L'urètre : la fistule peut s'étendre au-delà du col, vers l'avant, détruisant une partie
plus ou moins importante de l'urètre.
Les orifices urétéraux sont parfois sur les berges mêmes de la fistule, lorsque celle-ci
concerne le trigone vésical.
L'utérus : la fistule, si elle est haute, peut aussi concerner l'isthme et le col utérin.
Le vagin : il est souvent étroit, car autour des fistules anciennes il peut se
développer une sclérose et une rétraction des parois vaginales.
Le rectum : dans quelques cas, les plus sévères, il existe une fistule recto-vaginale
associée, formant ce qu'on appelle un cloaque, infirmité très invalidante.
L'infection est presque constante, à la fois locale et urinaire.
Il. Examen clinique diagnostic
L'examen doit se faire sur une table d'examen gynécologique, avec des valves
(assez étroites) pour présenter la paroi vaginale, un spéculum, une petite sonde ou
une canule pour mettre en évidence la fistule, avec un bon éclairage.
Il est rare que le diagnostic soit fait précocement. Dans ce cas, lors de la
surveillance des suites de couches, l'incontinence urinaire et l'hématurie attirent
l'attention et il faut un examen gynécologique soigneux pour faire la différence entre
une incontinence vraie du post-partum (par traumatisme du périnée), qui régressera,
et une fistule. Celle-ci est parfois seulement mise en évidence par une épreuve au
bleu de méthylène (200 cc de sérum et une ampoule de bleu de méthylène injectés
dans la vessie). Il y a tout intérêt à dépister précocement ces fistules car le
traitement en est beaucoup plus simple à ce stade précoce.
Lorsque la fistule est plus ancienne, le diagnostic est plus simple. La patiente souffre
d'une fuite permanente des urines depuis son dernier accouchement dont on
apprend qu'il fut long et difficile. En position gynécologique, on découvre des lésions
cutanées et vulvaires provoquées par les urines. La mise en place d'une valve
permet de voir, en avant, sur la paroi antérieure du vagin, la fistule par laquelle les
urines coulent dans le vagin. La fistule est bordée de muqueuse vésicale, rosée, et
un cathéter introduit par l'urètre ressort par la fistule (fig. 3).
Le chirurgien fait alors un bilan complet des lésions pour choisir un mode de
traitement. Il précise la taille de la fistule, son siège exact, l'état du col vésical, de la
zone sphinctérienne, de l'urètre, l'emplacement des orifices urétéraux, la taille de la
vessie, le degré de sclérose et d'infection, l'état du col utérin et du sphincter anal.
Tous ces éléments sont à considérer lorsqu'on envisage d'opérer ces fistules.
Par ailleurs il faut apprécier le rentissement sur l'état général de la femme, son désir
de grossesses ultérieures, son environnement familial.