Travaux dirigés La relance économique
a-t-elle encore un sens en Europe ?
(p. 311-313)
Pour mener efficacement ce TD en deux heures, il faut demander aux élèves de travailler à la maison les deux premiers points
de la clé n° 2 p. 315.
I. Le principe de la relance économique
Question 1, p. 311
Simulons l’effet d’une augmentation de 1 000 unités monétaires de l’investissement des entreprises dans une
économie fictive totalement fermée et sans intervention de l’État. À l’aide de la clé n° 2, paragraphe « le
multiplicateur keynésien », complétez le tableau suivant en simulant les premières itérations, puis calculez le
supplément de revenu engendré et la valeur du coefficient multiplicateur sachant que la propension marginale
à épargner est égale à 0,25.
Demande
PIB
Revenus
Épargne
Consommation
1re itération
1 000
1 000
1 000
250
750
2e itération
750
750
750
187,5
562,5
3e itération
562,5
562,5
562,5
140,6
421,9
4e itération
421,9
421,9
421,9
105,5
316,4
5e à ne itérations
---------
---------
---------
---------
---------
Résultat final
4 000
4 000
4 000
1 000
3 000
ERRATUM. Il faut inverser l’ordre des réponses demandées à droite du tableau A.
Valeur du multiplicateur :
k = 1/(1 - 0,75)
k = 4
Calcul du supplément de revenu :
Y = 1 000 × 4
Y = 4 000
À noter qu’à la fin du processus itératif décrit par le tableau, le montant de l’épargne est égal au montant des
dépenses d’investissement engagées au début de la politique de relance. À l’inverse de la conception économique
classique, l’épargne n’est pas un préalable indispensable à l’investissement. Au contraire, ici c’est la logique
inverse qui prévaut, la dépense initiale génère des revenus supplémentaires qui permettent de dégager un
montant d’épargne suffisant pour rembourser la dette.
Question 2, p. 311
Dans une économie fermée avec intervention de l’État, une augmentation des dépenses publiques peut-elle
permettre de sortir de la récession ? Expliquez pourquoi compte tenu de l’exercice précédent.
Les élèves doivent reprendre ici le contenu du premier point de la clé n° 2 p. 315, en retrouvant les mécanismes présentés
dans l’extrait suivant :
« Le grand mérite de Keynes est d’avoir montré que l’équilibre invoqué par les économistes peut fort bien
s’accompagner d’un chômage durable, si les prévisions pessimistes des entrepreneurs les conduisent à des
investissements insuffisants. Seul l’État peut rompre cet équilibre de sous-emploi en créant une demande
supplémentaire, qu’il s’agisse de dépenses nouvelles ou de diminution des impôts. Cette demande
supplémentaire a un effet puissant sur la production, grâce au mécanisme du multiplicateur : les dépenses
publiques engendrent des revenus pour les entreprises ou les ménages qui sont en grande partie dépensés ; ces
dépenses entraînent une nouvelle production, d’où une nouvelle distribution de revenus. »
(Voir clé n° 2 p. 315)
Au moment de la mise en commun, on pourra aller plus loin avec les élèves pour présenter (ou rappeler) la notion de
politique contracyclique et poser les questions suivantes :
Inversement, en période de « surchauffe » comment l’État peut-il intervenir pour freiner l’inflation ?
Pourquoi ces politiques sont-elles qualifiées de « contra-cycliques » ?
« Inversement, une croissance trop rapide qui entraîne des tensions inflationnistes peut être freinée par
l’augmentation des impôts ou par la diminution des dépenses publiques. L’État disposerait ainsi, avec le budget,
d’un instrument efficace pour réguler l’économie, les politique de relance augmentant la demande pour réduire le
chômage et les politiques de rigueur la freinant pour combattre l’inflation. Ces politiques sont dites contra-
cycliques, car elles contrarient le cycle économique et l’atténuent. »
(Voir clé n° 2 p. 315)
Enfin, selon le temps disponible et le niveau des groupes, on pourra terminer cette mise en commun en rappelant les limites
des ces mécanismes :
« Cet enchaînement dépenses-production-revenus n’est évidemment pas sans limites. D’abord, tous les revenus
nouveaux ne sont pas dépensés, ce qui fait que l’impact des dépenses publiques s’affaiblit peu à peu. La question
cruciale est donc de savoir ce que vaut la propension marginale à consommer, c’est-à-dire quelle part d’un revenu
supplémentaire les ménages vont dépenser.
Ensuite, il faut bien que les dépenses supplémentaires de l’État soient financées. Si elles sont compensées par la
hausse des impôts, l’impact sur l’activité, sans être nul, demeure faible. La création de monnaie (la fameuse
planche à billets) au profit de l’État étant désormais interdite dans la plupart des États, la seule solution est le
recours à l’emprunt. Il faut donc prévoir une hausse des impôts pour ce remboursement.
Enfin, l’action sur la demande n’est utile que si l’offre peut répondre, c’est-à-dire si des capacités de production
inutilisées existent. Une fois que la production est revenue au niveau où les capacités sont pleinement utilisées,
stimuler la demande provoquera surtout de l’inflation, les entreprises ne pouvant pas augmenter immédiatement
leur production. »
(Voir clé n° 2 p. 315)
II. 1981 : l’échec de la relance économique en France
Question 3, p. 311
Classez selon leur nature les différentes mesures prises par le gouvernement Mauroy lors de son arrivée au
pouvoir en 1981.
Pour faciliter le travail, il est préférable de donner une indication sur les regroupements à effectuer en faisant noter « Action
sur… » comme titres des quatre colonnes.
Action sur les revenus
Action sur l’emploi
Action sur la
consommation
Hausse du SMIC
Hausse du minimum
vieillesse
Hausse des allocations
familiales
Baisse de la durée du
travail
Création d’emplois
publics
Équipements collectifs
Logements sociaux
Cinquième semaine de
congés payés
Quels sont les effets attendus ? Pourquoi peut-on dire que ces mesures sont d’inspiration keynésienne ?
Ces mesures illustrent les mécanismes décrits à la question 2. Il s’agit d’agir sur les deux éléments qui composent
la demande effective et qui doivent inciter les entrepreneurs à modifier de façon positive leurs anticipations de la
conjoncture économique. Plus optimistes, on peut espérer qu’ils révisent leurs projets de production à la hausse,
et qu’ils favorisent ainsi une augmentation de la demande de travail.
La consommation :
Les mesures sur les revenus permettent la hausse du pouvoir d’achat.
Les mesures en faveur de l’emploi doivent contribuer à réduire le chômage et donc elles doivent générer des
revenus supplémentaires.
L’accroissement du temps libre couplé à la hausse du pouvoir d’achat doit favoriser l’augmentation de la
consommation.
L’investissement :
Les commandes publiques doivent relancer l’investissement des entreprises et donc agir positivement sur
l’emploi et les revenus. Il s’agissait aussi de socialiser l’investissement, de prendre collectivement en charge un
certain nombre de dépenses pour restructurer des activités jugées essentielles à l’échelle nationale et qui étaient
négligées par les agents privés.
Toutes ces mesures interagissent (par exemple, les créations d’emplois publics agissent sur les revenus) et visent à
relancer la demande : il s’agit bien de mesures d’inspiration keynésienne. Selon Keynes, pour sortir l’économie
d’un équilibre de sous-emploi, l’État doit intervenir en stimulant la demande.
Question 4, p. 311
En complétant le schéma avec les termes ci-dessous, montrez que le contexte économique mondial est en
grande partie responsable de l’échec de cette politique.
Récession
mondiale
Relance économique
française
Hausse des
salaires Hausse des pres-
tations sociales Hausse des inves-
tissements publics Hausse des
emplois
Hausse des revenus
Hausse de la demande
Hausse de la consommation Hausse de l’ investissement
Hausse des importations Baisse des exportations
Déficit commercial
Dépciation monétaire
Inflation
Perte de compétitivité
Echec de la relance : Aggravation de la récession (baisse des pro-
fits, des investissements, de l’emploi, hausse du chômage)
Hausse des taux d’intérêt
III. Les conditions de la relance sont-elles réunies en Europe ?
Question 5, p. 311
Après avoir analysé les documents 2 à 5, vous compléterez le tableau suivant :
Des atouts pour une relance européenne réussie
Les obstacles d’une relance européenne concertée
Une autonomie accrue en tant que zone : les
échanges extra européens ne représentent que 12,9 %
du PIB européen. Les « fuites » vers l’extérieur sont
limitées et réduiraient peu l’effet multiplicateur de la
relance. « L’essentiel du PIB est orienté vers l’activité
interne. » (doc. 2)
L’intervention publique occupe une place
prépondérante : les dépenses publiques représentent
presque la moitié du PIB de l’Union européenne.
La faiblesse du budget communautaire : 1,2 % du
PIB lorsque celui des États-Unis représente 22 % du PIB.
L’accroissement des dépenses publiques ne peut avoir
un effet suffisant pour relancer la croissance en Europe.
L’absence de coordination économique européenne :
pas de coordination entre politique monétaire et
budgétaire pour favoriser la croissance. Pas de
coordination entre les politiques budgétaires des
différents pays.
Le maintien de forts écarts de conjoncture entre les
pays membres de l’Union européenne rend difficile la
mise en place d’une politique appropriée à l’ensemble
des pays. (la baisse des taux d’intérêt peut relancer la
croissance dans certains pays et accroître l’inflation
ailleurs).
Le pacte de stabilité et de croissance.
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