aussi des images dans sa tête, par rapport au texte, il faut se l’imaginer,
comme ça on le raconte mieux.
Ch – Pour rebondir sur ce qu’avait dit A., je suis d’accord avec elle parce que faut dire la
couleur… les squelettes d’habitude c’est d’une certaine couleur mais là, ils n’ont pas précisé la
couleur du squelette.. . si c’est blanc…
C – Justement il faut préciser sur la couleur du squelette, mais en plus il faut préciser… parce que
ça pourrait être un rêve et un rêve, on n’a pas toujours nos vraies couleurs.
J – Heu… les squelettes, la couleur n’était pas du tout précisée… la seule chose qui était précisée
c’est qu’ils étaient en habits noirs.
H – Moi, pour rebondir sur ce qu’a dit J. je verrais pas vraiment pourquoi ils diraient “ habits
noirs ” parce que ils disent quand même que les squelettes sont en haillon. Ca ne peut pas être des
haillons de toutes les couleurs.
Enseignante- En conclusion, que faudra-t-il faire la prochaine fois ?
B – Heu, avec la voix, hausser et baisser le ton, bien articuler, essayer d’être précis sur ce qui se
passe, se rappeler des choses importantes, se mettre d’accord sur qui va dire ce passage et qui va
dire l’autre, et voilà.
Enseignante – Est-ce que l’on a tout récapitulé ?
C – Non, il ne faut pas couper la parole, il faut attendre son tour, il faut que les phrases
s’enchaînent.
H – Et donner vie à ce que l’on dit.
Document B
Présentation : les 16 élèves du cycle III d’une école primaire communiquent via Internet avec
une école du Québec.
La classe discute de messages inscrits sur un forum de discussion.
Il s’agit ici d’une communauté virtuelle en philosophie des mathématiques.
La question était la suivante : “ Pourriez-vous construire en cube parfait ? ”
Transcription de la discussion des élèves
Marc – C’est quoi un cube, moi je ne sais pas ? Je ne comprends pas la question. C’est une
question pour une classe plus âgée.
Thibault – on a appris ce que c’était un cube ;
Yannick – C’est un carré rempli.
Benjamin – C’est partout la même longueur.
Emilie – C’est quoi un cube parfait ?
Anne – Je pense que c’est possible, car un cube c’est un dé.
David – Je ne sais pas ce que ça veut dire. Pourquoi un cube parfait ? C’est quoi ? Ca veut dire
quoi parfait ?
Charlotte – Je pense que oui si on sait ce que cela veut dire. Cette question ne me dit rien.
Yann – C’est possible, mais comment ?
Alexis – Je ne comprends pas le sens ;
Thibault – Quel est le sens de parfait ? On ne peut pas faire un cube parfait s’il n’a pas les mêmes
côtés.
Marie – Oui on peut. Je ne sais pas ce que c’est le mot parfait.
Benjamin – oui, on peut.
Alexis – C’est quoi, à quoi ça sert ?
Mélanie – Qu’est-ce que ça veut dire.. ;
Julie – Il faudrait préciser la question.
Emilie – Je ne comprends pas le sens du mot parfait. Je pense que l’on peut.
Romain – Si on le construit précisément, c’est possible, mais il faut une règle bien précise. En
plus, sur les règles, tous les mm ne sont pas bien placés.
Benjamin – On ne peut pas savoir s’il est parfait. On ne pourra pas savoir exactement la mesure
de la surface d’un carré.
Le maître – Mais si on utilisait des machines très précises ?
Romain – Même les machines ne sont pas assez précises.
Benjamin – On peut construire des machines très précises.
Romain – Elles ne seront jamais assez précises.
Document C
Présentation : pour fêter son anniversaire en classe, Vincent, un élève de CP a apporté des
bonbons. Un débat s’instaure spontanément.
Audrey – Les bonbons, y faut pas en manger, ça donne des caries !
Enseignante – Asseyons-nous sur les bancs et parlons ensemble de cela. Audrey, tu dis que les
bonbons ne sont pas bons pour la santé ?
Audrey – Oui, ça nous fait des caries.
Enseignante – Tolga (un enfant primo-arrivant) sait-il ce que sont des “ caries ” dans les dents ?
Audrey – C’est des trous dans les dents et après, il faut aller chez le dentiste et ça fait mal !
Elina – Oui, mais il faut se laver les dents !
Camille - Moi, ma maman elle veut pas que j’en mange parce qu’elle dit que ça fait grossir.
Elina – Et même qu’il faut pas en manger avant les repas parce que ça nous empêche de manger
la viande !
Marie-Anne – Faut pas en manger avant d’aller dormir parce que c’est la nuit que le sucre il fait
des trous dans les dents. La maîtresse, à la maternelle, elle nous l’avait dit.
Alexandra – Mon p’tit frère, il a failli s’étouffer un jour parce qu’il a trouvé un bonbon par terre
et il l’a mis dans sa bouche et il s’est étranglé !
Sankoumba – En plus par terre, c’est sale, y a plein de microbes !
Marie-Anne – Ceux qui mangent beaucoup de bonbons, ils sont gros.
Enseignante – C’est ce que nous a dit Camille.
Nicolas – Ma mamie, elle me donne des bonbons mais c’est pour la gorge, pour qu’elle pique pas.
Maxime – Moi aussi, ma maman, elle me donne un bonbon à la menthe avant de partir à Aurillac
parce que la route, elle tourne beaucoup et je suis malade dans la voiture. Ca m’empêche de
vomir.
Azzadine – C’est bon, la menthe !
Enseignante – Alors ça ne fait pas que du mal, les bonbons, puisque Nicolas et maxime nous
disent que les bonbons empêchent d’être malade ?
Audrey – Oui, mais ça fait des caries et les caries c’est grave !
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