Depuis sa mise en application, peut

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Challenge Hebdo du 15 au 21 Septembre 2007
« AMO : Il faut absolument
changer les décrets d’application »
Le système de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) n’est pas encore au
mieux de sa forme. Des anomalies persistent et c’est toujours le patient qui paie
les pots cassés
Challenge Hebdo : Depuis sa mise en application, peut-on considéré que tout soit rentré
dans l’ordre en ce qui concerne l’AMO ? Le système est-il devenu efficace ?
NACIRI BENNANI Mohamed : Depuis la mise en œuvre de l’AMO, nous constatons que le
remboursement ne dépassent pas 20 à 25% des dépenses réelles des soins de santé, et ceci du
fait que ces remboursements se font sur la base d’une tarification nationale de référence qui
est inférieur du coût réel, et sur la base du prix du générique le moins cher et seulement pour
les médicaments admis au remboursement, en plus il ne faut pas oublié que la CNOPS
applique une tarification de responsabilité qui est très inferieur à la tarification nationale de
référence.
C H : Qui profite de la différence ?
NBM : Malheureusement c’est le patient qui subit les effets négatifs de cette situation. En
payant 150 DH ou 200 DH une consultation chez un médecin spécialiste il ne sera remboursé
que de 48 DH par la CNOPS. S’il paie 100 DH ou 120 DH un médecin généraliste, il va être
remboursé seulement 32 DH.
C H : Vous avez une nouvelle fois proposé de réviser les tarifs. Un terrain d’entente ne
semble pas se profiler…
NBM : Nous sommes encore en train de discuter des propositions faites par les gestionnaires
de l’AMO, et nous avons demandé à l’ANAM de discuter avec les gestionnaires les
propositions que nous lui avons soumises le 13 Avril 2007, nous souhaitons arriver à une
entente et nous ferons notre possible pour améliorer ce projet d’assurances maladie parce
qu’il s’agit de l’intérêt général des patients.
C H : Vous avez signé une convention où vous deviez respecter les tarifs de référence.
Pourtant, sur le terrain, chaque médecin facture le prix qui l’arrange. Dans ces cas-là,
pourquoi avoir accepté ces niveaux de prix s’ils ne sont pas appliqués ?
NBM : Nous avons signé la convention pour améliorer la base de remboursement, et pour
faciliter l’accès aux soins aux patients, et nous avons toujours souligné que les soins sécurisé
et de qualité ont un prix de reviens et pour que le médecin adhère volontairement à cette
convention et participer à une économie médicaliser des dépenses, il faut que la tarification
nationale de référence reflète le coût réel des actes.
C H : La situation risque alors de perdurer ?
NBM : Nous ne le souhaitons pas. Nous sommes optimistes. Nous formulerons des
propositions écrites au nouveau gouvernement pour améliorer le système. Pour cela, il ne faut
qu’une volonté politique pour ouvrir des concertations avec les professionnels et éviter les
erreurs du passées surtout celles commises lors de l’élaboration des décrets d’application.
Elles sont la cause des effets négatifs de la situation à laquelle nous sommes arrivés
aujourd’hui.
C H : A qui incombe la faute ?
NBM : En premier c’est le gouvernement qui est responsable. Il n’avait aucun droit de
décréter contre une loi votée par le parlement. Ensuite c’est la responsabilité des
parlementaires qui n’ont pas pu faire respecter le texte d’une loi qu’ils ont voté. Les citoyens
sont aussi responsables parce qu’ils n’ont pas protesté contre cette situation qui les lèse.
C H : Que reste t-il donc à faire?
NBM : Nous pensons que la meilleure optimisation des dépenses doit être recherchée dans
tous les domaines : médecine ambulatoire, médecine hospitalière, médecine de soins et de
prévention….Il faut arrêter de ne parler de la convention en termes de maîtrise des dépenses
sur des critères comptables. C’est dans ce cadre que nous proposons en particulier, la fusion
de toutes les caisses d’assurances maladie. Une seule caisse nationale d'assurance maladie
devra regrouper tous les régimes. Cette action permettra de réduire les frais de
fonctionnement et la dispersion des prises de décision.
Nous proposons aussi de revoir la base de remboursement pour qu’elle soit en conformité
avec les dépenses réelles. Il faut absolument changer les décrets d’application de la loi 65-00,
en supprimant par exemple la notion du plafonnement de la cotisation qui est de 400 dirhams.
Il est anormal qu’un salarié qui touche 8.000 dirhams paie la même cotisation que celui qui
touche 20.000 ou 30.000 dirhams et même plus. Le petit salarié finit par payer pour les grands
salaires. Il faut que ces anomalies disparaissent pour assurer la pérennité du système.
Et finalement nous proposons d’introduire dans notre système de santé la notion du médecin
traitant qui peut devenir un médecin de famille.
Propos recueillis par Saloua Mansouri
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