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Il y a peu de domaines du développement de l’enfant et de la pathologie infantile qui
aient autant retenu l’attention au cours de ce siècle, et plus particulièrement
encore depuis une trentaine d’années.
Quelle mère n’a eu un enfant dyslexique ou qui s’est mis à parler tardivement ?
Qui ne se souvient d’une courte mais alarmante période de bégaiement ?
Le climat singulier d’attention au langage oral et écrit ne s’explique sans doute
complètement, ni par les polémiques scientifiques ou pédagogiques existantes, ni par
l’apparition sur le marché d’un nombre croissant "de psychologues installés" ou de
"logopèdes avérés", mais par l’importance de la maîtrise du langage comme élément
de réussite scolaire, d’intégration sociale et d’insertion professionnelle.
Il convient de constater et de connaître qu’au quotidien de l’école, qu’au quotidien
de la vie familiale et sociale, des jeunes sont confrontés à un défi majeur dans
l’acquisition de la lecture, de l’écriture ou du calcul et dans le maniement de la
langue orale. Ce défi, quand il n’est pas relevé, génère très souvent des retards
cumulés et des déficits constatés qui vont bien au-delà des apprentissages
scolaires. On peut parler parfois de souffrance et de culpabilisation des enfants et
de leurs familles. On peut parle aussi d’impuissance et de perplexité des
enseignants. Ne pas (ou peu) savoir lire et écrire, ne pas (ou peu) savoir parler, c’est
nécessairement être en échec scolaire et sociale mais aussi vivre et faire vivre un
échec.
Dans cette perspective, et compte tenu de l'histoire scientifique, psychologique,
pédagogique et médicale liée aux difficultés ou troubles d'apprentissage du langage
oral et écrit, suggérer des recommandations pour mieux aider à l'école et hors de
l'école les enfants appelés "dysphasiques" ou les enfants appelés "dyslexiques",
requiert à la fois :