Une citoyenneté ouverte plutôt que des murs !
Une part de nos concitoyens regrette la période de l’après-guerre et des années 60 ; elle offrait
des perspectives de progression pour les générations suivantes. Tout n’était pourtant pas parfait
tant pour nos pays (conditions de travail, niveau des salaires ...) que pour ceux du Sud (absence
de développement, pillage de leurs ressources naturelles ...). Après la crise du début des
années 70, ce modèle a évolué, sous l’influence des multinationales, aidées par les
Gouvernements. Les règles qui encadraient l’activité économique et financière ont été levées ; la
production des biens a été décentralisée dans les pays à faible coût de main-d’œuvre ; le
commerce international a été libéralisé.
La crise de 2007-2008 résulte directement de ces choix. Certains pays, jusque-là laissés pour
compte, ont évolué, mais les difficultés se sont multipliées pour des populations nombreuses qui
s’estiment abandonnées.
Les pays occidentaux ont vu la précarité augmenter : 14,1% de pauvres et 3.5 millions de
mal-logés en France. Au niveau mondial 1% de la population a autant de richesses que les
99% restant.
Beaucoup des produits que nous consommons sont fabriqués dans d’autres pays, parfois
dans des conditions environnementales et sociales inacceptables, générant des drames
comme au Rana Plaza au Bangladesh (1100 morts). Dans le même temps, les salariés
européens sont mis en concurrence entre eux.
Fuyant la misère et la guerre, en partie alimentée par des intérêts économiques, des
personnes veulent s’exiler, rencontrant les murs qui sont érigés par les pays occidentaux
pour les empêcher d’arriver. Rien qu’en 2016 près de 5000 personnes sont mortes en
tentant de rejoindre l’Europe.
L’Afrique, dont on dit qu’elle sera demain un continent phare, est toujours la proie des
intérêts occidentaux : soutien de régimes dictatoriaux, persistance d’un néo-colonialisme qui
veut dicter les règles d’échanges. Les nouveaux « partenaires » comme la Chine ne font pas
mieux.
Ce modèle de développement, basé sur la mondialisation libérale et la financiarisation de
l’économie n’est pas viable, non seulement à cause des tensions qu’il engendre chez nous et
dans tous les pays, mais également parce qu’il se heurte à des limites physiques.
L’environnement est menacé et, si rien n’est fait, ce sera demain la vie des hommes sur la terre
qui sera en cause.
Face à cette situation, certains préconisent de se replier sur nous-mêmes, de nous isoler pour
tenter de nous protéger. C’est illusoire. Nous sommes interdépendants, confrontés aux mêmes
défis que les 7 milliards d’hommes et de femmes de la planète. Notre collectif d’associations
interpelle les candidats aux élections : si nous acceptons qu’aujourd’hui les enfants dorment
dans la rue, nous accepterons demain d’autres injustices, d’autres types d’inhumanités, la mise
en concurrence des populations les plus fragiles entre elles. Nous pensons qu’il existe des
mesures pour s’engager dans une autre direction, pour une France et une Europe plus
solidaires et plus fraternelles, des mesures en faveur d’un meilleur partage des richesses,
d’un autre mode de développement respectueux des droits humains et de
l’environnement.
Partage des richesses
Les inégalités atteignent un niveau qui n’est plus supportable. Elles menacent le fonctionnement
même de l’économie. La fraude et l’évasion fiscale agressive privent notre pays de 60 à 80
Mds€ de recettes chaque année. Les pays qui reçoivent une aide au développement subissent
des pertes fiscales de l’ordre de 200Mds€ du fait des transferts de revenus vers les paradis
fiscaux, plus du double de l’aide qu’ils reçoivent.
Allez-vous soutenir les actions visant à garantir le juste paiement des impôts par les
entreprises et les individus via un reporting public pays par pays, un registre public de
bénéficiaires effectifs des sociétés et des trusts au niveau français, européen et
international, une harmonisation de la législation fiscale en Europe ?