4
de la Chine (South China) vers l’Est, la faille responsable de ce séisme étant celle qui borde sa frontière Nord
(Cf. Figure 3). Notons que sa frontière Sud est commune avec celle du Bloc Indochinois, c’est la faille du Fleuve
Rouge. C’est ainsi que durant le séisme du Sichouan tout le Nord Viet Nam a tremblé, semant même la panique
dans le centre de Ha Nôi.
Histoire de la formation du delta du Fleuve Rouge
Ce delta est situé dans le Nord du Viêt Nam. Le Fleuve Rouge suit une ligne de faille, la faille du Fleuve Rouge,
sur plus de 1.000 km depuis le Tibet jusqu’au Golfe du Tonkin. A l’époque où le Bloc Indochinois était dans sa
situation primitive près du Tibet, la faille du Fleuve Rouge était très serrée et son fleuve coulait dans un étroit
canyon. En glissant vers la mer de l’Est, le Bloc Indochinois subit une rotation dans le sens des aiguilles d’une
montre, s’écarte du Bloc Sud de la Chine, créant ainsi un delta en forme de triangle et le Golfe du Tonkin.
Depuis la frontière avec la Chine jusqu’à la ville de Viêt Tri au Nord de Ha Nôi, le Fleuve Rouge suit la ligne de
faille du Fleuve Rouge entre deux régions montagneuses. Après Viêt Tri le delta est recouvert par d’épais
terrains sédimentaires et d’alluvions, si bien que le Fleuve Rouge se répand dans la plaine alluviale et on perd la
trace de la faille en profondeur. Une étude menée en collaboration avec l’Institut de Géophysique et l’Institut
du Pétrole de Ha Noi nous a permis de localiser, dans le région de Hai Phong-Ninh Binh, près de Thai Binh, un
fossé profond de 5.500 m et rempli de sédiments Tertiaires Miocène dont l’âge de 24 MA correspond au début
de la formation du delta du Fleuve Rouge.
Histoire de la formation du delta du Mékong
L’histoire de la formation du delta du Mékong au Sud est entièrement différente de celle du Fleuve Rouge. Le
delta du Mékong est largement ouvert vers le Sud en une vaste plaine alluviale basse et fertile, comblée par les
terrains sédimentaires Secondaires et les alluvions récents transportés par le Mékong depuis le Tibet en
traversant le Laos et le Cambodge jusqu’au Sud Viêt Nam. L’apport constant des alluvions du Mékong fait que
la surface du sol du delta change constamment, la pointe de Cà Mau à l’extrémité Sud progresse vers la mer de
60-80 m par an. Le delta est délimité seulement au NE de Sai Gon par une chaîne de montagnes et de collines
allant de Tây Ninh à Vung Tàu (Cf. Figure1).
Le Mékong, en pénétrant dans le Sud Viêt Nam depuis le Cambodge, s’étale largement dans la basse plaine
alluviale en neuf branches appelées Cuu Long (Neuf Dragons), nom vietnamien du Mékong. Ces branches
arrosent de vastes étendues de rizières, permettant jusqu’à trois récoltes de riz par an, sans compter tous les
immenses jardins de fruits exotiques, comme les célèbres mangues parfumées de My Tho.. Paradoxalement,
malgré l’abondance de l’eau en surface, le delta du Mékong manque d’eau potable à la fois pour les besoins
domestiques et pour les besoins industriels. Le gros problème provient de la pollution des nappes aquifères
superficielles. La pollution est d’abord d’origine naturelle par invasion de l’eau de mer dans les régions côtières.
Elle est ensuite d’origine humaine à cause des énormes concentrations de population le long des cours d’eau
qui sillonnent le delta. Par conséquent les agglomérations des grandes villes comme Sai Gon, sont
confrontées à un énorme problème d’alimentation en eau potable. Le traitement des eaux salées ou polluées
tirées des fleuves et des rivières coûte très cher pour les rendre propres à la consommation. La solution
serait de rechercher de l’eau potable dans les nappes aquifères souterraines à grande profondeur. Dans ce but,
nous avons effectué une campagne d’investigation hydrogéologique dans une large région entourant la ville de
Sai Gon. Les méthodes d’exploration géophysique utilisées sont les méthodes géo-électriques qui étudient les
propriétés électriques des nappes aquifères par la mesure de leur résistivité électrique. Les nappes d’eau salée
ou saumâtre, à cause de leur teneur en sel, sont 10-100 fois plus conductrices que les nappes d’eau douce, par
conséquent leur résistivité électrique est 10-100 fois plus faible, généralement inférieure à 10 Ohm.m (unité de
résistivité électrique). En établissant des cartes de résistivité électrique du sous-sol (tomographie électrique) il
est possible de distinguer les zones d’eau douce des zones d’eau salée ou saumâtre. La Figure 4 montre un
exemple des cartes établies à trois profondeurs: 25, 100 et 300 m. Elles mettent en évidence la présence d’eau
salée et saumâtre (couleur rouge et jaune) dans toute la région située au Sud de Sai Gon, indiqué sur la carte