texte en langue sémitique ayant trait à la divination par les rêves, I‘oniromancie. Contrairement à Ebla, les documents
du IIIe millénaire de Mari étaient datés du mois et de l'année.
La découverte en 1935 du Palais royal du IIe millénaire élevé sur les décombres de l'ancien, fit grand bruit. C'était
pour la première fois qu'on assistait au dégagement d'un palais de cette période aussi exceptionnellement conservé.
Un palais de plus de deux hectares et demi avec 300 salles et cours, des murs de quatre mètres de hauteur par
endroit, avec sur ou sous les sols, des aménagements en réservoirs, citernes, puisards, égouts, jeux... et un matériel
d'une rare qualité : quelques quinze mille tablettes, des statues, des peintures murales, des figurines, des objets de
la vie quotidienne, des moules à gâteaux...
Jamais encore, en dépit des découvertes réalisées au XIXe siècle dans les palais assyriens si riches en bas-reliefs
ou en textes, on n'avait retrouvé un palais dont la vie semblait s'arrêter du jour au lendemain (vers 1761 av. J.C.) et
où les derniers habitants paraissaient avoir tout abandonné sur place.
Les enseignements tirés de la fouille de ce palais portent tout à la fois sur l'architecture en soi et sur l'univers royal au
début du IIe millénaire :
- Les savants ont dû réviser leurs jugements souvent trop hâtifs et sans fondements réels sur les qualités et les
défauts de l'architecture de brique crue ainsi que sur le niveau des connaissances techniques des constructeurs
mésopotamiens.
- Les fouilles ont démontré l'existence pratiquement partout d'au moins un étage ; ce qui permet de doubler la
superficie d'occupation par rapport à ce que qu'on imaginait au début.
- Le décor lié à cette architecture relativement bien conservé a permis des restitutions des peintures murales des
salles d'apparat tout à fait éloquentes et d'un grand intérêt .
- L'organisation des unités architecturales avec un espace central couvert au lieu de la cour à ciel ouvert est aussi
une nouveauté.
La fouille du grand palais a par ailleurs permis d'avoir une connaissance très précise de l'organisation et de la vie
d'un grand palais amorite du XIe millénaire grâce aux archives et au matériel, c'est à dire du cœur politique et
administratif d'une cité mésopotamienne.
Dans sa spécificité, le palais est l'édifice le plus représentatif de la civilisation mésopotamienne et celui de Mari,
malgré quelques particularismes liés à son histoire propre, est celui qui nous donne la meilleure image de ses traits
architecturaux de ses composants et de son fonctionnement. Hammourabi de Babylone en 1761 pille le palais, y mit
le feu ainsi que tous les grands bâtiments de la cité et la cité elle-même. Acte significatif : Mari n'avait plus sa place
dans le concert des royaumes du XVIIIe siècle av. J.C.
Parce que les circuits économiques qui unissaient la Syrie à la Mésopotamie ne passaient plus principalement par
l'Euphrate, cette destruction marqua la fin du rôle joué par Mari pendant un millénaire.
Apport du site à l'histoire par sa diversité, la documentation épigraphique de Mari est l'une des plus riches du Proche-
Orient : elle donne une image d'une exceptionnelle concentration sur le monde syro-mésopotamien pendant la brève
période qui a précédé la chute de la cité : par la qualité de la conservation de son architecture et par la richesse du
mobilier qui y subsistait, le grand palais royal est l'exemple encore unique d'un grand palais de l'âne du Bronze. Ainsi,
c'est grâce à Mari que nous avons une idée de ce qu'a pu avoir été le premier empire babylonien sous la royauté
d'Hammourabi, puisque la fouille de Babylone n'a rien fourni pour cette époque.
Par l'ampleur et l'audace de ses conceptions, l'architecture du palais exprime la puissance inventive des populations
mésopotamiennes. Par la perfection de certaines de ses statues, Mari montre que ses ateliers se sont hissés à la
première place des grands créateurs artistiques, peut-être parce qu'ils se trouvaient au contact de deux univers
proches, mais non identiques, la Mésopotamie et la Syrie.
Enfin, le gigantesque de l'aménagement régional, né de l'ampleur des échanges commerciaux entre le rebord du
Taurus, son arrière-pays anatolien, la Syrie Occidentale et la Mésopotamie alluviale ou deltaïque, qui explique la