Concepts/ Notions Pour consulter la définition d’un concept, d’une notion : Ctrl + clic Acculturation Anomie Citoyenneté Classe sociale et stratification Culture Contrôle social Déviance Exclusion sociale Famille Groupe Handicap Mobilité sociale Normes Santé Socialisation Statut Religion Rôle Travail Valeurs Pour revenir au sommaire : Ctrl + clic sur le lien (situé en fin d’article) Acculturation : Désigne des situations de contacts culturels voulus ou pas et les changements qui en découlent. Le processus d’acculturation s’accompagne de sélection, réinterprétation et restructuration culturelle (métissage) Processus par lequel un groupe humain acquiert de nouvelles valeurs culturelles au contact direct et continu d'un autre groupe humain. L'acculturation peut être réciproque lorsque les croyances et les coutumes des deux sociétés se fondent en une seule et même culture. Plus fréquemment, l'acculturation se fait par assimilation et implique l'existence d'un groupe dominant — par sa démographie, son degré d'évolution technologique ou simplement en vertu du rapport de force politique — auquel le groupe dominé emprunte ses modèles culturels. Cette adoption de la culture dominante est généralement progressive et ne va pas sans engendrer des phénomènes de résistance ou des rejets partiels. Les processus de transmission et d'emprunts culturels que l'on regroupe sous le nom d'acculturation ont été particulièrement étudiés dans l'entre-deux-guerres par les ethnologues américains Ralph Linton et Melville J. Herskovits et, plus récemment, en France par Georges Balandier. Anomie : Désigne un état anormal dans la société en crise qui ne produit pas de solidarité sociale, où les règles sont inadaptées et perdent leur sens, elle devient ensuite un rapport inadéquat entre buts culturels d’une société et les moyens offerts pour y accéder peuvent conduire à la déviance. Concept forgé à la fin du XIXe siècle par le sociologue français Émile Durkheim en référence à certaines situations de dérèglement social. Dans sa thèse de doctorat De la division du travail social (1893), Émile Durkheim analyse les conditions du passage de la société traditionnelle à la société industrialisée et s’interroge sur les conséquences de cette évolution sur le lien social. Il observe que dans les sociétés modernes, le processus de différenciation sociale, caractérisé par le passage d’une solidarité mécanique (où la division du travail est peu poussée et les échanges réduits) à une solidarité organique (marquée par une forte spécialisation et des échanges nombreux), a fait naître des situations croissantes de dérèglement social et de déviance (criminalité, suicide, etc.). Pour Durkheim, la complexité croissante des rapports sociaux a eu pour effet l’effacement de la conscience collective — c’est-à-dire l’ensemble des croyances et des sentiments qui assurait le lien entre les membres d’une même société — au profit des consciences individuelles. Les normes sociales qui maintenaient la cohésion du groupe ne peuvent plus s’exercer efficacement et les progrès de l’individualisme font se multiplier comportements déviants et situations d’isolement social. C’est pour décrire cette carence partielle de réglementation des relations entre les organes de la société que Durkheim a recours au terme d’« anomie », dont l’étymologie signifie absence de normes, de règles ou de lois. Le « suicide anomique », qu’il analyse dans le Suicide (1897), fait ainsi référence à une régulation insuffisante, par les règles sociales, des désirs individuels : en raison de la disparition des régulations traditionnelles, de nombreux individus voient leurs horizons s’élargir mais peuvent aussi devenir victimes de cette « crise de l’infini », née de l’inadéquation entre des désirs désormais illimités et l’absence d’objectifs précis à atteindre. Soulignant les dangers que peut faire peser sur les sociétés modernes la division du travail, en particulier l’affaiblissement des solidarités, Durkheim insiste sur la nécessité de soutenir les instances capables d’affermir le lien social. Il assigne ce rôle en particulier aux groupes professionnels et aux corporations, qu’il juge à même de renforcer la cohésion entre l’État et les individus et la solidarité au sein des organisations. Abandonnée par Durkheim dès 1902, la notion d’anomie est reprise dans les années 1930 par les sociologues fonctionnalistes Talcott Parsons et surtout R. K. Merton qui, dans son article Structure sociale et anomie (1949), contribue à populariser le terme, mais dans un sens radicalement différent. L’anomie ne désigne plus l’absence de règles susceptibles de délimiter les objectifs des individus mais une absence d’ajustement entre des objectifs qu’une société fixe à ses membres (par exemple, dans la société américaine, la réussite sociale) et les moyens qu’elle leur donne pour les atteindre de façon légitime. L’anomie s’exprime alors dans la façon dont certains ont recours à des comportements déviants, comme la fraude ou le crime (Merton propose ainsi l’exemple d’Al Capone), pour atteindre les objectifs pourtant fixés comme souhaitables et légitimes par la société. Citoyenneté : « La citoyenneté ne se réduit pas à la vie de groupe et au respect des règles collectives ; elle touche l’ensemble des rapports avec les autres membres de la cité : l’institution, la société proche et l’humanité tout entière. » DOULAT, former à la citoyenneté, oui et pour tous, Revue EPS275, 1999 « Possibilité d’intervention dans la gestion du bien public à égalité avec tous les autres citoyens. C’est aussi l’exercice partagé du pouvoir. » Revue POUR, 1999 « Dès que l’on observe un ensemble aussi complexe que l’ensemble des hommes, on ressent la nécessité de réaliser des classifications, des regroupements, en affectant à une même catégories les individus paraissant les plus semblable. » « Notre besoin superficiel de confort intellectuel nous pousse à tout amener à des types et à juger selon la conformité aux types, mais la richesse est dans les différences. » « La condition est que l’objectif ne soit pas la destruction de l’autre, où l’instauration d’une hiérarchie, mais la construction progressive de chacun. » A.JACQUARD, Eloge de la différence, 1978 « Si je diffère de toi, loin de te léser, je t’augmente » SAINT EXUPÉRY, Lettre à un otage « La citoyenneté, ça s’apprend ». MEIRIEU, L’école ou la guerre civile, 1997 « Dans une société française obligée par le chômage, l’exclusion et la violence urbaine à repenser ses valeurs fondamentales, la citoyenneté devient de plus en plus le thème privilégié de l’école. » (T.TERRET, 1998) HARELS, La citoyenneté. Que peut-on en dire ? (Revue EPS 293, 2002) Aujourd’hui, la citoyenneté est un terme à la mode. Elle se décline selon 3 axes : - un citoyen responsable participant à la vie de la cité - un citoyen respectueux des lois et des normes qu’il a lui-même plus ou moins édictées. - Un citoyen critique, ouvert et libre de pensée, conscient de sa condition et de ses droits. La citoyenneté doit être considéré comme un acte : on ne naît pas citoyen on le devient. « Donner du sens à l’école, c’est en conséquence préparer l’individu aux citoyennetés d’aujourd’hui ». (ROCHE) Il faut pouvoir se dépasser, douter, échouer, pour devenir un citoyen conscient de ses actes et de ses valeurs. Le respect de la règle passe d’abord par celui des autres. Les marques de politesse sont la reconnaissance en acte de l’autre et sont destinées à réduire les tensions inéluctables entre les acteurs de la vie scolaire. Une attitude ne s’apprend pas : elle se pratique, elle s’acquiert. Certaines règles sont essentielles et non négligeable puisqu’elle touche au sens de l’action à la sécurité, d’autre sont plus modulable et davantage négociable. J.A.MEARD, S.BERTONE, Citoyenneté et apprentissage. Rendre les règles signifiantes, Revue EPS, 2001 Plusieurs types d’élèves : - élèves qui rejettent la règle ou ne la connaissent pas - ceux qui la connaissent, mais la perçoivent comme une contrainte extérieure et vide de sens - ceux qui comprennent la fonction de la règle. - ceux capables de la modifier ou d’en inventer d’autres en fonction du but recherché (actions autonomes). PARLEBAS, Les sports collectifs contribuent-ils à la socialisation de l’enfant ? (in Question/Réponses sur l’EPS, 1978) Socialiser l’enfant, c’est le rendre conforme, conforme à certains modes de comportement, à certains modèles d’attitude, de pensée et d’action. Ce sont les règles qui font l’institution. Etre socialisé, c’est se conformer aux institutions, c’est obéir aux règles. Le lancer de poids offre un cas exemplaire de comportement socialisé. Le lien qui unit la conduite motrice du sportif à son contexte culturel est au moins aussi marqué en athlétisme qu’en sport collectif. Le lancer du poids aussi socialisant que le foot car il manifeste davantage la soumission aux normes. J.P.JOLY, Apprendre la loi, (Cahier pédagogique, 1998) Dans le rapport à la règle, 3 niveaux sont à considérer : - adhésion à la règle - obéissance à la règle (par pression parentale ou sociale) - refus de la règle. Extraits de l’article de la revue HYPER n°205 - Chloé DUTILH (mémoire PLC2) : Eduquer à la citoyenneté, comprend 2 aspects correspondant aux 2 niveaux dans lesquels le citoyen peut exercer ses droits et ses devoirs : Premier niveau : la « conformisation » : Le citoyen, par le respect de ses droits et devoirs, s’intègre à la société à laquelle il appartient et se met au service des autres. Deuxième niveau : la « responsabilisation » : Le citoyen est responsable de ses choix, il a un esprit critique vis-à-vis de ses droits et devoirs, et à l’égard de la société en général P.ARNAUD, L’apprentissage de la citoyenneté : une finalité retrouvé pour l’EP, (Revue AFRAPS, 2000.) « Dans une société française obligée par le chômage, l’exclusion et la violence urbaine à repenser ses valeurs fondamentales, la citoyenneté devient de plus en plus le thème privilégié de l’Ecole » (T.TERRET, 1998) « Transmettre des savoirs, apprendre à vivre ensemble, former à l’exercice plein et entier de la citoyenneté sont, depuis toujours, les missions de l’Ecole. » (S.ROYAL) La citoyenneté aujourd’hui a totalement perdu ses vertus politiques et civiques : l’Ecole n’apprend pas à être citoyen car elle a oublié l’histoire, la géographie, l’instruction civique. La majorité est à 18ans, l’âge auquel on peut voter, aucun élève ne connaît le fonctionnement des institutions politiques, ne sait quelle différence opérer entre une « politique de droite » ou « politique de gauche » ne sait quelle différence établir entre élections cantonales, municipales, législatives, nationales ou européenne. Que veut dire citoyenneté quand au sein même de l’école, les élèves n’ont pas droit à la parole, quand l’Ecole ne leur offre pas l’occasion de faire l’expérience de l’expression libre ou de s’auto organiser. « L’élève n’a aucun statut politique, il n’est pas citoyen, pas plus que ne l’étaient les femmes (avant 1944) ou les esclaves de l’Antiquité. » HARELS, La citoyenneté. Que peut-on en dire ? (Revue EPS 293, 2002) Certes, l’école est soucieuse, dans l’intérêt du respect de l’idéal républicain, de la laïcité, de développer l’esprit critique de ses élèves, de faire participer à la vie de l’établissement. Mais parallèlement, l’élève apprend plus à se taire et à se soumettre qu’à participer à des débats. L’école semble vouloir lutter contre tous les écarts à la norme. Classes sociales et Stratification: Mode de hiérarchisation d’une société : soit analyse descriptive (position sociale, caste) soit analyse théorique : mis à jour des rapports sociaux (conflits, domination…) Marx : groupe réel, Weber : la classe sociale est l’une des modes de hiérarchisation de la société parmi d’autres. Deux schémas : conflictuel (dichotomique) ou consensuel (évolution par graduation) En sociologie, concept qui désigne des strates sociales qui composent la société. La notion de classe sociale apparaît, en tant que telle, relativement tard dans le vocabulaire de la sociologie. Cela ne signifie pas pour autant que le concept, avant de pouvoir être formalisé n’avait pas d’existence. Si pour de nombreux sociologues, dont Georges Gurvitch par exemple, la notion de classe est étroitement liée à l’apparition des sociétés industrielles, on peut néanmoins observer que certaines sociétés préindustrielles sont organisées selon un système de castes, particulièrement rigide qui établissent des distinctions selon l’état ou la distinction de statut qui peut exister entre les différents groupes sociaux. Cette organisation fait ressortir divers éléments qui permettent de structurer la société en différentes classes : la façon dont elles se constituent, les activités de ses membres, la réglementation du mariage entre individus, ou encore les droits et devoirs rituels qui incombent à ceux-ci par rapport aux autres strates de la population, permettent d’établir des hiérarchies entre individus. La vie à l’intérieur de ces groupes, de ces classes, obéit à des principes de régulation spécifique. Ils peuvent être d’ordre religieux, d’ordre légal ou relever de la sanction sociale. Cette forme de stratification que représente la classe sociale apparaît au grand jour avec les débuts de l’industrialisation. Karl Marx a fait œuvre de pionnier en matière de terminologie. Marx rattache la terminologie qui est la sienne, à une théorie de l’histoire qui fait de la satisfaction des intérêts matériels le principal moteur de l’action humaine et explique le devenir des sociétés. Pour cet auteur, une classe sociale rassemble un groupe d’individus qui occupe une place définie au sein du processus de production. Cette place est d’abord déterminée selon un critère technique qui est prolongé par un critère d’ordre juridique. Ceci l’amène à individualiser et à caractériser sous le terme de classe ceux qui tirent leurs revenus du travail et qui perçoivent un salaire, de ceux qui possèdent l’outil de production qui sont rémunérés par le profit. Cette distinction le conduit à reconnaître à titre principal deux classes sociales : la bourgeoisie, détentrice des moyens de production, et le prolétariat, qui, ne possédant que sa seule force de travail, est contraint de se mettre au service des titulaires des moyens de production. À titre principal, ce sont donc deux classes sociales qui structurent le corps social. Pourtant Marx lui-même, dans certains de ses écrits, notamment dans la Lutte des classes en France distingue plusieurs groupes qu’il appelle classes sociales. Au sein de la bourgeoisie, il recense l’existence d’une bourgeoisie financière, industrielle et commerçante, puis il fait état d’une classe paysanne, d’une classe prolétarienne et enfin ce qu’il nomme le lumpenprolétariat qui constitue au sein de la classe ouvrière la classe la plus miséreuse. Toutefois, la contradiction n’est qu’apparente. L’existence de différents groupes au sein d’une société, et plus précisément dans la société capitaliste que Marx analyse, ne saurait se confondre avec la notion de classe sociale. Chez Marx, la classe s’identifie au groupe qui, par son action agit sur l’évolution des sociétés. Pour lui, le sens de l’histoire se résume à une dialectique qui oppose la classe possédante à celle qui aspire à la possession. Cette lutte des classes qui émerge à l’époque contemporaine est, à ses yeux, le prolongement moderne de la lutte opposant l’homme libre à l’esclave, ou encore le serf au seigneur sous le régime féodal. La nouveauté de l’analyse marxiste consiste en l’introduction d’un nouvel élément déterminant pour la compréhension de la notion : constitue véritablement une classe sociale le groupe animé d’une conscience d’appartenance à une classe et conscient de ce qui le sépare des autres classes. C’est ce sentiment qui permet à un groupe d’agir dans le but de renverser cet ordre, et donc précisément d’agir sur l’évolution politique des sociétés. La notion de classe ne se confond donc pas avec une simple stratification sociale. Cette idée importante contenue dans l’analyse marxiste est reprise par d’autres auteurs qui ont tenté d’enrichir la notion tout en s’écartant de certains postulats avancés par l’auteur du Capital. Ainsi pour Max Weber, la conscience de classe si chère à Marx ne constitue pas l’élément fédérateur de celle-ci. Il distingue pour sa part trois « ordres » susceptibles de caractériser une classe. L’ordre économique, l’ordre social et l’ordre politique caractérisent à ses yeux ce qu’il appelle une situation de classe. L’ordre économique rejoint l’analyse marxiste et prend pour élément fédérateur la place occupée au sein de l’appareil productif, même si cette place ne se définit pas obligatoirement en termes de propriété et de non-propriété. L’ordre social confère quant à lui le prestige : il est lié à la possession de la fortune et découle du premier ordre. Le dernier élément correspond au degré d’autonomie et de maîtrise du fait politique. Les analyses postérieures ont toutes, à un degré ou à un autre, emprunté à ces théories fondatrices. La notion a toutefois évolué, notamment sous l’effet de la sociologie américaine qui s’est moins attachée à développer une conception théorique de la notion, que de développer des études empiriques. À la notion de classe, il est devenu courant d’assimiler celle de strate, voire même celle de catégorie socioprofessionnelle. Ces deux dernières notions seraient plus à même de rendre compte de l’aspect évolutif de la notion. Alors que la notion de classe rend compte de l’antagonisme qui existe entre celles-ci une fois qu’elles sont clairement identifiées, elle ne suffit pas à caractériser l’évolution contemporaine des sociétés industrielles. Cette approche pragmatique se nourrit de l’idée que nul n’est condamné à l’appartenance à une classe sociale qui régulerait l’ensemble de son existence. L’existence d’une mobilité sociale ascendante qui veut que « les fils auront davantage que leurs pères », fondée sur le mérite et non plus seulement sur le critère déterminant de la possession, plaide pour une appréhension nouvelle de la notion de classe. Ce type d’argumentation, que l’on peut contester en relevant l’ensemble des facteurs qui invitent à prendre conscience d’un mouvement de reproduction sociale entre les générations (que ce soit au niveau de la transmission du patrimoine, de la reproduction des pratiques culturelles ou scolaires, jusqu’aux inégalités face aux usages sociaux du temps) a néanmoins le mérite de donner à la notion un caractère dynamique qu’elle n’avait pas ou peu jusqu’à présent, tout en soulignant la richesse de ce concept protéiforme. Culture : Ensemble d’activités et de croyances, pratiques communes à une société et un groupe social. Ensemble d’éléments possédant une cohérence : vison structuraliste c’est-à-dire culture = structure (CL STRAUSS) à la différence du culturalisme ou culture = spécificité (déviation : contre culture, sous culture) « Ensemble des usages, des coutumes, des manifestations, artistiques, religieuses, intellectuels qui définissent et distingue un groupe et une société. » Le Larousse « Ensemble transmissible de comportements, d’attitude, de manière d’être, de vivre, d’agir, de croyance propres à un groupe social, à un moment donné de son histoire et qui fonde son identité » P.ARNAUD, Revue Spirales n°10 « La différence des cultures invite désormais la culture des différences. » P.PARLEBAS, La dissipation sportive « Ensemble lié de manières de penser, de sentir et d’agir plus ou moins formalisées, apprises et partagées par une pluralité de personnes et ressenties de manière objective ou symbolique. » G.ROCHER, Introduction à la sociologie générale. Contrôle social : D’un coté il consiste à analyser le rôle des institutions régulatrices (école, religion, famille) : l’affaiblissement de contrôle social expliquerait la montée de la délinquance, De l’autre : il désigne les moyens utilisés par la société pour contrôler les comportements déviants et les sanctions (formes de contrôle social) régulation sociale. Ensemble des moyens mis en œuvre dans une société ou un groupe social pour faire en sorte que ses membres se conforment aux normes et aux règles dominantes. La notion de contrôle social trouve ses origines aux États-Unis lorsque, dans les années 1920, des sociologues de l’école de Chicago l’utilisent en référence à la délinquance des immigrés de la seconde génération dans les grandes villes américaines. Ils imputent ce phénomène à l’affaiblissement de l’autorité exercée sur les délinquants par leurs familles et par la faiblesse des sanctions de l’opinion publique et celles, plus formelles, du droit. La notion de contrôle social recoupe alors la notion de socialisation, processus par lequel sont transmises la plupart des normes sociales. Dans le Système social (1951), Talcott Parsons propose une approche plus limitative du contrôle social, qu’il définit comme le « processus par lequel, à travers l’imposition de sanctions, la conduite déviante est contrecarrée et la stabilité sociale maintenue ». Le contrôle social peut s’exercer à des niveaux différents et prendre des formes très variées. Le sociologue français Jean-Daniel Reynaud propose de distinguer deux formes principales de contrôle social, un contrôle formel et un contrôle informel. Le premier est exercé principalement par des instances spécialisées (police, justice, Église…) capables d’appliquer des sanctions institutionnalisées. Le contrôle social informel s’exerce au cours des interactions de la vie quotidienne. Il agit le plus efficacement et de manière explicite dans les relations au sein du groupe « primaire » (famille, amis, école) mais peut s’exprimer de manière implicite et diffuse à travers le regard, les sourires, un signe d’encouragement ou une marque de désapprobation. Il s’affaiblit dans les grandes villes où les relations sont plus impersonnelles. En étudiant les relations entre le contrôle social et la délinquance, certains sociologues ont avancé que les sanctions semblaient permettre une diminution de la criminalité en exerçant un effet de dissuasion et en rappelant la présence de la règle. Pour d’autres, elles peuvent conduire à l’effet contraire en créant un phénomène de stigmatisation que le sociologue Howard Becker appelle « étiquetage » (labelling) et qui tend à « créer » les déviants et les séparer du reste de la société. Dans Outsiders (1963), Becker désigne sous le terme d’« entrepreneurs de morale » les groupes sociaux qui participent à l’imposition et à la diffusion de la norme et de la déviance. Il utilise l’exemple de l’adoption de la loi pénalisant la consommation de la marijuana aux États-Unis (1937) pour rappeler comment une pratique alors légale peut devenir tout à coup une pratique déviante. Ainsi le contrôle social doit être analysé en fonction du contexte dans lequel il s’exerce, tout comme l’adoption et l’application des normes qui le justifient : les normes sont le produit d’un processus de construction sociale tout comme les déviances qu’elles créent en négatif. Déviance : Elle se définit par rapport à la transgression des normes sociales (la fluctuation des normes). La sociologie du passage à l’acte ou l’étude de la personnalité du déviant et du conformiste… La sociologie de la réaction sociale : le passage de la déviance à la délinquance comme un processus interactif : transgression, étiquetage, stigmatisation, reconnaissance dans un groupe marginal…etc (la réaction sociale face aux délits) Terme désignant tout comportement de transgression d'une norme communément admise au sein d'une société. Toute action sociale, tout comportement individuel ou collectif, repose sur l'idée de conformité, c’est-à-dire de respect d'une norme. Celle-ci peut être légale — la loi interdit certains comportements et le déviant encourt une sanction en cas de violation de l'interdit posé —, issue de la morale ou encore dictée par la conscience religieuse. La déviance consiste donc en un comportement qui s'éloigne de ce qui est jugé conforme. La déviance, au sens large, recouvre l'ensemble des comportements inadaptés parce que jugés comme tels par les représentations collectives. En cela, la notion de déviance ne se réduit pas aux seuls comportements criminels. Elle repose plus largement sur une analyse globale des conduites antisociales ou asociales, les unes entrant dans la sphère du droit répressif, les autres restant hors d'atteinte de la sanction pénale bien qu'elles suscitent la réprobation. La théorie de la déviance doit beaucoup à la pensée d'Émile Durkheim et aux développements que le sociologue français a consacrés aux conditions d'existence du consensus qui caractérise toute forme d'organisation sociale. L'ensemble des croyances et des sentiments communs partagés par la majorité des membres d'une société forme ce que Durkheim appelle la conscience collective, laquelle produit le caractère normatif de l'action sociale. De ce caractère normatif naît la conformité. La conformité, soit l'unité cohérente d'une société, peut être obtenue par deux formes de solidarité sociale extrêmes reposant soit sur la similitude, soit sur la différenciation. Dans le premier cas, où la solidarité est qualifiée de « mécanique », le groupe prime sur l'individu et la marge d'appréciation individuelle des impératifs sociaux est réduite ou inexistante — il en est ainsi des sociétés dites primitives ou archaïques. Dans le second cas, où la solidarité est qualifiée d’« organique », le consensus social repose sur une différenciation entre les individus qui, parce qu'ils sont différents et se sachant tels, acceptent de vivre ensemble. Durkheim voyait là le type d'organisation des sociétés connaissant la division du travail. Dans l'un ou l'autre contexte, déviance et conformité prennent un sens très différent. Là où règne la solidarité mécanique, toute tentative d'individualisation s'analyse comme un comportement déviant en ce sens qu'elle fait peser une menace sur la solidarité des membres du groupe. La vie sociale est commandée par des impératifs et des interdits sociaux formant une conscience collective très forte. C'est dans ce type de société que la déviance est le plus lourdement sanctionnée : le châtiment vise moins à sanctionner le déviant qu'à satisfaire la conscience collective heurtée par son comportement. Dans les sociétés individualistes, l'exigence de conformité n'oblige pas celui qui s'y soumet à se confondre avec un type social prédéfini : le consensus social résulte d'une discipline collective à l'intérieur de laquelle chacun bénéficie d'une latitude personnelle pour appréhender les actions des membres de la collectivité. Toutefois, cette différence dans les processus sociaux engendre une seule et même réalité : en posant des normes, toute société produit également le contexte d'où naît la déviance. En effet, en imposant des comportements, qu'ils soient positifs ou négatifs — faire ceci, interdire cela —, le corps social ne fait que susciter leur transgression en ce sens que ces normes incitent autant qu'elles interdisent, punissent autant qu'elles tolèrent. Toutefois, la conformité ne consiste pas seulement pour un individu à accepter globalement un système de représentation collective car celui-ci n'est pas nécessairement cohérent. La nature du processus normatif peut conduire à édicter certaines règles qui, soit sont excessivement rigoureuses dans leur application et leur respect, soit, au contraire, s'interprètent comme des normes mal définies dans lesquelles peu se reconnaissent. De cette contradiction entre les normes positives et les valeurs au nom desquelles elles sont édictées, la déviance peut être considérée comme un moyen de mettre un terme à la persistance d'un état social illégitime. La norme devenant illégitime ne peut être combattue que par un déviant. Le révolutionnaire ou le résistant qui s'oppose à un État dictatorial est, du point de vue de cet État et du groupe dirigeant qui l'incarne, un déviant qui s'oppose à l'ordre établi. Ce déviant lutte pour sa part contre un objet social qu'il souhaite voir disparaître ou contre lequel il oppose un autre objet social qui accueillera l'adhésion de la majorité du groupe. La déviance peut ainsi être le bras séculier de la restauration d'une légitimité au sein du groupe social. Pour autant, toute forme de rébellion contre un ordre établi n'implique pas le souci du bien commun : le terroriste, par exemple, n'offre que très rarement une alternative à ce qu'il considère comme injuste. Toutefois, tout comportement déviant ne résulte pas nécessairement d'une volonté consciente, pensée ou conceptualisée, car la déviance ne s'analyse pas nécessairement comme la simple expression d'une opposition frontale à l'ordre social existant. La norme sans être illégitime peut se caractériser par l'absence d'une référence explicite et non univoque, absence qui encourage la déviance. Le phénomène des gangs ou bien encore certaines manifestations de la délinquance des mineurs en sont l'illustration. Ils sont le plus souvent interprétés comme le résultat d'une désorganisation sociale — affectant la famille ou bien l'insertion dans l'institution scolaire —, qui place l'individu dans une situation de marginalité, laquelle ne résulte pas nécessairement d'une démarche consciente — comme celle du rebelle — ni même criminelle. La déviance peut constituer, pour le marginal que l'on présente comme un déviant, une simple demande de reconnaissance ou n'être que le résultat d'une demande de sociabilité par anticipation. Le fait pour un jeune garçon âgé de treize ans de fumer du tabac en dépit de l'interdiction familiale relève moins de la délinquance que de la demande d'être traité en adulte, un état jugé plus idéal que celui d'adolescent. Cette conduite jugée déviante pendant l'adolescence deviendra normale et conforme lorsqu'il aura atteint son statut d'adulte. Cette forme de déviance, certes anodine, montre que la déviance ne saurait se réduire à un comportement qui marquerait l'individu tout au long de l'existence. Il n'y a pas unicité temporelle de la conformité et de la déviance — sous réserve, bien évidemment, que l'adolescent en question ne remplace pas le tabac par des substances prohibées et ne se livre pas à des actes de délinquance (vol, trafics) pour perpétuer cette attitude. La déviance s'apparente alors à un simple malaise, à une difficulté d'être pour laquelle la sanction n'est pas nécessairement la réponse la mieux adaptée, en ce sens que l'épanouissement de la déviance peut, précisément, constituer le moyen de faire prendre conscience au « déviant » de sa marginalité. Exclusion sociale Deux approches complémentaires : un défaut d’insertion dont on va rechercher les causes en analysant les situations de l’individu ou un défaut d’intégration dont on recherche l’origine dans le mode de fonctionnement de la société. (Durkheim, Paugam, Castells,…) L’exclusion comme rupture du lien social, comme aboutissement d’un processus de disqualification sociale ou comme relégation sociale et spatiale. Famille La famille est une institution présente dans toute les sociétés et possède une dimension culturelle dont les fonctions (patrimoine, production, consommation) et rôle (socialisation) se transforment. La structure de la famille et les besoins auxquels elle correspond varient d'une société à l'autre. La famille nucléaire — deux adultes et leurs enfants — est l'unité principale dans les pays industrialisés. Dans les pays en développement, la famille nucléaire est subordonnée à une famille étendue, qui comprend également les grands-parents et d'autres membres de la parenté. Un troisième type de famille est la famille monoparentale, souvent éclatée, dans laquelle les enfants vivent avec un père ou une mère non marié, divorcé ou veuf. Ce dernier type est de plus en plus répandu aujourd'hui dans les sociétés occidentales. Histoire : Les anthropologues et de nombreux spécialistes des sciences sociales ont développé plusieurs théories sur la façon dont évoluent les structures et les fonctions familiales. Selon une de ces théories, à l'époque préhistorique de la chasse et de la cueillette, deux ou trois familles, généralement unies par les liens de parenté, se regroupaient pendant une partie de l'année, puis se séparaient en unités nucléaires pendant les saisons où la nourriture était rare. La famille était une unité économique : les hommes chassaient pendant que les femmes préparaient les repas et gardaient les enfants. L'infanticide et l'expulsion des infirmes qui ne pouvaient pas travailler hors du foyer familial étaient vraisemblablement assez répandus. Certains anthropologues soutiennent que les peuples préhistoriques étaient monogames, d'autres que la polygamie était la règle. Comme l'a montré l'anthropologue Claude LéviStrauss, le seul tabou commun aux sociétés archaïques comme aux sociétés contemporaines a toujours été l'inceste, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas pu avoir de procréation entre membres de familles élargies : toutefois, la relation père-fille ou mère-fils a presque toujours été réprimée par le corps social. Beaucoup de spécialistes des sciences sociales considèrent que la famille occidentale moderne s'est en grande partie constituée sur la base de la structure patriarcale (à domination masculine) de la famille des anciens Hébreux. La famille inspirée de la culture gréco-romaine était également patriarcale et tenue à des préceptes religieux stricts. Parallèlement au déclin des civilisations grecque et romaine dans les siècles qui suivirent, les structures familiales clairement identifiées déclinèrent elles aussi. Avec l'avènement du christianisme, le mariage et la maternité devinrent des thèmes centraux du discours familial. La nature purement religieuse des liens familiaux fut partiellement abandonnée en faveur des liens civils après la Réforme, dont les idées se propagèrent au début du XVIe siècle. Avec l'important mouvement de sécularisation de la société qui suivit la Révolution française et qui s'étendit à l'ensemble du monde occidental au XIX e siècle, la relation familiale devint une affaire principalement civile ; la famille eut de plus en plus tendance à se rétrécir au couple et à ses enfants, tandis que disparaissait peu à peu l'enracinement au sol que procurait la propriété foncière. La famille moderne Des études ont montré que la structure familiale a été moins affectée par l'urbanisation et par l'industrialisation qu'on avait pu le présumer. La morale bourgeoise et le poids de la religion ont tous deux permis la conservation d'une structure familiale fixe et établie, véritable norme sociale inscrite dans l'inconscient collectif. La famille nucléaire était l'unité préindustrielle la plus répandue et reste l'unité de base de l'organisation sociale dans la plupart des sociétés industrielles modernes ; toutefois, la famille moderne diffère de ses formes traditionnelles par ses fonctions, par sa composition, par son cycle de vie et par les rôles dévolus aux pères et aux mères. La seule fonction de la famille à avoir survécu à tous les changements est celle qui consiste à assurer l'équilibre émotionnel et affectif de ses membres, en particulier des nouveau-nés et des jeunes enfants. Toutefois, la solidarité affective n'est plus statutaire, dans le sens où elle ne correspond plus à un schéma préétabli assurant au père de famille l'autorité complète sur le foyer. Diverses structures économiques et sociales remplissent aujourd'hui nombre de fonctions qui, autrefois, relevaient de la famille : production économique, éducation, enseignement religieux, loisirs, etc. Le monde du travail n'est plus à l'échelle d'une famille — même élargie — et certains spécialistes vont même jusqu'à considérer comme peu pertinente son analyse comme unité de consommation. L'éducation est prise en charge par l'État ou par des institutions privées ; les activités récréatives ont lieu à l'extérieur, même si elles participent à la cohésion de la structure familiale. Si la famille a toujours la responsabilité de la socialisation des enfants, il apparaît que, même dans ce domaine, l'influence de l'entourage et des médias exerce un rôle croissant. Des modifications profondes La composition de la famille dans les sociétés industrielles a subi de profondes modifications depuis les débuts de la révolution industrielle. Le taux de fécondité des femmes américaines, par exemple, a chuté de six enfants par femme en 1800 à moins de deux au début des années quatre-vingt-dix. En France, il est aujourd'hui de 1,7 enfant par femme (4,6 en 1800), ce qui ne permet pas le renouvellement des générations (voir natalité, taux de). Autrefois, le mariage était normalement dissous par le décès d'un époux avant que le plus jeune des enfants n'ait quitté le foyer familial : aujourd'hui, mari et femme (et couple vivant en concubinage) ont potentiellement autant d'années à vivre ensemble après le départ de leurs enfants du foyer familial qu'avant. Certaines de ces évolutions sont liées à la transformation du rôle des femmes dans la société. Dans les pays occidentaux, à tous les stades de la vie familiale, les femmes entrent dans le monde du travail — ou le réintègrent après avoir eu des enfants. Leur sortie du champ de l'économie purement domestique où les confinait la répartition traditionnelle des tâches a entraîné dans les années soixante-dix une prise de conscience massive de l'aliénation féminine, ce qui a permis la naissance d'un important mouvement de libération féministe. Parallèlement à l'augmentation des exigences de valorisation personnelle à travers le mariage et la famille, l'allégement des procédures de divorce et l'amélioration des perspectives professionnelles pour les femmes ont contribué à la hausse du taux de divorce en Occident. Dans les années quatre-vingt-dix par exemple, on comptait approximativement un divorce pour deux mariages dans la région parisienne. Au cours du XXe siècle, les familles étendues ont considérablement diminué. Cette mutation est liée tout particulièrement à l'accroissement de la mobilité résidentielle ainsi qu'à la diminution de la responsabilité financière des enfants envers leurs parents au fur et à mesure de la généralisation du système de retraites. Cette évolution n'empêche pourtant pas le fait que les jeunes foyers ont souvent tendance à s'installer à proximité de leurs parents et qu'ils reproduisent les modèles d'éducation qu'ils ont eux-mêmes expérimentés au cours de leur jeunesse. Les nouvelles familles Depuis la fin des années soixante-dix, la famille nucléaire type n'est plus le seul modèle parental ; en effet, de nouvelles structures, comme la famille monoparentale, la famille composée et la famille sans enfant ont fait leur apparition. Dans le passé, la famille monoparentale résultait généralement du décès d'un des partenaires ou époux. Aujourd'hui, l'immense majorité des familles monoparentales résulte du divorce, bien que certaines soient le fait de mères célibataires. Cependant, un grand nombre de familles monoparentales finissent par devenir des familles binucléaires, par remariage ou par cohabitation. Une famille composée est créée par le remariage d'un des parents. Dans les familles composées, les relations entre parents non biologiques et enfants peuvent engendrer certaines tensions ; les difficultés sont parfois accrues lorsque le mariage ou la mise en concubinage d'adultes amène les enfants de deux familles à vivre sous le même toit. Les familles sans enfant semblent correspondre de plus en plus au choix délibéré des partenaires ou des conjoints, choix que facilitent les progrès du contrôle des naissances, même si pendant longtemps la proportion des couples sans enfant avait régulièrement diminué avec la découverte et le développement de méthodes médicales permettant la procréation artificielle. À partir des années soixante-dix, les mutations dans le statut des femmes ont renversé cette tendance. En Occident tout particulièrement, les couples tardent de plus en plus à se marier et choisissent maintenant fréquemment de ne pas avoir d'enfant ou de privilégier d'abord leur carrière professionnelle avant de procréer. Depuis les années soixante, l'unité familiale a connu diverses variations. Davantage de couples vivent ensemble en concubinage, avant le mariage ou au lieu de se marier. De même, certains couples âgés, souvent en situation de veuvage, privilégient la cohabitation au mariage pour des raisons économiques. Les couples homosexuels vivent également de nos jours plus ouvertement en famille, partageant parfois leur toit avec les enfants d'un des partenaires. Ces derniers revendiquent désormais la création d'un contrat d'union civile reconnu par la loi et la possibilité d'adopter des enfants. Des exemples isolés de vie en communauté, où les « familles » sont composées de groupes de gens ayant ou non des liens familiaux, existent de longue date. Ce type d'unités familiales a commencé à apparaître en Occident dans les années soixante et soixante-dix (mouvement hippie) mais, dès les années quatre-vingt, leur nombre était en diminution ; il ressurgit cependant aujourd'hui avec le développement des organisations de type sectaire. La famille a beau être aujourd'hui éclatée, dispersée et en crise, elle reste une structure fondamentale des sociétés occidentales. À cet égard, un des paradoxes inattendus de la crise économique aura été la revalorisation de la famille comme structure d'aide et de soutien lors des études et de la rentrée des enfants dans le monde adulte. Il n'est pas rare, de nos jours, de voir des jeunes vivant encore chez leurs parents après vingt-cinq ans. Tendances dans le monde Tous les pays industrialisés ont connu des tendances comparables à celles qui sont observées en Occident. L'amélioration des méthodes de contraception et la légalisation de l'avortement ont contribué a faire baisser le nombre de familles monoparentales incapables de subvenir à leurs besoins. Le divorce est aujourd'hui en hausse, même dans les pays où les obstacles religieux et légaux sont importants (notamment en Amérique du Sud). Dans les pays en développement, la baisse du taux de mortalité infantile a entraîné un véritable bond de la natalité et un accroissement naturel que l'on commence à peine à maîtriser aujourd'hui (ralentissement dû aux politiques incitatives de limitation des naissances). Les familles étant souvent incapables de subvenir aux besoins de leurs enfants, la surpopulation, particulièrement urbaine, constituent un véritable défi pour les ressources des pays en développement. Groupe : Foule, classe sociale, parti politique, couple. Le groupe social suppose une interaction entre les personnes et la conscience d’appartenance commune ou définis par les autres comme tels. Groupe primaire/secondaire, groupe d’appartenance et de référence. Ensemble d’individu qui partage un objectif commun donnant lieu à des interactions entre chaque individu. Handicap : Le handicap est la conséquence d’une incapacité (déficit au niveau des performances fonctionnelles) qui rend difficile l’accomplissement des rôles attendus dans la société, en fonction de l’âge et du sexe d’un individu. Il s’agit d’une discordance entre les performances de l’individu (ses capacités) et les attentes du milieu. On considère donc comme handicapées, les personnes pour lesquelles suite à une atteinte de leurs fonctions physiques, psychiques ou intellectuelles, les activités quotidiennes et/ou leur participation à la vie sociale sont rendues difficiles. La notion de handicap concerne donc l’individu et la société. Le mot handicap vient de l'expression anglaise hand in cap, ce qui signifie « la main dans la casquette ». Il s'agissait d'un jeu de hasard, les joueurs disposaient leurs paris dans un chapeau. L'expression est transformée en mot et appliquée au domaine sportif au XVIIIe siècle. Historiquement, le handicap se définissait par opposition à la maladie. Le patient était malade tant que son problème pouvait être pris en charge médicalement, il était réputé handicapé une fois devenu incurable. En 1980 le Britannique Philip Wood a transformé radicalement la vision du handicap en le définissant comme un désavantage dont est victime une personne pour accomplir un rôle social normal du fait de sa déficience (lésion temporaire ou définitive) ou de son incapacité (réduction partielle ou totale des capacité d'accomplir une activité). Cette définition a par la suite été critiquée pour mettre trop en avant l'aspect fonctionnel du handicap et pas assez son aspect social. Il est vrai que la problématique sociale du handicap a toujours buté sur une ambiguïté : tout le monde peut à un moment donné vivre une situation de handicap, pourtant les personnes handicapées sont bien une minorité amenée à défendre ses droits en tant que groupe social. Avec la parution de la classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF, CIH-2), l'OMS a introduit une nouvelle typologie du handicap qui prend plus en compte les facteurs environnementaux. Le handicap peut y être défini comme la rencontre d'une déficience avec une situation de la vie quotidienne. Ces deux composantes sont soumises à l'influence de problèmes de santé (maladies, blessures, lésions) et de facteurs contextuels (environnement et facteurs personnels). Mobilité sociale Changement de position dans la structure sociale selon l’appartenance classe ou CSP : En sociologie, concept qui se rapporte à la circulation des individus sur l'échelle sociale au cours de leur cycle de vie ou d'une génération à une autre. La mobilité sociale ne prend sens qu'à partir du moment où une société est divisée en classes sociales ou en catégories socioprofessionnelles. En effet, dans une société organisée en castes ou en ordres, l'hérédité des positions sociales constitue le principal critère de la stratification (différenciation des positions sociales), qui est légitimée par un système de croyances religieuses. La question de la mobilité — l'accès de chacun à une position sociale convoitée quelle que soit son origine — se pose dès lors qu'est affirmée l'égalité juridique entre individus. Cette notion, chargée de connotations affectives, est au fondement de forts clivages politiques : elle est au cœur de l'hypothèse du déclin des classes sociales et de la primauté des stratégies individuelles ; ses partisans s'opposent à ceux qui affirment que les inégalités sociales se reproduisent en dépit de la proclamation des principes d'égalité des chances. L'analyse sociologique de la mobilité sociale requiert de la prudence, d'autant que les instruments de mesure employés sont souvent contestés. L'identification de l'individu sur l'échelle sociale est établie selon son statut professionnel, défini en France par la nomenclature des professions et catégories socio-professionnelles élaborée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Elle permet de rendre compte, d'une part, de la mobilité intragénérationnelle — l'ascension sociale, le déclassement ou le maintien de la position initiale opéré par l'individu durant sa trajectoire professionnelle — et, d'autre part, de la mobilité intergénérationnelle — les déplacements ou la stagnation de l'individu par rapport à son origine sociale — mesurée généralement au regard du statut professionnel du père. Le sociologue construit ainsi des tables de mobilité dites de destinée (qui permettent de saisir, par exemple, le pourcentage de fils d'agriculteurs restés agriculteurs) et de recrutement (qui servent à définir, par exemple, le pourcentage d'agriculteurs dont le père exerçait la même profession). La diagonale d'une table de mobilité permet de lire le degré de reproduction sociale. La lecture d'une table de mobilité doit cependant prendre en compte la mobilité structurelle, c'est-à-dire l'évolution de la structure des emplois d'une génération à une autre (si l'exode rural s'amplifie, la probabilité de devenir agriculteur s'amenuise quels que soient par ailleurs les projets individuels). La mobilité totale recoupe ainsi la mobilité structurelle (qui résulte de l'évolution de la société) et la mobilité nette, qui correspond statistiquement au résidu (la différence entre les deux premiers termes) et qui demeure un phénomène peu répandu. L'analyse de la mobilité sociale appréhendée par les tables de mobilité a donné lieu à de nombreux débats méthodologiques. Il a été souligné que du fait même que l'âge de la population étudiée est généralement compris entre 40 et 59 ans, période où le parcours professionnel paraît stabilisé, la position sociale de l'individu n'est appréciée qu'à un moment de sa trajectoire (un coiffeur qui s'installe à son compte après avoir travaillé une vingtaine d'années comme employé est ainsi assimilé à un artisan, et son parcours antérieur n'est pas pris en compte). De même, le choix de la profession comme principal indicateur ne rend qu'imparfaitement compte du statut social de la personne : il laisse échapper d'autres déterminants, comme l'étendue des ressources dont dispose la famille d'origine. La mesure de la mobilité sociale se révèle encore plus délicate dans le cas des femmes, dont le faible taux d'activité a longtemps conduit à identifier leur position d'origine avec la profession du père et leur position actuelle avec celle du mari ; cette solution n'est plus guère envisageable aujourd'hui, même si la profession n'est pas forcément le critère d'identification sociale le plus pertinent pour une partie de la population féminine. Enfin, l'approche statistique de la mobilité pourrait laisser croire à une hérédité factice des positions (être agriculteur dans la France des années cinquante et dans celle des années quatre-vingt-dix ne signifie pas que l'on occupe un statut social identique, contrairement à ce qu'une lecture rapide d'une table de mobilité pourrait suggérer). Ces réserves émises par les statisticiens et les sociologues eux-mêmes ne visent pas à rejeter l'usage des tables de mobilité ou à récuser toute possibilité de mesurer la mobilité, mais à rendre compte de la complexité du phénomène. Alors que les sociétés démocratiques vantent le libre choix et l'égalité des conditions, l'analyse de la mobilité sociale débouche sur un constat radicalement différent : la mobilité sociale nette, celle qui résulte du « hasard » ou du projet individuel apparaît davantage comme l'exception que comme la règle. Cette conclusion paradoxale a suscité diverses interprétations chez les sociologues. L'un des premiers auteurs à s'être penché sur ce sujet fut le sociologue américain d'origine russe Pitirim Sorokin, qui, dès les années trente, insistait sur le filtrage exercé par diverses institutions : il démontra qu'au cours du processus de socialisation l'école et la famille limitaient les déplacements sociaux en diffusant des valeurs propres à chaque groupe social. Dans une optique découlant de l'individualisme méthodologique, le sociologue américain Arnold Anderson, auteur au début des années soixante d'un célèbre paradoxe qui porte son nom, mit en évidence un autre facteur de pesanteur sociale : le fait de posséder un niveau de diplôme sensiblement plus élevé que son père ne garantit pas automatiquement l'accès à une position sociale plus haute. Il est en effet nécessaire, comme l'a souligné le sociologue français Raymond Boudon dans son ouvrage l'Égalité des chances (1973), de comparer le système éducatif et la structure des emplois (si le premier délivre par exemple plus de titres d'ingénieurs que le marché du travail n'offre de postes, une partie des diplômés subiront une déqualification et éventuellement un déclassement si leur père était, par exemple, lui-même ingénieur). Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron ont particulièrement insisté, notamment dans les Héritiers (1966) et la Reproduction (1970), sur le rôle du système scolaire, qui consacre et légitime les inégalités de classes : la réussite scolaire est en corrélation étroite avec l'origine sociale, ce qui est la conséquence d'un mécanisme de violence symbolique. Celle-ci fait accepter à chacun sa position (la réussite ou l'échec) comme résultat de son seul mérite (« l'idéologie du don ») et dissimule ainsi, sous couvert d'un discours méritocratique, les mécanismes d'exclusion à l'œuvre dans l'enceinte scolaire, qui perpétuent les privilèges des catégories dominantes. Normes Dans toutes société et groupe existe des modèles culturels de conduite qui prescrive des manière de se comporter jugées acceptables par le groupe. Ces modèles sont inscrits dans les normes dominantes. Il y a des normes sociales, de groupes et des normes créent par des entrepreneurs de moral. Santé « La santé n’est pas seulement l’absence de maladies ou d’infirmités, mais un état total de bien être physique, mental et social. » OMS « Une personne en bonne santé mentale : - personne capable de s’adapter aux diverses situations de la vie ; - quelqu’un qui se sent suffisamment en confiance pour s’adapter à une situation à laquelle elle ne peut rien changer ou travailler à la modifier si possible ; - personne capable d’éprouver du plaisir dans sa relation avec les autres. » Georges CANGUILHEM, Le normal et le pathologique, 1981 « 3 représentations de la santé et de la maladie : - santé médicale : extérieure au corps - santé physiologique : recherche d’équilibre. - être en bonne santé : vivre en harmonie ; » Socialisation : Apprentissage normes valeurs et rôles dans une société construisant l’identité. Statut: Il permet de passer de l’appartenance à la conduite sociale. Le rôle est une composante du statut. Il existe des contradictions de rôles et de statuts : non congruence de statu (l’homme marginal = le métisse) ou conflit de rôle (femme, valeurs) Religion Rôle : Travail Valeurs : Ce sont des idéaux collectifs qui définissent dans une société donnée les critères du désirable (juste, injuste, beau/laid). Elles forment un système de valeurs car elles sont indépendantes et impliquent une certaine vision du monde. Valeurs de notre société (consommation culte du corps, obsession de la jeunesse) « Manière d’être ou d’agir qu’une personne ou une collectivité reconnaissent comme idéale et qui rend désirables ou estimables les êtres ou les conduites auxquels elle est attribuée. » G.ROCHER, Introduction à la sociologie générale.