FIMFA 2007-2008-TD d’algèbre I Rachel Ollivier TD 9 - Anneaux et Modules - Corps Les anneaux considérés sont unitaires. Par défaut, un module est un module à gauche. Exercice 1. 1. Donner des exemples : (a) D’une famille libre à n éléments dans An qui n’est pas une base, où A est un anneau. (b) D’une famille génératrice minimale qui n’est pas une base. (c) De sous-modules n’ayant pas de supplémentaire. (d) D’un module libre ayant un sous-module qui n’est pas libre. 2. Soit A un anneau commutatif tel que tout A-module non nul est libre. Montrer que A est un corps. 3. Soit A un anneau intègre de corps des fractions K. On suppose que K 6= A. Montrer que K n’est pas libre comme A-module. Exercice 2. Existe-t-il un anneau commutatif dont le groupe des inversibles est isomorphe à Z/5Z ? (Que dire du polynôme cyclotomique Φ5 à cœfficients dans le corps à 2 éléments ? ) Exercice 3. Soit n ∈ N, n ≥ 1. Soit u : Zn → Zn un morphisme de Z-modules. On suppose que la matrice de u dans la base canonique est de déterminant δ 6= 0. Montrer que Zn /Im(u) est un groupe abélien fini de cardinal |δ|. Exercice 4. Soit k un corps de caractéristique différente de 2 et G = {e, g} le groupe multiplicatif à deux éléments. On considère l’anneau A = k[G] du groupe G. 1. Montrer que le A-module A est la somme directe de deux idéaux. Quels sont les idéaux de A ? L’anneau A est-il principal ? 2. Soit B un anneau. Un B-module non nul qui ne possède aucun sous-module propre est dit simple. Quelle est la forme générale des B-modules simples ? (a) Quels sont les A-modules simples ? (b) Montrer que tout A-module se décompose en somme directe de A-modules simples. (c) On suppose que k est de caractéristique 2. Donner un exemple de A-module qui ne se décompose pas en somme directe de A-modules simples. 3. Décrire, selon la caractéristique de k, l’ensemble des éléments nilpotents de A. Le comparer avec l’intersection des idéaux premiers de A. 4. Imaginer un travail analogue si G est le groupe à 3 éléments. Exercice 5 (Un peu plus difficile...). Soit A un anneau commutatif. Un A-module P de type fini est dit projectif si pour tout morphisme surjectif de A-modules π : M →N et tout morphisme φ : P → N , il existe un morphisme ψ : P → M tel que π ◦ ψ = φ. 1. Propriétés élémentaires des A-modules projectifs de type fini. (a) Un A-module libre de type fini est projectif. (b) Un A-module de type fini est projectif si et seulement s’il est facteur direct d’un A-module libre. (c) Donner un exemple de A-module projectif non libre. 1 2 (d) Un A-module P cyclique (i.e engendré par un seul élément) est projectif si et seulement si P ≃ Ae pour e un élément idempotent de A. 2. On suppose que A est local c’est-à-dire que A possède un unique idéal maximal M. (Remarquer que A est local si et seulement si l’ensemble de ses éléments non inversibles forme un idéal). (a) Montrer que si M est un A-module de type fini tel que MM = M alors M = 0. (C’est un cas particulier du lemme de Nakayama). (b) Montrer qu’un A-module de type fini projectif est libre. 3. Si A est principal, quels sont les A-modules projectifs de type fini ? Exercice 6 (Théorème des deux carrés, bis). On note Z[i] l’anneau des entiers de Gauss. On rappelle qu’il est euclidien (TD7). Soit M un Z-module de type fini et J un endomorphisme de M tel que J 2 = −Id. 1. Munir M d’une structure de Z[i]-module de type fini et montrer que si M est libre comme Z-module, alors M est libre comme Z[i]-module. 2. Montrer que le rangde M surZ est pair et qu’il existe une base du Z-module M dans laquelle 0 −Id la matrice de J est , où les blocs sont des carrés de même taille. Id 0 3. Soit π = a + ib ∈ Z[i] − {0}. Montrer que Z[i]/(π) est fini, de cardinal a2 + b2 . 4. Soit p un nombre premier impair. Montrer que p est somme de deux carrés si et seulement si p est congru à 1 modulo 4. (On pourra munir Z/pZ d’une structure de Z[i]-module.) Exercice 7 (Extensions séparables). Soit k un corps et Ω une clôture algébrique de k. On dit de α ∈ Ω qu’il est séparable sur k si son polynôme minimal sur k est séparable c’est-à-dire qu’il est simplement scindé dans Ω. 1. Soit α ∈ Ω. Montrer que la séparabilité de α sur k est équivalente à chacune des assertions suivantes : (a) Le polynôme minimal de α sur k possède [k(α) : k] racines distinctes dans Ω. (b) Le groupe Homk (k(α), Ω) des morphismes de k-algèbres unitaires k(α) → Ω est de cardinal [k(α) : k]. 2. On dit de l’extension algébrique K/k qu’elle est séparable si tout élément de K est séparable sur k. Un corps dont toutes les extensions finies sont séparables est dit parfait. (a) Un corps algébriquement clos est-il parfait ? (b) Un corps de caractéristique nulle est-il parfait ? (c) Un corps fini est-il parfait ? (d) Le corps des fractions rationnelles Fp (X) est-il parfait ? 3. Montrer que le corps k est parfait si et seulement si k est de caractéristique nulle ou bien s’il est de caractéristique p et le morphisme de corps dit de Frobenius k → k, x 7→ xp est un isomorphisme. Exercice 8 (Une extension finie qui n’est pas simple). 1. Montrer que toute extension finie d’un corps fini est une extension simple. 2. Soit L un corps de caractéristique p et L(z) une extension de L telle que z 6∈ L(z p ). Montrer que [L(z) : L(z p )] = p. 3. Soit K = Fp (X, Y ). On pose k = Fp (X p , Y p ). Montrer que [K : k] = p2 . 4. Montrer que pour tout x ∈ K, on a [k(x) : k] ∈ {1, p}. En déduire que K/k est une extension algébrique de type fini qui n’est pas simple.