Federal Finance – Janvier 2008
Zone euro : les signes de ralentissement s’accumulent
Le risque de récession de l’économie américaine et l’euro fort pèsent sur la confiance des entreprises (y
compris en Allemagne) provoquant un net ralentissement de la production industrielle en France et en
Allemagne. La demande domestique décélère et la demande étrangère est variable selon les pays.
Ainsi, le déficit commercial français atteint des records alors que l’excédent allemand est sans
précédent. Manque d’innovation et trop faible spécialisation à destination des pays à forte croissance
(Asie, Europe centrale) pénalisent toujours le commerce extérieur français.
Côté ménages, la confiance se dégrade. La montée des risques (crise financière, risque immobilier,
flambée des prix à la consommation) entretient l’inquiétude des ménages en matière de pouvoir
d’achat. La baisse des taux de chômage dans la zone euro se poursuit malgré tout et reste un facteur
de soutien.
En 2008, les chiffres de croissance ont été revus en baisse (+1,9 %). La BCE s’inquiète de l’inflation
nominale (3,1 % en décembre) qui fait craindre une érosion du pouvoir d'achat et pourrait enclencher
une spirale prix-salaires (particulièrement en Allemagne). Le 10 janvier, elle a maintenu inchangé son
taux directeur à 4 %.
Japon : l’activité japonaise donne des signes de faiblesse
L’économie japonaise progresse à un rythme qui semble ralentir, principalement en raison de la baisse
de l’investissement résidentiel. Les nouvelles lois de construction ont fortement fait reculer les mises en
chantier. En l’absence de hausse salariale, les consommateurs japonais demeurent très prudents et la
consommation ralentit. Le repli du taux de chômage à 3,8 % en novembre et la baisse du taux
d’épargne à 3,2 % pour 2007 sont cependant des facteurs de soutien.
L’impact du ralentissement américain sur le commerce extérieur reste peu perceptible car l’Asie et le
Moyen-Orient ont pris le relais des Etats-Unis. En revanche, la production industrielle a décéléré en
novembre (principalement les composants électroniques) et devrait encore ralentir au cours des
prochains mois selon l’enquête Tankan.
En novembre, l’inflation nominale a augmenté de 0,6 % sur 12 mois en raison de la flambée des prix du
pétrole, gaz et électricité, mais hors énergie et alimentation, elle a continué de reculer. La normalisation
de la politique monétaire n’est pas envisageable à court terme.