(contrats emploi solidarité). En tout, plus d’une dizaine de dispositifs existent, basés sur
la baisse du coût du travail (baisse d’impôt ou prime pour l’employeur) et l’amélioration
de la formation.
Le recours à ces dispositifs est très précoce et concerne tous les niveaux de diplôme ou
de formation inférieurs au bac ; 70% de ces filles et 55% de ces garçons ont connu au
moins un de ces dispositifs
L’accès à ces dispositifs est lui-même sélectif : ce sont les plus employables de ces
jeunes (diplômés du BEP, spécialité demandée) qui en bénéficient le plus et qui vont par
la suite s’insérer rapidement. Les moins employables retournent au chômage à la fin du
dispositif ou accèdent aux dispositifs les moins efficaces (TUC, CES) qui les insèrent
moins rapidement et moins durablement. Plus le dispositif a été suivi tôt après l’école,
plus il est efficace.
A niveau de formation équivalent, les jeunes qui sont passés par des « mesures jeunes »
se retrouvent avec des salaires moins importants que ceux qui n’y sont pas passés : tout
se passe comme si passer par un dispositif d’aide les rendait moins exigeants.
En conclusion, certains dispositifs aident à s’insérer, d’autres au contraire stigmatisent
les jeunes et font baisser leurs prétentions salariales. Ces dispositifs sont hiérarchisés de
la même façon que les parcours scolaires (ceux ayant le meilleur capital scolaire ont
accès aux meilleurs dispositifs d’insertion).
C) Trajectoires de chômeurs de longue durée
1) Les déterminants du chômage de longue durée
On distingue généralement les déterminants « démographiques » (sexe, âge, nationalité,
situation familiale) et socio-économiques (formation, qualification, carrière) ; mais
d’autres déterminants existent : ancienneté préalable de chômage, conjoncture
économique globale ou locale.
Le risque de chômage de longue durée est inégalement réparti (âge, sexe, nationalité,
qualification). En moyenne, les personnes devenues chômeurs suite à un licenciement le
restent plus longtemps que celles en fin de contrat temporaire ; idem pour celles qui
vivent chez leurs parents ou dont la mère est inactive. La conjoncture économique
générale ne semble pas influencer le taux de sortie du chômage de longue durée (alors
qu’elle joue fortement sur le taux de sortie des autres). Il agit donc bien comme une
trappe, sauf reprise économique particulièrement forte.
On constate que plus le temps passé au chômage s’accroît, plus la probabilité d’en sortir
s’amenuise. Deux types d’analyse tentent d’expliquer le phénomène :
- pour les unes, il y a perte progressive d’aptitudes, découragement, sélectivité des
employeurs potentiels, cette durée affecte le capital humain ;
- pour les autres, cette baisse de probabilité s’explique mécaniquement par le fait que
les plus employables sortent les premiers du chômage, ne restent alors au chômage
de longue durée que les moins employables d’entre eux.
2) Les modes de sortie du chômage de longue durée
Le plus important est l’inactivité (les + âgés, les moins qualifiés) ; pour les jeunes, il
s’agit de contrats aidés, mais qui débouchent à leur tour sur une période de chômage : il
y a donc en ce qui les concerne un lien fort entre chômage récurrent et chômage de
longue durée, ils sortent du chômage de longue durée par le chômage récurrent.
Les jeunes préalablement en CDI retrouvent plus fréquemment un CDI, alors que les
jeunes préalablement en CDD retrouvent plus fréquemment un CDD. Il y a donc une