L’occasion m’est donnée de vous reparler de l’association avec laquelle je travaille depuis 2015. Cette association, « Compter sur demain » (CSD) a pour objectif d’aider les enfants défavorisés à accéder à l’éducation et à vivre dignement. Elle intervient en France, au Brésil, au Cameroun et au Laos. Je fais partie de l’équipe Laos. Pourquoi le Laos ? Déjà au lycée certains noms tels que Saigon, Mékong, Angkor, Plaine des Jarres… me faisaient rêver. Treize ans de Viet Nam pour raisons professionnelles m’ont permis d’entrevoir ce que cachaient ces noms et depuis j’ai un faible, assez fort pour tout dire, pour l’Asie en général et l’Asie du Sud Est en particulier. La République populaire du Laos est un pays montagneux, sans accès à la mer, de 230.000 km², qui s’étend sur environ 1.100 km du nord au sud et qui est parcouru sur toute sa longueur par le grand fleuve Mékong. Sa frontière nord l’expose à son énorme voisin chinois et au Myanmar dans la région du Triangle d’or. Il est laminé par deux autres puissants voisins, le Viet Nam à l’est et la Thaïlande à l’ouest. Sa frontière sud est fermée par le Cambodge. Ce pays, comme le Laos a beaucoup souffert de la guerre du Viet Nam et de ses suites. Le Laos, bien que n’étant pas directement partie prenante dans cette guerre, a été énormément bombardé, car la piste Ho Chi Minh passait sur son territoire. Certaines régions ne pas encore nettoyées des engins explosifs. La population de 6.5 millions d’habitants est composée de plus de soixante ethnies et on estime que moins de 60 % de la population est de langue maternelle lao, la langue officielle. Le mandarin est très présent dans le nord alors que le vietnamien est plus courant dans le sud. La population vit pour près de 80% en dehors des villes et pratique une agriculture principalement vivrière. Des regroupements, de type coopératif, accompagnent dans certaines régions le développement de la culture du thé et du café. Des investisseurs Chinois et Vietnamiens contrôlent de plus en plus de terres et développent des cultures à grande échelle, destinées à l’exportation. En dehors des produits agricoles, le Laos exporte chez ses voisins des minerais et de l’énergie électrique produite par plusieurs barrages établis sur le Mékong et ses affluents. Malgré des infrastructures encore modestes le tourisme représente une importante rentrée de devises pour le pays. CSD est active depuis plusieurs années dans les provinces du Nord, entre Luang Prabang et la frontière chinoise où ont été développés des projets touchant plus de 5500 enfants : aide au fonctionnement d’établissements scolaires, aménagement de pensionnats permettant l’accès à la scolarité aux enfants de minorités isolées, travaux d’amenée d’eau et d’assainissement, bourses de formation d’enseignants issus de minorités ethniques, parrainages individuels d’étudiants. Un résultat important de ces actions est, entre autres, une augmentation du taux de scolarisation des filles qui restait très bas dans certaines zones. CSD apporte également son appui à un centre de jeunes aveugles de Vientiane et à des missions de formation par des ophtalmologistes français. Elle participe aussi au rayonnement de la francophonie en apportant son soutien à la section française de l’école normale de Luang Prabang. Début 2016 il a été décidé de prospecter le sud du pays, dans la région de Paksé. Un premier projet à d’ores et déjà permis de finaliser en collaboration avec une autre association la construction de deux classes de maternelle qui seront inaugurées en janvier 2017. Fort de l’expérience acquise dans le nord du pays et en nous adaptant aux conditions particulières du sud, divers projets sont à l’étude sur les rives du Mékong et parmi les minorités du plateau des Boloven. Ces projets sont réalisés avec des partenaires locaux de la société civile ou de l’administration et sont gérés par des équipes locales avec l’appui de l’association. Les contributions sont les bienvenues.