HEC E2 MACROECONOMIE DEVOIR N° 3 PROPOSITION DE

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HEC E2
MACROECONOMIE
DEVOIR N° 3
PROPOSITION DE CORRECTION
1- Les deux documents ci-dessous permettent-ils d’éclairer les débats théoriques autour
des déterminants de la consommation ? – 10 points
Extrait de « La consommation des ménages dans la crise » - Note de Conjoncture INSEE – juin 2012
La période 2000 – 2007 montre l’existence d’une relation forte entre la dynamique du pouvoir d’achat et
celle de la consommation. La perspective keynésienne apparaît alors assez largement validée.
Le déclenchement de la crise modifie de manière significative cette perspective : la croissance de la consommation devient nettement plus faible que celle du revenu, ce qui implique l’impact d’(autres déterminants de la consommation). Si certains d’entre eux apparaissent aléatoires et difficilement théorisables
(températures), il apparaît une complexification des déterminants de la consommation : impact de la variation des prix, rôle de la confiance par le biais du chômage (épargne de précaution) ou dans une perspective plus large.
L’importance du résidu et une analyse menée à l’échelle trimestrielle montrent la difficulté d’identifier de
manière précise les déterminants de la consommation surtout dans une période de crise.
2- Les facteurs financiers dans la dynamique de l’investissement – 5 points
Les facteurs financiers ont un impact sur la dynamique de l’investissement par plusieurs biais : les perspectives de profits représentent un déterminant significatif, ce qui peut se lire, théoriquement à travers
l’efficacité marginale du capital keynésienne et le ratio Q de Tobin (rapport entre la valeur boursière de
l’entreprise et sa valeur réelle) mais aussi empiriquement à travers l’impact du profit dans le modèle accélérateur-profit.
Les facteurs financiers interviennent également à travers le coût du capital (taux d’intérêt) même si la
mesure précise de l’impact de ce facteur est difficile à réaliser.
Enfin les modalités de financement de l’investissement peuvent être déterminantes : si le théorème de
Modigliani – Miller pose sous certaines hypothèses le principe de la neutralité du mode de financement de
l’investissement, l’existence de marchés financiers imparfaits et d’incertitudes peut introduire de nouveaux paramètres (poids des actionnaires, volonté de désendettement des entreprises).
3- La fonction de consommation keynésienne et ses prolongements (Brown – Duesenberry) - 5 points
Keynes construit une fonction de consommation à partir d’un principe essentiel : la « psychologique fondamentale » qui pose que la consommation augmente quand le revenu augmente mais moins que proportionnellement au revenu (propension marginale à consommer positive mais inférieure à 1). On en déduit donc
une relation entre le revenu courant et la consommation par le biais de la propension moyenne à consommer
qui est plus faible pour les revenus les plus élevés.
Cette relation a donné lieu à test empirique par S. Kuznets à partir de données américaines aux lendemains
de la 2ème Guerre Mondiale. Si la logique keynésienne apparaît validée de manière transversale, elle est infirmée dans une perspective longitudinale (stabilité de la propension à consommer dans un contexte de forte
hausse du revenu).
Ce constat a amené à des évolutions de la fonction de consommation keynésienne. Brown et Duesenberry
conservent le lien revenu courant – consommation mais le complètent par d’autres déterminants : le revenu
passé (effet cliquet ou mémoire) et le revenu relatif (la consommation est déterminée par la position de
l’individu par rapport à un revenu de référence). La prise en compte de ces deux éléments permet de mieux
rendre compte de la stabilité à moyen terme de la propension à consommer.
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