La notion de chef d’œuvre reste quelque chose de viable. Danto se démarque radicalement de Hans Belting. Il y voit l’expression d’une esthétique romantique. L’art devient une quête de connaissance, plutôt qu’une quête de plaisir. Théorie de l’activation : Le chef d’œuvre vient à désigner le contraire d’une œuvre d’art parfaite, il s’agit d’une œuvre d’art en action, appelant les techniques modernes, les techniques de reproduction, la reproduction devient le seul mode d’accès du chef d’œuvre. L’art est affaire d’action pas seulement d’objet. « Ce que les œuvres d’art dépendent en dernier ressort de ce qu’elles font », écrit Goodman. Il n’y a de chef d’œuvre que les œuvres qui nous délivrent de ce que nous croyons savoir sur ce qui distingue un objet banal d’un véritable objet. Ces œuvres sont plutôt inscrites dans un monde qui présente une expression maîtresse. Danto prend l’exemple d’un tableau de Lichtenstein The masterpiece. Masterpiece(Lichtenstein)/ Les ménines. Les demoiselles donneur(Velazquez) Masterpiece serait la négation du chef d’œuvre en lui-même, il s’inscrit au cœur de l’art moderne. Si les planches de BD ne sont pas de l’art, comment le banal, l’ordinaire peut-il se transfigurer en œuvre d’art ? Le père de cette question est finalement Duchamp. Seul l’art du 20ième siècle peut reconnaître, peut voir le chef d’œuvre philosophiquement. La question de la fin de l’art hante le discours de l’esthétique contemporaine, elle est bien présente chez Danto. Cette question de la fin de l’art, elle a sa source dans l’esthétique hégélienne. Chez Hegel, cette question de la fin de l’art rencontre trois déclinaisons : La première vient cette affirmation que l’art en tant qu’objet de vénération est quelque chose du passé. « les beaux jours de l’art grecque sont passé, … » écrit Hegel. C’est reconnaître que l’art au moment de l’apparition de la modernité le 19ième siècle, l’art s’est engagé dans un processus d’autonomisation. Il y a alors la liberté de l’artiste qui n’est plus assujetti à quelques canons ou règles de la beauté. L’art est comme rendu à lui-même. Hegel pense l’autonomisation de façon plutôt négative que positive, c’est que tout est possible, que toutes les extravagances sont possibles. Lorsque l’art cesse d’être vénéré, il s’autonomise. Les temps modernes interdisent toute religion de l’art, toute esthétique, cela veut dire que dans cette optique que la fin de l’art désigne le moment où l’artiste rentre dans la prose, l’art devient un objet prosaïque. On peut parler à travers Hegel d’un processus de sécularisation de l’art. La fin de l’art c’est finalement la fin des idéalités, c’est la fin de l’idéalisation de la réalité caractéristique du réalisme, des premiers impressionnistes. L’art grecque a été suivi par ce qui s’appelle l’art romantique ou encore l’art chrétien. Ce qui caractérise cet art là, c’est l’inadéquation entre la part romantique et la part spirituelle. La peinture religieuse nous montre souvent des corps torturés, la forme n’est pas belle, mais pourtant ces êtres là torturés et faibles nous laisse une grande sérénité au niveau de leur âme, de leur vue spirituelle. La canon de la beauté romantique est d’abord chrétienne, c’est celui d’une beauté toute intérieure, ce n’est pas une beauté qui s’extériorise. Dans l’art, il y a encore une incarnation de l’esprit intérieur. Ce mode de l’art se refuse à toute forme d’extériorité, il faut bien parler de dissolution de l’art. Historiquement, on peut comprendre la fin de l’art comme étant ce moment où apparait ce qu’il appelle une culture de la réflexion. L’art ne devient plus qu’un objet de loisir, de divertissement ou encore de consommation Arendt et Marcuse. Marcuse développe l’idée que l’art s’auto détruit en perdant tout caractère subversif. Il parle de sublimation et désublimation. La sexualité est toujours présenté dans la littérature dans une forme sublimée contrairement à la spécifique littérature américaine moderne. Cette dernière est désublimé, elle est plus directe. On l’inscrit ainsi désublimée dans une logique de loisir, de consommation. Dans l’autre cas, il y a plus de lourdeur, on fait ressentir le caractère négatif de la société. Parler de manière sublimé de la société, c’est fait le choix d’une culture négative qui garde son caractère rétif à l’égard de la société. Anna Arendt s’intéresse à la culture de masse qui conduit à la suppression de celle-ci. Elle vise à montrer la manière dont l’art peut-être récupéré et perverti par la diffusion qui peut en être fait. Hamlet en bande dessiné devient qu’un objet de divertissement. A l’ère post romantique, l’art en arrive à l’épuisement de toutes ces expressions. On retrouve chez Danto l’héritage d’Hegel. « L’art n’apporte plus au besoin spirituel » rapporte Danto d’Hegel. C’est la fin de l’art, et même de la philosophie de l’art, la fin possible d’ordonner les formes et les expressions artistiques. Cet ordonnancement n’est plus possible. Hans Belting pose en question la fin ou non de l’art, de son histoire. La fin de l’art et la fin de l’histoire de la philosophie de l’art. Dans la transfiguration du banal, Danto élabore une définition de l’art. Il définit l’art autour du concept de l’interprétation. Interpréter une œuvre d’art, c’est pour Danto la faire exister dans un monde l’art, c’est la faire exister parce que l’interprétation est un élément constituant de l’œuvre d’art. Interpréter c’est venir l’œuvre d’art à l’existence. L’interprétation suppose une théorie de la perception. Il faut qu’une œuvre d’art soit interprétative. Nous voyons que ce que nous pouvons voir : Danto prend l’exemple de la chute d’Icar, le tableau n’est pas du tout vu de la même manière. Pour Danto, l’interprétation a toujours un caractère historique.