Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, cette société n’est pas immuable et il est à notre portée dés
aujourd’hui de la changer. Si on regarde l’histoire de l’humanité, on voit qu’elle a été jalonnée de révoltes et de
révolutions menées par les opprimés qui ont combattu pour changer leur sort. Aujourd’hui, c’est le rôle des opprimés
modernes, des travailleurs de poursuivre le combat, d’abattre le capitalisme et d’instaurer une société juste. Et ceci est
d’autant plus possible maintenant que le capitalisme a entraîné un développement sans égal des techniques.
Si bien qu’il serait possible de nos jours d’assurer une production de tous les biens de consommation à grande
échelle, et non plus pour permettre l’enrichissement de quelques uns mais pour s’adapter à la demande et ainsi de
répondre aux besoins de l’humanité. La seule chose qui aujourd’hui fait obstacle, c’est le fait qu’un minorité de
privilégiés s’accaparent le travail de millions de personnes et toutes les richesses créées par eux. Une autre société est
possible, où l’on remplacerait l’anarchie de la production telle qu’elle est à l’heure actuelle par une planification de cette
production. En développant par exemple des organismes de statistiques, il serait possible de recenser les besoins des
hommes pour une multitude de produits et ajuster la production suivant les besoins. On voit chaque jour les profits
records des entreprises qui affichent leur bilan, des milliards sont partagés entre quelques mains, l’Etat utilise une grande
partie des impôts en aides, subventions, exonérations de charges pour ces mêmes entreprises. Il est urgent de
réquisitionner ces sommes colossales qui atterrissent dans les porte-monnaie d’un poignée de gros actionnaires et qui sont
créés par le travail de millions d'individus, pour les mettre au service de la collectivité. Développer les services sociaux,
utiles à la population, mettre les moyens nécessaires pour minimiser le plus possible les conséquences de catastrophes
naturelles pour éviter par exemple le drame de la Turquie, mettre les moyens aussi dans la recherche scientifique pour
permettre par exemple de trouver de nouveaux vaccins, dans la recherche technique pour améliorer la productivité du
travail et permettre à tous de travailler moins et de profiter à part entière de la vie, tout cela serait dés aujourd’hui possible
dans une société débarrassée de la course au profit.
Pour cela, il faut inverser la logique économique de la société, c’est-à-dire en créer une nouvelle. Et ceci
suppose évidemment de contester le pouvoir politique de la bourgeoisie car si les patrons détiennent les rênes de
l’économie, les gouvernements ne peuvent être que les défenseurs zélés de leur intérêts. Les travailleurs à travers une
révolution devront prendre le pouvoir politique. Non seulement en mettant en place leur propre gouvernement, mais aussi
en désorganisant l’appareil d’Etat de la bourgeoisie qui, avec sa justice, sa police, son armée, sa haute administration, est
entièrement au service des classes dominantes. A l’inverse, Il nous faudra construire notre propre Etat, bâti avec une
démocratie la plus large, la plus directe et au service de la collectivité. Cet Etat, contrôlé de fait par toute la population,
dirigera dans un premier temps la société, aura pour tâche notamment de recenser les besoins, d’y répondre, en un mot
d’exprimer publiquement et de satisfaire la volonté de la majorité. La construction d’un tel Etat est une étape nécessaire
vers une société enfin libérée de l’exploitation de l’homme par l’homme.
Mais on ne se bat pas seulement pour en finir avec l’exploitation qu’exercent les capitalistes envers les
travailleurs. L’évolution historique crée la possibilité d’en finir avec toute forme d’oppression, donc avec la division de la
société en classe et avec l’Etat qui en est le résultat. Les travailleurs en détruisant la propriété privée des capitalistes, en
abolissant le salariat, créeront les conditions de l’avènement d’une société sans classe et sans Etat. Car l’Etat bâti par le
monde du travail sera simplifié à l’extrême dans la mesure où les tâches seront exercées dans le sens de la collectivité.
Simplifié, il sera destiné à disparaître au fur et à mesure que la démocratie s’élargira, que chacun s’habituera à agir en
respectant les règles de la vie sociale, utile à lui-même comme aux autres. Le développement de la production selon un
plan discuté et conscient permettra de supprimer rapidement les mesures de contrainte et l’Etat n’ayant plus de raison
d’être, se fondra dans une société devenue maîtresse de son destin.
Dés lors, lorsque la société aura changé de bases, il pourra y avoir un développement harmonieux de
l’économie. On connaîtra un monde sans crise, sans possibilité d’enfoncer des pans entiers de la population dans la
misère, le chômage et l’indigence. Aujourd’hui, on produit pour vendre et faire du profit, demain, ce sera pour assurer
notre épanouissement et on ne sera plus obligé de travailler 10 heures par jour pour un patron alors qu’à côté il y a des