DEUXIEME PARTIE : 7 points

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Ce corrigé est à titre INDICATIF, d’autres éléments auraient pu être cités, et d’autres
parties auraient pu être développées davantage comme la contrainte européenne.De
plus, il y a dans ce corrigé plus de 2 idées par sous-parties.
« Le pouvoir d’achat est il le seul facteur d’une relance de la croissance
économique française ? »
Introduction :
 Accroche : le pouvoir d’achat a été un thème au cœur de la campagne
électorale : défiscalisation des heures supplémentaires, assouplissement des
35 heures autant de mesures destinées à rehausser le pouvoir d’achat des
français. Sur les 2 points de croissance française de ces dernières années, la
moitié de la hausse du PIB est en effet liée à la consommation des ménages.
 Définition des termes : Le pouvoir d’achat se traduit comme la quantité de
biens ou services qu’un agent économique peut acheter avec son revenu.
Plusieurs facteurs vont donc l’influencer : la hausse des revenus (réels), le
niveau d’inflation, le partage de la VA (part destinée aux facteurs travail et
capital)…La croissance économique se mesure elle par l’augmentation du PIB
(somme des VA + TVA + droits de douane – subventions). La relance de la
croissance passe donc par le stimulation des composantes de la demande :
consommation, investissement, commerce extérieur.
 Si le pouvoir d’achat est un stimulant important de la croissance économique
française, est-il pour autant le seul ?
 Nous verrons dans une première partie comment le pouvoir d’achat peut
relancer la croissance française puis dans une seconde partie, les autres
déterminants de la croissance.
I-
Le pouvoir d’achat stimule la croissance française
A- Le pouvoir d’achat, déterminant de la consommation
Le maintien du pouvoir d’achat voire son augmentation est au cœur de la
croissance française : il stimule la consommation des ménages qui tire la
croissance française. La lutte contre l’inflation permet de le maintenir (objectif de
la BCE : taux d’inflation de 2% maximum) mais la hausse du PIB permet
également de l’augmenter : la création de valeur ajoutée supplémentaire
permettra de distribuer des revenus supplémentaires aux salariés. (si le partage
de la VA leur est favorable1). La situation sur le marché du marché du travail
influence également la hausse des salaires (un taux de chômage bas est souvent
lié à des hausses plus importantes des salaires : pouvoir de négociation des
salariés.)2
B- La relance de la demande
C’était le cas lors des 30 glorieuses : part des salariés dans le partage de la VA : 70 % contre 60%
actuellement). La VA est répartie entre salariés puis apporteurs de capitaux : banques, actionnaires, ou bénéfices
mis en réserve, autofinancement. + L’Etat perçoit quant à lui les impôts.
1
2
cf Courbe de Phillips : il existe une relation inverse entre chômage et inflation, lorsque le taux de
chômage est bas, il y a des tensions à la hausse des salaires (pouvoir des organisations syndicales
qui négocient les augmentations de salaires).
Les politiques keynésiennes visent à maintenir la demande des ménages (en
particulier des moins aisés dont la propension à consommer est la plus forte) en
distribuant des revenus de transfert afin de relancer la consommation. En effet,
selon Keynes le niveau de production (et donc de croissance) dépend de la
demande effective (demande anticipée par les entreprises au niveau de la
consommation et de l’investissement).
Ces politiques présentent des limites : hausse des dépenses publiques qui ont
creusé les déficits publics (les intérêts de la dette sont le 2ème poste de dépense
du budget de l’Etat) et augmentation des prélèvements obligatoires pour les
financer (environ 44% du PIB en 2007)
Transition : le pouvoir d’achat soutient la consommation qui tire la croissance
économique française mais d’autres facteurs interviennent (investissements, rôle
de l’Etat, du commerce extérieur..)
II-
D’autres facteurs peuvent stimuler la croissance française
A- Les autres composantes de la demande
L’investissement est au cœur de la croissance (taux d’investissement en % du
PIB : 19% du PIB) car il permet d’accroître la capacité de production, de
renouveler les équipements obsolètes (I de remplacement) et de faire à des
augmentations de la demande (sans augmenter les prix). De même, le commerce
extérieur peut être un stimulant pour la production nationale (débouchés sur
les marchés étrangers) et contribuer à la croissance (c’est le cas de l’Allemagne
compétitive sur les biens d’équipements mais pas de la France qui affiche un
déficit de sa BTC depuis 2004 : environ -1% du PIB). Le déficit extérieur français
dépend en partie du manque de spécialisation de la France sur les biens
d’équipements, les nouvelles technologies, les biens intermédiaires (électronique
par exemple). L’appréciation de l’€ a également dégradé la compétitivité prix des
produits français. (1€ = 1.58 dollar)
B- Les autres facteurs de la relance : Investissements en R&D, formation
des individus…
 Le développement des infrastructures, la formation des individus (capital humain),
les investissements dans la recherche créent des externalités positives et permettent
de stimuler la croissance économique (théories de la croissance endogène3). Ces
investissements permettent en outre de développer l’attractivité de la France (40 000
emplois crées en 2006 grâce aux IDE étrangers en France).
 Les investissements immatériels favorisent l’innovation4 qui favorise
l’investissement dans les nouvelles technologies et la relance de la demande dans
les produits nouveaux (avant un phénomène de saturation de la demande qui
entraîne une baisse de l’activité). J.Schumpeter explique les cycles longs Kondratiev
par ces évolutions technologiques (« les grappes d’innovation »).
 Mais la relance de la croissance européenne se fait également sous contraintes :
la contrainte européenne est importante : la France doit respecter le pacte de
3
Romer et Lucas
Objectif du sommet européen de Lisbonne en 2000 : développer la R&D en Europe et faire de
l’Europe la première Economie de la connaissance et de la Recherche
4
stabilité et de croissance 1997 (déficit public de 3% du PIB ce qui limite les politiques
de relance type Keynésienne). De plus, la politique monétaire a été transférée
auprès de la BCE qui détermine les TI directeurs qui ont un impact sur le
financement de l’économie (des TI élevés rendent le coût des crédits plus élevés) et
sur le taux de change (des TI élevés attirent les placements étrangers (mieux
rémunérés) et augmentent la demande de devises). Enfin, la contrainte extérieure
pèse sur la croissance française : les économies sont interdépendantes de par leurs
échanges commerciaux et financiers. Une baisse de la croissance américaine en
2008 pèserait sur la croissance française.5
Conclusion :
 Si le pouvoir d’achat est un élément déterminant de la croissance française
car il stimule la consommation des ménages français, il n’est cependant pas le
seul déterminant: investissements en R&D (importance de l’innovation),
développement des avantages compétitifs de la France sur les marchés
internationaux, formation des individus..
 Ouvertures possibles : 2 propositions
 la croissance française dépend également dans une économie mondialisée
des mouvements internationaux de capitaux (IDE, investissements en
portefeuille (actions, obligations), investissements spéculatifs) qui peuvent
permettre de financer une économie, créer de l’emploi, transférer des
technologies mais qui peuvent également déstabiliser l’économie réelle (crise
asiatique de 1997, crise des subprimes aux EU).
 Les politiques de l’offre d’inspiration plus libérales visent à relancer la
croissance en stimulant l’investissement des entrepreneurs et en laissant faire
le marché (« la main invisible conduit à l’intérêt général »). Il faut donc réduire
le rôle de l’Etat : le poids des impôts pénalise l’activité économique 6, baisser
les charges sociales (sur les bas salaires en France par exemple afin
d’encourager la création d’emplois)….
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ou la croissance allemande : notre premier partenaire européen
Cf : Laffer : trop d’impôt tue l’impôt. Les recettes fiscales augmentent lorsque le taux d’imposition
augmente jusqu’à un certain seuil à partir duquel les recettes fiscales baissent. En effet, lorsque la
pression fiscale est trop forte, les ménages et les entreprises sont incités à réduire leurs activités de
travail au profit de leur temps de loisir. La mesure du bouclier fiscal en France va dans ce sens.
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