ARTICLES ORIGINAUX Progrès en Urologie (1994), 4, 33-39 Prostatectomie radicale : comparaison de la voie périnéale et de la voie rétropubienne (40 patients). Résultats préliminaires Jean-Dominique DOUBLET, Louis LAGRANGE, Calin CIOFU, Philippe THIBAULT, Bernard GATTEGNO Service d'Urologie, Hôpital Tenon, Paris des cas. Bien que le nombre de patients dont la continence était imparfaite soit plus élevé dans le groupe 1, la diff é rence observée n’est pas significative. La voie périnéale permet de réaliser la prostatectomie dans des conditions carcinologiques comparables à la voie rétropubienne en réduisant la perte sanguine per-opératoire. La fréquence des complications per-opératoires devrait décroître avec la pratique et l’habitude de l’anatomie périnéale. RESUME La prostatectomie radicale par voie périnéale, décrite au début du siècle pour le traitement du cancer prostatique est actuellement reconsidérée à la suite du développement de techniques chirurgicales permettant la dissection des ganglions iliaques externes s ous-veineux par une voie d’abord réduite. Vi n g t - q u a t re patients (groupe 1 ) ont subi une prostatectomie par voie pér inéal e et 16 (groupe 2) par voi e r étro pubienne. Le choix de la voie d’abord a été laissé à l’opérateur. Nous avons comparé de manière rétrospecti ve les d eux groupes . Tous les patients avaient un cancer prostatique histologiquement prouvé et cliniquement l imité à la prostate. La durée de l’intervention, la survenue de complications, la différence entre hémoglobinémie pré et post-opératoire, le nombre de patients transfusés et la quantité de culots sanguins transfusés, la continence urinaire à trois moi s et l es résul tats de l’examen anatomopathologique ont été étudiés. Trois patients opérés par voie périnéale et un patient opéré par voie rétro-pubienne ont eu une plaie rectale peropératoire. Le nombre de patients transfusés (12,5% dans le groupe 1 et 37,5% dans le groupe 2) était significativement différent de même que la différence entre hémoglobinémie pré et post-opératoire pour les patients non transfusés (2,9 g/100 ml en moyenne dans le groupe 1 et 4,6 g/100 ml dans le groupe 2). Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes quant à l’envahissement capsulaire ou séminal. Au total, seuls 16 patients sur 40 avaient une tumeur réellement intra-prostatique, soit une sous-estimation du stade du cancer dans 60% Mots clés : Prostatectomie radicale, cancer prostatique, voie périnéale, coeliochirurgie. Progrès en Urologie (1994), 4, 33-39. INTRODUCTION La prostatectomie radicale par voie périnéale a été décrite au début du siècle pour le traitement du cancer prostatique [9]. Cette voie, qui permet un abord anatomique direct et donc moins traumatisant pour le patient a l’avantage de dispenser de la ligature du plexus de Santorini et devrait théoriquement permettre de réduire la perte sanguine. La nécessité de connaître l’état anatomo-pathologique des ganglions iliaques externes sous-veineux, afin de préciser les indications de cette intervention à visée curatrice, en a réduit la pratique au profit de la voie rétro-pubienne. Le développement récent de techniques chirurgicales permettant la dissection des ganglions iliaques externes sous-veineux par une voie d’abord réduite a permis de reconsidérer la voie périnéale pour le traitement du cancer prostatique. Afin d’éval uer les avantages et les Manuscrit reçu le 15 novembre 1993 Adres se po ur corresp ond ance : Dr. J . D . Do ublet, Serv ice d'Urologie, Hôpital Tenon, 4, rue de la Chine, 75020 Paris. 33 Tableau 1. Caractéristiques des patients. Groupe 1 24 patients Groupe 2 16 patients Age moyen (extrêmes) 68 (63-75) 66 (59-72) Patients obèses 13 (54%) 5 (31%) Patients ayant des antécédents d'adénomectomie (endo. ou chir.) 10 (42%) 3 (19%) A 12 6 B1 10 7 B2 1 3 C 1 0 22,5 (0,6-137) 26 (4-80) 6 (4-8) 6 (4-87) (poids idéal = taille-100-0,25 x [taille-150]). Tous les patients avaient subi un examen tomo-densitométrique abdomino-pelvien (TDM) et une scintigraphie osseuse. Toutes les scintigraphies osseuses étaient considérées commes normales. Antécédents prostatiques Un patient avait été traité par radiothérapie externe cinq ans auparavant pour adénocarcinome prostatique et présentait une récidive. Treize patients avaient subi une résection endoscopique de prostate et un patient avait subi une adénomectomie chirurgicale. Stade clinique PSA sérique moyen -ng/ml (extrêmes) Score de Gleason médian (extrêmes) Les deux groupes étaient comparables pour les paramètres étudiés. La prostatectomie radicale a été pratiquée lors de la même anesthésie que le curage ganglionnaire pour quatre patients (après examen extemporané des ganglions). Les 36 autres patients ont subi la prostatectomie radicale lors d’une seconde anesthés ie, après examen hist ologi que compl et de l’ensemble des ganglions. Les patients n’ont pas reçu de préparation intestinale . inconvénients de cette voie d’abord, nous avons comparé de manière rétrospective deux groupes de patients opérés par l’une ou l’autre voie, après curage ganglionnaire par voie “minimale". Critères d’évaluation La durée de l’intervention, la survenue de complications, la différence entre hémoglobinémie pré et post-opératoire, le nombre de patients transfusés et le nombre de culots sanguins transfusés, la continence urinaire à trois mois (évaluée par le chirurgien, par examen clinique et interrogatoire) et les résultats de l’examen anatomo-pathologique ont été étudiés dans les deux groupes. MATERIEL ET METHODES Quarante patients ont subi une prostatectomie radicale après curage lymphatique par cœliochirurgie (39 patients) ou par pelvioscopie simplifiée [3] (un patient) pour un cancer prostatique entre novembre 1991 et juillet 1993. Vingt-quatre patients (groupe 1) ont subi une prostatectomie par voie périnéale et 16 (groupe 2) par voie rétro-pubienne. Le choix de la voie d’abord n’a pas été randomisé. Tous les patients avaient un cancer prostatique histologiquement prouvé par biopsie transrectale echo-guidée ou par résection endoscopique préalable. RESULTATS Les résultats dans les deux groupes de patients sont résumés dans les Tableaux 2, 3 et 4. Complications per et post-opératoires L’âge moyen des patients, leurs caractéris tiques morphologiques, le grade selon Gleason et le stade clinique pré-opératoire du cancer prostatique, la valeur moyenne du PSA sérique (n≤ 3 ng/ml) des patients des deux groupes s ont résumés sur le Tableau 1. On a considéré que les patients étaient obèses quand leur poids corporel excédait de plus de 15% le poids idéal en kilos calculé d’après la taille en centimètres selon la formule de Lorentz Plaies rectales per-opératoires Trois patients opérés par voie périnéale ont eu une plaie rectale per-opératoire, qui a été suturée en deux plans, sans colostomie et a guéri sans complication. Un patient opéré par voie rétro-pubienne a eu une plaie rectale qui a nécessité une suture en un plan et une colostomie de dérivation, la fistule 34 Tableau 2. Résultats post-opératoires. Tableau 3. Résultats anatomo-pathologiques. Groupe 1 Groupe 2 Durée intervention moyenne ± d.s. 143 ± 41 (extrêmes) mn. (90-360) 154 ± 67 * (90-212) Plaies rectales Patients transfusés Nombre moyen d'unités transfusées par patient transfusé Différence hémoglobinémie pré et post-opératoire (patients non transfusés) 3 (12,5%) 3 (12,5%) 1 (6,2%) * 6 (37,5%) ** 5,3 3,8 * Groupe 1 (n=24) Groupe 2 (n=16) n envahissement capsulaire 15 (63%) 7 (44%) n envahissement séminal 9 (37%) 5 (31%) Tableau 4. Résultats sur la continence à 3 mois. 2,6 ± 1,4 Groupe 1 (n=24) Groupe 2 (n=16) Continence parfaite 11 (52%) 10 (71%) Incontinence d'effort 7 (33%) 4 (29%) Fuites non permanentes 1 (5%) 0 Incontinence 2 (10%) 0 4,5 ± 1,7 *** * Différence non significative ** p=0,033 *** p=0,0036 uro-digestive diagnostiquée lors de la cystographie au 12 ème jour a guéri après prolongation du sondage pendant 30 jours. La différence entre hémoglobinémie pré et postopératoire pour l es patients non transfusés (2,9 g/100 ml en moyenne dans l e groupe 1 et 4,6 g/100 ml dans le groupe 2) était significativement différente (p=0,0036 test t de Student). Complications urétérales Un uretère a été sectionné lors d’une prostatectomie par voie périnéale, et a été réimplanté par cette voi e, sans complication ult érieure. Un patient opéré par voie périnéale a eu une obstruction urétérale bilatérale (compression par la suture uréthrovésicale), qui a nécessité une réintervention immédiate pour réfection de la suture uréthro-vésicale, par voie périnéale, sans complication ultérieure. Il n’y avait pas de lésion des uretères eux-mêmes. Résultats anatomo-pathologiques (Tableau 3) Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes quant à l’envahissement capsulaire ou sémi nal. Au total , seuls 16 patients sur 40 avaient une tumeur réellement intra-caps ulaire, soit une sous-estimation du stade du cancer dans 60% des cas. La valeur de l’antigène spécifique de prostate sérique (PSA) n’était pas liée à l’envahissement capsulaire (p=0,16- test t de Student), mais il existait une relation entre la valeur du PSA et l’envahi ss ement s émi nal (p=0,045- tes t t de Student). Pour les patient s dont la tumeur était intra-capsulaire, la valeur moyenne du PSA était de 15 ng/ml (intervalle 0,6 à 62 ng/ml), et pour les patients dont la tumeur envahissait les vésicules séminales, elle était de 33 ng/ml (intervalle 2 à 137 ng/ ml). L’absence d’encrage sys tématique des pièces opératoi res n’a pas permi s une analyse exhaustive des marges chirurgicales. Infections urinaires Onze patients avaient un examen cyto-bactériologique des urines post-opératoire positif, sept dans le groupe 1 et quatre dans le groupe 2, sans signes cliniques. Nous n’avons observé de complications au niveau de l’incision dans aucun des deux groupes. Les antécédents de curage cœlioscopique n’ont pas entraîné de morbidité spécifique lors des prostatectomie radicale par voie rétro-pubienne, et nous n’avons pas constaté d’allongement du temps opératoire de la prostatectomie radicale. Saignement per-opératoire et transfusion sanguine (Tableau 2) Continence au troisième mois post-opératoire (Tableau 4) Le nombre de patients transfusés (3 sur 24 dans le groupe 1 et 6 sur 16 dans le groupe 2 était significativement différent ( p=0,03 -Chi 2). Bien que le nombre de patients dont la continence était imparfaite était plus élevé dans le groupe 1, la 35 différence observée n’etait pas significative. Un des patients opéré par voie périnéale, incontinent au troisième mois, avait subi une prostatectomie de sauvetage après échec de la radiothérapie; il était encore atteint d’une incontinence d’effort sévère après 6 mois. exceptionnelle et ne semble pas dépendre de la voie d’abord. En cas de plaie rectale, la voie périnéale offre une excellente exposition pour la suture, et la faible surface des espaces disséqués contribue à limiter les phénomènes septiques. Influence de la voie opératoire sur le saignement per-opératoire L’autre patient incontinent à trois mois était continent à 6 mois. La différence observée quant à la perte sanguine et à la nécess ité d’une transfusion avai t déjà été constatée par FRAZIER et coll. [4]. Les patients opérés par voie périnéale avaient en moyenne perdu 565 cc de sang (de 150 à 1850) et reçu 0 culot (médiane) contre 2000 cc (de 600 à 10 000 cc) et 3 culots (médiane) pour les patients opérés par voie rétropubienne. DISCUSSION Caractéri stiques de la population des deux groupes La comparaison des caractéristiques des patients et des tumeurs n’a pas permis de mettre en évidence de différence statistiquement significative entre les deux groupes pour les paramètres étudiés. Le choix de la voie d’abord n’a pas été randomisé, et a reposé sur les habitudes des opérateurs. Les patients du groupe 2 ont été opérés par une technique que nous employons depuis plusieurs années. En revanche, nous avons commencé à utiliser la voie périnéale pour les patients qui font l’objet de cet étude. R AINWATER et coll. [7] ont calculé la perte sanguine moyenne chez 316 patients opérés par voie retropubienne avec ligat ure du plexus de Santorini; celle-ci était de 1020 cc (de 100 à 4320 cc). Dans la série de 692 patients rapportée par IGEL [5], 50% des patients ont reçu au moins deux culots et 26% au moins troi s culot s, pour une pert e sangui ne moyenne de 1018 cc (50 à 7000 cc). Ceci confirme que le risque hémorragique et transfusionnel est élevé lors de la prostatectomie radicale par voie rétro-pubienne. Complications Les complications per et post-opératoires des deux voies d’abord ont été comparées de manière rétrospective par F RAZIER et coll [4] dans une série de 173 patients porteurs de cancer prostatique stade A ou B. Cent vingt deux patients ont été opérés par voie périnéale et 51 par voie rétro-pubienne. L’incidence des complications per et post-opératoires était similaire dans les deux groupes. Parmi les patients opérés par voie périnéale, une fistule uréthro-rectale est apparue trois semaines après l’intervention, mais il n’y a eu aucune plaie rectale peropératoire dans la série. Dans notre série, la plus grande fréquence des plaies rectales dans le groupe 1 refl ète en pa rtie l ’exis tence d’une période d’apprentissage de la chirurgie par voie périnéale. L’incidence des complications chez les patients de notre série ayant subi une adénomectomie préalable n’était pas supérieure à cell e constatée chez les autres patients. Ceci avait déj a été montré par ELDER et coll. [2]. Dans une série de 692 patients opérés par voie rétro-pubienne rapportée par IGEL [5], il y a eu neuf plaies rectales (1,3%), six fois traitées par suture simple et trois fois par suture et colostom ie. C et te compl ication n’est donc pas Valeur carcinologique de l’exérès e prostatique selon la voie d'abord. La comparaison des résul tat s anatomo-pathologiques obtenus par les deux voies d’abord dans la série de F RAZIER et coll [4] a montré qu’il n’y avait pas de différence significative concernant la fréquence de l’envahiss ement capsulaire, séminal, vési cal ou uréthral, ni la fréquence des marg e s positives. Au total, 47% des patients opérés avaient un envahissement capsulaire, ce qui est comparable aux 60% observés dans notre série. C ATALONA et coll. [1] ont rapporté une série de 250 patients porteurs de cancers prostatique de stade clinique inférieur ou égal à T2b parmi lesquels 100 patients (40%) avaient en fait un stade pathologique supérieur avec envahissement séminal ou capsulaire. Il ne semble donc pas y avoir de différence quant à la qualité carci nol ogi que de la prostatectomie en fonction de la voie d’abord. Influence de la voie d’abord sur la continence Dans la série rapportée par FRAZIER [4], le taux de 36 patients souffrant d’incontinence urinaire d’effort est de 4% dans chaque groupe, mais le délai postopératoire n’est pas précisé. Plusieurs auteurs ont analysé la continence urinaire après prostatectomie radicale par voie rétropubienne. transurethral resection of the prostate. J. Urol., 1984, 132, 55-57. 3. FRA NCANN ET P. , BOI TEU X J .P. , BERE TVAS M ., GIRAUD B. Technique et résultats du curage ganglionnaire par lymphadenoscopie pelvienne. Ann. Urol. (Paris) 1988, 22, 369-72 . Dans une série de 192 patients, 98% des patients étaient continents à 6 mois [1]. Dans une série de 399 patients suivis à intervalles réguliers, 47% des patients étaient continents à 3 mois, 75% à 6 mois, 82% à 9 mois, 89% à 1 an et 92% à 2 ans [8]. Les antécédents d’adénomectomie n’influaient pas sur ce résultat. Dans la série de 692 patients rapportée par IGEL [5], 50% des patients étaient continents à 6 mois, 42% avaient une incontinence urinaire d’effort et 8% étaient incontinents. Avec un recul supérieur non précis é, 34 patients (5%) restaient incontinents et 140 (21%) avaient une incontinence d’effort. Dans une série de 60 patients rapportée par KLEIN [6], 88% étaient continents, 10% avaient une incontinence urinaire d’effort et 2% étaient totalement incontinents à 4 mois. L’appréciation de la continence définitive nécessite donc du recul, mais le taux d’incontinence post-opératoire précoce après prostatectomie radicale par voie rétropubienne n’est pas négligeable. Les résultats obtenus dans notre série de patients devront donc être précisés avec un recul supérieur, mais se comparent avec ceux obtenus par d’autres équipes. 4. FRAZ IER H. A., ROBERT SO N J. E. , PA ULSON D.F. Radical prostatectomy: pros and cons of perineal versus retropubic approach. J. Urol., 1992, 147: 888-90. 5. IGEL T.D., BARRETT D.M ., SEGURA J.W., BENSON R.C.Jr, RIFE C.C. Perioperative and postoperative complications from bilateral pelvic lymphadenectomy and radical retropubic prostatectomy. J. Urol., 1987, 137, 1189-1191. 6. KLEIN E.A. Early continence after radical prostatectomy. J. Urol, 1992, 148,92-95. 7. RAINWATER L.M., SEGURA J.W. Technical considerations in rad ical retop ubic prostatectomy: blood loss after lig atio n of dors al venous complex. J. Urol., 1990 , 143, 1163-1165. 8. STEINER M.S., MORTON R.A., WALSH P.C. Impact of anatomical radical prostatectomy on urinary continence. J. Urol., 1991, 145, 512-515. 9. YOUNG H.H. The early diagnosis and radical cure of carcinoma of the prostate: being a study of 40 cases and presentation of a radical operation which was carried out in four cases. Bull. Johns Hopkins Hosp, 1905,16:315. ____________________ SUMMARY Comparison of transperineal and retrop ubic radical prostatectomy in a series of 40 patients. Preliminary results. CONCLUSION Transpe rine al radical prostatectomy, described at the beginning of the century for the treatment of prostatic c a n c e r, is currently being re appraised follow ing the development of surgical techniques allowing the dissec tion of subvenous external iliac nodes via a limited inci sion. Twenty four patients (group 1) underwent transpe rineal prostatectomy and 16 (group 2) underwent retro pubic prostatectomy. The choice of surgical approach was left to the operator. We retrospectively compared the two groups. All patients had histologically proven pros tatic cancer, clinically confined to the prostate. The ope rating time, the development of complications, the preo perative-postoperative haemoglobin difference, the num ber of patients transfused ant the number of units trans fused, urinary continence at three months and the histo logical results were studied. Three patients operated via the perineal approach and one patient operated via the retropubic approach suffered an operative rectal injury. The number of transfused patie nts (12.5% in group 1 Le curage par cœliochirurgie préalable a permis de réactualiser la voie périnéale. Celle-ci permet de réaliser la prostatectomie dans des conditions carcinologiques comparables à la voie retropubienne en réduisant la perte sanguine per-opératoire. La fréquence des com plica tions per- o p é r a t o i r e s devrait décroitre avec la pratique et l’habitude de l’anatomie périnéale. Notre prochain objectif est de comparer ces deux voies d’abord de manière prospective. REFERENCES 1. CATALONA W.J., BIGG S.W. Nerve-sparing radical prostatecto my: evaluation of res ults after 25 0 patients. J. Urol., 1990,143, 538-544 . 2. ELDER J.S., GIBBONS R.P., CORREA R.J.,Jr, BRANNEN G.E. Morbidity of radical perineal prostatectomy following 37 and 37.5% in group 2) and the preoperative-postopera tive haemoglobin difference for non-transfused patients (me an of 2.9 g/100 ml in group 1 vs 4.6 g/100 ml in group 2) were significantly different. No significant dif ference was observed between the two groups in terms of invasion of the prostatic capsule or seminal vesicles. Overall, only 106 out of 40 patients had a truly intra prostatic tumour, corresponding to understaging of the cancer in 60% of cases. Although the number of patients with imperfe ct continence was higher in group 1, the difference observed was not significant. The transperi neal approach allows prostate ctomy to be performed under similar oncological conditions to those of retropu bic prostatectomy, while decreasing the operative blood loss. The incidenc e of operative complications should decline with increasing experience of perineal anatomy. tatisc h ge wachse ne K arzinom, so dass somit e ine Unte rsc hätzung des Tumorstadiums in 60% v orlag. Auc h w e nn die Anz ah l d e r P ati e nte n mi t e i ne r Ink ontine nz in de r G ruppe 1 h öher w ar, w ar de r Unterschied nich signifikant. Der perineale Zugangsweg erlaubt eine Prostate kt omie unter ve rg l e i c h b a re n Bedingungen wie die retropubische Prostatektomie und v e rr i n g e rt de n intr aop er ativ e n B lut ve rl ust. D i e Häufigkeit der intraoperativen Komplikationen müsste mit zun eh me nde r Erf ahru ng be i d er pe ri ne ale n Anatomie geringer werden. ____________________ RESUMEN Prostatectomia radical : comparacion de la via perineal y de la via retropubiana (40 pacientes). Key words : Radical prostatectomy, prostate cancer, per ineal approach, retropubic prostatectomy. La prostatectomia radical por v ia perineal, desc rita a principios de siglo para el tratamiento del càncer de la prostata, se toma de nue vo en consideracion a conse cuencia del de sarrollo actual de té cnicas quirùrgicas que permiten la diseccion de los ganglios iliacos exter nos subvenosos por una via de acceso estrecha. Fueron objeto veinticuatro pacientes (grupo 1) de prostatecto mia por via perineal y 16 (grupo 2) por via retropubia na. La eleccion de la via de acceso se dejo a la discre cion del operador. Hemos c omparado restrospectiva mente los dos grupos. Todos los pacientes tenian un càn cer prostàtico probado histologicamente y clinicamente limitado a la prostata. Se han estudiado la duracion de la intervencion, la aparicion de complicaciones, la dife rencia entre la hemoglobunemia pre y post operatopria, el nùmero de pacientes objeto de transfusion y la canti dad de bolsas de sangre utilizadas en las transfusiones, la continencia a los tres meses y los resultados del exa men anatomopatologico. Tres pacientes operados por la via perineal y un paciente operado por la via retropu biana presentaron una herida rectal peroperatoria. El nùmero de pacientes que recibieron transfusion (12,5% en el grupo 1 y 37,5% en el grupo 2) era significativa mente diferente asi como la diferencia entre la hemoglo binemia pre y post operatoria para los paciente s no transfundidos (2,9 h/100 ml por termino medio en e l grupo 1 y 4,6 g/100 ml en el grupo 2). No hubo diferen cia significativa entre los dos grupos en lo que respecta a la invasion capsular o seminal. En total, solamente 16 pacientes de los 40 tenian un tumor realmente intra prostàtico, es decir una subestimacion del estadio del càncer ennun 60% de los casos. Aùn cuando el nùmero de pacientes cuya continencia era imperfecta fuese màs elevado en el grupo 1, la diferencia obse rvada no era ____________________ ZUSAMMENFASSUNG Radik ale Prostat ektomie : Vergle ich der per ineale n mit d er r e t rop ub isc h e n Pro sta te k tom ie b ei 40 Patienten. Vorläufige Ergebnisse. Die perineale radikale Prostatektomie, die zu Beginn di e s e s J a h rh u n d e rt s zu r B e h an d lu ng d e s Prostatakarzinoms besc hrieben wurde, wird derzeit als Folge minimal inv asiv er Ope rationsve rfahrenn zur Entfernung iliakale r Lymphknoten wieder von zuneh mender Bedeutung. Bei 24 patienten (Gruppe 1) erfolgte eine perineale Prostatek tomie und bei 16 Patienten (Grupe 2) eine retropubische Prostatektomie. Die Wahl des Operatiionsverfahrens wurde dem Operateur über lassen. Wir haben retrospektiv beide Gruppen miteinan der berglichen. Alle patienten hatten e in histologisch g e s i c h e rte s Prostatak arzinom, das k linisc h auf die Prostata beschränkt war. Untersucht wurden die Dauer des Eingriffe s, das Auftrete n v on Komplik ationen, Blutungsverluste prä- und postoperativ, die Anzahl der transfundierten Patienten, die Harninkontinenzen nach drei Monaten und die Ergebnisse der histologischen Untersuchung. Drei Patienten, die auf perinealem Weg operiert wurden und ein Patient, der retropubisch ope riert wurde, hatten intraoperativ eine Rektumverletzung. Signifikant unterschiedlich war die Anzahl der transfun dierten Patienten (12,5% in der Gruppe 1 und 37,5% in de r Gruppe 2) . Kein signifikanter Unte rschied zeigte sic h zw isc he n be id en Gr upp en hi nsic h tlic h de r Infiltration der Prostatak apsel bzw. S a m e n b l a s e n . Insgesamt hatten nur 16 der 40 Patienten ein intrapros - 38 significativa. La via perineal permite realizar prostatec tomias en condiciones carcinologicas comparables a las de la via retropubiana al propio tiempo que reduce la perdida sanguinea peroperatoria. La frecuencia de las complicaciones peroperatorias deberia disminuir con la pràctica y el acostumbramiento a la anatomia perineal. ____________________ RIASSUNTO Prostatectomia radicale : paragone fra la via perineale e la via retropubica (40 pazienti). Risultati preliminari. La prostatectomia radicale per via perineale descritta all'inizio del secolo per il trattamento del cancro prosta tico è attualmente riconsiderata a causa dello sviluppo delle tecniche chirurgiche che permettono la dissezione dei gangli iliaci esterni sotto venosi por una via d'acces so ridotta. Venti quattro pazienti (gruppo 1) hanno subito una prostatectomia per via perineale e 16 (gruppo 2) per via retro-pubica. La scelta della via d'accesso è stata las ciata al chiru rg o . Abbiamo paragonato in maniera retrospettiva i due gruppi. Tutti i pazienti avevano un cancro rpostatico istologicamente provato e clinicamente limitato alla pro s t a t a . La durata dell'interve nto, la sopravvenienza di complicazioni, la differenza fra emo globinemia pre e post operatoria, il numero dei pazienti che hanno subito una trasfusione e la quantità di culots di sangue utilizzati, la continenza urinaria su tre mesi ed i risultati dell'esame anatomo-patologico son stati stu diati. Tre pazienti operati per via perineale ed un pazien te operato per via retro-pubica hanno avuto una piaga rettale durante l' intervento. Il numero di pazienti che hanno subito una trasfusione ( 12,5% nel gruppo 1 e 37,5% nel gruppo 2) era significativamente differente come pure la differenza fra emoglobine mia pre e post operatoria per i pazienti senza trasfusione (2.9 g/100ml in media nel gruppo 1 e 4,66 g/100ml nel gruppo 2). Non c'era differenza significativ a fra i due gruppi per cio' che riguarda l'invasione capsulare o seminale. In totale soltanto 16 pazienti su 40 avevano un tumore realmente intraprostatico,, cio è una sottovalutazione dello stadio del c ancro in 60% dei casi. Benc hè il numero de i pazienti la cui continenza era imperfetta sia più alto nel gruppo 1, la differenza osservata non è significativa. La via perineale permette di realizzare la prostatectomia in condizioni oncologiche paragonabili alla via retro-pubi ca, riducendo la perdita di sangue durante l'operazione. La fre quenza delle complicazioni durante l'ope razione d o v re bbe dimin uire c on la pra ctic a e l 'abit udine dell'anatomia perineale. ____________________ 39