Introduction.
Les géométries classiques ont été basées sur l’étude et la représentation de
l’espace sensible pour résoudre les problèmes soulevés par la physique.
La vision artificielle se donne des problématiques liées à l’analyse de l’es-
pace à partir des données issues d’un capteur de vision, c’est à dire à partir
d’«images».
Le point de rencontre de ces deux disciplines est donc fort. Il dépend du type
d’images examinées et du modèle choisi pour expliquer leur formation.
Nous allons nous intéresser aux trois «géométries» classiques dans la mesure
ou elles proposent des méthodes d’investigations relatives à différents aspects
du même problème :
– La géométrie euclidienne s’intéresse aux opérations qui laissent invariants
les angles, ou si l’on préfère le rapport des distances entre couples de
points : ces opérations sont les similitudes composées d’homothéties et de
transformations rigides.
– La géométrie affine s’intéresse aux propriétés qui laissent invariant le rap-
port des longueurs de deux segments colinéaires, d’origine commune. Ces
transformations sont celles qui conservent le parallélisme et la notion de
milieu (plus généralement de barycentre). Un exemple de telle transfor-
mation est la projection orthographique.
– La géométrie projective enfin s’intéresse à la conservation d’une quantité
plus cachée : le birapport de quatre points alignés. Un exemple de telle
transformation est la projection perspective.
Quels sont les intérêts respectifs de ces notions en vision par ordinateur ?
La géométrie euclidienne permet évidemment de modéliser les données obte-
nues par des capteurs de profondeur, mais également donne les outils permettant
de positionner dans l’espace les modèles des objets perçus par tous les systèmes
de vision.
Comme le modèle le plus répandu associé à la formation des images est le
modèle de projection perspective, la géométrie projective sera l’outil de base
pour remonter des informations bidimensionnelles extraites des images aux in-
formations tridimensionnelles valables dans la scène.
La géométrie affine a un rôle intermédiaire, menant généralement à des équa-
tions plus simple que la projective. Des modèles affines de vision pourront être
utiles quand une grande précision n’est pas nécessaire ou pour fournir une ini-
tialisation convenable à des algorithmes basés sur un modèle plus complexe.
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