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Octroi des droits pour plusieurs territoires: si le champ d'application matériel des
droits d'auteur a été largement harmonisé, ces droits continuent à être octroyés sur
une base nationale. Dans le contexte du marché unique numérique, la rationalisation
de l'octroi des droits et de la distribution des recettes est donc l'un des principaux
défis à relever. Au second semestre de 2011, la Commission soumettra une
proposition en vue de créer un cadre juridique permettant une gestion collective
multiterritoriale efficace des droits d'auteur, en particulier dans le secteur musical.
Elle établira aussi des règles communes sur la transparence de la gouvernance et la
distribution des recettes. Toujours au second semestre de 2011, la Commission
lancera aussi une consultation sur les diverses questions que soulève la distribution
en ligne des œuvres audiovisuelles.
Bibliothèques numériques: il est essentiel, pour le développement de l'économie
de la connaissance, de créer des bibliothèques numériques contribuant à la
préservation et à la diffusion du riche patrimoine culturel et intellectuel européen.
Pour faciliter ce processus, la Commission présente aussi aujourd'hui une
proposition législative qui permettra de numériser et de mettre en ligne les œuvres
dites «orphelines» (telles que livres et articles de journaux ou de magazine qui sont
toujours protégés par des droits d'auteur mais dont les détenteurs sont inconnus ou
ne peuvent être retrouvés pour donner leur autorisation) – voir MEMO/11/333.
Parallèlement, la Commission espère parvenir à la conclusion d'un protocole
d'accord entre les bibliothèques, les éditeurs, les auteurs et les sociétés de gestion
collective, qui offre des solutions en matière d'octroi des droits et permette la
numérisation et la mise à disposition des ouvrages épuisés.
Violation des DPI: la contrefaçon et le piratage menacent de plus en plus
l'économie. Entre 2005 et 2009, le nombre de cas recensés, aux frontières de l'UE,
de produits soupçonnés d'enfreindre des DPI est passé de 26 704 à 43 572. Par
ailleurs, le secteur de la création estime que, rien qu'en 2008, le piratage a coûté
10 milliards EUR et plus de 185 000 emplois à l'industrie européenne du disque, du
film, de la télévision et du logiciel. La Commission va redoubler d'efforts dans ce
domaine. Premièrement, elle a présenté aujourd'hui un règlement qui doit renforcer
l'Observatoire européen de la contrefaçon et du piratage, qu'elle a institué en 2009,
en confiant ses tâches à l'Office pour l'harmonisation dans le marché intérieur
(OHMI). Cela permettra à l'Observatoire de bénéficier de l'expertise de l'OHMI en
matière de propriété intellectuelle et de sa solide expérience de la délivrance des
marques et dessins commerciaux. Le règlement est à présent transmis pour examen
au Parlement européen et au Conseil. Deuxièmement, au printemps 2012, la
Commission proposera de réviser la directive sur le respect des DPI (voir IP/04/540).
La directive prévoit des mesures de droit civil permettant aux détenteurs de faire
respecter leurs droits de propriété intellectuelle mais elle devrait être adaptée, en
particulier pour répondre aux problèmes spécifiques de l'environnement numérique.
Protection des DPI par les autorités douanières: les douanes supervisent tous les
échanges à travers les frontières extérieures de l'UE. Elles effectuent des contrôles
à diverses fins et jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le commerce de
produits enfreignant les DPI. Rien qu'en 2009, les autorités douanières ont
intercepté plus de 40 000 colis suspects représentant 118 millions d'articles. Dès lors
que la majorité des produits interceptés sont contrefaits ou piratés, les douanes
jouissent d'une position unique à la frontière pour faire respecter un large éventail de
droits de propriété intellectuelle. Dans le cadre de la stratégie globale en matière de
DPI adoptée aujourd'hui, la Commission propose aussi un nouveau règlement visant
à renforcer le cadre juridique des interventions des autorités douanières. La
proposition vise aussi à couvrir les petits colis de produits contrefaits envoyés par la
poste qui, dans leur écrasante majorité, résultent de transactions effectuées par
Internet.