l’arrière-pays vieillissant. Dans les PSEM (pays du sud et de l’est de la méditerranée),
l’opposition entre littoral peuplé et un arrière-pays désertique, aux climats semi-arides et arides,
est ancienne et naturelle. Les contrastes de peuplement de l’arrière pays sont extrêmes et seuls
quelques foyers sont occupés, subissant une pression humaine forte : montagnes agricoles, oasis
et périmètres irrigués sahariens, sites d’exploitation pétrolière.
La situation des métropoles méditerranéennes est inégale. Au nord, l’urbanisation est poussée
mais la transition démographique est terminée et les populations augmentent surtout par le solde
migratoire. Les littoraux sont fréquemment saturés mais la richesse des Etats et la faible
croissance démographique rendent les problèmes gérables. Dans les PSEM, l’urbanisation est en
pleine expansion, du fait de la croissance naturelle et de l’exode rural ; la transition
démographique est en cours. La croissance démographique forte pose des problèmes de gestion :
l’habitat spontané (bidonville) se développe et les retards de développement entraînent un sous-
équipement, des problèmes d’approvisionnement, ainsi qu’une congestion des villes et une
pollution difficilement maîtrisable.
B ) Des dégradations préoccupantes.
Les littoraux sont des espaces saturés et dégradés. La côte est fréquemment soumise au manque
d’eau (douce), à la pollution et à la marbellisation (bétonnisation en ref. à la station balnéaire de
Marbella en Espagne). Les plages peuvent alors disparaître du fait de l’urbanisation ou par
amaigrissement (enlèvement d’une partie ou de la totalité du sable d’une plage par des courants
marins ou par les tempêtes, le plus souvent suite à une urbanisation excessive).
Les espaces montagnards, déboisés et dépeuplés, sont soumis au ravinement (creusement de
profondes rigoles par les eaux de ruissellement sur un terrain en pente, le rendant impropre à
porter une végétation) et à la mise en friche qui favorise les incendies.
Les arrières pays désertiques sont des milieux à l’équilibre très fragile, mis en péril par
l’assèchement des nappes phréatiques et l’épuisement des sols les plus fertiles soumis à une
agriculture intensive. L’irrigation peut entraîner une salinisation qui stérilise le sol.
Le milieu maritime, enfin, subit une forte dégradation : appauvrissement des eaux par des pêches
excessives, pollutions liées aux rejets domestiques, agricoles, industriels ou d’hydrocarbures.
Les efforts pour combattre les dégradations concernent surtout les espaces maritimes. Les pays
du nord, principaux pollueurs industriels et agricoles ont pris des mesures depuis une vingtaine
d’années et le retraitement des eaux progresse, les rejets sont mieux contrôlés : la pollution des
eaux est stable depuis 20 ans. Principaux pollueurs domestiques, les PSEM deviennent aussi
d’importants pollueurs industriels et commencent seulement à mettre en place des procédures de
prévention et de traitement. Une prise de conscience collective du besoin d’une gestion
commune des côtes et des espaces maritimes est apparue avec le Plan Bleu (ONU, datant de
1975 pour sauver la mer méditerranée. Il dresse un état des dégradations, coordonne les actions
de protection et définit des zones protégées.), mais la coopération reste cependant nettement
insuffisante.