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Résumé
Durant la croissance, les ovocytes emmagasinent des quantités importantes d’ARNm
maternel dans leur cytoplasme. Ces ARNm pourront plus tard être traduit en protéines afin
de soutenir la maturation ovocytaire et le développement précoce et ce, jusqu’à l’activation
du génome de l’embryon qui est une étape cruciale du développement. Trois catégories
d’ARNm peuvent être distinguées durant cette période : les ARNm emmagasinés, les
ARNm en voie de traduction (ARNm polyribosomaux) et les ARNm voués à la
dégradation. De ces trois catégories, seuls les ARNm polyribosomaux ont un impact direct
sur la physiologie cellulaire sous-jacente.
Dans cet ouvrage, j’ai développé une méthode permettant d’isoler les ARN
polyribosomaux afin de faciliter l’étude de la physiologie de l’ovocyte et de l’embryon
précoce. Cette méthodologie a permis de découvrir plusieurs faits très intéressants portant
sur le métabolisme énergétique et la synthèse protéique durant la maturation ovocytaire.
Les cinq complexes mitochondriaux ainsi que la production énergétique sont fortement
diminués durant la maturation ovocytaire. L’impact direct d’une telle inhibition se traduit
par une réduction de la production d’ATP par la mitochondrie et l’initiation d’une
quiescence dans l’ovocyte entraînant une diminution importante des capacités
traductionnelles. Ces découvertes m’ont amenés à m’enquérir de la présence de
mécanismes alternatifs dans l’ovocyte permettant de soutenir les besoins énergétiques
durant la maturation. Le transfert de molécules telles que l’AMP et l’AMPc provenant des
cellules du cumulus ainsi que la récupération des AMP libérés au moment de la dégradation
de la queue poly(A) des ARNm maternels semblent être deux mécanismes d’importance
permettant de soutenir les besoins énergétiques de l’ovocyte.
Il semble donc que la maturation ovocytaire représente une période de préparation à la
fécondation caractérisée par une maturation nucléaire, cytoplasmique et moléculaire mais
également une période d’entrée en quiescence et de ralentissement métabolique afin de
survivre aux nombreuses heures d’attentes précédent la fécondation et avant l’activation du
génome embryonnaire.