
 
         Le  30 
septembre 
dernier, 
dans  le 
cadre  des 
Petits Amphis de la Sorbonne, les 
étudiants  du  Master  en  Gestion 
Globale  des  Risques  et  des 
Crises,  ainsi  que  les 
professionnels  de  la  Gestion des 
Risques  venus  pour  l'occasion, 
ont  bénéficié  d'une  intervention 
d’Hervé  Pierre  sur la Sureté  des 
entreprises  dans  le  cadre  de  la 
Globalisation.  Directeur  Sureté 
chez  Danone,  Hervé  Pierre 
occupe  également  le  poste  de 
vice-président  dans  le  Club  des 
Directeurs Sécurité en Entreprises 
ou CDSE. 
 
  La  sphère  économique 
évoluant  dans  un  contexte 
mondial  parfois  instable  et 
donnant lieu à des crises, comme 
on peut le constater actuellement, 
le  CDSE  concentre  sa  réflexion 
sur la stratégie sécurité-sûreté des 
entreprises  qui  devient 
fondamentale  pour  la  pérennité 
d'une structure  ou d'une activité. 
L'entreprise,  pour  gérer  les 
risques  et  maîtriser  ses 
vulnérabilités,  se  doit  d'orienter 
sa  politique  autour  de  nouveaux 
enjeux tels que la lutte contre la 
criminalité,  l'action  dans  la 
durabilité  et  une  bonne 
gouvernance. Le CDSE réunit les 
expériences et le savoir de chefs 
d'entreprises,  d'ingénieurs,  de 
militaires  et  d'autres, 
professionnels  dans  le  domaine, 
pour  réfléchir  à  ces  nouveaux 
enjeux.  Le  CDSE  veut 
communiquer avec un partenariat 
public-privé plus grand pour faire 
passer des messages et étendre la 
prise  de  conscience  de  la 
problématique globale de sureté. 
 
 
 
 
 
Une  stratégie  basée  sur 
trois  étages  de  la 
mondialisation 
 
  La  Sécurité  globale  de 
l'entreprise  intègre  la  notion  de 
sureté  mais  cette  dernière  se 
distingue  par  la  mise  en  place 
d'outils  et  de  processus  qui 
protègent  des  malveillances 
physiques ou virtuelles. La sureté 
implique la responsabilité de tous 
les acteurs internes et externes à 
l'entreprise  pour  conserver  et 
optimiser  les  avantages 
compétitifs  de  l'entreprise.  Ces 
avantages compétitifs, qui étaient 
tournés  autour  du  prix,  de  la 
productivité  et  des  performances 
financières,  ne  sont  désormais 
plus  seuls  à  déterminer  la  santé 
d’une  entreprise.  Hervé Pierre et 
le CDSE  distinguent trois étages 
de la mondialisation auxquels les 
organisations doivent s’adapter. 
 
La Soft law et la « Glocalité » 
 
Le premier étage concerne la Soft 
law :  « C’est  le  monde  réduit  à 
une  seule  unité  d’activités 
interconnectées,  libérées  de 
toutes  frontières  locales ».  En 
effet,  les  entreprises  aux 
caractéristiques  multinationales 
grandissantes  transpercent  toutes 
les frontières  et sont confrontées 
à  de  nouvelles  entités  (réseaux, 
communautés  WEB,  instances 
étatiques…)  et  peut  remettre  en 
cause  la  notion  d’Etat-Nation. 
Cela implique la mise en place de 
normes globales ou soft law pour 
que  l’entreprise  généralise  son 
fonctionnement  tel  que  les 
process  de  production  ou  les 
normes  comptables,  au  niveau 
international,  pour  garantir  la 
qualité  de  ses  produits  ou 
services.  Cependant,  les 
multinationales  se  confrontent 
aux  règles  locales  et  au  pouvoir 
de l’Etat. Les enjeux du 21e siècle 
sont  donc  tournés  vers  la  
production  de  normes 
« glocales ».  Cette  notion  de 
« Glocalité »,  apportée  par 
Thomas  Friedman,  associe  donc 
la  Globalisation  et  la  résurgence 
d’identités  locales  pour 
développer  une  indépendance  et 
un  contre-pouvoir.  La 
Globalisation  a  été  un  facteur 
moteur  de  la  criminalité  et  le 
contre-pouvoir  est  un  moyen  de 
la résorber.  
 
L’éthique 
 
  La  deuxième  phase  est 
construite  par  l’éthique  et  les 
mutations  sociales  qui  découlent 
de  la  Mondialisation.    Hervé 
Pierre rappelle que les effets de la 
pression  déflationniste  des  pays 
en  voie  de  développement 
arrivent  à  leurs  niveaux 
maximum  comme  on  peut  le 
constater  en  Chine,  où  400 
millions  de  citoyens  vivent 
désormais  mieux  que  les 
européens.  Cette  dynamique 
s’explique  notamment    par  une 
augmentation du coût de la main-
d’œuvre qui incite les entreprises 
à  rapatrier  leurs  usines.  Limiter 
les coûts de production n’est plus 
un avantage compétitif assez fort 
pour  trouver  à  lui  seul  ses 
débouchés.  L’éthique  devient  un 
avantage  compétitif  aussi 
important que le prix et la qualité. 
Le  vice-président  du  CDSE 
illustre  cette  tendance  avec  le 
slogan de son entreprise  Danone 
qui affirme « apporter la santé au 
plus grand nombre ». L’entreprise 
qui  veut  réussir  cherche  à 
construire  sa  stratégie  autour  de 
valeurs humaines, écologiques et 
définit  une politique  socialement 
responsable  et  durable.  La 
politique  de  Sûreté,  avec  ses 
moyens  de  contrôle  internes  et 
externes,  prend  en  compte  les 
critères  moraux  pour  véhiculer 
une  image  positive  de 
l’entreprise.  Elle  entretient  sa 
Globalisation et Sureté des entreprises selon le CDSE