Fiche 12 : La République Sud Africaine, un modèle pour le

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Fiche 9 : La République Sud Africaine, un modèle pour le continent africain ?
Deux évènements marquent de façon symbolique le retour de la RSA sur la scène continentale et plus largement
sur la scène internationale : Conférence mondiale sur le Sida en 2000, contre le racisme en 2001.
=> Dans quelle mesure la RSA peut-elle servir de modèle au continent depuis la fin du régime d’apartheid, alors
qu’elle est devenue le « géant » économique de l’Afrique ?
I- Depuis la fin du régime d’apartheid en 1994, la société sud-africaine a connu une évolution rapide de ses cadres
politiques et économiques.
A- Au regard des progrès réalisés en matière politique, sociale et économique, la RSA peut légitimement servir
de modèle au reste de l’Afrique.
1- La redéfinition de l’espace politique sud-africain.
- Fin de la politique de « développement séparé », suppression des 10 anciens bantoustans.
- Création de 9 provinces. Election depuis 1994 d’assemblées. Conseil national des provinces, nouveau pouvoir budgétaire.
- Régime multipartiste. Démocratie. Politisation importante. ANC, pas de concurrent politique direct.
2- La RSA, première puissance économique du continent.
- RNB/hab. en 2002 : 8710$. 50% de l’activité industrielle de l’Afrique subsaharienne, 60% de la consommation électrique.
- Dette publique : 50% du PNB, modéré pour un pays africain. Inflation, niveau raisonnable : 7-8%/an depuis 1992.
- Holdings financiers: Big Five, dt Anglo-American. De Beers, 1ère puissance minière mondiale (or, diamants).
B- Néanmoins, la société sud-africaine reste profondément inégalitaire.
1- De nouveaux défis politiques pour la « Nation arc-en-ciel ».
- Gestion de l’espace : disparition de ségrégation spatiale (ex : townships), en droit, pas en fait.
- Manque de moyens financiers pour l’administration. Difficile mise en place des politiques d’ « affirmative action ».
- Ambiguïtés de la démocratisation de la vie politique. Malversation financière (ex : ex-femme de Mandela).
2- Persistance des inégalités sociales.
- Entre groupes ethniques : taux de chômage : 60% chez les noirs, 5% chez les blancs. Inégalité dans accès aux services.
- A l’intérieur de groupes ethniques. Ex : chez les noirs, accroissement des inégalités. Nouvelles ségrégations spatiales.
- Mouvements sociaux. Maintenir système économique hérité, tout en assurant le rattrapage social des groupes
anciennement défavorisés.
II- Depuis la fin du régime d’apartheid en 1994, la RSA aspire à jouer un rôle moteur au niveau continental, en
dépit de résistances croissantes.
A- Le retour de la RSA sur le devant de la scène continentale.
1- La promotion d’un nouvel ordre continental.
- Réorientation de la politique étrangère vers Afrique. Discours « renaissance africaine » de Mbeki. Fondation du Nepad.
- Objectifs ultimes : intégrer Afrique à l’économie monde, construire coalition de pays réformateurs (RSA/ Nigeria).
- Transformation de la SADC au profit de RSA. Développement relations bilatérales avec Mozambique, Botswana,
Tanzanie.
2- Une implication croissante dans la gestion des conflits locaux.
- Engagement sud-africain, dialogue inter-congolais de Sun City, avril. 2002. Juillet 2002, accords de paix de Pretoria.
- RSA pressée de s’impliquer plus nettement dans opérations de maintien de la paix sous égide de l’ONU (ex : Monuc).
- Nouvelles missions confiées à la South Afr. Nat. Defense Force : renforcement de sa capacité de projection rapide.
B- Les résistances à l’égard de la politique étrangère sud-africaine sont croissantes.
1- Un manque de légitimité.
- Méfiance en Afrique australe, malgré fin du régime d’apartheid en 1994. Dans les années suivantes, « diplomatie
préventive ».
- Intervention ambiguë de la SANDF au Lesotho en 1998, visant au contrôle d’un barrage hydraulique.
- Echec pression sur Zimbabwe. Risque de voir constituer des alliances conservatrices en réaction à politique RSA.
2- La crainte d’une politique hégémonique sur le continent.
- Dénonciation de domination économique : risque de désindustrialisation des autres économie, face à puissance sudafricaine.
- Critique du Nepad : version africanisée de la politique du FMI et de la Banque mondiale.
- SADC sous contrôle de RSA, crainte de construction régionale unipolaire.
Ccl : - Rôle international de RSA conditionné par l’évolution de sa situation intérieure.
- Paradoxe : nécessité de renforcer sa présence sur le continent africain tout en conservant son ancrage stratégique au
sein des grands blocs économiques mondiaux. => RSA, un modèle en devenir pour l’Afrique.
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