
 
L'impact du ralentissement économique sur les collectivités locales 
[CDLR(2009)29] 
 
 les  décalages  dans  le  temps  liés  aux  régimes  d’imposition:  en  Hongrie,  par 
exemple, les recettes sur la part de l’impôt sur le revenu des personnes physiques 
(IRPP) qui  revient aux  collectivités  locales en  2009  reposent sur  les  revenus  de 
l’année  2007 (la  Belgique  connaît le  même décalage), alors  que le  paiement de 
l’impôt sur les sociétés est établi sur le chiffre d’affaires de 2008, la crise faisant 
donc  sentir  pleinement  ses  effets  sur  les  budgets  locaux  avec  une  année  de 
retard.  Au  Danemark  et en  Suède,  l’IRPP  est  recouvré par  l’État,  lequel  reverse 
ensuite aux collectivités locales les sommes qu’elles ont votées dans leur budget, 
ces montants  étant rapprochés de l’impôt  effectivement  recouvré  deux  ans  plus 
tard.  
 
L’analyse  de  l’OCDE  concernant  ses  États  membres  aboutit  aux  constats  suivants :  les 
recettes  issues  de  l’imposition  sur  la  propriété  (immobilière)  ont  le  moins  souffert  des 
récessions  économiques  précédentes ;  les  recettes  de  l’impôt  sur  le  revenu  des 
personnes physiques témoignent d’une vulnérabilité modérée ; les recettes de l’impôt sur 
le  chiffre  d’affaires  sont  plus  sujettes  aux  aléas ;  les  bénéfices  des  entreprises  sont  la 
source de  recettes la plus  touchée.  Ces faits corroborent  ce que l’on peut  logiquement 
attendre et l’expérience que l’on a de la récession actuelle va dans le même sens. 
 
On aurait pu s’attendre à ce que la chute dramatique des valeurs de l’immobilier affecte 
les recettes de la fiscalité foncière locale, source de recettes locales la plus commune 
en Europe. Des chutes brutales ont été enregistrées dans les villes américaines (20% à 
Washington DC)  où  l’évaluation  des biens est  indexée automatiquement  sur  l’évolution 
des valeurs du marché. Toutefois, il n’en va pas de même dans les pays européens où les 
impôts  fonciers  reposent  sur  une  formule  de  valorisation  rarement  actualisée,  quand 
toutefois  elle  l’est.  Cette  pratique  prive  les  collectivités  d’une  fiscalité  dynamique  en 
période  faste,  mais apporte une  stabilité salutaire autant que bienvenue  en période de 
récession  économique.  Au  Royaume-Uni,  les  recettes  des  impôts  fonciers  prélevés  sur 
l’immobilier résidentiel ont continué d’augmenter d’un milliard de livres par an au cours 
des quatre dernières années. 
 
Cependant, en période de récession, les recettes de la fiscalité foncière sont exposées à 
des  risques  croissants  de  défaut  de  paiement  et  à  des  pressions  de  la  part  des 
propriétaires d’entreprises, qui réclament des exonérations et des réductions. La taxe sur 
les biens commerciaux au Royaume-Uni devrait diminuer légèrement en 2009-2010. En 
France,  le  Président  Sarkozy  a  promis  de  supprimer  la  taxe  professionnelle,  qui  est 
calculée sur la valeur locative des actifs de l’entreprise ; quant aux communes rurales de 
Pologne,  elles  ont  accordé  32%  en  plus  d’allégements  individuels  en  2009.  En  France 
comme  au  Royaume-Uni,  les  autorités  compensent  l’incapacité  des  contribuables  à 
s’acquitter de l’impôt, ce qui constitue une subvention déguisée de plus en plus courante 
en ces temps ou lieux de désarroi économique.   
 
En revanche, les taxes locales sur les ventes de biens ont chuté instantanément et 
ce,  de  manière  dramatique.  D’un  montant  qui  s’établissait  avant  à  plus  de  8 milliards 
d’euros  par  an  en  France,  leur  recul  a  porté  un  coup  sérieux  aux  départements  (qui 
doivent également faire face à des dépenses importantes en prestations d’aide sociale). 
En Bulgarie, les recettes fiscales prélevées sur la vente de biens durant les cinq premiers 
mois de 2009 se sont établies à 40% seulement de leur niveau de 2008 pour la même 
période. En Espagne, les recettes de 2008 étaient inférieures de 40% à celles de 2007.