
risques de défaut alors que les modèles prédisaient des risques moins importants pour ces
crédits.
En plus de mal calculer les risques qu’elles prenaient, les institutions ont ignorés d’autres
risques jugés exceptionnels. Les modèles de gestion n’ont pris en compte que les risques qui
se produisaient avec une probabilité de 95 ou 99% et ont ignoré les 5 ou 1% restants. En se
basant sur une analyse de corrélation et de décorrélation historiques entre risques, certains
étaient supposés se compenser. Ils n’ont pas tenu compte du fait que certaines corrélations
peuvent s’éliminer face à des chocs nouveaux.
1.1.2. Gestion actif-passif
A ce sujet, l’auteur retient essentiellement le risque d’illiquidité auquel font face les banques.
Ce risque a pris de plus en plus d’ampleur ces dernières années du fait d’un glissement dans la
structure de l’épargne des agents. Ainsi, le niveau d’épargne a diminué à cause du faible
rendement offert par l’épargne traditionnelle. Les épargnants ont donc voulu investir
autrement, dans des actifs offrant une rémunération plus grande. Il faut également signaler
que banques ont aussi poussé leurs clients à investir dans des activités plus rentables pour
elles.
1.1.3. Les gages des crédits hypothécaires
Etant donné que les prix sur le marché immobilier étaient en croissance continue, les banques
ont prêté de plus en plus. En principe, les prêts octroyés par les banques doivent l’être à
concurrence de 80% du prix du bien gagé. Ce gage leur sert de couverture en cas de
défaillance de l’emprunteur. Dans ce cas, elles ont consenti des prêts supérieurs à ce seuil de
80% suite à la hausse des prix de l’immobilier, convaincu que cette hausse allait perdurer,
permettant d’abaisser le ratio entre le montant prêté et la valeur du gage et rétablir ainsi la
qualité du gage. Les institutions financières n’ont pas tenu compte du fait que les prix ne
pouvaient pas monter jusqu’au ciel et qu’il arriverait un moment où ils finiraient par baisser.
Mais il n’y a pas eu d’amélioration du ratio de couverture des gages suite à la hausse des prix.
Au contraire, une bulle immobilière s’est créée. Cette bulle a été alimentée par la forte
croissance économique qui a poussé la demande à la hausse, par le faible niveau des taux
d’intérêts réels ainsi que par les innovations financières qui ont permis d’allonger la durée des
prêts. Nous avons aussi assisté à l’apparition d’une nouvelle classe d’emprunteurs qui, grâce à
de nouvelles régulations, a désormais accès au marché du crédit.
1.1.4. Les innovations financières
Les innovations financières ont conduit à une complexification des produits financiers, ce qui
a rendu plus difficile la gestion des risques. Les départements internes de gestion des risques
n’étaient plus en mesure de comprendre et de contrôler les risques encourus. Cet
accroissement de la complexité a également facilité les dérives individuelles au sein de
certaines institutions comme ce fut le cas à la société générale
.
Ainsi, les institutions devaient faire appel à des agences de notations pour évaluer leurs
produits mais ces agences n’ont pas été totalement impartiales parce qu’elles étaient
rémunérés en fonction des produits qu’elles validaient. Elles avaient donc intérêt à valider le
plus de produits possibles sans tenir compte du risque qu’ils présentaient. D’autre part, les
relations commerciales entre les agences de notations et les entreprises ne se limitent pas à la
La banque française a subi des pertes considérables suite à des prises de position sur des contrats à terme.