par une plus grande discipline du « secteur privé » complètement intégré au
« secteur public » et de convenir que « les réformes entreprises par les
gouvernements sont nécessaires, n'en déplaise aux banquiers et autres gens
d'affaires qui ont commencé à s'en plaindre. » (2).
Mais voilà que la vie réelle rattrape notre mystique banquier qui ne parvient
pas plus que les autres à équarrir le cercle des contradictions capitalistes.
« Comme la dernière crise est venue, cette fois-ci, des marchés
financiers, plusieurs d'entre elles (les réformes NDLR) visent à en
resserrer la supervision. Mais les futurs chocs pourraient venir de
n'importe où, a-t-il expliqué: de l'évolution fulgurante des
technologies, des changements constants dus à la mondialisation, de
facteurs géopolitiques. » (3).
Dans cet extrait, l’employé de la banque centrale des capitalistes européens
admet qu’il n’a pas pu empêcher ses patrons de se phagocyter et il prévient
son auditoire de petits-bourgeois recherchistes et analystes universitaires
que le prochain tsunami financier pourrait provenir de n’importe quel acteur
du sérail, soit des ambitieux banquiers, soit des vicieux spéculateurs
boursiers, soit des plantureux présidents de trusts (assurance,
communications, services, commerces de détail) ; il pousse même sa
voyance à sa limite en nous invitant à observer l’évolution des technologies
des télécommunications (la spéculation boursière intercontinentale via
Internet) et le repartage constant des marchés qu’il qualifie pudiquement de
« mondialisation »; il se méfie même de la géopolitique (veuillez ici
comprendre : les guerres de rapines comme celles en cours en Afghanistan,
au Nord Pakistan et en Libye sous les bombes meurtrières de l’OTAN), toutes
ces variables pourraient perturber la quiétude de l’évolution économique du
monde impérialiste (évolution qui n’est jamais paisible, soit dit en passant)
en décrépitude circulaire et cubique.
Il n’est pas facile pour le subalterne Trichet de commander aux politiciens
européens, placés à leurs postes par ses patrons, qui en retour l’ont placé,
lui, aux commandes de la Banque centrale européenne afin qu’il les oblige à
se discipliner et à survivre tous ensemble, ce qui est en contradiction
flagrante avec le système économique qu’il est censé préserver. Mesdames
et messieurs vous assistez ici à la prestation d’un valet qui veut le bien de
son maître qui, lui, veut les biens de tous les autres…et pour cela le président
Trichet souhaite mettre de l’ordre dans un système économique qui est par
essence désordonné et anarchique… Voilà ce qui s’appelle équarrir un cercle.
« La fameuse crise de la dette souveraine européenne est un problème
de politique économique et budgétaire dans certains pays, dont la
Grèce, a précisé celui qui réclamait, la semaine dernière, la création
d'un poste de ministre européen des Finances capable
d'apposer son veto au budget d'un pays membre qui
compromettrait la stabilité financière de la zone euro. » (4)