BULLETIN de SANTE du VEGETAL FRANCHE

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BULLETIN de SANTE du VEGETAL
FRANCHE COMTE
Bulletin N° 9 – 10 avril 2012
COLZA
Réseau = 28 parcelles observées
Stades
La chute des pétales débute, un tiers des parcelles a atteint le stade G1.
25
20
Nbre de
p arce lle s
14
15
9
10
4
5
0
1
D 2 ( 5 3)
E (5 9)
F 1 (6 0)
F2
G 1 (70 )
S tades
Colza fleuri - Stade G1- 10 siliques sont formées et mesurent moins de 2 cm
Gel
Bulletin rédigé et édité par la
Chambre Régionale
d’Agriculture de Franche-Comté.
www.franche-comte.chambagri.fr
Directeur de publication :
Michel RENEVIER
Les contre coups du gel apparaissent chaque jour dans quelques parcelles :
nécroses au collet qui coupent l’alimentation de la plante.
apex gelés qui pourrissent et laissent la place à des amas de botrytis. Les rejets
qui repartent du collet reposent sur des tissus morts. Les plantes ne cessent de
dépérir…
Ainsi une mauvaise alimentation des plantes provoque l’avortement des boutons (voir
photos). Sur certaines parcelles, le potentiel est fortement compromis. Des
remplacements ne sont pas à exclure…
Valparc - Espace Valentin Est
25048 BESANCON CEDEX
Tel : 03.81.54.71.71
Fax : 03.81.54.71.54
[email protected]
Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9
10 avril 2012
1
Les pieds pourissent (botrytis = moisissure grise)
Pieds nécrosé
Avortements de boutons sur parcelles en mauvais état végétatif
Colza en mauvais état qui ne fleurit pas et ne fleurira pas (tous les boutons ont avorté).
Insectes - méligèthes
Sur le terrain :
Les parcelles du réseau fleurissent correctement sauf quelques unes où la floraison semble ralentie par
un manque de vigueur du colza comme à Fontenoy les Montbozon, Noroy le Bourg ou Port /Saône.
Le témoin non traité à Aillevans ne fleurit pas à cause des méligèthes.
Risque
faible
Surveillez les parcelles qui ne fleurissent et vérifiez l’absence de méligèthes.
Sur parcelles fleuries, aucun insecticide ne doit être réalisé en pleine
journée, car les abeilles sont présentes et butinent !!!
Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9
10 avril 2012
2
Risque
élevé
Attention au respect de la réglementation « abeille ».
1 Dans les situations proches de la floraison ou sur colza qui ne parvient pas à fleurir, utiliser un
produit portant la mention « autorisé pendant la floraison » et traiter tôt le matin ou tard le soir afin
de préserver les abeilles et les auxiliaires.
2 Il est formellement interdit de mélanger pyréthrinoïdes et triazoles. Ces familles de matières
actives doivent être appliquées à 24 heures d’intervalle en appliquant la pyréthrinoïde en premier.
Voir note nationale : « Les abeilles, des alliées pour nos cultures : protégeons-les ! »
Sclerotinia
Les parcelles les plus précoces ont atteint le stade G1 (chute des premiers pétales), stade clé pour les
protéger efficacement contre le sclérotinia.
Les apothécies (organes de fructification des sclérotes) sont maintenant présentes en cultures. Elles
projettent des spores sur les pétales. Ces derniers peuvent contaminer le pied de colza en tombant sur les
feuilles.
Apothécie dans du blé - Pesmes
Le risque sclérotinia se raisonne en fonction :
de la météorologie avant et après le stade G1, la pluie et la douceur sont favorables à la
dissémination et au passage sur tige du sclérotinia.
de la rotation, un retour fréquent de cultures sensibles fait augmenter le risque.
du type de sol : les attaques les plus spectaculaires ont lieu dans les parcelles limoneuses.
Il n’existe pas de seuil de nuisibilité sclérotinia.
Pour les parcelles au stade G1, avec retour fréquent de cultures sensibles ou sur lesquelles une
forte attaque a déjà été observée, le risque sclérotinia peut être élevé. La pluie en cours va être
favorable à la sortie des apothécies ainsi qu'aux contaminations.
Pour les autres parcelles, attendre la chute des pétales, le stade G1 (voir photo page 1).
Les fongicides appliqués au stade floraison ont un arrière effet non négligeable sur les maladies
secondaires type oïdium.
Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9
10 avril 2012
3
Risque
faible
Risque
élevé
Risque
faible
Risque
élevé
Charançons des siliques
La nuisibilité de cet insecte se limite aux bordures de parcelle. Piquées par les charançons et
colonisées ultérieurement par les larves de cécidomyies du colza, quelques siliques n’arriveront pas en
graines. Un traitement spécifique est très rarement rentabilisé.
La météorologie plutôt venteuse n’a pas permis l’observation de ce ravageur.
Risque
faible
Seuil de nuisibilité :
1 pied sur 2 colonisé entre les stades G1 et G4
BLE d’Hiver
Réseau = 32 parcelles observées
Stades
Les stades sont très étalés, mais une majorité des blés est entre épi 1cm et 1 nœud.
1 nœud
25
20
Blé
Nbre de 15
parcelles 10
5
12
11
5
4
0
Fin ta llage
De colle m ent épi
E pi 1 cm
1 N œud
2 Nœ u ds
Stades
Lors de l’observation de la septoriose, il est utile de connaître le positionnement des feuilles définitives
(1ere, 2eme, 3eme) sur laquelle est la maladie. Lorsque le blé est à 1 nœud, la feuille enroulée au sommet
est la F3 définitive. A 2 nœuds, la feuille enroulée est la F2 définitive.
Blé à 1 nœud – la feuille enroulée
est la F3 définitive
Blé à 2 nœuds – la feuille enroulée
est la F2 définitive
F2
F3
F3
F4
F4
F5
F5
Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9
10 avril 2012
4
Risque
élevé
La note Commune ARVALIS-Institut du végétal, INRA, ANSES sur les MALADIES DES CEREALES A
PAILLE 2012 et disponible sur le site :
http://www.franche-comte.chambagri.fr/uploads/media/note_commune_Maladies_des_c%C3%A9r%C3%A9ales.pdf
Maladies – piétin verse
Les facteurs qui influent sur la maladie sont agronomiques et climatiques.
L’évaluation du risque agronomique peut se faire à l’aide de la grille (Annexe).
Modèle TOP.
Le risque estimé par le modèle est plutôt faible. Néanmoins, pour les secteurs de Haute Saône
Villersexel - Frotey - Chargey les Gray, une à deux contaminations secondaires supplémentaires ont
été enregistrées (voir graphique ci-dessous).
Modélisation piétin verse 2011-2012 – TAVAUX – levée du 10 Octobre
Après avoir évalué les risques agronomiques et climatiques, l’observation des symptômes au champ
permet de finaliser l’analyse du risque.
Comment reconnaître les symptômes ?
Il ne faut pas confondre le piétin verse et le rhizoctone, maladie non nuisible :
piétin verse (photo) = taches diffuses avec stromas noirs.
Symptômes de piétin
-
rhizoctone (photo) = taches bien délimitées, style brûlure de cigarette (gaine souvent déchirée)
avec stromas violacés (moisissure présente sur les gaines ou les tiges).
Microdochium nivale, taches brunes à noires qui suivent les stries de la gaine
Symptômes de rhizoctone
Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9
Microdochium nivale sur gaine
10 avril 2012
5
Seuil de nuisibilité :
On considère qu’il y a risque lorsque de 10 à 15% des maîtres brins sont touchés.
Infos du terrain :
Sur les parcelles à plus de 1 nœud, les symptômes sont plus facilement reconnaissables. Le seuil de
nuisibilité est atteint ou dépassé dans deux parcelles du réseau d’observation.
Il faut attendre le stade 1 nœud pour observer les symptômes.
1 – Si la note obtenue à l’aide de la grille (voir en fin de bulletin) est inférieure ou égale à 9 ou si la
note est supérieure ou égale à 10 et sur variétés peu sensibles (note GEVES >=5) type ATTLASS,
AZIMUT, BERMUDE, BOREGAR, MUSIK, SORRIAL, PHARE, RENAN, SANKARA, le risque est faible.
Risque
faible
Risque
élevé
Risque
faible
Risque
élevé
Risque
faible
Risque
élevé
2 – si la note est supérieure ou égale à 10, pour les autres variétés, faire un contrôle des symptômes
au champ
–
si le pourcentage de pieds touchés est inférieur à 10-15%, le risque est faible à moyen vu
que le piétin sera tardif et donc peu nuisible. Un contrôle de symptômes pourra être
réalisé entre les stades 1 et 2 nœuds, période optimale pour observer.
–
si le pourcentage de pieds touchés est supérieur à 10-15%, le risque peut être important.
La nuisibilité moyenne attribuable au piétin verse en situations à risque est d’environ 3-4
qx/ha.
Symptômes physiologiques
Les symptômes physiologiques sont de retour ! Ils sont présents dans les parcelles qui souffrent de
la sécheresse.
Septoriose
Les parcelles de blé Franc Comtoises vont atteindre le stade 2 nœuds, stade à partir duquel le risque
septoriose est à prendre en compte.
Infos modèle :
Le risque en Franche-Comté est actuellement faible à nul (vert).
Niveaux de risque
Nul (vert)
Faible (Jaune)
Moyen (violet)
Elevé (rouge)
Modèle Presept - TAVAUX - Levée du 10 octobre 2011
Barre indiquant le niveau de risque :
vert = risque nul
Bâtonnets indiquant le stade de
développement de la septoriose :
1 batonnet = 1 contamination
Couleur rose = début sortie de tache
Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9
10 avril 2012
6
Modèle Presept - LONS LE SAUNIER - Levée du 10 octobre 2011
Infos terrain :
Taches de septoriose sur F6 définitive avec petits points noirs caractéristiques (pycnides) – Chevalier Chaumercenne.
La septoriose est présente et signalée dans plusieurs parcelles. Elle est présente sur F5 ou F4 visibles, ce
qui correspond sur un blé au stade 1 nœud aux feuilles F7 ou F6 définitives.
Des taches sont présentes sur F5 définitive sur une parcelle de Chevallier semée fin septembre.
Comment évaluer le risque ?
premièrement par la pluviométrie. Elle conditionne le risque. Pour monter de feuilles en
feuilles, la septoriose a besoin de pluie. Ce sont les éclaboussures des gouttes de pluie
(effet « splash ») qui entraînent les spores sur les feuilles supérieures.
deuxièmement le stade de la céréale. C’est à partir du stade « ligule visible » jusqu’au stade
« gonflement » que le blé est le plus sensible car toutes les feuilles sont sorties et exposées
aux contaminations provoquées par les éventuelles pluies. L’objectif est de protéger les
deux dernières feuilles.
troisièmement, la sensibilité variétale. Plus la variété est sensible, plus la septoriose
montera rapidement de feuilles en feuilles à la faveur des pluies.
et enfin, l’étage foliaire sur laquelle est située la septoriose (voir seuil de nuisibilité).
Seuil de nuisibilité : à partir du stade 2 nœuds, le seuil de nuisibilité est atteint quand 20% des F3
définitives sont touchées par la septoriose.
Le risque est actuellement faible pour toutes les situations. A suivre.
Risque
faible
Mouche Jaune
Des dégâts de mouche jaune sont visibles en cultures. L’adulte vole et pond en automne et la larve se
nourrit de l’épi entrainant la mort des talles touchés.
Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9
10 avril 2012
7
Risque
élevé
Talle dépérissant
Asticot de mouche jaune avec tête noire
JNO (jaunisse nanisante de l’orge)
Des symptômes sont visibles dans les parcelles. La JNO est reconnaissable aux feuilles dont l’extrémité est
rouge ou jaune.
Des parcelles semées précocement et non protégées peuvent être touchées.
Symptômes de JNO – les feuilles rougissent ou jaunissent
ORGE d’Hiver
Réseau = 16 orges d’hiver
Stades
Les stades des orges sont également très étalés. Les orges en bon état atteignent maintenant le stade 2
nœuds, voire dernière feuille pointante.
Des parcelles redémarrent seulement après le coup de gel.
25
20
Orge
Nbre de 15
parcelles 10
6
5
0
1
Fin tallage
Decollemen t
épi
Epi 1 cm
4
3
2
1 Nœud
2 Nœuds
D F pointante
Stades
Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9
10 avril 2012
8
Maladies
Sur le terrain
La maladie la plus observée reste l’helminthosporiose. C’est essentiellement sur ESTEREL qu’elle est
signalée. Elle est observée jusque sur F3 définitive sur une parcelle au stade dernière feuille pointante.
La rhynchosporiose n’évolue pas, elle est observée sur F4 et F3 visibles dans 4 parcelles.
L’oïdium est signalé sur 3 parcelles, plutôt sur feuilles basses.
Et enfin, la rouille naine est signalée sur 3 parcelles dont une à Déservillers (700 m d’altitude). On peut
observer quelques pustules sur F3 définitive dans les parcelles les plus en avance.
Seuil de nuisibilité helminthosporiose : (à moduler selon la sensibilité de la variété)
Variétés sensibles : si plus de 10% de feuilles atteintes.
Variétés tolérantes : si plus de 25% de feuilles atteintes.
Sensibilité des variétés à l’helminthosporiose – Source ARVALIS CHOISIR et décider 1 2011
Un risque existe sur les parcelles où les symptômes sont fréquents. Le risque maladie est à prendre
en compte à partir du stade 1 nœud.
Helminthosporiose sur Esterel - Gy
Rhynchosporiose
Rouille naine sur ESTEREL – Motey Besuche
Oidium
Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9
10 avril 2012
9
Risque
faible
Risque
élevé
ORGE de PRINTEMPS
Réseau = 4 parcelles observées
Stades
Le tallage est en cours.
Désherbage
Malgré le temps sec, les dicotylédones se développent.
TRITICALE
Réseau = 1 parcelle observée
Stades
Epi 1 cm à Déservillers 25.
Maladies
L’oïdium est présent sur feuilles basses.
TOURNESOL
Les premiers semis lèvent.
MAIS
Les semis ont débuté.
REGLEMENTATION
La liste des équipements de limitation de la dérive de pulvérisation est mise à jour.
http://draaf.franchecomte.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Liste_des_equipements_de_limitation_de_la_derive_de_pulverisation_cle0bbf51.pdf
METEO
POSTE
Pluviométrie depuis le 1er janvier 2012 (mm)
Pluviométrie du mois en cours (mm)
Pluviométrie de la semaine (du lundi au dimanche)
25
DANNEMARIE
COULANS
ARBOIS
LONS
39
ST JULIEN
TAVAUX
158,8
11,2
11,2
234,1
18,9
18,9
179,2
29
29
184
40,7
40,7
210,8
42
42
104,2
10
10
CHARGEY
LES GRAY
PESMES
PORT /
SAONE
VILLERSEXEL
DORANS
136,6
5,6
5,6
134,6
8,6
8,6
134,2
7,2
7,2
143,4
9
9
167,7
10,4
10,4
90
70
POSTE
Pluviométrie depuis le 1er janvier 2012 (mm)
Pluviométrie du mois en cours (mm)
Pluviométrie de la semaine (du lundi au dimanche)
Elaboré à partir des données recueillies auprès de Météo-France selon l’état de la base.
Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de
l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués
au financement du plan Ecophyto 2018.
S A S GI RO UX
Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9
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10
ANNEXE 1
Grille d’évaluation du risque piétin verse
Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9
10 avril 2012
11
Note nationale BSV
Les abeilles, des alliées pour nos cultures :
protégeons-les !
Cette note a été rédigée par un groupe de travail DGAl1, APCA2,
ITSAP-Institut de l’abeille3, et soumise à la relecture du CNE4.
1-Direction générale de l’alimentation
2- Assemblée permanente des chambres d’agriculture
3- Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation
4-Comité national d’épidémiosurveillance dans le domaine végétal
Crédits photos et dessin : J. Jullien DGAl-SDQPV et ANAMSO (colza, p.2)
En butinant de fleur en fleur, les insectes pollinisateurs participent à la production de nombreuses cultures
et contribuent aussi à la qualité des récoltes. À l’échelle mondiale, 80 % des plantes à fleurs se
reproduisent grâce à ces insectes auxiliaires, en particulier aux abeilles.
Une démarche éco-responsable
Les causes de dépérissement des abeilles sont multiples. La préservation de la santé du cheptel apicole
implique la mise en place de bonnes pratiques au niveau de :
- la gestion des ressources alimentaires des abeilles ;
- la maîtrise des risques sanitaires du cheptel ;
- l’utilisation raisonnée des produits phytopharmaceutiques en protection des cultures.
Face à ces risques, les pouvoirs publics ont renforcé les études écotoxicologiques, la réglementation, ainsi
que les contrôles sanitaires et phytosanitaires visant à protéger les insectes pollinisateurs.
Les voies d'intoxication
Des empoisonnements d’insectes pollinisateurs peuvent se produire quand les produits
phytopharmaceutiques sont appliqués pendant la période de floraison ou lors de la production d’exsudats,
car c'est dans ces situations que les butineuses sont les plus actives, tant sur les plantes cultivées que sur
les adventices. La contamination peut avoir lieu à deux
moments
(pendant
et
après
le
traitement
phytosanitaire), par deux voies d'intoxication différentes
(contact ou ingestion) :
- par contact : quand l'abeille est exposée directement
à un produit dangereux, surtout aux heures chaudes de
la journée ; se pose sur une fleur ou sur la végétation
traitée avec un produit persistant ; reçoit des traînées de
vapeurs ou de poussières toxiques au-dessus des
plantations limitrophes de celles qui sont en fleurs ;
- par ingestion : quand l’abeille prélève du nectar ou du
pollen sur des fleurs contaminées suite à une
pulvérisation ; par l’utilisation avant floraison d’un produit
rémanent ou systémique ; suite à un enrobage de
semence avec un produit systémique et persistant durant la floraison ; ou enfin par des poussières
d’enrobage insecticide émises lors de semis en l’absence de mesures appropriées de gestion des risques,
telles que définies notamment dans l’arrêté interministériel du 13 janvier 2009.
1/3
Connaître les risques d'intoxication d'abeilles avant de traiter
Sur « e-phy »,
consultez la
rubrique
ECOACS
Base de données
nationale sur les
effets non
intentionnels des
produits
phytosanitaires.
Les professionnels de la production végétale et du paysage doivent
impérativement connaître l'écotoxicité des produits phytosanitaires avant de les
appliquer sur les cultures ou les zones non agricoles. La règle de base consiste
à lire l'étiquette du produit figurant sur l’emballage (classement toxicologique,
phrases de risque correspondantes). En complément, il est possible de
consulter les fiches de données de sécurité 1 des produits
phytopharmaceutiques et l'Index phytosanitaire de l'Acta, mis à jour chaque
année.
Sur Internet, on peut aussi consulter avec intérêt le catalogue des produits
phytopharmaceutiques et de leurs usages autorisés en France "e-phy"2, dans
lequel figure une rubrique appelée Ecoacs (voir encadré) sur les effets nonintentionnels sur les auxiliaires biologiques, dont l'abeille domestique. Enfin, la
base Agritox3 renseigne sur les principales propriétés de « dangers » des
substances actives.
1-http://www.quickfds.com ou http://www.phytodata.com
2-http://e-phy.agriculture.gouv.fr
3-Agritox est une base de données sur les propriétés physiques et chimiques, la toxicité, l'écotoxicité, le devenir dans
l'environnement, la réglementation sur les substances actives phytopharmaceutiques. Elle a été créée par le département de
phytopharmacie et d'écotoxicologie de l'Inra. 80 % des informations proviennent des dossiers de demande d'autorisation de mise
sur le marché déposés par les industriels et validés par les experts aux niveaux français et européen, et 20 % sont de source
bibliographique (www.dive.afssa.fr/agritox/index.php).
Les bonnes pratiques phytosanitaires inscrites dans la réglementation en vigueur
• Conditions d'utilisation des insecticides et acaricides à usage phytosanitaire
D’une façon générale, il faut noter que l’arrêté du 28 novembre
2003, paru au Journal officiel du 30 mars 2004, interdit tout emploi
d’insecticides ou d’acaricides en période de floraison ou de
production d’exsudats ; ceci afin de protéger les abeilles et autres
insectes pollinisateurs. Par dérogation, l’emploi d’insecticides et
acaricides en période de floraison ou de production d’exsudats est
cependant possible dès lors que deux conditions sont respectées :
1. L’intervention a lieu en dehors des périodes de butinage, c'est-àdire tard le soir ou tôt le matin (les cultures n’étant pas visitées par
les butineuses).
2. Le produit insecticide ou acaricide employé bénéficie d’une
mention « abeilles ». L’arrêté définit en effet trois types de mention
« abeilles » pouvant être attribuées aux insecticides ou acaricides :
- « Emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d’abeilles ».
- « Emploi autorisé au cours de périodes de production d’exsudats, en dehors de la présence d’abeilles » ;
« Emploi autorisé durant la floraison et au cours des périodes de production d’exsudats, en dehors de la
présence d’abeilles ».
• Eviter les dérives lors des traitements
L'arrêté interministériel du 12 septembre 2006 impose aux
applicateurs (professionnels agricoles, personnel des
collectivités, particuliers) de mettre en œuvre des moyens
appropriés pour éviter tout entraînement des produits
phytopharmaceutiques en dehors des parcelles ou des zones
traitées. Il convient dans ce cadre d’éviter toute dérive des
produits vers les ruches et ruchers.
N’hésitez pas à échanger avec les apiculteurs
qui travaillent autour de vous et adaptez vos
• Mesures anti-dérives lors du semis
pratiques en leur demandant conseil vis-à-vis
L'arrêté interministériel du 13 janvier 2009 précise les des abeilles. Sur cette photo, colonie peu
conditions d'enrobage et d'utilisation des semences traitées populeuse après dérive.
par des produits phytopharmaceutiques en vue de limiter
l'émission des poussières lors du procédé de traitement en usine.
2/3
• Mélanges de produits phytopharmaceutiques dangereux pour les abeilles
L'association de certaines molécules à visée phytopharmaceutique peut faire courir un risque important aux
pollinisateurs (effets possibles de synergies). Pour cette raison, il convient d’être extrêmement vigilant en
matière de mélanges et de respecter l’arrêté ministériel du 7 avril 2010. Ce dernier prévoit dans son article
8 : que « durant la floraison ou au cours des périodes de production d'exsudats, au sens de l'article 1er de
l'arrêté du 28 novembre 2003 susvisé, un délai de 24 heures soit respecté entre l'application d'un produit
contenant une substance active appartenant à la famille chimique des pyréthrinoïdes et l'application d'un
produit contenant une substance active appartenant aux familles chimiques des triazoles ou des
imidazoles. Dans ce cas, le produit de la famille des pyréthrinoïdes est obligatoirement appliqué en
premier ». Les mélanges extemporanés de pyréthrinoïdes avec triazoles/imidazoles sont donc interdits en
période de floraison et d'exsudation de miellat par les pucerons.
A RETENIR
-
Pensez à observer vos cultures avant de traiter !
-
Il est interdit de traiter en présence des abeilles, même si le produit comporte la
mention « abeilles ».
-
Périodes et conditions où la présence des abeilles est la plus propice sur vos
cultures : dès que les températures sont supérieures à 13°C , la journée ensoleillée et peu
ventée.
-
Périodes et conditions où les abeilles sont peu présentes dans vos cultures : si les
températures sont fraîches (<13°C), par temps nuage ux, pluvieux et par vent fort.
Attention : d’autres pollinisateurs sauvages sont présents sur des plages horaires plus larges
au cours de la journée et sous des températures plus fraîches (par exemple, les bourdons).
Par ailleurs, les abeilles peuvent être actives du lever du jour au coucher du soleil.
Les bonnes pratiques pour favoriser l’activité des insectes pollinisateurs et
pour maintenir des ressources alimentaires en dehors des périodes de
floraison des cultures mellifères
•
Avant toute prise de décision concernant une éventuelle intervention phytosanitaire, pensez à consulter
le Bulletin de Santé du Végétal et à évaluer rigoureusement l’état phytosanitaire de la culture.
•
Ne laisser jamais d’eau polluée par des substances actives chimiques autour des parcelles ou sur votre
exploitation, les abeilles s’abreuvent et collectent de l’eau pour assurer le développement de leur
colonie.
•
Favorisez la présence des pollinisateurs pour la pollinisation de vos
cultures en implantant des espèces mellifères autour de vos parcelles
(bandes mellifères le long des cours d’eau et bord de champ, haies
mellifères, CIPAN mellifères…). Rendez non attractifs pour les abeilles
les couverts herbacés et fleuris entre-rangs dans la parcelle à traiter,
par exemple en les broyant ou les fauchant. Pour ne pas que la flore
mellifère devienne un piège pour les pollinisateurs, il est impératif que
la dérive des traitements réalisés sur les cultures voisines soit évitée.
•
Participez au maintien de l’apiculture sur votre territoire avec des
cultures diversifiées et des rotations plus longues en intégrant des
légumineuses ou des oléoprotéagineux dans votre assolement.
•
Laissez des plantes messicoles s’implanter en bords de champs pour
favoriser la biodiversité florale et mellifère.
Pour plus d’informations sur les abeilles et l’apiculture, contactez l’ADA (association de
développement apicole) de votre région, le référent apiculture de la chambre régionale d’agriculture
ou consultez le site internet de l’ITSAP-Institut de l’abeille www.itsap.asso.fr
3/3
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