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1RÉSUMÉ
Caractérisation de variants du récepteur des cystéinyl leucotriènes de type 1, CysLT1-
G300S et CysLT1-I206S
Par
Louiza Yaddaden
Programme d’Immunologie
Mémoire présenté à la Faculté de médecine et des sciences de la santé en vue de l’obtention
du diplôme de maître ès sciences (M.Sc.) en Immunologie, Faculté de médecine et des
sciences de la santé, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Québec, Canada, J1H 5N4
Les cystéinyl-leucotriènes (cysLTs) sont des médiateurs lipidiques pro-inflammatoires
impliqués dans l'asthme, liant trois récepteurs couplés aux protéines G: CysLT1, CysLT2 et
GPR99. Des polymorphismes de deux de ces récepteurs, CysLT1-G300S et CysLT2-M201V,
ont été fortement associés à l’atopie, une prédisposition aux allergies, alors que le
polymorphisme CysLT1-I206S n’y est pas significativement associé. Il a été montré
précédemment que le variant CysLT2-M201V avait une signalisation diminuée. L'objectif du
projet était d'étudier la signalisation cellulaire des variants CysLT1-G300S et CysLT1-I206S,
ainsi que l’interaction du variant CysLT1-G300S avec le récepteur CysLT2-M201V.
La lignée cellulaire HEK-293 a été transfectée avec les ADNs plasmidiques codant pour
des récepteurs de type sauvage et mutants. L’expression de surface des récepteurs a été
vérifiée par cytométrie en flux. La production d’inositol phosphates (IPs) et la transactivation
des promoteurs de l’IL-8 et de l’IL-13 ont été mesurées par essai IP-1 et essai luciférase,
respectivement, en réponse au LTD4 et LTC4. Ensuite, la phosphorylation de principaux
effecteurs de signalisation (Erk1/2, p65, p38 et c-Jun) suite à l’activation des récepteurs par
le LTD4, a été évaluée par immunobuvardage Western. Enfin, l’interaction entre les
récepteurs a été étudiée par des expériences de BRET (Bioluminescence Resonance Energy
Transfer) et BiFC (Bimolecular Fluorescent Complementation), en plus d’expériences de
type fonctionnel en co-expression.
L’expression de surface des récepteurs mutants et de type sauvage est équivalente. Le
variant CysLT1-G300S induit une plus forte production d’IPs et une plus grande
transactivation des promoteurs de l’IL-8 et de l'IL-13 que le récepteur de type sauvage. De
plus, la phosphorylation de Erk1/2 est également augmentée par l’activation de ce variant.
Par contre, le récepteur CysLT1-I206S ne montre pas de différence significative dans sa
transduction de signal. La co-expression des récepteurs CysLT1-G300S et CysLT2-M201V
n’affecte pas leur expression de surface, mais résulte en une faible transactivation du
promoteur de l’IL-8 et une production réduite d’IPs en réponse au LTD4. Enfin, les récepteurs
ont la capacité d’interagir et de dimériser entre eux.
En conclusion, ces résultats suggèrent que le variant CysLT1-G300S induit une plus forte
réponse que le récepteur de type sauvage. Cependant, bien qu’il puisse dimériser et interagir
avec le variant CysLT2-M201V, ce dernier domine la réponse combinée lorsqu’il est co-
exprimé avec le variant CysLT1-G300S.
Mots clés : Cystéinyl-leucotriène, variant, atopie, CysLT1, signalisation, CysLT2,
interaction.