1
Les troubles psychotiques : de la théorie à la pratique
Introduction :
o La démarche diagnostique en psychiatrie, à l’inverse d’autres disciplines médicales, est
purement clinique. Les rares examens complémentaires prescrits ne servent qu’à
éliminer une pathologie organique susceptible de s’exprimer sur un mode psychiatrique.
o Le cheminement vers le diagnostic peut être très long, très complexe car il existe une
importante variabilité intra et inter-individuelle des symptômes psychiatriques.
o La pose du diagnostic repose sur une double approche :
Symptomatique, analyse sémiologique de l’épisode en cours.
Structurale : basée sur le contact, l’analyse du transfert, contre-transfert, des
mécanismes de défense, beaucoup plus longue, mais aussi beaucoup plus stable
dans le temps.
o Il faut distinguer trois grands types de structure psychique :
La névrose
La psychose
Une « astructuration » intermédiaire que sont les états limites.
…
La structure psychotique et ses modes de décompensation :
o Une structure et pas une pathologie.
o Structure stable, à l’inverse des états limites, néanmoins plus fragile que la structure
névrotique.
o Individu en proie à de terribles angoisses de morcellement voire de mort.
o Utilisation de mécanismes de défense peu élaborés, moins efficaces dans la résolution
des conflits intra-psychiques que les réactions de défense névrotique : le déni, la
forclusion. Quête de réassurance dans la recherche de repères fixes, donc rigidité et
rituels.
o Reconstruction par le délire d’une néoréalité moins angoissante et plus accepable par le
sujet, comblant le vide laissé dans la vie psychique par le déni d’une partie de la réalité
trop anxiogène pour être affrontée.
o Une certaine bizarrerie : sentiment d’étrangeté du monde, distorsion du rapport à la
réalité, rupture de l’épreuve de réalité. Hermétisme.
o Théorie de la relation d’objet : « le nouveau né naît avec des défenses psychotiques. »
o Fusion avec le mère qui est un prolongement du corps de l’enfant : des limites
corporelles floues, perméables.
o Vécu traumatique de la séparation d’avec la mère, comme un morcellement du corps,
une dispersion, sentiment de persécution.
o Mais également vécu sur un monde angoissant de persécution d’une trop promixité et à
fortiorié du contact physique d’autrui (perçu comme risque d’effraction des limites du
corps). D’où une tendance au repli, une froideur du contact, une distance, une pauvreté
des affects.
o Expérience unique et fugace de satisfaction immédiate de la pulsion (succion du sein
maternel) : fonctionnement selon le principe de plaisir, incapacité à différer ou modifier
ses désirs, quête de satisfaction immédiate et intolérance aux frustrations.
o La forclusion (du nom du père) : Jacques Lacan :
Retour via le réel, sous forme hallucinatoire d’un signifiant trop angoissant pour
avoir sa place dans la vie psychique, y compris inconsciente et donc rejeté à
l’extérieur sans possibilité d’intériorisation, même partielle.