En préambule, était lu par Marie-Andrée Balbastre un poème de Pablo-Neruda : "Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas, celui qui ne change pas de cap". L'orientation de la soirée était donnée :
multiples sont les chemins à prendre chaque jour. La vie elle-même est un chemin qui conduit l'être
humain devant des carrefours, des choix à faire sans cesse. Car aucun chemin n'est tracé d'avance.
C'est ce que les poètes ont exprimé à travers des poèmes sur la difficulté de tracer sa voie, de la
réajuster, d'avancer pas à pas dans l'existence sur des routes pas toujours uniformes, jusqu'au terme
final… Mme Courtieu dressa une liste de tous ces chemins possibles à travers les expressions
courantes : chemin de croix, chemin de ronde, chemin des écoliers, chemin de fer, chemin faisant…
Plus prosaïquement, a été évoquée la marche à pied, ces chemins que le marcheur foule de ses pieds
et de ses chaussures, en écho à la chanson de Félix Leclerc, dont "les souliers ont beaucoup voyagé"
et qui a "traversé le monde et sa misère". Les randonneurs présents dans la salle pouvaient associer
aux descriptions poétiques les images de paysages traversés pendant ces longues heures à cheminer
sur les sentiers de la région. L'expérience de "rando-poésie" de l'été dernier est bien présente par ces
temps d'hiver, randonnées qui reprendront au printemps avec l'association Terpsichore. Etaient
évoqués aussi les chemins incontournables, comme celui de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le poète
n'a plus qu'à prendre sa plume, dans la contemplation de la nature, pour décrire les merveilles qui
s'offrent à ses yeux.
L'invité du jour, Erick Lenguin, enchaînait sans transition, en retraçant son propre itinéraire qui l'a
conduit à l'écriture de son recueil "D'une terre l'autre". Comme il le définit lui-même, ce livre est la
"ballade d'un homme cheminant, l'homme qui est une terre à découvrir sans cesse". Il arpentait page à
page, en lisant des extraits, tous les pays de son enfance et de l'âge mûr, le Béarn, la Martinique, la
terre d'Aude avec son vent et ses Cathares…, mais aussi les chemins de l'amour, de l'écriture, du
partage de la planète entre les hommes, jusqu'à la terre dernière du cimetière. Et c'est, en fin de
compte, sur une note sentimentale que se ferme ce livre, car il n'y a pas de chemin sans amour : "Nous
ferons de charmants petits vieux, mon Amour ; L'un à l'autre attentifs, on s'aimera autant ; Autant
qu'aux premiers temps…"."D'une terre l'autre" d'Erick Lenguin est publié aux éditions Kyrographaires.
Prochain lundi poétique. Lundi 5 mars, dans le cadre du Printemps des poètes, sur le thème "Enfances,
commencement" (www.printempsdespoetes.com).