Le déficit général devrait atteindre 23,5 milliards d'euros en 2009 et 30,6 milliards d'euros en
2010. La dégradation des comptes est due à la crise :
•
A l’effondrement des recettes. Pour la première fois depuis la fin des années 40, la
masse salariale recule deux années de suite. En 2009 et 2010, la chute des revenus
du travail nous prive de 21 milliards d'euros de recettes par rapport à la croissance
moyenne des années 1998-2007.
•
Au choix du Gouvernement de laisser la protection sociale jouer un rôle
d’amortisseur pour protéger le pouvoir d’achat.
Les déficits se stabiliseront quand la croissance sera de retour et que les recettes
rentreront à nouveau dans les caisses de la Sécurité sociale.
Sous l’effet de facteurs multiples (ex : amélioration des prestations, vieillissement de la
population, croissance économique), les prestations sociales ont progressé sur l’ensemble
de la période plus vite que la production nationale. Leur poids dans le PIB est ainsi passé de
25 % en 1981 à 29 % en 2007, une progression néanmoins plus faible que sur la période
précédente.
La structure des prestations est restée, pour sa part, relativement stable sur ces vingt
dernières années. Ainsi, les prestations "vieillesse" et "santé" prédominent toujours et
représentent les 3/4 des prestations sociales. Quelques tendances peuvent être néanmoins
observées :
• la progression des prestations "vieillesse-survie" (13,1 % du PIB en 2007),
sous l’effet du vieillissement démographique, du développement des régimes
complémentaires et de la montée en puissance des systèmes de retraite.
Cette hausse devrait s’accélérer avec l’arrivée à l’âge de la retraite des
générations du baby boom ;
• une reprise de la progression des prestations liées au risque de santé (10,3 %
du PIB en 2007), dont la part dans le PIB tendait à stagner après plusieurs
années de hausse, du fait des dépenses de médicaments et de la montée en
puissance de la couverture maladie universelle (CMU) ;
• une progression des prestations "pauvreté-exclusion", avec la création du
revenu minimum d’insertion (RMI) en 1988 puis RSA en 2009
• la poursuite de la baisse des prestations famille -maternité" (9,2 % des
prestations sociales en 2007), malgré la progression des aides au logement
• une augmentation des prestations "emploi" avec l’apparition d’un "chômage
de masse". Leur part dans les prestations sociales tend toutefois à se stabiliser
et leur évolution reste fortement liée à celle de la conjoncture économique
(ex : très forte hausse de 1981 à 1986, baisse importante après 1997, reprise
depuis 2002).
La période est aussi marquée par l’apparition de nouvelles prestations qui vont dans le
sens d’une meilleure couverture sociale de la population (couverture maladie universelle,
revenu minimum d’insertion) et de la prise en charge de nouveaux risques (ex : dépendance
avec l’allocation personnalisée autonomie).