Une interface Nord/Sud : l’espace méditerranéen « Mare Nostrum » des Romains, « Mer du milieu » des Arabes, la mer Méditerranée n’est plus, depuis longtemps, le centre du monde. C’est aujourd’hui un espace contrasté, un fragment de l’interface mondiale Nord/Sud qui se redéfinit et se recompose en permanence. Il intègre, au nord-ouest, une partie d’un pôle de la Triade, l’Union européenne, et des périphéries en développement à l’Est et au Sud et apparaît comme le théâtre d’échanges intenses et d’affrontements multiples. Façonné par la mondialisation et par les inégalités planétaires dont elle est porteuse, le monde méditerranéen est un espace riche et complexe. Comment définir les limites de l’espace méditerranéen ? Comment s’y matérialise l’interface Nord/Sud ? Quels échanges structurent cet espace ? Quelles oppositions handicapent l’intégration régionale des différents Etats méditerranéens ? I ) Un espace défini par son milieu physique et son histoire. Quelles limites peut-on retenir pour définir l’espace méditerranéen ? A ) Un espace d’abord défini par son milieu et son écosystème. Le terme « méditerranée » doit son nom à la mer intérieur presque fermée bordée par des territoires appartenant à trois continents : l'Europe au Nord, l'Asie à l’Est et l'Afrique au Sud. « Une mer au milieu des terres » en latin "mare medi terra ". Selon une définition stricte, l’espace méditerranéen est la zone comprenant la mer méditerranée et ses rivages tricontinentaux soumis au climat lui-même qualifié de méditerranéen. Un écosystème spécifique s’y développe dont un des marqueurs est l’olivier ; sa limite d’extension sert fréquemment à déterminer le climat méditerranéen. Cependant, celui-ci cède vite la place aux climats semi-aride dans le sud et l’est du bassin méditerranéen et aux climats continentaux au nord. L’aire strictement méditerranéenne est également restreinte par les dégradations montagnardes. Le stress hydrique (notion définie par l’ONU pour désigner une situation où les disponibilités moyennes en eau sont inférieures à 2000 m3 par habitant et par an. En deçà de ce seuil, des pénuries peuvent apparaître. www.notre-planete.info) y est plus ou moins prononcé selon la durée de la saison sèche, mais la gestion des ressources en eau est une préoccupation commune à l’ensemble de l’espace méditerranéen, plus forte au sud-est, moins sensible au nordouest. Espace de contact entre trois continents, le bassin est également soumis à une importante activité sismique. La plupart des espaces littoraux sont cloisonnés : alternance de plaines littorales souvent étroites et d’espaces montagnards, multiples îles et archipels. Les relations terrestres sont difficiles et fragmentées : la mer donne au monde méditerranéen une grande part de son unité et permet d’intégrer à cette aire l’ensemble des pays qui la bordent. B ) Les traits communs de l’occupation humaine. Le monde méditerranéen a connu des influences et des peuplements communs à diverses époques de l’histoire. De 12 000 à 6000 avant J.-C., au Néolithique, une civilisation rurale s’étend du Croissant Fertile (Proche-Orient) à l’atlantique. Mais ce sont les Grecs et surtout les Romains qui, pendant l’Antiquité, donnent au bassin son unité. Dans ces périodes, la mise en valeur complémentaire des plaines, des montagnes et des forêts, le développement des villes et des échanges donne aux régions méditerranéennes des traits de civilisation communs. L’urbanisation méditerranéenne est ancienne. La ville, l’écriture, l’Etat sont apparus au ProcheOrient et dans la vallée du Nil quatre millénaires avant J.-C. et la civilisation urbaine s’est ensuite diffusée d’est en ouest du bassin. Par sa présence globale et prolongée, l’Empire Romain fut un puissant facteur d’unification du monde méditerranéen. L’espace méditerranéen est aussi le berceau du monothéisme (judaïsme, christianisme et islam), incarné par Jérusalem, ville trois fois sainte. Il est très fragmenté culturellement puisque s’y juxtaposent différentes aires de civilisation : Europe occidentale catholique, Europe orientale orthodoxe, Afrique du Nord et Proche-Orient musulmans ; si la langue arabe fédère cette dernière zone, l’Europe apparaît bien plus divisée linguistiquement. Beaucoup d’espaces méditerranéens ont été intégrés à des aires de civilisation successives, notamment dans l’est du bassin, ce qui leur donne une identité complexe. Annexés par de nombreux empires, à cheval entre plusieurs mondes, ils reflètent encore des influences diverses et contradictoires, comme au Proche-Orient ou dans les Balkans, qui débouchent souvent sur des situations conflictuelles. II ) Des espaces inégalement occupés et protégés. Comment sont exploités et protégés les espaces qui composent le bassin méditerranéen ? A ) La concentration littorale et le développement des villes. Le bassin méditerranéen se caractérise par la littoralisation de sa population. Au nord, l’opposition entre littoral dynamique et saturé et un arrière pays en déprise est récente. (Déprise - une perception de changements de systèmes liant activités et espaces. Ces changements font référence à des états antérieurs de l'espace, réels ou construits. Ces changements sont jugés comme une régression par rapport à une occupation plus complète de l'espace agricole. Cette moindre utilisation résulte d'un laisser-faire et non du choix d'un nouveau mode de gestion.) De vastes campagnes de bonification (travaux d’assèchement et d’assainissement) et d’occupation des plaines littorales (drainage des marrais impaludés, irrigation des terres agricoles, développement insdustrialo-portuaire, tourisme balnéaire) ont permis aux populations de quitter les montagnes pour les littoraux : l’essentiel des hommes et des activités s’y entasse aujourd’hui. Le pastoralisme et le tourisme vert sont devenus les fonctions dominantes de l’arrière-pays vieillissant. Dans les PSEM (pays du sud et de l’est de la méditerranée), l’opposition entre littoral peuplé et un arrière-pays désertique, aux climats semi-arides et arides, est ancienne et naturelle. Les contrastes de peuplement de l’arrière pays sont extrêmes et seuls quelques foyers sont occupés, subissant une pression humaine forte : montagnes agricoles, oasis et périmètres irrigués sahariens, sites d’exploitation pétrolière. La situation des métropoles méditerranéennes est inégale. Au nord, l’urbanisation est poussée mais la transition démographique est terminée et les populations augmentent surtout par le solde migratoire. Les littoraux sont fréquemment saturés mais la richesse des Etats et la faible croissance démographique rendent les problèmes gérables. Dans les PSEM, l’urbanisation est en pleine expansion, du fait de la croissance naturelle et de l’exode rural ; la transition démographique est en cours. La croissance démographique forte pose des problèmes de gestion : l’habitat spontané (bidonville) se développe et les retards de développement entraînent un souséquipement, des problèmes d’approvisionnement, ainsi qu’une congestion des villes et une pollution difficilement maîtrisable. B ) Des dégradations préoccupantes. Les littoraux sont des espaces saturés et dégradés. La côte est fréquemment soumise au manque d’eau (douce), à la pollution et à la marbellisation (bétonnisation en ref. à la station balnéaire de Marbella en Espagne). Les plages peuvent alors disparaître du fait de l’urbanisation ou par amaigrissement (enlèvement d’une partie ou de la totalité du sable d’une plage par des courants marins ou par les tempêtes, le plus souvent suite à une urbanisation excessive). Les espaces montagnards, déboisés et dépeuplés, sont soumis au ravinement (creusement de profondes rigoles par les eaux de ruissellement sur un terrain en pente, le rendant impropre à porter une végétation) et à la mise en friche qui favorise les incendies. Les arrières pays désertiques sont des milieux à l’équilibre très fragile, mis en péril par l’assèchement des nappes phréatiques et l’épuisement des sols les plus fertiles soumis à une agriculture intensive. L’irrigation peut entraîner une salinisation qui stérilise le sol. Le milieu maritime, enfin, subit une forte dégradation : appauvrissement des eaux par des pêches excessives, pollutions liées aux rejets domestiques, agricoles, industriels ou d’hydrocarbures. Les efforts pour combattre les dégradations concernent surtout les espaces maritimes. Les pays du nord, principaux pollueurs industriels et agricoles ont pris des mesures depuis une vingtaine d’années et le retraitement des eaux progresse, les rejets sont mieux contrôlés : la pollution des eaux est stable depuis 20 ans. Principaux pollueurs domestiques, les PSEM deviennent aussi d’importants pollueurs industriels et commencent seulement à mettre en place des procédures de prévention et de traitement. Une prise de conscience collective du besoin d’une gestion commune des côtes et des espaces maritimes est apparue avec le Plan Bleu (ONU, datant de 1975 pour sauver la mer méditerranée. Il dresse un état des dégradations, coordonne les actions de protection et définit des zones protégées.), mais la coopération reste cependant nettement insuffisante. III ) Progrès et limites du développement. Les relations entre le nord et le sud à même de réduire les clivages dans le bassin ? A ) Inégalités Nord/Sud, une fracture qui évolue. Le clivage Nord/Sud en Méditerranée est à la fois politique, culturel, démographique et économique. Les contrastes entre les IDH des pays méditerranéens sont forts, parfois sur des distances très courtes, comme de part et d’autre des détroits de Gibraltar et d’Otrante (entre l’Italie et l’Albanie). Partout le développement humain progresse, mais il augmente davantage dans les pays du Nord que dans ceux du Sud : les contrastes s’accentuent donc. La frontière entre pays développés et pays en développement s’est déplacée vers le Sud lors de l’intégration à l’Union de la péninsule Ibérique et de la Grèce dans les années 1980, Malte et de Chypre en 2004, et peut être, à terme, de la Turquie. Malgré tout, le développement se diffuse aux Etats riverains du bassin : l’industrialisation progresse, grâce aux délocalisations d’activités au Maroc, en Tunisie, en Turquie, puis en Egypte, en Syrie et en Roumanie. Enfin certains Etats se sont enrichis grâce à leurs exportations d’hydrocarbures (Libye, Algérie) ou en devenant des plates-formes financières (Chypre, Malte). La carte des inégalités de développement change peu à peu. Les pays du Sud enregistrent des progrès certains, même si les écarts avec le Nord demeurent et l’intégration connaît parfois des progrès rapides, notamment grâce au rôle moteur de l’Union européenne. Des anomalies demeurent cependant : on trouve des pays du Nord au Sud, comme Israël, et des pays du Sud au Nord comme l’Albanie. Par ailleurs, certains pays ont vu leur situation régresser comme la plupart des Etats issus de l’éclatement de la Yougoslavie. B ) La persistance des oppositions Est/Ouest. La géographie du développement en Méditerranée se transforme sous l’action des bouleversements politiques. Ainsi, la dislocation de la Yougoslavie, consécutive à l’éclatement du modèle communiste, et la construction européenne ont des conséquences profondes sur les deux moitiés Est et Ouest du bassin. L'Est. La moitié orientale de l’espace méditerranéen reste fragmentée et politiquement instable, malgré des tentatives d’intégration. Les Balkans, espace morcelé depuis la disparition de la Yougoslavie, s’ouvrent progressivement aux influences économiques et politiques de l’Europe et la Slovénie a intégré l’Union européenne en 2004. La Turquie cherche à devenir le moteur de l’intégration régionale au Proche-Orient et en mer Noire ; Israël, pays développé mais isolé au sein du monde arabe, entretient surtout des relations avec les pays occidentaux, Europe et Etats-Unis. Au total, le Proche-Orient participe peu aux échanges régionaux et reste divisé. L'Ouest. L’Ouest du bassin se structure autour de l’Union européenne. Les principaux acteurs de l’intégration régionale sont les anciens pays méditerranéens initiateurs de la CEE, la France et l’Italie. Mais ces puissances parmi les plus développées du monde sont davantage tournées vers l’Europe rhénane, cœur du pôle européen de la Triade, que vers la Méditerranée, marge moins développée et instable. Les liens entre l'Est et l'Ouest. La Grèce et l’Espagne, qui ont intégré l’Union européenne en 1981 et en 1986, deviennent de véritables moteurs d’intégration économique et humaine pour les PSEM. Ainsi, l’Espagne entretient des relations privilégiées avec le Maghreb, notamment le Maroc, contribuant à resserrer les liens entre les deux rives occidentales de l’espace méditerranéen. La Grèce serait en mesure de jouer le même rôle auprès des Balkans, mais ses récentes difficultés économiques et la forte instabilité des Etats de cette région demeure des obstacles difficiles à surmonter. IV ) Un bassin façonné par d’intenses échanges. Quels échanges parcourent le bassin méditerranéen et l’insèrent dans l’économie mondiale ? A ) Le dispositif changeant des centres et des périphéries. L'espace méditerranéen fut un centre du monde, à l’origine des grandes découvertes et des premières mondialisations du XVIe siècle. Au XVIIe siècle, il déclina au profit des Etats atlantiques et devint une périphérie. Mais l’ouverture du canal de Suez en 1869 lui a rendu une place de choix dans les échanges internationaux. A présent, l’espace méditerranéen s’organise selon le modèle centre-périphérie. S’y côtoient un centre majeur, pôle de la « Triade » et des périphéries plus ou moins intégrées (NPI, pays émergents, pays de l’OPEP). Seuls les PMA (pays les moins avancés) sont absents de cette région. L’ensemble est desservi par un axe majeur d’échanges planétaires, Gibraltal-Suez. Les PSEM sont une des « chasses gardées » de l’Union européenne avec l’Europe orientale, mais la forte présence militaire des Etats-Unis reflète bien les enjeux géopolitiques et économiques de la région, notamment au Proche-Orient. B ) Flux humains et commerciaux. L’union européenne réalise l’essentiel de ses échanges à l’intérieur de sa zone et avec les autres membres de la Triade. Ainsi, bien que traversé par l’axe Gibraltar-Suez, le bassin méditerranéen est relativement en marge des principaux échanges, qui se font dans l’Atlantique Nord et l’aire Pacifique. Avec 30% du trafic mondial, le bassin méditerranéen reste un axe majeur des échanges pétroliers mondiaux qui constituent un puissant vecteur d’intégration Nord-Sud. Les PSEM, à l’exception des pays de l’OPEP, ne participent pas aux flux majeurs d’échanges mondiaux. Ils réalisent la majorité de leurs échanges avec l’UE, via la façade maritime Barcelone-Gênes, l’ « arc méditerranéen » de l’Union, et par des points de passage humains et économiques entre Nord et Sud : détroits de Gibraltar, de Sicile et d’Otrante, frontières albanogrecque et italo-slovène, littoral ligure. Les migrations humaines sont massivement Sud-Nord et génèrent d’importants flux économiques et culturels : argent et savoir-faire rapportés au pays par les émigrants, échanges de devises, contrebande, coopération économique et scientifique, rapprochements culturels… C ) La Méditerranée, réceptacle touristique majeur. Première destination touristique et deuxième espace de croisière au monde après la Caraïbe, lieu de manifestations culturelles de renommée internationale, la Méditerranée possède un tourisme diversifié à dominante balnéaire (70%). La fréquentation touristique est surtout issue des pays du Nord et de populations extra-méditerranéennes (UE à 80%). Les côtes méditerranéennes sont diversement fréquentées : le Nord-ouest du bassin connaît une fréquentation ancienne et intense, ainsi que Chypre, Malte et la Croatie. Trois des principaux pays d’accueil du tourisme mondial, la France, l’Espagne et l’Italie, sont des Etats du Nord de la Méditerranée et accueillent près du quart des touristes de la planète. Cependant, dans tous les PSEM, le tourisme national est en progression ainsi que le tourisme international favorisé par le faible coût de la vie. Pour cette même raison, le tourisme Sud/Nord est très faible. C’est une activité fragile, dépendante de la stabilité politique du pays d’accueil. V ) L’espace méditerranéen entre divisions et regroupement. L’espace méditerranéen s’achemine-t-il vers un éclatement ou un renforcement de l’unité régionale ? A ) Une zone majeure de conflits à l’échelle mondiale. Dans les Balkans, l’éclatement de la Yougoslavie en 1990 a ouvert une période de conflits et de recomposition qui a souvent fait régresser le développement humain. Seules l’Albanie et la Grèce y échappent, la première restant très peu développée et à l’écart des dynamiques régionales, la deuxième poursuivant son intégration dans l’Union européenne et le quart nord-est du bassin. La création d’Israël en 1948 a entraîné l’imbrication de populations juive israélienne et arabe palestinienne sur les territoires de l’ancienne Palestine : Etat d’Israël et territoires palestiniens de Gaza et de Cisjordanie. Si les Israéliens ont un IDH les classant au Nord, les Palestiniens sont une des populations du Sud les plus en retard de développement en Méditerranée. Des colonies juives s’implantent sur des terres revendiquées par les Palestiniens. L’Etat hébreu à longtemps hésité avant de quitter ces territoires, notamment parce qu’ils sont riches en eau, et qu’il souhaite jouer un rôle majeur au Proche-Orient. B ) De multiples tensions locales. Les tensions gréco-turques sont anciennes pour la possession de la mer Egée, dont le partage est actuellement très favorable à la Grèce. Elles se manifestent aussi à Chypre, plus grande île de la méditerranée orientale (9251 km2), divisée en deux communautés, turque et grecque. Depuis la fin de la guerre de 1974, la ligne verte (ou ligne Attila), zone démilitarisée contrôlée par l’ONU, passe par Nicosie, la capitale, et coupe hermétiquement l’île en deux, séparant les populations grecque (80%) et turque (au nord). Le Nord de l’île voit son développement régresser et se place sous la dépendance croissante de la Turquie. Le Sud est un espace de prospérité, à économie de services (tourisme, centre d’affaires, place financière) et a intégré l’Union européenne, ce qui devrait favoriser l’unification de l’île. Dans les régions musulmanes du sud et de l’est du bassin, la montée de l’islamisme constitue un facteur important de déstabilisation. L’Algérie est soumise à un terrorisme islamiste très actif qui vise à détruire le récent et fragile Etat-nation issu de l’indépendance (1962) pour instaurer une théocratie (pouvoir fondé sur la religion). Le développement du pays, malgré la présence d’hydrocarbures, est de ce fait gravement handicapé. C ) Des tendances au regroupement. Des regroupements locaux tentent de renforcer la cohésion du monde méditerranéen où les situations politiques troublées sont souvent un obstacle au développement. En 1992, une zone de coopération de la mer Noire englobe les pays riverains et des puissances méditerranéennes (Grèce, Turquie, Albanie) en vue de la réintégration d’espaces auparavant dépendants de l’URSS à l’aire méditerranéenne. En 1995, la conférence de Barcelone lance le programme MEDA, renouvelé à Marseille en 2000, qui pose les bases d’un partenariat économique et culturel entre l’union européenne et de nombreux PSEM. Par ailleurs de nombreuses villes et régions méditerranéennes sont liées dans des programmes de coopération. Les clivages l’emportent sur les dynamiques de regroupement régional. Néanmoins, comme le montre l’effacement progressif des tensions entre la Grèce et la Turquie, la construction européenne ouvre peut-être la voie à une unité retrouvée du monde méditerranéen.